CHANTIER DE L’AUTOUROUTE ILATOUBA – Les ouvriers égrènent un chapelet de doléances

Les ouvriers recrutés sur le chantier de l’autoroute Ila Touba sont dans tous leurs états. Ils ont fait part de leur misère à un groupe de députés venus visiter le chantier. Ces jeunes accusent l’entreprise chinoise «d’esclavage modernisé» et réclament de meilleures conditions de travail.

Si les députés qui ont visité le chantier de l’autoroute Ila Touba sontsatisfaits de l’état d’avancement destravaux, ce n’est pas le cas des ouvriers sénégalais qui travaillent sur le site de Khombole. Ces derniers ont manifesté leur colère et leur désarroi devant les parlementaires face à leurs conditions de travail qu’ils assimilent à de l’esclavage modernisé. Ces jeunes ont interpellé le Président du groupe parlementaire Bby, Moustapha Diakhaté, en lui demandant d’être leur interprète auprès du Chef de l’État, afin que l’entreprise chinoise en charge de la construction de l’autoroute Ila Touba, lestraitent avec plus d’égards. Souleymane Dieng, au nom des travailleurs, a révélé qu’on leur fait travailler du lundi au dimanche dans des conditions pénibles. Toutefois, ils peinent à avoir à avoir 100.000 Cfa de salaire le mois. À l’en croire, le salaire de base est de 76.000 Cfa pour des ouvriers de cinquième catégorie, des conducteurs d’engins lourds ou des chauffeurs. Selon le jeune révolté, les ouvriers travaillent de 7h30 mn à 18h30 mn. Selon Souleymane Dieng, ce mois il y a des ouvriers qui ne sont pas partie chez eux, parce qu’ils n’avaient rien. «Nos familles se disent qu’on travaille sur un chantier de 400 milliards alors qu’on ne peut pas voir la couleur de l’argent», se lamente le jeune ouvrier. Et d’ajouter : «Quand on fait un petit accident, on fait des ponctions sur nos salaires. On nous transporte sur des camions comme du bétail». Les doléances des travailleurs de l’autoroute Ila Touba ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Moustapha Diakhaté leur a promis de rendre compte au Président Macky Sall. Pour le président du groupe parlementaire de la majorité, le chef de l’État a initié ce projet dansl’intérêt du Sénégal, donc il ne serait pas acceptable que des Sénégalais souffrent sur ce chantier. «Nous ne ménagerons aucun effort pour que la situation revienne à la normale, et que vos préoccupationstrouvent dessolutions le plus rapidement possible», rassure Moustapha Diakhaté, avant d’insister sur la nécessité pour les travailleurs sénégalais sur le chantier de travailler en parfaite harmonie avec les Chi- nois, car, selon lui, ces derniers sont là pour accompagner notre pays danssa marche versl’émer- gence. En outre, le patron du groupe parlementaire de la majorité a demandé aux travailleurs de se référer autant que faire se peut, au Directeur général de l’Age- route, Ibrahima Ndiaye, quiselon lui, est un homme d’une intégrité irréprochable. En tout état de cause, le député a promis à ces jeunes visiblement en colère contre leur employeur, de trans- mettre leurs doléances au Prési- dent Macky Sall, pour un règle- ment définitif de ce différend pour une bonne exécution des travaux.

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