Confidences des mamans des enfants dont les sexes sont coupés

Le vote en force du projet de loi sur le parrainage, jeudi dernier, à L’Assemblée nationale, a fait des «dégâts» incommensurables à Yeumbeul Sud, banlieue de Dakar. Alors que tous les esprits étaient concentrés sur cette affaire, un individu mal intentionné débarque au populeux quartier Bolé Mbaye. Il piège deux enfants, les traîne dans une maison abandonnée et coupe leurs sexes. À quelle fin ? Mystère et boule de gomme.

AWA GOUDIABY, MÈRE DE K.SANÉ, ÂGÉ DE 4 ANS«SI J’AVAIS VU LE DÉLINQUANT, J’AURAI PU LE TUER»

La tristesse se lit sur le visage d’Awa Goudiaby. Elle est assise sur un petit banc, devant sa chambre. Son regard est lointain. À gauche, il y a deux voisines. À droite, une autre dame qui s’affaire au repas. Seul le bruit sonore d’une radio perturbe l’atmosphère, très lourde. «Ce jour (Ndlr, jeudi), j’étais partie au marché Thiaroye pour chercher des affaires et des habits pour mon fils, C. Sané. C’est de là-bas que mon frère m’a appelé pour me demander de revenir dare dare car les enfants ont eu un accident. J’ai loué une calèche à 500 F pour me ramener. À mon arrivée, les enfants étaient déjà acheminés à l’hôpital. C’est le lendemain (Ndlr, vendredi) que je suis partie à l’hôpital pour les voir. J’étais sidérée. J’ai beaucoup pleuré. Le délinquant a carrément coupé le sexe démon enfant. Il ne lui reste rien. Les infirmiers lui ont mis un petit racole, pour l’aider à uriner. Sa vie est gâchée», lâche-t-elle, sur un air triste. Elle ajoute ceci : «Si j’avais vu le délinquant, je vous assure que je l’aurai tué. Aujourd’hui, c’est qui est sûr, il serait en prison. Ce qu’il a fait aux enfants est un acte inhumain.»

TOUTY BODIAN, MAMAN DE C. CISS, ÂGÉ DE 3 ANS«CE QUE MON FILS M’A DIT…»

Sané (4 ans) et C. Ciss (3 ans) étaient ce jour devant leur maison, en train de jouer. Loin des regards des adultes, concentrés sur le vote du projet de loi sur le parrainage, un individu débarque sur les lieux. Il piège les deux enfants et parvient à les entraîner au dehors, direction une maison abandonnée en démolition. «Mon fils m’a dit que lorsqu’ils sont arrivés, ils ont trouvé un autre jeune sur place. Ils ont voulu attacher leurs bouches, mais les enfants ont refusé. Ils ont commencé à les frapper. Ils les ont blessés sur la tête avec un coupe-coupe. « Ils ont coupé le sexe de K. Sané », m’a dit mon fils sur son lit d’hôpital», explique Touty. Très choquée, elle n’a jamais imaginé qu’un individu puisse faire preuve de tant d’acharnement sur des enfants. «J’ai mal dans ma chair. Ils ont gâché la vie de K. Sané. Nous demandons aux autorités de nous aider, car nous sommes des personnes démunies. Nos époux n’ont pas les moyens. Les ordonnances ne sont toujours pas achetées», implore Mme Ciss.

LA THESE DU SACRIFICE AVANCEE

Lire la suite de l’article sur Actunet.com

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here