Fillon au Trocadéro : "Ce sont les rats qui quittent le navire pendant la tempête !"

Devant une foule de partisans venus de toute la France et remontés à bloc, François Fillon a joué son va-tout, dimanche, place du Trocadéro, à Paris. Reportage.

“Répartissez-vous bien sur la place !” Ce dimanche 5 mars à un peu plus d’une heure du “grand rassemblement de soutien à François Fillon“, des grappes de gens affluent calmement, sous leurs parapluies, vers la place du Trocadéro, à Paris. Vérification des sacs et distribution de drapeaux français, tout est parfaitement organisé.

Après le tollé suscité jusque dans le camp Les Républicains par ce qui a été pris pour un appel “à siffler la justice” selon l’expression de Xavier Bertrand, le tir a été rectifié par le camp Fillon et les consignes pour cette manifestation sont claires : il s’agit d’un rassemblement populaire de soutien à François Fillon, pas une manifestation contre les juges ou les journalistes. De fait, on ne verra aucune banderole, aucun slogan dans la foule. Les propos de certains supporters de François Fillon, en revanche, ne sont pas aussi consensuels.

Deux dames sexagénaires s’approchent des personnes chargées de la sécurité et lancent au passage : “Vous n’avez pas honte d’être journaliste ?!”.

“Si Fillon se retire, je voterai Le Pen pour la première fois de ma vie”

Une fois le ton redescendu, la dame explique qu’elle en marre de “l’acharnement médiatique” contre “son candidat”, celui à qui elle a donné sa voix à la primaire de la droite et du centre en novembre dernier. D’ailleurs, c’est pour leur montrer “aux médias” qu’elle est là. La Justice non plus ne trouve pas grâce à ses yeux : “Ce qui me choque c’est la concomitance entre cette affaire judicaire et la campagne électorale. Pourquoi maintenant si ça fait dix ans que ça dure ?”, fait valoir celle qui n’accepte de dire que la première lettre de son prénom, “C.”. “Ce matin, il parait qu’ils (les enquêteurs) ont été à son domicile à Sablé-sur-Sarthe, un dimanche matin !”, s’indigne-t-elle encore. En fait, la perquisition menée dans le manoir de François et Penelope Fillon dans la Sarthe a eu lieu vendredi.

On l’interroge sur les quelque 300 élus qui ont lâché François Fillon depuis l’annonce de sa probable future mise en examen : “Ce sont les rats qui quittent le navire pendant la tempête !”. Moins virulente, son amie “M.”, Parisienne elle aussi, dit être venue “pour soutenir le programme de François Fillon” dont elle regrette qu’il soit “passé à l’as”, “comme celui des autres d’ailleurs”, à cause du “manque d’équilibre des médias”. Et si François Fillon ne devait plus être candidat ? “Ce serait anti-démocratique. Si Fillon se retire, je voterai Le Pen pour la première fois de ma vie”, dit fermement C.. M., elle, est moins catégorique : “ça dépend qui le remplace !”. Et la sexagénaire d’envisager plusieurs cas de figure : “si c’est Juppé ou Baroin, je voterai pour eux. Par contre, si au second tour c’est Macron contre Le Pen, je voterai Le Pen”.

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