Khalilou Fadiga «Égyptiens et Camerounais ont cette rigueur allemande»

Khalilou Fadiga est un homme très occupé dans cette Can. Plus jeune membre du comité de la Caf, il prend à cœur son travail. Il a été très difficile de le dénicher pour un entretien. Après quelques touches pour avoir son numéro, c’est finalement calé pour le vendredi à 17h 30. Il aura fallu l’attendre une heure de plus pour se poser et revenir sur la Can, son poste à la Caf et l’élimination des Lions.

Le Sénégal est sorti en quart ; cela a été diffi- cile à digérer ? Je présente toutes mes excuses suite à notre élimination prématurée. Mais c’est indépendant de leur volonté. On a espoir que le travail et la jeunesse de cette équipe nous apporteront d’autre joie d’ici peu. Le Sénégal n’a pas démérité avec cette défense Koulibaly-Kara et tous ces jeunes. Kara a été monstrueux dans ce tournoi. C’est exceptionnel d’avoir des joueurs qui ont cette qualité technique. Je pense que la première chose dans le football, Guy Roux (son entraineur à Auxerre, ndlr), le disait souvent, avant de pouvoir marquer des buts, il faut éviter d’en prendre. Les équipes étaient costauds, malheureusement, il y’a des circonstances qui basculent pour les uns et les autres. Ce qui est unanime, c’est que le Sénégal a produit l’un des plus beaux football. La qualité de jeu est aussi dans les autres équipes. En tant que Sénégalais on ne voyait que notre équipe ; la difficulté du football, c’est qu’il y’a souvent des adversaires coriaces. C’est un même scénario qui se reproduit après 2002 ? Même épreuve, même ré- sultat mais pas le même niveau. Malheureusement, c’était aussi après prolongation ; mais là c’était en finale pour nous. Cela reste toujours douloureux d’avoir perdu cette finale de la Can aux tirs aux buts. L’équipe Camerounaise a toutes me félicitations. L’avenir du Sénégal ? Elle est là. Aliou Cissé est là, c’était son premier tournoi. Toutes les choses ont été mises en place de la part d’Augustin Senghor et de toute la Fédération sénégalais et le ministère des Sports qui a fait le maximum pour mettre cette Equipe nationale dans les meilleures conditions. Il y’a certaines situations que seuls les joueurs et le sélectionneur maitrisent. Je ne peux pas parler dans ce sens, mais en tant que supporter et Sénégalais, on reste déçus. Je pense que l’entraîneur et la Fédération dont je fais un peu partie feront en sorte que les choses se passent bien. La finale se joue de- main, on ne voyait pas ces deux équipes al- laient en finale… On ne voyait pas cette finale venir. Cela a été une agréable surprise de voir l’Egypte à ce niveau après quelques dé- fections lors des campagnes précédentes. Ce qu’on constate dans le monde du football, on dira que les Egyptiens et les Camerounais ont cette rigueur allemande. Ils ont eu des circonstances de réussite lors de leur parcours. Lorsqu’on regarde la demifinale Egypte-Burkina, jusqu’au dernier moment, il n’avait pas beaucoup qui auraient misé sur les «Pharaons». C’est ça aussi la beauté du football. Ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne. Votre pronostic pour cette Finale ? Etant donné que je suis le plus jeune membre du comité de la Confédération de football, cela me serait indécent de prendre parti. Je suis donc neutre. Vous avez choisi une re- conversion hors des ter- rains. En quoi consiste votre travail à la Caf, et comment s’est fait le rapprochement ? Le rapprochement c’est fait le plus naturellement possible. Le président Senghor (Me Augustin, ndlr) y est pour beaucoup. C’est lui qui m’avait sollicité pour être l’ambassadeur pour les moins de 20 ans. De là, j’ai eu à faire mieux connaissance avec le président Hayatou qui a vu en moi quelqu’un qui peut apporter sa pierre à l’édifice. La sollicitation s’est faite. J’y ai réfléchi très brièvement. C’est quand même quelque chose de grand d’être le plus jeune membre du comité de la Caf. C’est un honneur pour moi. Je suis un des membres du comité technique pour le développement du football en Afrique. Sur tous les matches de Libreville, je vois le niveau du jeu, le comportement des joueurs, des dirigeants des entraineurs, la manière dont les équipes évoluent ; je désigne les meilleurs joueurs. Je produis aussi des rapports après chaque match…