Le Président Macky Sall face au chantage de ses alliés

Par Charles Senghor – Les alliés de Macky ne lui facilitent pas la tâche. Ça bouillonne de partout. Un jeu qui ressemble à du chantage qui a été bien pensé, à six mois de l’élection lé- gislative. Par Charles Th. SENGHOR dernier, une partie de la coalition Benno siggil Senegaal, a «investi» Moustapha Niasse comme tête de liste devant conduire la majorité présidentielle à ces élections législatives. Tout en réclamant plus de postes au sein de l’hémicycle de la place Soweto, cette sortie des progressistes sonne comme une réponse aux jeunes de l’Alliance pour la République, qui ont manifesté auparavant leur allergie à voir le chef de file de l’Alliance des forces de progrès (Afp), par ailleurs président de la coalition Benno siggil Senegaal, se maintenir au perchoir. Loin de s’accorder que Moustapha Niasse est le meilleur homme pour se succéder à l’Assemblée nationale, la première coalition à avoir cru au Président Macky Sall, Macky 2012, en le soutenant dès le premier tour, n’entend pas se taire. Elle a dévoilé ses intentions de voir un de ses membres, en l’occurrence Jean Paul Dias, prendre la tête de l’Assemblée nationale. La raison, selon M. Bara Kâ, qui s’est prononcé à partir de sa base à Thiès, sa coalition n’a «presque rien» de ce régime au moment où ceux qui sont arrivés après comme les coalitions Benno ak Tanor et Benno siggil Senegaal «sont gâtées» part le Président Macky Sall, par ailleurs leader de Macky 2012. Comme si les pressions venaient de toutes parts, le Président Macky Sall n’est pas non plus épargné par les siens. Partout, ils se disputent un leadership incertain. Dont le chef, lui-même, n’en veut visiblement pas. Il avait déclaré il y a quelques mois, lors de l’université républicaine des jeunes de la Cojer, que «le Parti resterait en l’état jusqu’après l’élection présidentielle de 2019». SES PARTISANS DANS LA DANSE Toutefois, sa déclaration dont l’objectif était de dissuader les plus téméraires de sa formation politique n’a pas porté. En attestent les gué- guerres qui risquent de faire voler en éclat l’Apr. Aujourd’hui, dans les quatre coins du pays, ce parti sert une foire aux empoignades aux Sénégalais. La plus récente est celle de Ziguinchor où le ministre Benoît Sambou et ses camarades se sont donné en spectacle. L’ancien Premier ministre qui veut établir ses bases à Kaolack est en train d’être chassée comme une mal propre par Diène Farba Sarr et ses camarades. Dans le Fouta, précisément à Kanel, le député Farba Ngom n’est pas bien vu pour avoir osé «s’auto-déclarer» coordonnateur de l’Apr. À Dakar, même si elle est sournoise, la bataille entre Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Bâ fait rage. C’est le cas à Fatick où le Dr Cheikh Kanté et Sitor Ndour ne parlent plus le même langage. Il refuse au Directeur du port le titre de coordonnateur de l’Apr dans cette circonscription électorale. Tout comme à Louga ou Mamour Diallo et le maire, Moustapha Diop se regardent en chiens de faïence. Autant de foyers de tensions qui menacent la mouvance présidentielle. À cela il faut ajouter l’arrivée à la Patte d’Oie de Moustapha Cissé Lô après avoir fui Touba. Qui, même si elle a remporté la victoire lors du scrutin référendaire, aura du pain sur la planche. À cause des frustrations des uns et des autres, dans son propre camp, y compris dans l’opposition. Du moins si on en croit à son Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne qui déclarait, il y a quelques jours, que le Président Macky Sall «n’a pas d’opposants mais quelques frustrés». Mais, attention, puisque la seule stratégie pour tous ces «mécontents ou frustrés» est de pousser le Président Macky Sall à satisfaire leur desiderata. Sans quoi, bonjour les listes dissidentes pouvant engendrer des votes sanctions.

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