Les mareyeurs suspendent la grève aujourd’hui à 13 heures

La grève de trois jours dé- crétée par le comité des acteurs du marché central aux poissons de Pikine a eu des conséquences néfastes. Les ménagères qui se sont rendues au marché aux poissons ont été surprises. Elles n’ont pas trouvé du poisson. La grève a tout paralysé. Le hall du marché, qui grouille de monde le matin, est quasi vide. Les étalssont rangés. Certains mareyeurs sont debout, d’autres sont assis par petits groupes selon les affinités. Tous arborent des brassards rouges. L’atmosphère est tendue mais la police veille au grain. De nombreux mareyeurs sont massés devant le bâtiment de l’administration du marché. Une jeune venue faire des achats cache mal son amertume. « Je voulais acheter du poisson frais pour le ravitaillement du week end mais j’ai trouvé qu’il y a une grève. Je suis obligée de me rabattre sur le poisson fumé. C’est vraiment déplorable » lâche-t-elle, avant de nous tourner le dos. La grève est organisée par le comité des acteurs du marché central au poisson. Dans leur plateforme revendicative, les mareyeurs dénoncent l’insalubrité du marché, les encombrements créés par les vendeurs de friperie, les occupations anarchiques et la mauvaise gestion du directeur Ndiaga Thiam. Toutefois, après plus de trois tours d’horloge de négociations entre les émissaires du ministre de la pêche, l’administration du marché, le Préfet de Pikine et les mareyeurs, un accord a été trouvé. Des sommations seront servies aux vendeurs de friperie. Les cantines qui «foisonnent » seront démolies la semaine prochaine. « Nous avons eu des discussions honnêtes et véridiques. Nous n’avons pas pris des engagements que nous ne pourrons pas exécuter. Les difficultés qui peuvent être réglées dans l’immédiat, le seront. Les autres revendications seront satisfaites de façon graduelle. Les mareyeurs ont accepté de suspendre la grève ce samedi à partir de 13 heures. Ils seront reçus par le Ministre Oumar Guèye lundi pour poursuivre les discussions », explique Mactar Diallo directeur de Cabinet du Ministre de la Pêche. LA GESTION RE- TOURNE À LA TU- TELLE Le marché aux poissons de Pikine est le fruit de la coopé- ration Japonaise. Il a été construit en 1992 par le Japon et offert au Gouvernement du Sénégal. Sa capacité d’accueil était de 10 000 personnes. Mais aujourd’hui près de 50 000 personnes fréquentent les lieux. Mais les mareyeurs ont toujours élevé la voix pour dénoncer la gestion du marché qui est confiée à la primature. Ils ont toujours voulu que le marché aux poissons soit géré par les hommes du sérail. Selon Mactar Diallo « la gestion du marché va revenir au ministère de la Pêche. Le décret est déjà sur la table. Il ne reste que sa promulgation »