Libre parole. Recrudescence des agressions : Nous sommes traqués

A Dakar, dire que les cas d’agression font légion est un secret de polichinelle. Et pour cause, à chaque minute et heure, d’honnêtes citoyens sont dépouillés, humiliés, torturés, blessés et ou tués. Ce qui est loin d’être normal dans un pays comme le Sénégal qui a tous les moyens pour lutter contre ce fléau à la tête duquel l’on retrouve des jeunes désœuvrés, en perte de repères et qui refusent de suer pour réussir. En réalité, nous sommes traqués…

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Femme enceinte, femme d’un âge avancé, jeune, adulte. Personne n’est à l’abri de l’assaut barbare et sanglant des agresseurs. Armés de couteux, coupe-coupe, pistolets, ils circulent dans tous les coins et recoins de Dakar à la recherche d’une proie éventuelle. Et, comme des lions affamés, ils sautent sur la première personne innocente et n’hésitent à le blesser voire le tuer pour le dépouiller de tous ses biens. En vérité, ils ne ratent jamais l’occasion pour faire du mal sous le regard médusé de la personne sans défense.

Aujourd’hui, il ne se passe plus une minute, une heure, un jour sans que l’on annonce des personnes agressées. A bord de leurs scooters, ces jeunes barbares jusqu’à la moelle épinière font très mal. Ce qui signifie que nous sommes traqués. Nous le sommes à chaque fois que nous posons le pied dehors. Nous le sommes mêmes dans nos maisons. Nous sommes traqués. Nous avons peur. Nous sommes anxieux. Pas plus tard qu’hier, un taximan racontait ceci : «La nuit, certains agresseurs portent des gilets lumineux pour faire croire qu’ils sont des vigiles ou autres agents. Il suffit que leurs proies soient à quelques mètres d’eux pour qu’ils dégainent couteux et coupe-coupe.»

Il est clair que les forces de police et de gendarmerie font de leur mieux pour soulager les populations. Mais c’est peu. Nous sommes traqués. Dans les casernes, il y a des centaines et des centaines de jeunes soldats qui ne font que dormir. Le matin, après un training de quelques kilomètres accompagnés de chants et danse, ils retournent dans leurs casernes. Pourquoi ne pas les mettre à contribution pour régler le déficit d’hommes sur le terrain ?

 Ce serait une bonne occasion d’installer la peur chez les agresseurs. Si les gouvernants ne veulent pas de manifestations, pendant autant de jours, il y a des éléments de la police et de la gendarmerie positionnés partout dans la capitale. Armés jusqu’aux dents, ils sont prêts à faire face. Parce que c’est en politique, vous traquez des opposants. Parce que c’est en politique, vous traquez vos adversaires. Mais, pas de moyens pour traquer jusqu’à leur dernier retranchement des bandits qui n’apportent que pleurs et détresse aux populations.

Nous, en notre qualité d’honnêtes citoyens (contribuables), nous sommes traqués et voulons véritablement vivre sans blessures, sans rejoindre l’autre monde de manière prématurée. Alors, aux forces de police et de gendarmerie, traquer ces méchants. Vous avez le devoir de les traquer.

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

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