MATAR NDOUR SUR L’EVOLUTION DE LA PHOTOGRAPHIE EN AFRIQUE

“On a beaucoup plus de presse-bouton que de photographes”

Faire de la photographie, ce n’est pas seulement appuyer sur un bouton. C’est du moins l’avis de l’expert en photographie,MatarNdour. Car pour lui, si la photo n’est pas empreinte d’âme, c’est parce qu’il n’y a pas de photo.

Pas moins de 15 jeunes, venus du Burkina Faso, du Congo, de Burundi et du Sénégal, ont été outillés pendant 5 jours àunMasterclass de photographie,sous l’initiative d’Africalia et sous le thème : «La photographie créative»,animé parle photographe Belge Charles Verraest et leSénégalais MatarNdour.

Et dans son intervention, MatarNdoura souligné que la photographie est un mediumen perpétuelle évolution. “En Afrique, nous avons un déficit criard d’écoles de formation photographique et d’institutions. Les gens aiment beaucoup faire la photo, mais ils n’ont pas cette maîtrise, cette technique pour parfaire la photo. Donc, c’est des laissés-pour-compte», a déploré le photographe, au cours de cette formation intensive avec beaucoup de déplacementspour allier l’aspect théorique et pratique.

A en croire MatarNdour, faire de la photoce n’est passeulementappuyer sur un bouton. Parce que, dit-il : “Quand tu vois ce qui se passe, tu comprendras qu’on a beaucoup plus de presse-bouton que de photographes.  On dit à ces jeunes :‘’Il ne faut pas faire de belles photos, mais il faut faire de bonnes photos. Une photo peut être belle, et après ? Si la photo ne raconte rien du tout, n’a pas d’âme, ce n’est pas une bonne photo”.

MatarNdour enchaîne : “Il faut faire appel à la créativité créative, ça fait appel à une technique photographique. Parce qu’il faut avoir une technique de l’espace, c’est-à-dire quand tu vas dans la rue, il y a énormément d’éléments visuels, mais parmi ces éléments, il faut êtretrèssélectif pour pouvoir composer une bonne photo. Et il faut que cette photo renseigne un certain message, il faut aussi qu’elle ait de l’âme et des émotions».

Pour cet expert, cette émotion se dégage à partir même de l’auteur de l’image. “Si la photo n’est pas empreinte d’âme, c’est parce qu’il n’y a pas de photo. Donc, il y a cette technique esthétique, cette tendance qu’on appelle humaniste, poétique, car faire la composition, c’est faire de la poésie. C’est toute la différence entre un presse-bouton et un photographe», a souligné MatarNdour.

AdamaAidara KANTE

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