Racisme, viol et impunité : les rapports compliqués entre police et jeunes de banlieues

L’affaire Théo souligne une nouvelle fois la culture de l’impunité et des contrôles abusifs qui expliquent le fossé actuel entre la police et les jeunes issus des banlieues dites “sensibles”.

C’était un soir de match de foot. À Drancy, au nord de Paris, Alexandre T. prend un dernier verre avec ses amis quand une voiture de police déboule dans son bloc d’immeuble, si typique des cités dortoirs de la banlieue parisienne. Sous l’emprise de l’alcool, le jeune homme aurait insulté les officiers de police qui l’embarquent et le conduisent au poste. Un peu plus tard, il atterrit à l’hôpital avec une plaie anale de 1,5 cm causée par une matraque télescopique. Du sang est retrouvé sur ses vêtements et dans la voiture. Sur le bout de la matraque, des traces d’ADN…

Seize mois plus tard, le jeune homme explique au tribunal de Bobigny, au nord-est de Paris, qu’il arrive que sa blessure se remette à saigner et qu’il souffre d’insomnies au point qu’il a aujourd’hui perdu son travail. Le procureur chargé de l’affaire a requis six mois de prison avec sursis pour le policier qui maniait la matraque pour “violences volontaires avec arme” sans retenir l’accusation de viol, arguant que l’incident avait bien une “connotation sexuelle” mais pas “un caractère sexuel”. Dans son jugement, le tribunal a finalement rejeté la nuance lundi 20 février, statuant que “les faits sont de nature à entraîner une requalification criminelle” et que le policier devait être poursuivi pour viol.

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