TIVAOUANE-AL MAKHTOUM S’EN EST ALLÉ – Le sentiment d’une mission réussie

L’esplanade de la mosquée de Serigne Ababacar Sy a refusé du monde hier. Ce sont des visages endeuillés qui s’affichent à tous coins de rues. Toutes les confréries, sans exception, étaient là pour partager cette très grande perte. Selon le frère cadet du défunt Khalife, Serigne Pape Malick Sy, Al Makhtoum a réussi la mission qui lui était assignée.

Le Khalife général des Tidianes, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum laisse derrière lui un peuple meurtri. Un grand soufi s’est dérobé à sa communauté. Il a pu, comme son père et son grand-père, continuer de faire essaimer un Islam de foi et de paix au Sénégal et un peu partout dans le monde. Sa dernière apparition date de 2011. Bien avant la disparition de son frère, Feu Serigne El Hadji Mansour Sy, le cinquième Khalife de Tivaouane, cinq ans de règne, s’était déjà retiré du monde extérieur. Une douloureuse perte pour les Sénégalais et le monde musulman. Sa maison sise au quartier Ndiandakhoum de Tivaouane lui sert de dernière demeure. Avec la collaboration de ses frères, il a pu aplanir tous conflits qui existaient au sein de la famille avant sa mort, d’après Pape Malick Sy, son frère cadet.

Pour preuve, explique-t-il, «sa première décision a été de dire à Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine et Maodo Sy de gérer la Zawiya de Serigne Ababacar Sy pendant que Serigne Mbaye Mansour et Pape Malik Sy vont se charger de la Zawiya de Serigne El hadji Malick Sy», avant de souligner qu’il n’y a avait que lui qui pouvait prendre une telle décision. «Après la réunification de la famille tidiane, le Khalife avait réussi sa mission», informe-t-il. L’autre aspect évoqué par Pape Malick Sy, est lié aux derniers regrets d’Al Makhoutoum. Selon lui, «ce sont les problèmes que rencontre le pays». «J’aurai aimé que nous ayons une solution, mais tant que les gens n’arrêteront pas de verser dans le verbiage, l’errance, sans travailler pour faire émerger le pays, il n’y aura pas de solution pour le pays», a-t-il dit.

Par Birahim DIAW (Tribune)