ABDOULAYE WILANE, PORTE-PAROLE DU PS : «Nous sommes déterminés à gagner les élections législatives»

Porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, qui n’a pas manqué d’égratigner ses adversaires politiques, dans cet entretien, croit à une victoire de la majorité présidentielle. Parce qu’à côté il n’y a que des positionnements.

Par Charles Senghor

Où en est le Ps avec sa crise à quelques encablures des le gislatives

Le Ps se porte comme cela se peut. C’est un parti au sein duquel on retrouve plusieurs générations d’hommes politiques, plusieurs courants d’idées même s’ils ne sont pas formalisés. Et le bouillonnement des idées charrie parfois un choc des ambitions. Nous avons heureusement un leader qui fait en sorte que cette solidarité intergénérationnelle puisse nous permettre de tenir droit dans nos bottes. Et je voudrais d’ailleurs indiquer que notre Secrétaire gé- néral est comme qui dirait un conducteur de brouette dans laquelle il y a parfois des crapauds, des grenouilles. Et, à la moindre secousse, il peut arriver que certains sautent. S’il veut arriver à bon port avec son chargement, il devrait tenir bon et marcher ré- solument vers la destination. Aujourd’hui, nous préparons l’avenir dès maintenant et Ousmane Tanor en est le maître d’orchestre.

Pourquoi devrait-on croire à une victoire de la majorité présidentielle ?

Parce que simplement Benno a une longévité qu’aucune autre coalition politique au Sénégal n’a eue. Elle est solide, repose non pas sur des ambitions, non pas sur des strapontins que des acteurs en situation se partagent, mais sur l’intérêt général. Aujourd’hui, Benno incarne l’axe de stabilité républicaine. Benno est en marche dans le cadre d’une lame de fond qui est en train de traverser le pays sur la base du bilan indé- niable de notre régime. Et cette lame de fond rythme le mouvement qui est aujourd’hui ce que l’on voit. Benno est aujourd’hui en branle. Des situations jadis inenvisageables existent aujourd’hui. La dernière réunion du Bp du Ps a vu la participation effective de l’Afp, de l’Apr, du Pit, de la Ld. Ça veut dire que des partis qui, jadis se prévalaient de leur souveraineté, du caractère secret de leurs délibérations, s’ouvrent à des alliés. C’est un bon signe. Et depuis qu’on commence à parler de Benno dans ce pays en politique, cette idée a pénétré les masses sénégalaises, la conscience sénégalaise comme un besoin impérieux, une nécessité d’aboutissement pour mettre en place la base populaire à partir de laquelle nous assumons le combat pour juguler les difficultés auxquelles nous faisons face dans la marche du pays. Au niveau de Benno, nous sommes déterminés à gagner parce que la politique, c’est le rapport de force. Nous allons gagner et nous voulons remporter la victoire dans tous les départements.

Pourquoi avez-vous besoin d’une telle majorité écrasante ?

Nous avons besoin d’une majorité à l’Assemblée. Il y a les enjeux qui structurent les élections à venir et les défis auxquels nous avons à faire face pour rassurer les investisseurs, pour motiver davantage les partenaires techniques et financiers, pour garantir la sécurité et la sûreté du Sénégal, pour faire face à la menace terroriste et mener à bien les ré- formes incontournables sans lesquelles on ne peut pas envisager l’avenir. Étant entendu que pour nous, dans le Sénégal d’aujourd’hui, la mouvance qui incarne le choix de l’avenir et qui veut préparer l’avenir dès maintenant, c’est Benno. C’est pourquoi on va gagner ces élections. Je crois qu’il n’y a pas besoin de jouer à se faire peur. Nos amis de l’opposition le savent très bien. Si tant est qu’on peut parler de l’opposition. Parce qu’il y en a qui sont hors de Benno simplement parce qu’ils pensent ne pas avoir de place comme ils le voudraient dans Benno. Mais, fondamentalement, ils ne sont pas loin de Benno. C’est des positionnements qu’on sent à Mankoo, chez les Gadio ou l’embryon que notre ex-camarade Tall qui, faut-il le rappeler, aime bien faire dans le suivisme phénoménal. Elle aime bien les phénomènes de mode. Il y a de cela quelques années, on l’appelait Ségolène Tall. L’humilité ne doit jamais quitter un homme, à plus forte raison un homme public. Je crois qu’elle doit savoir que le mérite revient plus au parti qui l’a révélée à la lumière plutôt que ses affidés qui sont plus une affaire de famille qu’autre chose.

Après Khalifa c’est Aïssata Tall Sall.Cela ne veut-il pas dire que le Ps est mal géré ?

Non, ce n’est pas ça. C’est le propre des roches mères. Même le Pds qu’avait créé Wade venait du Ps, entre autres. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de préparation d’un avenir. Et nous le vivons dans le cadre d’une prémonition via Benno. Il y a une quasi-similitude entre ce que fait le Président Macky Sall et ce que fait Macron en France. Macky était de l’Aj. C’est dans le cadre de ses études qu’il a milité au Pds. C’est peut-être là le 1er signe de son pragmatisme et de son réalisme, de sa pugnacité, de son intelligence fine. Ce qui permet de réunir tout cet arc-en-ciel d’hommes politiques. C’est ce que fait Macron.

Cet optimisme ne doit-il pas être tempéré par la présence très remarquée de Mankoo taxawu Senegaal ?

En politique, il ne faut jamais minimiser l’adversaire. Mais, des listes comme celle d’Aïssata Tall Sall aident, sous forme un peu d’exorcisme de considération subjective, à endiguer toute velléité de voir des socialistes aller voter pour Wade. Ne pouvant pas certainement voter pour leur candidat souhaité, Khalifa Sall. Il y a là quelque chose qui renvoie à un règlement de compte entre ces dissidents. Ensuite, il y a la liste de ceux qui se mettent ensemble pour chacun sauver sa peau. C’est ceux qui ne sont pas dans Manko mais qui veulent faire un peu comme Gadio et autres. Et qui ont voulu arnaquer les sympathisants du mouvement Y’en a marre. Enfin, il y a les pires d’entre eux. Ceux-là qui veulent restaurer l’ancien régime, réhabiliter Wade et son fils. Certains, aussitôt élargis de prison, sont allés voir Wade. De la même manière qu’un pays étranger est intervenu pour extirper des geôles Karim Wade, certainement qu’ils cherchent eux-aussi à trouver un pays ami qui paierait bien le montant pour lequel M. Sall et ses amis seront mis en prison. Tout porte à le faire croire. Nous ce qui nous diffé- rencie des autres, c’est les valeurs, c’est le bilan, l’expérience et l’expertise que nous mettons au service du pays pour juguler les problèmes. Nous voulons hâ- ter la marche du pays en posant des actes concrets. Ce qui nous différencie enfin, et c’est important, c’est que Benno est devenu une idée qui fait que les gens sont capables de s’oublier pour mettre en avant l’intérêt général, dans le cadre de Benno. Et c’est pourquoi, il doit, pour asseoir une stabilité républicaine, élargir et renforcer les bases de notre régime, rassurer les investisseurs et convaincre les partenaires techniques et financiers que le Sénégal est résolument engagé sur la marche pour le Sénégal émergent.

À l’approche de l’hivernage, que peuvent attendre vos administrés de la lutte contre les inondations ?

Une entreprise a été désignée sur instruction de l’État et son gouvernement. Elle vient faire des levées topographiques afin que d’ici la tombée des pluies, il puisse avoir des tranchées, des canalisations qui vont drainer l’essentiel des eaux à partir des points bas vers une station de pompage. Ces actions en matière d’assainissement coûtent très chères. Les communes ne peuvent pas les supporter. C’est la solidarité nationale et même internationale qui permettra de juguler ce problème. Nous sommes conscients qu’il faut mettre à profit les bons rapports qui doivent exister entre pouvoir local et pouvoir central pour y arriver.