Coalitions contre-natures pour les Législatives – Combines sur le dos du peuple souverain

Par Al Hassan Sall –

À quelques encablures des législatives du 30 juillet, l’adrénaline monte de plus en plus chez les politiciens. Du côté du pouvoir comme celui de l’opposition, la tension grimpe. De part et d’autre on se jauge, on s’invective, on bande les muscles. Face aux enjeux multiples que revêt cette 13ème législature avec les découvertes de pétrole et de gaz, la situation sociale ne cesse de se dégrader, et cela devrait inciter les politiciens à rivaliser de pertinence et d’ardeur au service des populations avec des débats rassurants et responsables en permanence. Mais hélas! La douzième législature qui s’achève était porteuse de beaucoup d’espoir, car censée être celle de la rupture. Un espoir d’autant plusjustifié qu’elle survenait après ce fameux 23 juin, quand des députés de la majorité, plussoucieux de leurs bas intérêts avaient décidé de brader ceux du peuple qui pourtant les avait mandatés au profit de l’ex président Wade dont ils se réclamaient, toute honte bue, être ses «Baye Fall». Suite à ces événements qui avaient failli basculer le pays dans le chaos, tout le monde croyait que l’Assemblée nationale retrouveraitses lettres de noblesse et toute sa crédibilité après l’accession de Macky Sall à la magistrature d’autant que lui et ses alliés Niasse, Tanor etc. étaient signataires des Assises nationales. Malgré lestombereaux de promesses déversées sur le chemin du Palais quant à l’application des recommandations desdites Assises, rien, au finish, n’a fondamentalement changé. Et l’esprit partisan tant décrié sous Wade continue de prévaloir au détriment des intérêts du peuple. De sorte que nombre de Sénégalais se posent la question légitime de savoir quelle est l’utilité des dé- putés ? Sont-ils capables de prendre en charge leurs préoccupations légitimes ? Car malgré la récurrence des scandales constatés sous le régime Apr, qui, pourtant criait urbi et orbi qu’il ferait de la gouvernance sobre et vertueuse son crédo, les députés ferment les yeux, plus soucieux de préserver leur onctueux fromage que d’assurer leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Pouvoir et opposition rivalisent d’invectives, aucun prétendant n’a encore dessiné les es- quisses d’une Assemblée de rupture Aucune enquête parlementaire n’a été déclenchée durant cette 12ème législature pour faire la lumière sur les nombreuses nébuleuses qui jalonnent le chemin du pouvoir Apr ; les conditions de cession des contrats gaziers et pétroliers, la réfection du Building administratif, la gestion du Coud… pour ne citer que ceux là. De la sorte, certains parlementaires dépités ont fini par soutenir que cette douzième législature est la plus nulle de toute l’histoire. Mais il semble que dans la course aux sièges pour la 13ème législature, c’est le peuple qui risque encore d’être dupé. Pour le moment c’est le branle bas de combat dans les diffé- rents états-majors politiques où les coalitions se nouent au gré des affinités et des intérêts du moment. On négocie en coulisses pour des strapontins. Dans cette compétition aux allures de combat de gladiateurs où pouvoir et opposition rivalisent d’invectives, aucun prétendant n’a encore dessiné les esquisses d’une Assemblée de rupture. C’est-à-dire celle qui s’acquittera, enfin, convenablement de sa mission de contrôle de l’action gouvernementale. Le président Sall dépassé par les événements suite aux querelles de positionnement qui minent son clan a fini par les suspendre le temps de remettre de l’ordre dans les rangs. Mais du fait des appétits gargantuesques de ses affidés, il aura fort à faire pour taire les querelles. Compte tenu de la détermination des opposants qui cherchent vaille que vaille à pousser le locataire du palais à la cohabitation, ce dernier ne lésinera pas sur les moyens pour rafler le maximum de sièges. C’est ce qui explique la floraison de coalitions hété- roclites. Ce qui est regrettable dans cette situation est le fait que malgré les enjeux que revêt cette 13ème législature, il semble que les préoccupations du peuple souverain sont reléguées au second plan. Aujourd’hui, si le pouvoir s’échine à remporter ces législatives, c’est dans le seul but de continuer à gérer les affaires, selon son bon vouloir, avec des dé- putés complaisants et partisans, acquis d’avance à sa cause. Tandis que pour l’opposition, ce sera le premier jalon vers l’éjection du pouvoir Apr lors de la prési- dentielle de 2019. Bref, chacun échafaude pour soi, l’œil sur l’avenir, et ces coalitions hétéroclites et contre nature qui se forment n’ont d’autre but que de satisfaire la soif de pouvoir des leaders qui les dirigent.

4 Commentaires

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