Foncier, aide, Akilee : L’Assemblée nationale… 1 cas communautaire

La douzième législature avait été fortement critiquée. Tout ou presque y manquait. La treizième ne déroge pas à la règle car, refusant d’être une Représentation nationale d’exception par la prise de position sur des débats qui intéressent les politiques publiques qu’elle est censée contrôler. Depuis plusieurs semaines, c’est le cas avec les débats sur le foncier, l’utilisation de l’argent public pour l’achat de près de 70 milliards Cfa en denrées alimentaires ou encore le dossier Akilee. La liste est loin d’être exhaustive et malgré tout, l’Assemblée nationale continue de choisir le confinement au point d’être perçue comme un cas communautaire qui a fini d’infecter la bonne gouvernance.

 

Par Abdoulaye MBOW

 

S’il est vrai que des pouvoirs ont été donnés au Président Macky Sall avec le vote de la loi d’habilitation, il est également avéré que le contrôle indirect ou direct doit être de rigueur. Et pour cause, il s’agit de l’utilisation de l’argent public, une enveloppe globale à laquelle des citoyens ont apporté leurs contributions respectives. C’est à ce propos qu’une enveloppe de près de 70 milliards Cfa a été mise sur la table rien que pour l’achat de denrées alimentaires. Car, face au Programme de résilience économique et sociale, le Président Macky Sall avait jugé nécessaire de soutenir les couches les plus vulnérables. Malgré tout, personne n’a senti l’Assemblée nationale essayer de jouer un rôle. Tant dans la lutte contre le covid-19 que dans le contrôle des enveloppes pesant des dizaines de milliards.

Se refusant d’être une Représentation nationale qui doit pleinement assumer son rôle, l’Assemblée nationale a tout simplement préférer se terrer, se débiner. Autrement dit, face à la pandémie, avec son corolaire de  désagréments, Moustapha Niasse et (ses) députés ont choisi le “self-confinement”. Totalement absents de tous les débats, certains n’ontt trouvé à réagir sortant de leur terroir que lorsqu’Ousmane Sonko a lancé de vives critiques à l’endroit du Président Macky Sall. Un constat véritablement dommage, compte tenu du rôle que les représentants du peuple peuvent bel et bien jouer dans les luttes pour endiguer le coronavirus, tout en minimisant ses impacts négatifs sur le plan économique et social, étant le siège du pouvoir légitime. Pire, depuis plusieurs semaines, un débat malsain a commencé à polluer l’atmosphère relativement aux scandales fonciers, au dossier Akilee, au manque d’eau qui touche plusieurs localités du pays.

Là encore, l’Assemblée nationale répond négativement par un mutisme déconcertant en choisissant d’être un “cas communautaire” qui a fini d’infecter la bonne gouvernance. D’ailleurs, ce n’est que récemment que la députée Aïda Mbodj a eu l’audace de déposer une question d’actualité sur la table de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, pour des éclairages souhaités quant à l’utilisation des fonds et enveloppes alloués dans le cadre de la lutte contre le covid-19. C’est récemment aussi que le député Abdou Bara Doly Mbacké est monté au créneau pour réclamer une enquête parlementaire sur le bradage du foncier.

À coup sûr, ces deux doléances seront rangées aux oubliettes par une Assemblée nationale devenue un véritable cas…communautaire.

 

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