Fonds secrets et politiques : Macky Sall palpe 104 milliards Cfa en 5 ans

La révélation est signée Mamadou Abdoulaye Sow, inspecteur principal du Trésor à la retraite, ancien Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor et ancien ministre délégué chargé du budget. Plaidant en faveur de l’instauration d’un cadre législatif et réglementaire sur la gestion des fonds secrets et politiques, il certifie, comptes à l’appui, qu’en l’état actuel des choses, le budget des Fonds à caractère secret est évalué en moyenne à près d’un milliard cinq cents millions de francs Cfa par mois. Il met en relief, dans le même temps, une explosion exponentielle de ce budget depuis son instauration par Léopold Sédar Senghor.  “De 35 millions de francs Cfa de prévisions initiales en 1960, ces «fonds spéciaux» sont montés en prévisions à 680 millions de francs CFA en 1977/1978, puis à pas moins de 4 milliards de francs Cfa depuis 2009 et aujourd’hui à pas moins de 17 milliards de francs CFA en autorisations budgétaires”, souligne l’ancien directeur général de la communication et du trésor dans un document parvenu à Actunet (voir lien).

Mamadou Abdoulaye Sow ajoute par ailleurs que dans les lois de finances de 2014 et 2015, les montants des Fonds à caractère secret alloués à la Présidence de la République et à la Primature se sont respectivement élevés à 18 252 592 000 et 18 306 296 000 francs CFA  – selon les comptes administratifs de l’ordonnateur des années 2014 et 2015 publiés dans le site Web de la Direction générale des Finances du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, consulté le 25/09/2017. Au total, sur la période 2012 / 2017, c’est près de 104 milliards de crédits spéciaux qui ont été alloués au  Président de la République et 3 milliards de crédits de Fonds de sécurité ouverts pour le Premier ministre laisse entendre l’ancien ministre délégué du Budget, non sans déplorer le fait que ces enveloppes spéciales soient supérieures au budget alloué au fonctionnement de plusieurs ministères. Dénonçant l’opacité dans laquelle cet argent est géré, il appelle à revoir l’usage de ces fonds publics dépensés sans aucune justification de l’emploi et qui, de surcroit, font l’objet d’une appropriation personnelle. A ses yeux, la volonté politique des parlementaires est un préalable pour réformer la pratique en vigueur. En ce sens qu’ils ont, de tout temps et sous tous les régimes, cautionné le vote de fonds secrets et politiques.

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