Idrissa Seck, un leader esseulé ! (Par Cheikh Sène )

Après  moult années d’errance et d’arrogance en politique, il est temps de se remettre en question.

Idrissa seck est un homme seul. Peut-on avoir raison seul contre tous ? si philosophiquement, moralement, religieusement, ou que sais-je encore… un homme seul peut avoir raison contre le reste du monde. La réponse est plus compliquée lorsqu’il s’agit de politique. En politique, en démocratie avoir raison ne suffit pas à donner les moyens d’exercer ce qu’on croit juste, pour faire simple, il faut disposer d’une majorité pour imposer ses vues à une minorité. Pour cela, avant de valider sa démarche à l’occasion d’une élection il faut emmener des gens avec soi, agréer des convaincus qui en convaincront d’autres.

 Alors revenons à Idrissa Seck, car c’est de lui qu’il s’agit… peut-il avoir aujourd’hui raison contre tous ses amis ? Est-il un visionnaire qui construit pierre à pierre l’alternative politique de demain en se débarrassant de ses alliées encombrants comme il le clame souvent, ou est-il cet illuminé, touché par le doigt de Dieu, et donc prédestiné à devenir président de la République, Idrissa Seck bâtit-il une nouvelle offre politique, ou se complaît-il dans le mysticisme de sa propre destinée ?

Chaque nouveau départ dans ses rangs, accroît de fait son isolement, mais pose aussi désormais la question de la validité de sa démarche. Après les départs de Maître Nafissatou Diop CISSE, Pape DiOUF, Oumar GUEYE, et Lèna SENE en 2013. Oumar SARR, Waly FALL, Douada FAYE en 2015, sans parler de la cohorte de militants et sympathisants qui l’ont lâché lors des dernières élections.

C’est donc autour de Thierno BOCOUM, et Samba THIOUB de s’éloigner du navire

Rewmi. Dans le camp d’Idrissa Seck, camp retranché et dégarni, ce sont les mêmes mots qui répondent à chaque nouvelle défection : traître, opportuniste, mange-soupe, arriviste. Et il faut avouer, que souvent, ces mots là trouvent de l’écho. Mais pour autant, entend-t-on assez les mots de ceux qui parlent du comportement présidentiel et parfois autocrate d’Idrissa Seck. L’honorable député Oumar SARR de la 12ème législature et ex porte parole de Rewmi le décrivait comme «dévoré par un désir de solitude et entouré de gens l’enfermant dans un cercle d’applaudissements». Ce n’est pas seulement que ses électeurs traditionnels soient déboussolés par son nouveau positionnement politique et ses alliances à géométrie variable, c’est aussi que ses compagnons supportent mal de ne jamais être consultés sur une stratégie qui les concerne aussi.

Alors, pour ne pas perdre tout le travail de longue haleine que nous avons abattu ensemble jusqu’ici, il urge que tous les Rewmistes authentiques déçus se retrouvent autour d’une table, afin de construire un cadre politique beaucoup plus inclusif et démocratique.