L’Apr face aux élections législatives : Test majeur pour un parti présidentiel divisé

En direction des élections législatives du 30 juillet 2017, l’Alliance pour la République (Apr) cogite sur les meilleures stratégies pour gagner devant l’opposition qui travaille pour des listes fortes. Ce test majeur ne sera pas de tout repos pour le parti présidentiel, miné par des querelles intestines et une crise de leadership récurrente et persistante. A Dakar comme dans les autres localités, les responsables ‘’apéristes’’ se regardent en chiens de faïence au point de ne manquer de se tirer des ‘’armes nucléaires’’ politiques. Ce qui peut nécessairement profiter à l’opposition qui veut imposer au Président Macky Sall une cohabitation.

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Au niveau de Dakar, c’est à la guerre comme à la guerre. Les responsables qui veulent à tout prix taper dans l’œil du ‘’prince’’ se tirent dessus. Chacun veut s’adjuger le titre de ‘’borom Ndakaru’’ (patron de Dakar) à telle enseigne que certains usent de lobbies pour faire leur promotion. Entre Amadou Bâ, ministre des finances, Pape Maël Diop, Directeur général des aéroports du Sénégal, Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Gouvernance locale, Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat auprès du Président de la République et directeur des structures de l’Apr ou encore Seydou Guèye, ministre auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement, on se fait pas de cadeaux.

Chacun veut être le patron de l’autre, alors que personne n’a montré un leadership convaincant surtout lors des élections locales où Khalifa Sall a démontré qu’il est le vrai ‘’borom Ndakaru’’. D’ailleurs, faut-il le rappeler, ils risquent de se faire laminer à l’occasion des élections législatives du 30 juillet, tant leur brouille dégage une senteur nauséabonde de défaite. Dans la même lancée, les responsables de la 25^ème heure, en lieu et place de se ranger, cherchant le ‘’buzz’’ (bouz) à tout prix ont fini de créer des guerres de tendance qui ne peuvent aucunement profiter au parti présidentiel. De quoi pouvoir profiter à l’opposition qui veut imposer au Président Macky Sall une cohabitation à un moment où le maire de Dakar est emprisonné et soutenu par nombre de Dakarois qui lui avaient réitéré leur confiance aux dernières élections locales.

Que dire de Kaolack ? Dans la région du Saloum, Mimi Touré qui a ‘’fui’’ Dakar pour retourner dans sa base ‘’naturelle’’ veut jouer les premiers rôles. Chose qui n’est pas aisée surtout qu’elle a trouvé sur place des responsables qui se cessaient de se chamailleur. En effet, entre Awa Diop, 2^ème vice-présidente de l’Assemblée nationale, Me Nafissatou Diop Cissé, Présidente du Conseil d’Administration (PCA) du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS), Mariama Sarr, ministre de la femme ou encore Diène Farba Sarr, ministre du Renouveau urbain, c’est loin d’être un compagnonnage des responsables unis.

A Ziguinchor, c’est le même constat. Benoit Sambou, Innocence Ntap Ndiaye, Aminata Angélique Manga, Doudou Kâ et bien d’autres se font la guerre. Sédhiou, Bignona ne sont pas en reste. Tout comme Mbacké et Touba où récemment une visite de Cheikh Kanté, Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad) a été mal appréciée par certains responsables ‘’apéristes’’ au point d’assister à un vol en éclats du parti présidentiel. Dans le Fouta, le constat est pareil. Farba Ngom, qui veut être le griot du ‘’prince’’ et lui-même ‘’prince’’ fait face à plusieurs autres ténors qui refusent de lui céder la place. La liste des exemples est loin d’être exhaustive car, même les enseignants du parti présidentiel sont divisés sans oublier des souteneurs frustrés de n’avoir jamais eu une petite part du gâteau.

Et, dans la confection des listes, il ne pas occulter les alliés comme le Parti socialiste (Ps) au pouvoir, l’Alliance des forces de progrès (Afp) complètement affaiblie, le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), la Ligue démocratique (Ld), Aj-Authentique, l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), etc., qui voudront une grosse part. Alors, si ces élections ne sont pas le plus grand teste pour Macky Sall depuis 2012, la politique du Sénégal en serait autrement…

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)