Sur la Tribune avec Moustapha Diakhaté «L’opposition n’a ni de cap, ni de capitaine»

 

Du haut de ‘’La Tribune’’, Moustapha Diakhaté est revenu sur la crise, guerres positionnement, mauvaises pratiques qui font légion au sein et dans le cœur de l’Alliance pour la République (Apr). Loin de porter des gants, d’user d’une langue de bois, le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar revient dans cet entretien qu’il nous a accordé sur la nécessité pour le camp présidentiel de siffler la fin de la récréation avant les législatives. Non sans revenir sur d’autres aspects qui concernent le pétrole, le gaz avec les menaces d’attaques qui pèsent sur le Sénégal…à cause de ses ressources.

Par Abdoulaye Mbow

L’Apr est partout secouée par une crise interne, guerres de positionnement et invectives. Face à une telle situation, êtes-vous optimistes par rapport aux législatives du juillet prochain ?

Depuis toujours, à chaque fois qu’il y a une élection au Sénégal, on vit cette ambiance. C’est uniquement lié à la lutte des places et à des stratégies individuelles de positionnement. Et, cela arrive surtout aux partis qui sont au pouvoir. C’était le cas du Parti socialiste (Ps), ensuite du Parti démocratique sénégalais (Pds) et maintenant de l’Alliance pour la République (Apr). Mais, il faut dire que notre cas est beaucoup plus compliqué contrairement au Ps et Pds car, chez eux, il y avait un minimum d’organisation. Dans tous les départements, le leadership était identifié et connu. Ce qui n’est pas le cas pour l’Apr où il n’y a aucune organisation, aucune structuration. Mais, cela ne m’empêche pas d’être optimiste parce que je suis certain que les Sénégalais regardent les élections législatives d’une autre manière. En effet, il ne s’agit pas d’élire des individus, mais plutôt de donner une majorité au Président Macky Sall pour continuer à dérouler le Plan Sénégal émergent (Pse). Mais, il y a quelque chose de nouveau. Le Sénégal de 2017 n’a rien à voir avec celui de 1960, 2000 et 2012.

A quel niveau situez-vous la différence ?

Avec la découverte du pétrole et du gaz, la position du Sénégal dans le monde a complètement changé. Donc, les Sénégalais doivent comprendre qu’il y a urgence et nécessité absolue de constituer des boucliers institutionnels et politiques afin de protéger le pétrole et le gaz. En effet, ceux qui sont en train de détruire la Syrie, l’Irak et qui ont détruit la Lybie – parce que concurrents sérieux dans le secteur des hydrocarbures – sont prêts aujourd’hui, à financer des djihadistes, armer des pays voisins pour détruire notre pays. Voici les enjeux.

De qui parlez-vous ?

Je ne peux dire un nom, parce que c’est la géopolitique mondiale qui est ainsi faite. Ce qui est sûr, la découverte du pétrole et du gaz a fait du Sénégal un autre pays. C’est pourquoi je suis désolé qu’au niveau de l’Apr, que nous ne soyons pas conscients des responsabilités qui pèsent sur nous par rapport au futur de notre pays. S’ils l’étaient, les gens n’auraient pas consacré leur temps à des luttes pour des têtes de liste, queues de liste ou ventres de liste. Donc, c’est dire que le Sénégal n’attend pas de nous ces types de querelles. Je suis triste de le constater. Et, j’appelle les uns et les autres à se ressaisir pour comprendre le poids des responsabilités qui pèsent sur nous. Malheureusement, les gens sont plus préoccupés par des positionnements personnels que de doter le pays d’un verrou politique et institutionnel pour faire face à ces menaces qui sont réelles.

De telles pratiques n’ont-elles pas irritées les Sénégalais depuis longtemps ?

En matière de comportement et d’attitude politique, il n’y a aucun changement. Ce sont les vieilles pratiques de lutte politico-politiciennes, de positionnement, de clientélisme, les luttes de classe, le népotisme qui sont encore en cours dans notre parti. En réalité, on n’a pas encore réussi à faire de l’Apr un parti de l’émergence, un socle sur lequel doit s’appuyer le Président de la République pour assurer totalement le Pse. Dans pans entiers de notre parti sont même transformés en tube digestif. Ce qui est sûr, le leadership du Président n’est pas contesté.

Les transhumants en sont-ils pour quelque chose ?

Je ne pense que les transhumants sont en quelque chose dans ce que notre parti vit. Les querelles que vous entendez concernent des compagnons historiques de l’Apr. Il serait dont trop facile de pointer du doigt des transhumants. A mon avis, c’est la culture du personnel politique du Sénégal qui est ainsi faite. Certes, nous n’avions pas le temps pour structurer notre parti, mais on a le temps pour essayer de formater les consciences et donner au personnel politique de l’Apr d’autres types de comportement qui collent mieux à la rupture que nous avions promis aux Sénégalais. Si les hommes politiques de manière générale ne se moulent pas par rapport à ce que doit être la République, évidement, la rupture ne sera pas effective pour tout le monde. Mais, c’est ainsi depuis que le Sénégal est Sénégal car, on fait de la politique pour soi, mettant de côté l’ambiance de camaraderie.

Avec tous ces problèmes, l’Apr peut-elle devenir majoritaire dans la treizième législature ?

Je n’en pas un seul instant. Nous voulons largement gagner les élections. Je rappelle que les querelles n’avaient pas empêché le Ps et le Pds à avoir leur majorité tout le temps qu’ils ont été au pouvoir. Les Sénégalais sont conscients que l’enjeu n’est pas d’élire des gens de l’Apr ou de Bennoo Bokk Yaakaar, mais de permettre au Président Macky Sall de continuer de disposer d’une majorité parlementaire. Ce qui va lui permettre de continuer son action à la tête de l’Etat et éviter à notre pays des impasses et des blocages. Seulement, je souhaite que les hommes et les femmes qui seront investis soient suffisamment représentatifs pour pouvoir être élus et aller à l’Assemblée nationale afin de servir de socle institutionnel pour les politiques que le Président doit mettre en œuvre.

Et les listes parallèles dans tout cela ?

Je pense que le président du parti et les principaux responsables prendront toutes les mesures nécessaires pour qu’il n’y ait pas de listes parallèles. Mais, je dis à ceux qui sont tentés de le faire de faire attention et de penser au Président Macky Sall. Sinon, notre parti va exclure les réfractaires. D’ailleurs, nous demandons aux autre partis alliés d’en faire autant car, notre option est d’aller aux législatives avec Bennoo Bokk Yaakaar et les gagner. Toutefois, je demande que l’on envoie des missionnaires dans l’ensemble des départements pour échanger, discuter pour des consensus forts. Quand il y a problème, que les gens soient d’accord de laisser, le président et le parti trancher. Dans le même ordre d’idées, que tout le monde fasse un engagement sur l’honneur qu’il va accepter les décisions finales retenues.

Tête de liste nationale de Bennoo Bokk Yaakaar. Vous pensez à qui ?

Je n’ai pas à penser. Je crois que c’est le président du parti et de la coalition à qui reviendra le choix de mettre la personne la mieux indiquée pour diriger la campagne, mobiliser tout le monde. A ce niveau, il faut dire que nous sommes très riches en termes de ressources humaines. En 2012, le président Niasse avait bien dirigé la campagne et nous avions largement gagné. Si le Président Macky Sall pense qu’il est la bonne personne, il n’y a aucun problème. S’il propose autre chose, pas de problèmes aussi.

Vous croyez à une probable cohabitation ?

Bien sûr que non. D’ailleurs, il faut dire que nous n’avons pas une opposition, mais des oppositions. Elle est sans programme, sans cap et sans capitaine. Depuis 2012, l’opposition n’a proposé aucune solution face à quelque chose et qui concerne le Sénégal. Elle parle avec elle-même et n’a qu’un seul programme qui est de dénigrer le Président Macky Sall. Donc, il n’y a aucune inquiétude par rapport à cette opposition.

Avez-vous un remède particulier à conseiller aux ‘’apéristes’’ de Dakar, bastion du maire Khalifa Sall ?

Les réalités de 2012 ne sont les mêmes que celles de 2017. Ce n’est plus la même configuration politique. A l’époque c’était plus facile parce que l’on venait juste de gagner la présidentielle. En face, il n’y avait pas une opposition crédible. Le seul remède est d’avoir une liste qui puisse mobiliser les Dakarois. Il s’agira de lancer une liste qui reflétera les véritables forces de Bennoo Bokk Yaakaar. Que ceux qui seront investis soient convaincants, non sans mettre dans chaque commune une direction de campagne. Faire une campagne permanente et être présents sur le terrain. Et, surtout que les gens comprennent aussi que tout le monde ne sera pas investi.

Battrez-vous campagne ?

Bien sûr. Aussi bien à Dakar que dans les autres localités du pays parce que le Président Macky Sall a besoin d’une forte majorité renouvelée à l’Assemblée nationale.

Vous réitérez votre position par rapport à Thierno Alassane Sall ?

A mon avis, il a tort. Il a commis une erreur politique. Il ne lui appartient pas de définir la politique de la nation parce que n’étant pas le Président de la République. Les ministres doivent uniquement appliquer les directives du Chef de l’Etat. Il serait même absurde que le Sénégal mette tous ses œufs pétroliers et gaziers dans un même panier de Cosmos Energy. L’option de diversifier les partenaires est la meilleure des démarches. Total qui l’un des cinq plus grands groupes, est un partenaire stratégique. Ce partenaire est une chance pour le Sénégal. Partout où la France à des intérêts, elle protégera le pays qui les abrite. Et, n’eut été leur intervention au Mali, il est certain que les djihadistes seraient déjà chez nous. Nous sommes un concurrent sérieux dans le secteur. Donc, ce choix Total est un choix intelligent. Même si Total entrait gratuitement dans le pays pour des prospections, je serai d’accord. N’oublions pas aussi que Total, ce sont six mille sénégalais actionnaires. C’est dire que le choix du Président est le meilleur. Malgré tout, je rappelle que Thierno Alassane Sall est un militant de la première heure, un homme droit et de grande qualité.

Que faire pour un Sénégal avec des citoyens modèles à tous les niveaux ?

Que tout le monde s’unisse autour de l’essentiel, de tout faire pour que ces nouvelles opportunités que nous avons avec le pétrole et le gaz, ne soient pas des calamités comme elles l’ont été dans certains pays. Cela passe nécessairement par une unité des Sénégalais pour avoir des Institutions fortes, d’avoir des citoyens conscients pour protéger notre pays face à de potentiels périls.

 

 

 

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