Portrait – Serge Malou (Apr) : «Mon ambition pour la Sicap n’est pas négociable»

Serge Malou est de la trempe de ces responsables politiques qui ne se disputent jamais pour un poste. Au contraire, durant tout son parcours scolaire et universitaire, il a été perçu par ses pairs comme un leader dans l’âme. Son entrée en politique ne dérogera pas à la règle. Pourtant Serge Malou qui a travaillé à la Caisse de sécurité sociale et préparait un diplôme en passation de marché aurait pu se passer de politique. Mais, c’était sans compter sur les autres.

La politique et Serge Malou, c’est plutôt une histoire de «destin». Elève au Lycée Maurice de la Fosse, ses camarades ne se privaient pas de faire usage de ses talents de grand orateur et sa témérité. La faute à un proviseur qui inspirait la terreur à toute une horde de jeunes désireux de voir leur établissement changer de visage. Quelle personne était la mieux indiquée que Serge Malou pour porter ce combat ? Voilà, comment il s’est retrouvé à la tête de l’amicale des élèves. Pour ces derniers, il était un leader naturel. «C’était au début des années 2000. J’étais quelqu’un de très en vue. J’aimais débattre. Puis, je me distinguais des autres en classe dans les matières scientifiques surtout. Il y avait chaque week-end des cours de renforcement.

Les étudiants ont vu en moi quelqu’un qui était capable de leur expliquer ce qui leur avait échappé durant les cours.» En 2003, le jeune Malou obtint son baccalauréat. Ce qui le conduit à déposer ses baluchons à la faculté de droit de l’UCAD. Là également, son arrivée ne passera pas inaperçu. Très tôt, il hérite de la commission sociale, l’un des postes les plus convoités. Serge Malou devint ainsi une personne notoire dans le milieu estudiantin. C’est à lui que ses camarades s’adressaient pour disposer d’une chambre ou d’une aide. En outre, il distribuait des tickets de restaurant.

Le républicain par excellence

Généralement, un jeune avec un parcours aussi brillant tape toujours dans l’oeil des partis politiques. Sans surprise, le PDS lui fit les yeux doux. «J’ai rejoint la structure jeune du PDS, le MEEL avec Abdou Mbow, Birame Faye entre autres. Le MEEL organisait fréquemment des réunions à l’université. Dans la foulée, j’ai créé avec un ami le mouvement pour le soutien au Maire de Dakar, Pape Diop.», se souvient-il.

Serge Malou se rappelle aussi de ce qui a précipité son départ du Parti Démocratique Sénégalais. A l’instar de la majorité des Sénégalais, Serge Malou n’aime pas l’injustice.

«Lorsque le Président Macky Sall a été directeur de campagne en 2007, j’étais toujours dans le MEEL. Au niveau de la SICAP, j’étais le Président de la Coordination des jeunes. En 2009, à cause des problèmes entre le Président Macky Sall et Wade, le MEEL s’est disloqué. Toutes les structures ont connu une dissidence. Naturellement, j’ai basculé de l’autre côté. Ce n’était pas un choix réfléchi. C’était plutôt un choix de préservation de la dignité humaine.»

Ainsi donc, un nouveau chapitre dans l’histoire de Serge Malou s’ouvrait. Après avoir intégré l’APR en 2009, il crée en fin 2010, le mouvement SMS solution Macky Sall. C’est avec ce mouvement qu’il a battu campagne durant la présidentielle de 2012. Pour massifier son parti, Serge exigeait à ceux qui voulaient adhérer à son mouvement de monter un comité au niveau de leur base. Dans les textes, c’est ce qui est exigé pour être membre de l’APR. Ce faisant, SMS Solution Macky Sall a pu être un mouvement représentatif. Par conséquent, lorsque Macky Sall arrive à la tête du scrutin présidentiel de 2012, Serge Malou faisait bien évidemment partie des valeurs sur lesquelles il pouvait compter. C’est ainsi que le Chef de l’Etat porte son choix sur lui pour être le Directeur du Financement et du Partenariat avec les Organisations au Ministère de l’Agriculture. La direction établit des partenariats publics-privés à travers des investissements qui viennent pour la plupart de l’extérieur et du secteur privé national. L’un des objectifs est d’accompagner les organisations de producteurs : l’un des maillons faibles de l’agriculture sénégalaise. Par ailleurs, sa structure vise à renforcer les métiers de l’agriculture ; appuie les organisations de producteurs faitières. Grâce à elle, l’accès au crédit et au renforcement de capacité est plus accessible aux professionnels de l’agriculture. Cette politique a été fort judicieuse. En témoignent, les résultats obtenus par le secteur de l’agriculture : production record en riz, oignon, arachide, etc. Avec un master en banque finance, Serge Malou a bien évidemment les compétences requises pour mener la structure qu’il dirige jusqu’à présent à bon port. Mais l’homme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

«Mon ambition pour la Sicap n’est pas négociable»

Aujourd’hui, la principale ambition de Serge Malou est de redorer le blason de la SICAP. La faute notamment à une équipe municipale dont il juge le travail peut satisfaisant. «C’est le quartier qui m’a vu naître. J’y ai créé beaucoup de mouvements pour contribuer au changement. Mais, force est de constater que SICAP a perdu son lustre d’antan. La mairie doit mettre les bouchées doubles. Elle croit qu’on gère une municipalité comme une maison.» Serge Malou dit s’efforcer à être un exemple pour les jeunes. Mais, pour lui cela ne suffit pas. Pour changer les choses à sa guise, il faut occuper un poste de responsabilité.

Certes, en tant que Président de l’ASC Liberté IV, Serge Malou a fait un grand pas. Mais, il veut aujourd’hui diriger la mairie. S’il est élu en 2019, ce qui est somme toute fort probable, il promet d’impulser une nouvelle dynamique. A l’en croire, la plupart des édiles n’ont pas saisi l’opportunité que leur a offerte l’Acte III de la décentralisation. «Les mairies doivent fonctionner comme des entreprises. Grâce à l’Acte III, elles ont la possibilité de nouer des partenariats public-privé et créer de la richesse.»

Une fois à la tête de sa municipalité, Serge Malou compte s’appuyer grandement sur la jeunesse. Face à une jeunesse désoeuvrée, il compte faire de l’entrepreunariat des jeunes son fer de lance. Pour ce faire, il est prévu dans son programme la formation et l’encadrement des jeunes. Une manière de les aider à saisir les opportunités qui leur sont offertes par des mécanismes de financement tels que l’ANPEJ. Santi Agne est averti.

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