Serigne Gora Seye, deuxieme sur la Liste d’Aida Mbodj «Les raisons de mon entrée en politique»

Le marabout Serigne Gora Séye est désormais compté parmi les hommes politique du pays. Il prendra part aux prochaines législatives en tant que numéro 2 de la liste dirigée par Aïda Mbodji, la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie (And). Dans cet entretien, le marabout est revenu sur les raisons de son entrée en politique, pourquoi il a porté son choix sur Aïda Mbodji et ses ambitions pour le pays. 

Par Ahmed Bachir NDIAYE

Comment vous êtes vous retrouver deuxième sur la liste d’Aïda pour en vu des élections législatives ?

Il y a au moins 7 ans que nous avons fondé leMouvement serviteur de l’islam. On a fait le tour du Sénégal, toutes les régions​ et villages​. Et partout où on est passé, nous avons pris des femmes qu’on a formé en transformation desfruits et légumes, tout en les aidant à et obtenir des financements.  Il s’agit d’un mouvement altruiste où on se sacrifier pour son prochain. De grands actes ont été posés. Ici à Thiaroyepar exemple, on a creusé des puits pour des écoles et nous ne le faisons que pour la face de Dieu. Il y a également beaucoup d’écoles coranique que nous avons construit. A l’heure où je vous parle, il y a des enfants qui ont terminé leur cycle d’enseignement. Vous savez, en islam, la politique fait partie intégrante des principes. Elle a fait l’objet de plusieurs sujet d’enseignement du prophète Mohammad, qui est lui-même un homme politique. Il est venu sur terre pour définir la politique de la vie, comment vivre en société, définir des lois... Et vu que le prophète Mohammad est notre modèle dans tout ce que nous faisons, et que nous avons créé un mouvement évoluant dans le social et le développement, qui sont les fondements de la politique, on s’est dit que nous allons maintenant intégrer l’Assemblée nationale. Cela afin de faire valoir nos preuves effectuées sur le terrain, ce que nous avons réalisé sans aucune aide de l’Etat. A l’Assemblée il s’agira de faire en sorte que tout les lois qui seront votées et qui concernent le pays, soient mis à l’apprécion de notre entité avisés. Nous avons parcouru le Sénégal, on a vu ce que les gens vivent et ce qui doit être fait envers eux. Par ailleurs, j’ai dis à Aïda Mbodji qu’une fois à l’Assemblée, on remettra nos salaire de Député aux Daaras. Cette argent ne peut pas prendre en charge l’ensemble des besoins des Daaras, mais c’est pour montrer que nous ne sommes pas là pour gagner de l’argent ouavoir des honneurs. Nous irons à l’assemblée pour nous sacrifier pour notre peuple. Il est normal  que les lois qui sont votées pour le pays soient discutées, afin de les mettre en conformité avec les principes islamique et sansremettre en question la laïcité. 

Quel est votre projet de société ?

Puisque je travail dans le domaine des Daaras,je voudrais que ce qui est en train de se faire dans l’école française soient également effectifs dans l’enseignement coranique. Lapolitique de modernisation des Daaras est un échec. Il faut qu’elle soit confiée aux personnes qu’il faut. Les impôts que paient les sénégalais doivent également profiter aux enfants qui sont dans le Daaras. Il est injuste de construire des écoles françaises dans les coins les plus reculés, et de ne pas en faire autant, tout près, pour des enfants qui ont opté pour l’enseignement coranique. Lutter pour la cause des Daaras est l’objet de mon entrée en politique. 

Et pourquoi le choix porté sur Aïda Mbodji ?

Elle m’a plusieurs fois trouvé sur le terrain en train d’appuyer et d’encadrer des femmes. Ce sont ces femmes qui  lui ont dit que c’est grâce à moi qu’elles réussissent à accomplir des choses aujourd’hui. Cela a touché Aïda Mbodji et elle est venue me rejoindre dans le combat. Lorsque nous avons discuté, je lui ai dit que par respect que je porte envers la femme, elle sera tête de liste, devant moi. Parce que l’essentiel c’est d’atteindre l’objectif de notre combat. Aida Mbodji aussi a compris notre idéologie. Elle m’a personnellement fait savoir qu’elle a changé plusieurs aspects de sa politique,  pour faire de la politique de développement destinée aux femmes et aux enfants, comme je suis en train de le faire. 

Que répondez vous à ceux qui estiment que le marabout  ne doit pas faire de la politique ?

Le marabout, même assis dans son Daara, fait de la politique. L’education fait partie de lapolitique du Gouvernement. Maintenant, s’il s’agit de faire de la politique pour duper, voler ou mentir, ce sont les nécessiteux qui s’y adonne. Mais pour quelqu’un qui est prêt à dépenser son temps et ses moyens, il ne s’agit pas de faire de la politique politicienne. Justement, j’appel tous les marabouts du Sénégal à s’impliquer d’avantage dans la politique du Sénégal, c’est-à-dire la gestion du pays. Maintenant, dire aux marabouts de ne pas s’occuer de la gestion du pays, alors qu’ilss’occupent de l’éducation, du social et mêmede l’économie, cela revient à leur dire laisser nous nous insulter, voler et mentir peuple. Pour moi, tout maraboiut qui n’entre pas dans la politique aura des compte à rendre à Dieu, parce qu’il aura laissé faire des méfaits… Et si le marabouts refuse de faire la politique pour fuir les insultes ou dénigrement, c’est à cause des adeptes de la politique politicienne. Ils ontfait de telle sorte que les marabouts préfèrent rester dans les mosquées. Le marabout est comme du savon. Le savon ne peut pas refuser de toucher la saleté. Moi je suis comme un savon, je nettoie partout où je vois de la saleté. Maintenant, il ne faut pas entrer dans le jeu des politiciens, les insultes et dénigrements. Nous, nous sommes venus pour défendre lacause des Daaras, des femmes et des handicapés.