Santé – Les crocodiles pourraient soigner le choléra

La capacité immunitaire des crocodiles contre la bactérie responsable du choléra est l’objet d’études d’étudiants toulousains et lyonnais qui vont présenter leur projet aux Etats-Unis.

S’inspirer des qualités du crocodile pour lutter contre la bactérie du choléra, qui tue chaque année des dizaines de milliers de personnes n’ayant pas accès à un réseau d’eau dépolluée : voilà l’ambitieux projet porté par neuf étudiants de l’université Toulouse-III – Paul-Sabatier, de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Toulouse et de l’Insa Lyon. Grâce à leurs recherches, ils s’apprêtent à participer à l’IGEM 2017 (International Genetically Engineered Machine), le prestigieux concours de biologie synthétique du Massachusetts Institute of Technologies (MIT) à Boston (Etats-Unis) du 9 au 13 novembre.

Le collectif Croc’n choléra, de l’université Toulouse-III-Paul-Sabatier (Haute-Garonne), de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon (Rhône) et de celui de Toulouse, va participer à un prestigieux concours de biologie à Boston (Etats-Unis).

Depuis le mois de janvier, ces étudiants planchent pour reproduire en laboratoire cette capacité immunitaire du crocodile. Leur but est de trouver une solution pour éviter la propagation de la bactérie du choléra présente dans l’eau non traitée. « L’idée est venue en lisant un article sur les peptides, ces molécules dans le système immunitaire du crocodile qui ont la capacité de limiter la propagation de Vibrio cholerae, la bactérie du choléra », explique Margaux Poulalier-Delavelle, membre de l’équipe du projet Croc’n choléra. « Notre objectif est de synthétiser ces peptides pour les introduire ensuite dans une sorte de sachet de thé. Cette bactérie modifiée et non pathogène doit pouvoir détecter la bactérie du choléra afin de transmettre l’information à une levure. »

Une campagne de financement sur Internet

Evidemment, aucun crocodile ne rampe dans les laboratoires toulousains puisque les étudiants travaillent sur un gène synthétisé de l’animal. Si un traitement existe déjà contre cette maladie, principalement présente en Afrique et en Asie, l’équipe du projet Croc’n choléra espère, avec son innovation actuellement testée en laboratoire, éviter sa propagation dans les zones reculées qui n’ont pas toujours accès aux médicaments.

Le 9 novembre, ces jeunes scientifiques s’envoleront pour Boston, où près de 340 équipes venues du monde entier participeront à l’iGEM. « Cela fait quatre ans que l’équipe toulousaine remporte la médaille d’or, donc nous visons encore cette année le podium, assure Margaux Poulalier-Delavelle. C’est déjà une immense fierté de présenter le savoir-faire de nos universités à un tel concours. »

L’équipe a lancé lundi une campagne de financement participatif sur Ulule pour boucler le budget du voyage et des recherches. Des contacts avec des Ong en Afrique et des entreprises toulousaines travaillant dans le traitement des eaux sont déjà en cours pour commercialiser ensuite leur innovation.

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