Accidents au Sénégal : Les routes de la mort

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Avec des  statistiques qui  font froid dans le dos, c’est l’hécatombe sur les routes du Sénégal où la mort semble trouvér dans le duo chauffeurs-routes un lit parfait pour emporter chaque année, des centaines de vies.

Toutes les mesures qui ont été annoncées par l’autorité sont restées vaines. Entre la vétusté des moyens de transport, l’insouciance des conducteurs et les compromissions qui gangrènent les contrôles,  ya il encore lieu  à faire pour endiguer les accidents de la route ?

Au Sénégal où les accidents de la route s’accroissent à un rythme intenable, le bilan est très lourd.  En  2016 et 2017,   le Sénégal aenregistré plus d’un millier  de morts sur les routes qui ont tué plus que le Sida.

Les accidents sont devenus un vrai désastre humain.  Dans un  bilan semestriel établi par les forces de sécurité des régions de Kaolack et Tambacounda, il est fait état d’une hausse du nombre d’accidents  sur les routes avec plusieurs chocs additionnels,   ainsi que du nombre de blessés qui est allé crescendo.

Si les commentaires vont  encore bon train sur les  causes des accidents  et les mesures qu’il faut prendre pour les endiguer, tout le monde s’accorde  à dire que le non  renouvèlement  des cars Ndiaga Ndiaye et Rapides, la vétusté des, car ganila sont source de beaucoup d’accidents sur les routes.

Le changement de ces véhicules qui sont dans un état de vétusté avancé a été annoncé pour être effectif en fin 2013. Cela n’a  pas été fait contrairement aux gros porteurs pour lesquels, l’État a décaissé 250 milliards pour le renouvèlement de 3000 d’entre eux. Soit plus de 80 millions par camion renouvelé !.

À part quelques  carcasses de  cars Rapides et Ndiaga Ndiaye qui ont été jetés à la poubelle en échange de minibus, le projet de renouvèlement de ces moyens de transports qui causent le plus grand nombre d’accidents  semble être rangé dans les terroirs. On apprend qu’à la suite d’une forte  pression des propriétaires de ces cars, l’idée de les renouveler est en train de partir en fumée.

À cette vétusté s’ajoutent les  compromis et compromissions lors des contrôles. On ne sait pas trop comment un car Ndiaga Ndiaga ou Rapide, vieux de plusieurs dizaines d’années arrive à passer la visite technique, mais sur les routes, ces types de véhicules qui doivent être retirés de la circulation passent aussi facilement les contrôles.

En tout cas, une fois ces étapes franchies, ils se transforment en tombeaux ouverts avec des conducteurs insouciants, imprudents et inconscients, acteurs  de drames qui sont les uns plus spectaculaires que les autres. Autant dire que le facteur humain est la principale cause de l’hécatombe qui a fini de transformer nos routes en cimetières.

Décor macabre

Dans ce décor macabre, l’axe  Kaolack,  Tamba–Bakel arrive en tête du triste peloton avec plusieurs  dizaines de chocs enregistrés par les services compétents.  Il est suivi de celui de Louga- Linguère qui comptabilise pour la seule année 2016 pas moins de 45 décès par accident.

Les autres axes comme Dakar-Kaolack, Dakar Saint Louis, et Dakar Touba arrivent au bas du classement, mais avec des statistiques d’accidents au bilan aussi alarmant. Une source sécuritaire que nous avons contactée indique que la perte du contrôle du véhicule   est le responsable numéro  un  de ce bilan macabre sur les routes  suivi de l’excès de vitesse à l’origine de plusieurs collisions.

Le non-respect de  la distance de sécurité, de la priorité  et du règlement 14 de la circulation dans l’espace  UEMOA   qui limite le poids  des chargements est pour cette même source,  autant de mauvais  comportements qui favorisent  la mort sur les routes du pays.

Malgré les mesures prises pour réduire de manière drastique le nombre d’accidents de la circulation, l’amer constat  est qu’ils  accroissent, rallongeant du coup le nombre de victimes.  Il est triste de constater que les routes du Sénégal  sont  devenues  une jungle où les  chauffards  sont les metteurs en scène de collisions et de chocs qui  emportent de nombreuses vies humaines.

Les statistiques qui ont été  fournies par la Gendarmerie  lors du  conseil interministériel sur la sécurité routière font état de 1200 victimes d’accidents dont plusieurs n’ont pas survécu à leurs blessures.

Preuve que  les accidents de la route sont devenus un véritable fléau avec un taux grimpant de  morbidité, dans un  rapport établi par ANPAVH, il est noté  qu’entre 2002 à 2011, le Sénégal a enregistré 22000 accidents avec des morts et des blessés graves.

Le même rapport indique qu’en 2012, il ya eu  4876 cas d’accident dont 200 décès et des blessés. Pour  2013, ce sont 15350 accidents qui ont été notés avec un bilan de plus de 400 décès et des blessés graves.

Ces chiffres au lieu de connaître une baisse dans les années qui ont suivi se sont malheureusement accrus au point de pousser l’autorité à promouvoir  le renforcement de la sensibilisation, la formation, la responsabilisation, le contrôle et la sanction  pour ladiminution du  nombre d’accidents au Sénégal.

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