Le 11 mai 1973 décédait en détention Omar Blondin Diop

Homme de grande culture, intellectuel d’une renommée connue et reconnue, Oumar Blondin Diop a marqué son temps. Même s’il n’a vécu que 35 ans, ce fils de vétérinaire a donné du fil à retordre au président Senghor. Activiste qui a cheminé avec Landing Savané, Mamadou Diop Decroix et bien de leaders d’une Gauche «clandestine», il a été perdu dans son combat pour un accroissement de la démocratie et du multipartisme intégré.  

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Né le 18 septembre 1946 à Niamey, Omar Blondin Diop est mort en détention à la prison de Gorée le 11 mai 1973. Jeune révolutionnaire qui s’est toujours battu contre la politique «occidentale» et «dominatrice» senghorienne, ce jeune intellectuel qui a marqué son époque était connu du côté de la France où il a fait une partie de ses études. Inspiré par le combat mené par des hommes de la Gauche de l’époque, le jeune Blondin a connu une fin assez tragique. En effet, arrêté, il est jugé par un tribunal spécial le 23 mars 1972 pour atteinte à la sureté de l’Etat et troubles à l’ordre public. Et, d’après les autorités de l’époque, Omar Blondin Diop s’est donné la mort. Une thèse toujours contestée par son père, le médecin Ibrahima Blondin Diop. Enterré au cimetière les «Abattoirs», le jeune révolutionnaire Omar Blondin Diop n’était âgé que de 26 ans.

44 ans après, famille et amis réclament toujours justice

Quarante-deux ans après la mort de jeune Blondin, sa famille et ses amis réclament toujours justice. «La famille et les amis d’Omar Blondin Diop se voient dans l’obligation de renouveler, publiquement et solennellement, leur requête de révision et de réexamen de la procédure entamée voici plus de quarante ans par le père d’Omar, afin de faire la lumière sur les circonstances exactes et les causes précises de sa mort», rappelle le docteur Diallo Diop, frère d’Oumar Blondin. Rappelant les faits, il déclare : «Malgré divers échanges de correspondance avec les Gardes des Sceaux successifs à partir du 15 mai 2013, ainsi qu’un entretien  avec le Ministre de la Justice en exercice le 10/11/2014, aucune mesure administrative concrète n’a encore été prise pour déclencher une quelconque procédure, alors que les acteurs et témoins directs de ce drame disparaissent l’un après l’autre». Mieux, dit-il à travers une déclaration : «Des décennies se sont écoulées depuis la plainte déposée dès le mois de mai 1973, par le défunt père d’Omar, le Docteur Ibrahima Blondin Diop, auprès du Doyen des Juges d’Instruction, Moustapha Touré, qui se verra relevé de ses fonctions, et donc, dessaisi du dossier aussitôt après avoir inculpé trois des quatre agents pénitentiaires, de service à la prison de l’île de Gorée en cette funeste nuit du 10 au 11 mai 1973». A l’en croire, cette plainte initiale contre X, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, s’est soldée en fin de compte par une ordonnance d’incompétence rendue par le juge Elias Dosseh, au mois de juin 1975, tandis que le plaignant sera ultérieurement condamné à payer le franc symbolique de dommages-intérêts pour propagation de fausses nouvelles. Toutes choses qui poussent Diallo Diop défendait que «la famille et les amis d’Omar Blondin Diop se voient dans l’obligation de renouveler, publiquement et solennellement, leur requête de révision et de réexamen de la procédure entamée voici plus de quarante ans par le père d’Omar, afin de faire la lumière sur les circonstances exactes et les causes précises de sa mort». M. Diop, sa famille et les amis de Blondin demandent que justice soit rendue.

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

 

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