Portrait du probable nouveau Khalife général des Tidianes

Serigne Mbaye Sy Mansour, né en 1932, formé à l’Ecole de Tivaouane, fils aîné du défunt deuxième Khalife général des Tidianes, Cheikh El Hadj Mouhamadou Mansour Sy Maodo (1900-1957), qui est le grand-frère de Seydi Abdoul Aziz Sy Dabakh, était jusque-là le porte-parole de la famille Sy de Tivaouane et de la confrérie Tidiane. Mais aveec le rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, Serigne Mbaye Sy Mansour devrait être le nouveau Khalife des Tidianes.

L’homme de Dieu qui rassure par sa franchise, sa droiture, sa rigueur et son attachement sans faille à la Charia et à la Sunna du Messager Lumineux, le Meilleur des êtres, Seydina Muhammadoun Rassoulilahi (Psl), avait été intronisé porte-parole le 18 février par Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, devenu alors nouveau Khalife général des Tidianes suite au rappel à Dieu, le mercredi 15 mars, de son frère aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum. Lui, c’est la passion de la vérité.

Serigne Mbaye Sy Mansour, connu pour son franc-parler — il n’est pas surnommé «Pa Allemand» pour rien —, apparaît comme le gardien vigilant et intransigeant des vertus qui s’attachent à Tivaouane. Partout, le Cheikh qui se distingue par la constance de ses engagements moraux et la conformité de ses actes et de ses actions aux préceptes de l’Islam dont les plus fondamentaux pour la communauté musulmane sont la Vérité, la Paix et la Justice, impose le respect, car il ne transige pas avec les principes et encore moins avec la Tarikha.

Un caractère bien trempé qu’il tient de son père, El Hadji Mansour Sy, de son parrain, Cheikh Al Seydi Khalifa Ababacar Sy, de celui qui fut son tuteur et protecteur, Seydi Djamil. Dès lors, il est facile de comprendre pourquoi le fils aîné de Serigne Mouhamadou Mansour Sy Maodo, qui «préfère le sens de l’honneur aux honneurs faciles», reste tel qu’il est : «un pur orthodoxe qui sait fuir les contingences pour se réfugier dans la vérité».

Pour cause, le culte de la vérité est la nourriture quotidienne de Serigne Mbaye Sy Mansour. Un homme de vertu dont la personnalité s’impose partout par son attachement intrépide à la vérité et au désintéressement. Une illustre personnalité religieuse, un digne héritier de son père et de son grand-père.

Serigne Mbaye Sy Mansour est le fils de Sokhna Aminata Seck, elle-même fille bénie de Doudou Seck Bou El Mogdad (1867-1943), un grand dignitaire de Saint Louis dont les qualités morales étaient la générosité et la vérité en tout et qui est aussi le père de Sokhna Rokhaya Seck, mère de Serigne Moctar Mbacké ibn Cheikh Balla Thioro Mbacké. D’ailleurs, Khaly Madiakhaté Kalla à qui il offrait l’hospitalité à Saint-Louis, a même dédié d’admirables poèmes en guise de remerciements pour la gentillesse et l’attachement à la vérité de Doudou Seck «Bou El Mogdad».

«Un homme de vérité et de justice». 

C’est l’image que l’opinion publique a de Serigne Mbaye Sy Mansour qui fait l’unanimité autour de sa personne et sur sa personnalité. Chez lui et avec lui, la liberté n’abdique point et la vérité n’est pas une guenille à vendre. Doté d’un caractère incorruptible, de sincérité et de constance, le fils aîné de Serigne Mouhamadou Mansour Sy Maodo est connu pour son discours direct, franc et engagé.

Sa mère, Sokhna Aminata Seck, tant chantée par les  magiciens de la parole, fut surtout une épouse modèle, un exemple achevé de femme de foi et de probité. Durant toute sa vie, elle a été pudique et foncièrement attachée aux valeurs socioreligieuses qui fondent la femme.

Cheikh Oumar Sy Jamil peint Serigne Mbaye Sy Mansour comme une «Université vivante, un silo inépuisable de grandeur morale et de vertu. Un Ambassadeur infatigable de la Tidjiania et un promoteur inlassable de l’éthique islamique».

Il apparaît alors qu’une des raisons principales de sa crédibilité et du respect unanime dont il jouit auprès des citoyens de toutes obédiences est, qu’à une vision égoïste et épicurienne du monde figée dans des hiérarchies sociales fondées sur le sang, l’appartenance socio-familiale et confrérique, il substitue une vision morale et religieuse du monde et de la société, instaurant la valeur islamique et la responsabilité citoyenne comme socle de l’existence.

Le nouveau porte-parole des Tidianes aurait pu avoir des instincts aristocratiques, étant un petit-fils de Sokhna Safiétou Niang, deuxième épouse d’El Hadj Malick Sy, cousine du roi Alboury Ndiaye, fille de Sokhna Arame Bonkho qui hérita de son père, Biram Khoudia Tam, le sens de l’honneur, le culte de la vertu, la passion de la justice et le choix de la vérité, qui n’hésitait pas à se dépouiller de ses biens et à se dégarnir de ses matériels dans l’unique but de satisfaire l’hôte de son époux ou le voisin.

Serigne Mbaye Sy Mansour aurait également pu s’illustrer par un esprit dirigiste en raison de l’autorité morale dont il jouit. Mais, tout indique qu’il a préféré procéder à un sacrifice du Moi individuel et de l’égocentrisme pour atteindre et faire atteindre le suprême Soi.

Courtois et franc, cultivé et très policé dans le comportement

Le Cheikh se singularise par de nobles valeurs et principes dans le cadre, surtout, de la gouvernance politique, de la gestion de la Cité et des rapports de citoyenneté. Chez lui, la défense de la Foi islamique est intrinsèquement liée à celle de la République, de l’unité nationale, de la paix civile et de la citoyenneté. Rien ne l’impressionne. Rien ne l’ébranle. Rien de rien, sa conception de la vie étant exclusivement liée à la loi du Saint-Livre.

Il aime à répéter que «Devant Dieu, qui est Seul souverain, nul n’est fort et tous sont périssables». Dans son action de tous les jours et dans ses dialogues permanents avec les citoyens musulmans, Serigne Mbaye Sy Mansour se conforme toujours aux règles coraniques et morales dans le but «d’éveiller en l’homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu, avec la société et avec le reste du monde». Ainsi, ce grenier impressionnant de valeurs morales, qui n’a jamais alimenté la controverse en raison de sa probité morale et de sa conformité aux règles morales qui font la grandeur d’un guide religieux, reste-t-il une référence qui forge la fierté du talibé Tidiane ?

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