Depuis sa faute contre l’Allemagne, Jimmy Durmaz, le milieu de terrain suédois, subit un harcèlement sur les réseaux sociaux. Une très grosse partie de la Suède s’est levée pour le protéger.
Samedi soir, l’Allemagne est venue à bout des Suédois dans les ultimes secondes de la rencontre (90e +5) grâce à un coup franc de Toni Kroos. Jimmy Durmaz, le joueur du Toulouse FC est celui qui a fait la faute, qui était probablement évitable par ailleurs. Mais depuis, il reçoit des messages de menaces et même certains à caractère raciste. Tout cela pour une faute qu’il a commise et qui a amené le but victorieux de la Mannschaft (2-1).
« Je peux être critiqué pour ma prestation (…) mais il y a une limite et cette limite a été franchie. Quand tu me menaces, quand tu me traites de “blatte” (un terme péjoratif suédois comparable à “métèque”, ndlr), de “démon arabe”, de “terroriste, de “taliban”, alors tu as dépassé la limite. Qui peut faire une chose pareille ? C’est complètement inacceptable. Je suis Suédois et je suis fier de jouer pour la Suède. Je ne laisserai jamais des racistes détruire cette fierté », a ainsi déclaré le milieu de terrain devant la presse à Gelendzhik, le camp de base de la sélection suédoise.
Depuis, bien entendu, toute la Suède est derrière lui, notamment la fédération suédois qui s’est exprimée via son secrétaire général : « c’est désagréable et extrêmement scandaleux de voir le traitement que Jimmy Durmaz a subi. Complètement inacceptable ». Le Toulousain peut aussi compter sur les médias de son pays, mais aussi sur ses coéquipiers qui n’ont pas du tout hésité à prendre la parole pour défendre leur collègue.
« Vous gagnez en équipe et vous perdez en équipe »
« Il n’y a pas d’ombre qui plane sur Jimmy, il n’y a rien à dire de mauvais sur lui. Les gens ne peuvent pas en vouloir à une personne. Vous gagnez en équipe et vous perdez en équipe », a expliqué Albin Ekdal, son partenaire de 28 ans qui évolue lui aussi au milieu de terrain. « Il a couru et s’est battu tout le temps. C’est un manque de chance. C’est complètement idiot de lui envoyer autant de haine à cause de ça », a ensuite embrayé l’attaquant John Guidetti.
Enfin, côté médias on s’est aussi insurgé comme, par exemple, Patrick Ekwall, ce légendaire journaliste sportif, actif depuis 1994, aux plus de 131 000 abonnés sur Twitter : « des gens fous qui se déchaînent publiquement avec du racisme envers Jimmy Durmaz après un match de football, cela en dit long sur le monde dans lequel nous vivons ». Un déferlement de haine qui n’a pas sa place dans le football d’autant que la Suède peut encore accrocher les huitièmes de finale. Il faudra pour cela battre le Mexique, mercredi prochain.