Mariétou Fall, arbitre internationale de football : La passion du sifflet en bandoulière, Marila trace sa route au milieu des hommes

Elle voulait se faire un nom dans le milieu de l’arbitrage. Elle y est arrivée ! Mariétou Fall a été sacrée arbitre internationale en 2024.
Son visage est devenu familier aux amoureux du football et aux Mbourois. Mais que le chemin fut long, avant de se faire ‘’adopter’’. “Parfois, certains m’interpellent dans la rue pour me dire : ‘Arbitre, tu as gâché notre match !’ D’autres me demandent : ‘Pourquoi tu as sifflé quand il y a eu cette action ?’ Je prends la peine de leur expliquer ce qu’ils veulent savoir. Je ne me prends pas la tête avec eux’’, dit-elle avec modestie.
Chaîne avec un pendentif à l’effigie de Khalifa Ababacar Sy autour du cou, sifflet en main, l’arbitre de 32 ans s’impose dans milieu de la gent masculine. 
Mariétou Fall est entrée dans le milieu de l’arbitrage en 2011, après une formation à la Sous-Commission régionale des arbitres (Sous-Cra) de Mbour. 
‘’Marila’’, comme l’appellent ses intimes, a été caissière dans une structure de la place. Elle a eu à subir une formation en informatique. Puis assistante maternelle dans une école. Mariétou Fall a renoncé à une carrière internationale de handballeuse pour se consacrer à l’arbitrage football, car elle se sent mieux au milieu des hommes.
Malgré une sélection en équipe nationale de handball du Sénégal, elle lâche tout pour se consacrer entièrement à sa passion : l’arbitrage. “C’est une vraie histoire d’amour qui me lie au sport. Je vis dans une famille de sportifs. J’ai fait également de l’athlétisme, mais finalement l’arbitrage a été plus fort. Je me sens mieux dans le football’’, dit-elle le sourire aux lèvres.
“Un beau jour,  je me suis levée et j’ai dit aux parents que je voulais faire du sport. Ils étaient ravis, vu que j’étais très fainéante. Ils pensaient que ça allait me dégourdir’’, se rappelle Marila.
Au milieu des hommes, Mariétou inspire respect et affiche une force mentale. Arbitre de touche ou arbitre centrale, elle a eu à faire ses preuves qui, aujourd’hui, ont payé.
Avec un sourire quasi permanent qui illumine son visage, quand Marila entre au stade, elle salue tous ceux qu’elle croise. Mais dès qu’elle foule le gazon, son sourire disparaît de son joli visage.
 
L’arbitre nous confie la difficulté de sa tâche : “Ce n’est pas facile d’être une femme et d’être parmi un groupe d’hommes. On entend du tout, des fois même, ce sont des insultes qu’ils me servent. Mais je garde ma sérénité et je sers des cartons pour faire régner le calme. De plus, l’amour que j’ai pour l’arbitrage m’a forgée. J’ai acquis une bonne formation. Quand un joueur m’insulte, j’ai un caractère qui me permet d’y faire face et de tenir le coup. Je n’ai aucun problème, je me sens très à l’aise dans ce milieu’’.
Pour arriver à ce niveau, Marila a fait preuve d’abnégation tout en se donnant à fond. “Quand je faisais la formation, mes collègues m’avaient largement dépassée. Ils étaient à la loi VI, mais à notre premier contrôle, j’ai eu une moyenne de 18/20’’, raconte-t-elle. 
Devenue arbitre de Ligue depuis 2017, elle a été assistée et motivée par une arbitre du nom de Ndèye Fatou Sèye, qui est devenue institutrice à la Confédération africaine de football (CAF). “Elle m’a beaucoup épaulée et m’a poussée à aller de l’avant. Elle est ma référence’’, dit-elle. 
L’arbitre de 32 ans a arrêté ses études en classe de terminale. Elle devait s’occuper de ses parents qui étaient alors malades. Ce cœur de femme solitaire a connu les affres d’une vie de couple. Dans les liens du mariage, son mari lui demande de choisir entre l’arbitrage et une vie d’épouse. Elle claque alors la porte pour vivre sa passion. 
“Il m’a connue dans ce milieu ; il devait m’accompagner à poursuivre. Malheureusement, il m’a demandé de choisir entre lui et mon métier. Vous connaissez la suite. Aujourd’hui, je suis devenue arbitre internationale. L’arbitrage m’a tout donné”, dit-elle avec passion.
 

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