cheikh anta diop – Actunet.net https://actunet.net Les dessous de l'actualité Fri, 13 Sep 2019 16:04:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.5 https://actunet.net/wp-content/uploads/2017/08/cropped-actunet_logo_01-300x90-1-32x32.png cheikh anta diop – Actunet.net https://actunet.net 32 32 69362583 Débat autour de HGS, ethnicisme…: Ne brûlez pas ce pays ! https://actunet.net/actualite/debat-autour-de-hgs-ethnicisme-ne-brulez-pas-ce-pays/ https://actunet.net/actualite/debat-autour-de-hgs-ethnicisme-ne-brulez-pas-ce-pays/#respond Fri, 13 Sep 2019 16:04:44 +0000 http://actunet.net/?p=147215 Le Sénégal est connu pour sa stabilité légendaire. Et, cela a bien commencé bien avant les indépendances. Dans sa marche pour son accession à la souveraineté internationale, autrement dit, se libérer du joug colonial, ils ont été nombreux à se donner les moyens de lutte. Qu’on le veuille ou non, bien avant les “intellectuels” (ceux […]]]>

Le Sénégal est connu pour sa stabilité légendaire. Et, cela a bien commencé bien avant les indépendances. Dans sa marche pour son accession à la souveraineté internationale, autrement dit, se libérer du joug colonial, ils ont été nombreux à se donner les moyens de lutte. Qu’on le veuille ou non, bien avant les “intellectuels” (ceux qui ont fait l’école occidentale”, ce sont pour la plupart, des chefs religieux qui ont entamé la guerre de libération. Soit par les armes, soit par une politique de conscientisation des masses. A ce propos, personne ne peut donc renier l’histoire car, autant Cheikh Oumar Foutiyou Tall, Cheikh Ahmadou Bamba, Seydi El Hadji Malick Sy et tous les autres, ont apporté leurs contributions patriotiques à l’oeuvre de construction d’une nation de paix, de tolérance, de générosité, de partage, de cousinage, de respect, de spiritualité, d’humilité. Donc, ce n’est pas pour rien que le Sénégal, par rapport à plusieurs pays en Afrique, échappe et continue d’échapper à toutes les formes de tension “assassine”. C’est dire que le centralisme religieux a toujours été une réalité dans la vie de l’Etat sous l’administration coloniale, mais aussi après les indépendances. Ce que les politiques comme Senghor et autres ont bien compris, en travaillant pour la pérennisation d’un tel héritage.

Nos religieux, maître dans l’art du respect mutuel, ont tissé (entre eux) des relations qu’aucune personne ne peut remettre en cause. Nos ethnies, se mêlent et s’entre-mêlent, nos dialectes se confondent, nos villages se lancent des œillades. Tout ceci, pour démontrer que nous sommes une Nation de forte pensée où la belle idée depuis l’invention du bonheur n’est autre que la tolérance. Seulement, dans ce pays, certains esprits (malintentionnés ?) ou qui semblent ne rien comprendre dans la marche de l’histoire du Sénégal, versent dans un fanatisme ambiant, déconstructif sans jamais essayer de construire avec une pensée de la raison. Ils semblent même prendre au sérieux leur propre étroitesse d’esprit et se meuvent dans un système de pensée dichotomique où le vrai se confond avec le faux. La meilleure illustration réside dans l’idée (pertinente) de la réécriture de l’histoire générale du Sénégal. De ce point de vue, il est clair et évident que faire l’hagiographie de tel ou de tel autre saint, demeure un exercice périlleux au Sénégal. Et, nous semblons remettre en cause le ”innamal mu’minuna ikhwatun” (tout les musulmans sont des frères). Dans la même lancée, le débat ethnique, régionaliste sent mauvais dans ce pays. Tout ceci, pour appeler certains sénégalais à se ressaisir et revenir aux véritables fondamentaux qui ont fait ce pays. Revisitons les écrits des uns et des autres. Cheikh Anta Diop et Cie ainsi que des saints. (Il y a Yoro Boly Diaw et Abbé Boilat)

Puisqu’en fin de compte, l’on sent un triomphe de la passion et une éclipse de la raison. Attention de ne pas tomber dans les travers d’un fanatisme de jouissance extrême. L’expérimentation faite par certains pays à côté du Sénégal a été tout simplement destructrice. Donc, évitons de faire partie de ceux qui sont capables de prendre au sérieux leur propre étroitesse d’esprit

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32 ans après sa mort : Cheikh Anta Diop, un pharaon ‘’momifié’’ bien avant sa mort https://actunet.net/featured/32-ans-apres-mort-cheikh-anta-diop-pharaon-momifie-bien-mort/ https://actunet.net/featured/32-ans-apres-mort-cheikh-anta-diop-pharaon-momifie-bien-mort/#comments Wed, 07 Feb 2018 15:12:28 +0000 http://actunet.net/?p=108790 Né en le 29 décembre 1923 à Ceytou, Cheikh Anta Diop est décédé le 7 février 1986 dans sa villa de Fann. Savant connu et reconnu, l’enfant de Ceytou fait partie des rares intellectuels et chercheurs africains à avoir très tôt montré la voie de l’émergence d’un continent qui luttait pour son accession à la […]]]>

Né en le 29 décembre 1923 à Ceytou, Cheikh Anta Diop est décédé le 7 février 1986 dans sa villa de Fann. Savant connu et reconnu, l’enfant de Ceytou fait partie des rares intellectuels et chercheurs africains à avoir très tôt montré la voie de l’émergence d’un continent qui luttait pour son accession à la magistrature suprême. Panafricaniste hors pair, ses recherches sur l’Égypte avait poussé ses contemporains à la surnommer le «pharaon noir». Malheureusement, le savant et homme politique qu’il était, durant toute sa vie a été incompris au point de le sacrifier pour des considérations uniquement politiciennes.

Cheikh Anta Diop, a démontré à la face du monde qu’il était un véritable épicurien qui a toujours cherché à identifier les sources de plaisir et de souffrance en mettant l’accent sur la recherche d’un bonheur et d’une sagesse dans l’unique but d’atteindre la tranquillité de l’âme. Une tranquillité qu’il a su trouver en consacrant toute sa vie à des recherches pour poser surtout en Afrique francophone, sous ses multiples aspects, culturels, économiques, sociaux, etc., les principes de l’indépendance nationale et de la constitution d’une fédération d’États démocratiques africains à l’échelle continentale.

Ce qui démontre son attachement au panafricanisme tout en démontrant qu’il était loin d’être un hédoniste, à la recherche obsessionnelle de la jouissance d’un plaisir éphémère. A ce propos, il faut noter qu’il a beaucoup travaillé sur les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire. D’ailleurs, dès 1952, il a posé les jalons en indiquant la voie d’une idéologie politique africaine. Une pensée qu’il a su mettre en œuvre en allant fouiller dans les temples égyptiens d’Abou Simbel, d’Abydos, de Dendereh, d’Edfou, d’Esna, de Karnak, de Louqsor, de Medinet Habu, entre autres, pour démontrer le lien qui existe entre l’ensemble des peuples d’Afrique. Mieux, révéler que l’Afrique est le continent des cultures, de la langue, de la politique et des grandes découvertes.

Une recherche de haute portée qui a poussé ses contemporains à la surnommer «Pharaon noir». Ce qui était loin d’être un simple sobriquet pour cet intellectuel qui aura été un véritable abreuvoir incompris, malgré ses larges connaissances. Qui peut dire ou faire mieux que l’enfant de Ceytou qui a très tôt établi la parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines en mettant en exergue la comparaison linguistique entre l’égyptien ancien et le wolof.

Qui peut encore nier que ses écrits pouvaient changer radicalement le devenir d’un continent malade de mille maux parce que dominé de tout bord par les descendants de Zeus et d’Héra ? La meilleure illustration réside sur ses ouvrages tels que «Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique», «Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne», «Nations nègres et Culture – De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui».

Liquidation politique et intellectuel : le «Pharaon» momifié bien avant sa mort

En réalité, le Sénégal tout comme l’Afrique n’ont pas su exploiter les riches pensées d’un «Pharaon» momifié bien avant sa mort. Et comme toujours, la pratique de la politique est passée par là. Car, en décidant de descendre sur ce terrain, le chercheur-savant ne se doutait pas qu’il tombait dans une marre de crocodiles. Pour cause, en créant en 1961 sa formation politique dénommée le Bloc des masses sénégalaises (Bms) pour s’opposer au président Senghor et à Mamadou Dia, le «Pharaon noir» a fait ses premiers jours en prison avant de bénéficier d’un non-lieu total.

Pourtant, lorsqu’il avait décidé de rentrer définitivement au Sénégal – nous étions en 1960, Cheikh Anta disait ceci : «Je rentre sous peu en Afrique où une lourde tâche nous attend tous. Dans les limites de mes possibilités et de mes moyens, j’espère contribuer efficacement à l’impulsion de la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et celui des sciences exactes. Quand à l’Afrique noire, elle doit se nourrir des fruits de mes recherches à l’échelle continentale. Il ne s’agit pas de se créer, de toutes pièces, une histoire plus belle que celle des autres, de manière à doper moralement le peuple pendant la période de lutte pour l’indépendance, mais de partir de cette idée évidente que chaque peuple a une histoire». Face à Senghor, cet homme sera mis au frigo pour ne pas dire momifié.

Malgré tout, il crée, le 3 février 1976, un nouveau parti politique, le Rassemblement national démocratique (Rnd) qui ne fut réellement reconnu que sous le magistère de Diouf. Surtout qu’il est bon de rappeler que c’est en 1981 que l’université qui porte aujourd’hui son nom a ouvert ses portes à cet homme de valeur pour qu’il puisse y dispenser son enseignement en histoire. Trente-un ans après sa mort, il laisse toujours une œuvre inachevée même si des intellectuels mènent la lutte pour que son héritage soit enseigné dans nos écoles.

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