derives – Actunet.net https://actunet.net Les dessous de l'actualité Tue, 26 Feb 2019 21:04:53 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.5 https://actunet.net/wp-content/uploads/2017/08/cropped-actunet_logo_01-300x90-1-32x32.png derives – Actunet.net https://actunet.net 32 32 69362583 Des dérives irresponsables aux conséquences imprévisibles https://actunet.net/actualite/des-derives-irresponsables-aux-consequences-imprevisibles/ https://actunet.net/actualite/des-derives-irresponsables-aux-consequences-imprevisibles/#comments Tue, 26 Feb 2019 21:04:53 +0000 http://actunet.net/?p=139133 « Aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple spolié et longtemps martyrisé » Le dimanche 24 Février 2019, les Sénégalais ont été appelés aux urnes pour choisir leur futur Président de la République. Ils se sont massivement rendus dans les différents lieux et bureaux de vote pour manifester leur claire volonté […]]]>

« Aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple spolié et longtemps martyrisé »

Le dimanche 24 Février 2019, les Sénégalais ont été appelés aux urnes pour choisir leur futur Président de la République. Ils se sont massivement rendus dans les différents lieux et bureaux de vote pour manifester leur claire volonté de sacrifier à leurs devoirs civiques inaliénables. Et, à part quelques irrégularités qui n’ont en rien entaché de manière notable la sincérité du scrutin, l’élection s’est déroulée dans un calme qui a démontré à suffisance la maturité de notre peuple.

Alors que les différents états-majors procédaient à la compilation des données envoyées par leurs représentants, voilà que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne prononce, annonce et confirme, à travers les médias d’Etat toujours complaisants et complices des autorités, la victoire et surtout la réélection au premier tour de son candidat avec un taux fluctuant entre 54% en ouolof et  57% en français. Ou se trouve la vérité ? Et quand la vérité se cherche, le mensonge qui rôde autour en profite pour s’installer et vouloir s’imposer.

En acceptant d’aller au charbon pour s’acquitter de cette mission dégradante et ingrate, le sieur Boune Abdallah Dionne ne fait que confirmer le profil d’une personne veule, d’un factotum servile et d’un séide sans personnalité ni caractère. Tout le monde est d’accord pour reconnaitre que jamais dans son histoire le Sénégal n’a eu un Premier aussi insignifiant, inexistant et d’une incompétence affligeante.

L’acte posé par Boune Abdallah Dionne est d’autant plus grave qu’il a, en toute connaissance de cause, violé une loi de la République, en l’occurrence le code électoral dont il est tenu d’observer et de faire observer les dispositions. Il est utile de préciser que le processus électoral comporte deux phases ; une première qui concerne l’organisation technique qui relève du ministère de l’Intérieur et une seconde relative à la compilation et à la proclamation des résultats d’abord provisoires par la Commission nationale, ensuite définitifs par le Conseil constitutionnel dont il ne faut rien attendre qui puisse aller à l’encontre des desiderata de leur mentor. En prenant l’initiative de donner des résultats qu’aucun des organes habilités n’a proclamés, le sieur Boune Abdallah Dionne s’engage dans une voie non seulement aventureuse et très hasardeuse mais très dangereuse pour la stabilité de notre pays qui se passerait volontiers de pyromanes. Lui et son candidat qui a la très désagréable propension à ne jamais mener un combat frontal, espèrent et croient fermement pouvoir violer la loi impunément et imposer leur éventuelle forfaiture à tout un peuple ; et la seule explication d’une telle assurance et d’une telle confiance est le soutien promis par des amis de l’Hexagone qui ont  déjà mis à contribution leurs relais médiatiques et leurs officines occultes pour une grande entreprise de désinformation et d’intoxication.

Les résultats annoncés seraient préfabriqués, et l’audace de les publier  nuitamment à travers les médias d’Etat, repose sur l’assurance qu’ils ont de pouvoir bénéficier du soutien des forces de défense et de sécurité qu’ils pourront mettre à contribution. Ces dernières auraient été surarmées pour tuer dans l’œuf et éventuellement réprimer violemment toute velléité de contestation populaire. Je le dis et le réaffirme comme je l’ai toujours dit et réaffirmé, aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple en colère. L’histoire abonde d’exemples illustratifs de mes propos. Aussi, comme je n’ai eu de cesse de le seriner chaque fois que j’en ai l’opportunité, lancé-je un appel fraternel, patriotique et citoyen aux forces de défense et de sécurité, pour qu’elles adoptent en toutes circonstances, une posture républicaine et qu’elles se mettent toujours au service exclusif du peuple souverain délégateur de tous les pouvoirs et de toutes les légitimités.

Les forces de défense et de sécurité qui ne sont point des ignares, savent en leur âme et conscience que les autorités de ce pays ont pris sur elles la lourde responsabilité d’enfreindre  volontairement et manifestement les lois de la République et de mettre, ainsi, en péril l’unité et la cohésion nationale mais aussi la paix sociale et la tranquillité publique. Vous êtes la grande muette et non la grande mouette comme veulent vous considérer certains politiciens de petite envergure qui, à longueur de discours  et à tort et à travers, ne cessent de dire que force restera à la loi, en pensant pouvoir vous faire exécuter n’importe quel ordre. Ils ignorent tout de votre fierté, de votre noblesse, de votre dignité, de votre sens élevé de l’honneur et du respect que vous avez pour votre peuple, ce vaillant peuple dont vous êtes issus et qui vous manifestera toujours sa reconnaissance pour tous les sacrifices incommensurables et inimaginables consentis pour le défendre. Gardez-vous d’humilier ce peuple. Il vous faut comprendre  que quand l’oppression est légalisée, la révolte devient légitime. En ces heures graves de l’existence de notre nation, vous avez l’obligation d’assumer les responsabilités historiques que vous impose votre devoir patriotique.

Quant à vous braves magistrats, il faut reconnaitre et accepter que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne vous a infligé une gifle retentissante en violant allègrement la loi et en ignorant superbement vos prérogatives dans le processus électoral. Les tenants du pouvoir actuel pensent que tous les magistrats sont d’une docilité et d’une servilité qui les rendent malléables et corvéables à souhait. Il vous appartient de relever le défi public qu’ils vous ont lancé. Votre dignité ne doit souffrir d’aucune agression encore moins de quelque condescendance de la part d’un quelconque politicard.

Chers compatriotes, l’heure est grave ; nous sommes tous interpellés. Ce ‘est point une affaire  des seuls opposants, le peuple dans toutes ses composantes (femmes, jeunes, étudiants, acteurs économiques, artistes, enseignants, militaires et paramilitaires, chefs religieux, troisième âge etc…) doit s’impliquer. Et il s’agira d’être prêt à consentir tous les sacrifices nécessaires pour que la vérité des urnes soit respectée ; et le sacrifice on le fait ou on le fuit. Acceptons et engageons-nous à le faire.

Quant au Président sortant Macky SALL, je lui demande, au nom du respect qu’il doit à son peuple, de rester au pays comme les autres candidats et d’attendre stoïquement la proclamation des résultats. Les Sénégalais ne sont pas des écervelés ; si les résultats authentifiés des procès-verbaux le donnent vainqueur au premier tour sans contestations sérieuses des autres candidats, ces derniers à l’unisson avec le reste du peuple le féliciteront avec fair-play. Par contre s’il refuse de reconnaitre sa défaite et décide de confisquer les suffrages des Sénégalais, il provoquera des troubles d’une gravité extrêmes dont il sera seul à en assumer l’entière et totale responsabilité

Le prochain Président de la République devra comprendre que, désormais, rien ne sera plus comme avant, les Sénégalais ont décidé de prendre leur destin en main.

« LE POUVOIR AU PEUPLE, LES SERVITUDES AUX  GOUVERNANTS »

            Dakar le 25 Février 2019                                   Boubacar SADIO

Commissaire divisionnaire de police

De classe exceptionnelle à la retraite.

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Les jeunes de Grand yoff à la merci de l’alcool https://actunet.net/societe/jeunes-de-grand-yoff-a-merci-de-lalcool/ https://actunet.net/societe/jeunes-de-grand-yoff-a-merci-de-lalcool/#comments Fri, 15 Sep 2017 11:19:59 +0000 http://actunet.net/?p=73244 Le commerce d’alcool fait recette à Grand-Yoff. Les bars légalement installés et les  “clandos” y fleurissent, à tous les coins de rue. Ces lieux de beuverie cohabitent avec des établissements scolaires. Ce qui expose les élèves à la tentation de l’alcool. Des voix s’élèvent pour dénoncer cette cohabitation. Grand-Yoff est une commune à habitation dense. […]]]>

Le commerce d’alcool fait recette à Grand-Yoff. Les bars légalement installés et les  “clandos” y fleurissent, à tous les coins de rue. Ces lieux de beuverie cohabitent avec des établissements scolaires. Ce qui expose les élèves à la tentation de l’alcool. Des voix s’élèvent pour dénoncer cette cohabitation.

Grand-Yoff est une commune à habitation dense. L’enchevêtrement des maisons en est l’une des caractéristiques. Nelson Mendy tient sa petite boutique de boissons alcoolisées dans une ruelle du quartier Juma Ji. La trentaine révolue, il s’est établi dans son local depuis six ans. Vêtu d’un pantalon et d’une chemise bleue, crâne rasé, il range ses bouteilles de vin à moitié pleines, tout en nous confiant que sa boutique est fréquentée par des jeunes.

“Ma clientèle est formée de jeunes de 25 ans, pour la plupart. N’empêche que j’en reçois aussi qui ont moins de 20 ans”, dit-il. Avant de se retourner pour servir un client ayant approximativement la trentaine, venu s’approvisionner. Il lui sert un mélange de vin et de jus de fruits dans une tasse à jeter. “Les relations amicales que j’entretiens avec les jeunes font qu’ils viennent se servir ici, et ils sont essentiellement musulmans”, explique-t-il.

Sur la cohabitation entre les bars et autres établissements du même acabit et les écoles, il répond : “Ce n’est pas joli à voir, mais je ne pense pas que cela puisse être un appel à la consommation des jeunes. Je ne vends pas aux enfants, même s’ils sont envoyés par leurs parents. Je leur demande de ne plus revenir.”

A quelques jets de chez Nelson, Arame Diédhiou, une jeune dame de teint clair, tient son commerce de jus locaux devant chez elle. Interpellée sur la question, elle renoue son foulard mauve, émet un rictus avant de se prononcer. ‘‘Les jeunes sont très exposés à la boisson alcoolisée, à Grand-Yoff. On a peur pour nos enfants. Je dors souvent avec la crainte de voir mes enfants se saouler, un jour”, lâche-t-elle, avant de plonger la main dans sa glacière pour récupérer une bouteille de jus de ‘‘bissap’’ qu’elle tend à un petit garçon. Elle poursuit en insistant sur l’accès facile de la boisson alcoolisée aux jeunes dû à l’influence qu’exercent sur eux les adultes qui s’en adonnent à cœur joie dans la rue. ‘‘Les canettes d’alcool vides sont jetées dans la rue. Ça constitue une influence pour nos enfants qui sont de jeunes élèves’’, s’emporte-t-elle.

L’impact de l’alcool sur les études

Albert Ndong est directeur adjoint d’une école privée à Grand-Yoff. A son avis, cette situation est regrettable, du moment où leur cohabitation devient de plus en plus dangereuse. ‘‘Nos élèves sont souvent terrorisés, quand un ivrogne passe’’, regrette-t-il.  D’après l’adjoint, le directeur de l’école est sensible à la question. Ainsi, il a mis en évidence, sur la devanture de l’établissement, un message qui sensibilise sur les méfaits de l’alcool.

Devant cette pléthore de cabarets et la facilité avec laquelle l’alcool circule, il est bien difficile, pour certains élèves, de ne pas céder à la tentation. Ce qui impacte sur les études. Nando Dasylva est un élève en classe de terminal S2. Il affiche un large sourire, à l’évocation du sujet, et exprime sa joie de pouvoir en parler. Il est confronté, tous les jours, à l’ambiance ésotérique de la commune. ‘‘Les ivrognes sont souvent violents, ils créent du boucan insupportable. Je ne parviens pas à me concentrer, la nuit. Un élève a besoin de quiétude pour faire de bons résultats. Mais, avec ces bars, il est impossible de ne pas voir des scènes de violence’’, se désole-t-il. Poursuivant, il évoque le problème de l’insécurité qui se pose. ‘‘Certains enfants, dès l’âge de 15 ans, commencent à boire de l’alcool’’, regrette-t-il. Avant d’expliquer que beaucoup de ses camarades ont abandonné les études, à cause de leur addiction.

La consommation précoce de l’alcool favorise les échecs scolaires, d’où le faible taux d’alphabétisation à Grand-Yoff, renseigne Yolande Gomis, Directrice d’une école privée dans le quartier Arafat. Elle pense que la proximité entre les bars et les écoles est l’une des principales causes de ce phénomène, “et c’est regrettable” conclut-elle.

Les ‘‘clandos’’, l’abcès à crever

Dans le langage courant, on prête aux cabarets clandestins le nom de ‘‘clandos’’. Ils sont logés dans des maisons qui font office de bars et de points de vente. Arame Dièdhiou soutient qu’ils constituent “la plaie” dans le secteur. “Ils poussent comme des champignons. Des chefs de famille mènent ce commerce illégal dans leur maison. Nos enfants fréquentent les leurs, par conséquent, ils ont mille chances de succomber à la tentation”. Et Nando de renchérir : “Les clandos sont gérés aussi bien par les musulmans que par les chrétiens”, lâche-t-il.

Toutefois, aucun des tenanciers de “clandos” qui nous ont été indiqués n’a accepté une entrevue. Les personnes interrogées ont clairement montré leur opposition à la présence de ces bars clandestins. “Ce fort débit d’alcool à moindre coût favorise largement le banditisme. Les jeunes accros, pour étancher leur soif, n’hésitent pas à agresser les gens. Quelle activité peut prendre en charge tout le budget de leur consommation ?”, s’interroge notre interlocuteur. “L’agression !”, répond-il sous le sceau de l’anonymat.

Bernard Minkilane est un habitant de Grand-Yoff. Il est accro à la boisson. “Zouy lay deff” (je me saoule) répond-t-il avec bonne humeur. “Je m’approvisionne dans les “clandos”, car ils sont moins chers, avec une différence de 200 FCFA. J’y vois beaucoup de jeunes qui ont 17 ans, parfois moins”, renseigne-t-il.

Une féroce concurrence entre “clandos” et cabarets en règle

Dans la localité, une guerre latente se mène entre les vendeurs en règle et les clandestins. “Ils vendent plus que nous, leurs boissons sont moins chères, par conséquent, plus accessibles à la jeunesse. Ils ne payent pas de taxes, aussi”, renseigne Nelson, vendeur d’alcool. Cette phrase revient en boucle chez tous les gérants de cabaret qui ont accepté de nous parler. Mame Paul, gérant d’un autre bar qui avoisine une école de 700 mètres carrés dans le quartier de Cité millionnaire, atteste qu’il détient une licence de vente. Contrairement aux clandestins qui “ne vendent pas de la qualité. Ils vendent plus du gin, du pastis et du whisky de mauvaise qualité”, raconte-t-il avant de se pencher sur sa table de billard. Il indique que son cabaret n’est pas un lieu de fréquentation des jeunes, car ces derniers ne peuvent pas se payer son menu.

Certains sont prêts à mener le combat…

Titulaire d’un Master 2 en droit, Mamadou Lamine Ndiaye propose la fermeture de tous les cabarets n’ayant pas de licence. “J’ai étudié en droit que la licence n’est pas donnée de manière anodine. Si on ferme tous les bars qui n’ont pas la licence, ils vont diminuer et la consommation va baisser.” Le combat sera difficile, car les jeunes qui doivent le mener sont au cœur du problème, nous révèle un jeune homme.

Grand-Yoff est une commune qui a une population très dense. Parmi les nombreux problèmes qui l’assaillent, il y en a un qui prend le dessus sur tous les autres maux : la vente et la consommation non régulée de l’alcool. Tous s’accordent sur la nécessaire fermeture illico des cabarets clandestins pour donner un nouveau visage à Grand-Yoff.

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