Eva Carneiro, ancienne docteure de Chelsea, s’est livrée dans L’Equipe Magazine deux ans après avoir été contrainte de démissionner du club londonien et avoir été insultée par José Mourinho, qui lui reprochait d’être entrée trop vite sur le terrain.

Cela fait plus de deux ans qu’Eva Carneiro a quitté avec fracas son poste de docteure qu’elle occupait en 2009 à Chelsea. Et cela ne fait qu’un an qu’elle peut à nouveau regarder un match de football. Depuis, elle a tourné la page de l’affaire du début de saison 2015-2016. C’était le 9 août précisément lors du match entre Chelsea et Swansea.

Appelée à entrer en jeu par l’arbitre de la rencontre pour soigner Eden Hazard, blessé, elle avait subi le courroux de José Mourinho qui l’avait insulté en plein match et qui l’avait publiquement mise en cause à l’issue de la rencontre en estimant qu’elle avait pénalisé son équipe déjà réduite à 10. Elle avait démissionné fin septembre 2015 avant de porter l’affaire devant les prud’hommes.

Au bout de la deuxième audience, un accord à l’amiable avait finalement été conclu et Chelsea s’était excusé. Mourinho, lui, avait été démis de ses fonctions trois mois plus tard.

Menacée de mort…

Eva Carneiro occupe désormais un poste dans une clinique londonienne et a retrouvé le calme après un tourbillon médiatique parsemé de menaces de mort. «Est-ce que j’en ai reçu ? Oui, répond-elle dans une interview à L’Equipe Magazine. Vous vous réconfortez chaque jour en vous rappelant que vous avez fait votre job et rien de mal. Heureusement, le vent commence à tourner pour les lâches qui se cachent derrière des comptes de réseaux sociaux pour menacer les autres.

La législation en est à un tournant aujourd’hui. Il faut poursuivre ces individus et les mettre devant leurs responsabilités.» Les menaces ont-elles cessé aujourd’hui ? «Oui, je crois, assure-t-elle. Mais peut-être qu’elles vont reprendre après cette interview. Je suis prête».

La native de Gibraltar confesse aussi avoir reçu des propositions «anglaises et étrangères» de clubs. Elle dénonce les barrières qui se dressent contre les femmes dans le monde du football mais aussi l’inactivité des instances anglaises quand les médecins, comme ce fut son cas, sont empêchés de faire leur métier.

Et prend son propre exemple en pointant du doigt l’absurdité de la colère de Mourinho. «En plus, si vous connaissez le football, vous savez que du moment que l’arbitre siffle pour qu’un médecin entre sur la pelouse à la demande du joueur, le jeu ne peut pas se poursuivre, pas tant que le joueur n’est pas examiné. Si le docteur traîne ou refuse de s’exécuter, il ne fait que retarder la reprise du jeu.» C’était alors le but de Mourinho et cela a débouché sur un gros scandale.