L’opération de charme sénégalais enclenchée par le nouveau ministre du Tourisme, au niveau des média internationaux, est marquée par quelques observations sur les libertés au Sénégal. Après France 24 où Mame Mbaye Niang a été interrogé sur l’affaire Khalifa Sall, c’est sur Voxafrica qu’il est invité à s’expliquer sur le cas Kémi Séba.

Il s’est voulu sans équivoque. Le Gouvernement sénégalais n’a rien contre l’acte de Kémi Séba consistant à brûler un billet de Cfa. “On n’a jamais eu de problème avec le Franc Cfa. il a brûlé un billet, la Banque centrale a porté plainte, ses avocats l’ont défendu, la justice a tranché et le lendemain, il est libre”.

Mais là où le Gouvernement a jugé nécessaire d’expulser Kémi Séba du Sénégal, c’est lorsqu’il s’attaque à des chefs d’Etat de la sous-région, indique le ministre. “On peut être anti tout, mais il faut être conforme à la loi. Le monsieur en question est Français, il a un passeport français. Pourquoi il ne manifeste pas en France, pourquoi il ne donne pas son point de vue en France? Il vient au Sénégal (…), on l’invite à la radio, il insulte d’autres Présidents de la sous-région où, nous, nos concitoyens vivent de manière paisible et depuis des décennies. Kemi Séba a insulté le Président Ouatarra, mais il y a un million 100 mille Sénégalais qui vivent en Côte-d’Ivoire. Est-ce-qu’on va laisser planer des pesanteurs sur ces compatriotes, pour faire plaisir à un Français, qui pouvait manifester chez lui mais qui a décidé de venir au Sénégal, parce qu’on dit que le Sénégal était le pays de la Térangua ?”, s’est-t-il offusqué sur Voxafrica.

Pour lui, dans pareille situation, “il est de la responsabilité du Président de la République de prendre l’ensemble des dispositions pour protéger nos citoyens qui ne sont pas seulement au Sénégal”.

L’activiste français d’origine béninoise Kémi Séba, expulsé du Sénégal pour “menace grave à l’ordre public”, est arrivé jeudi en France.

Il a atterri à l’aéroport parisien d’Orly, où un comité d’accueil d’une vingtaine de personnes l’attendait, selon l’Afp.

Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, avait brûlé publiquement le mois dernier un billet de 5.000 francs CFA au cours d’une manifestation.

M. Séba, 35 ans, est un militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale.