La foulée de Carl Lewis

Quand Zinédine Zidane pense Jeux Olympiques, il pense d’abord Carl Lewis : «J’étais fan de lui, c’est fou ce qu’il m’a marqué quand j’étais jeune…», avait-il confié à L’Equipe il y a cinq ans. Rien de plus logique à ce que l’un des plus grands artistes du football admire le plus pur des sprinteurs, nommé «athlète du siècle» par le CIO en 1999. Sa particularité : une foulée auguste, digne d’un «chat qui effleure les choses», dit l’écrivain Philippe Delerm. L’intéressé, lui, comparait plutôt sa course à «un caillou qui ferait des ricochets sur l’eau» : il dégageait à pleine vitesse une incroyable sensation de contrôle et de facilité.

«Les gens pensent que pour aller vite, il faut pousser vers l’avant, analysera l’Américain. En réalité, il faut pousser vers le bas, vers la piste, puis de déplacer son corps selon un certain angle, de sorte que cette force puisse être utilisée.»Quant au relâchement, il avoue qu’il s’agit là de «la partie la plus difficile du sprint», notamment dans les derniers mètres, où il essayait de «laisser la ligne d’arrivée venir jusqu’à (lui)». Stéphane Caristan synthétise : «Il incarnait la beauté, sa foulée était élégante, parfaite, dit dans La Croix l’ancien entraîneur des sprinteurs français. Il a modélisé le sprint. Il possédait la faculté de maintenir sa vitesse très longtemps, et donnait même l’impression d’accélérer sur la fin, ce qui est évidemment faux. C’est la référence olympique.»

Le papillon de Michael Phelps

De toutes les nages maîtrisées par Michael Phelps, le papillon est celle qui lui a offert le plus de titres, et qu’il a réussi à sublimer comme personne. Quand il avait détecté le prodige au début des années 1990, alors qu’il n’avait que neuf ans, son entraîneur Bob Bowman avait déjà été bluffé par «ce sens de la glisse hors-norme, et surtout ce papillon, qui lui était déjà presque naturel». Au fil des années, il en fera son style de prédilection et l’élèvera au rang d’art. Un chercheur indien s’étant penché sur la question, Rajat Mittal, expliquera même qu’il «s’est rapproché du dauphin plus que n’importe quel autre…