{"id":125901,"date":"2018-06-01T08:12:51","date_gmt":"2018-06-01T08:12:51","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=125901"},"modified":"2018-06-01T08:12:51","modified_gmt":"2018-06-01T08:12:51","slug":"une-plainte-de-sideens-cobayes-contre-docteur-jammeh","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/international\/une-plainte-de-sideens-cobayes-contre-docteur-jammeh\/","title":{"rendered":"Une plainte de sid\u00e9ens &#8220;cobayes&#8221; contre &#8220;Docteur&#8221; Jammeh"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<p><strong>Trois Gambiens ayant suivi le pr\u00e9tendu traitement miracle de Yahya Jammeh contre le sida ont d\u00e9pos\u00e9 plainte jeudi 31 mai devant la juridiction civile de la Haute Cour de Banjul. Ils accusent l\u2019ancien pr\u00e9sident de traitements inhumains et d\u00e9gradants et r\u00e9clament des r\u00e9parations.<\/strong><\/p>\n<p>Ils \u00e9taient parmi les premiers \u00e0 suivre le \u00ab traitement \u00bb exp\u00e9rimental du pr\u00e9sident. En janvier 2007, lorsque Yahya Jammeh, autoproclam\u00e9 gu\u00e9risseur traditionnel, affirme avoir trouv\u00e9 un rem\u00e8de pour gu\u00e9rir du sida, ces deux hommes et cette femme sont \u00e0 la t\u00eate d\u2019associations de soutien aux malades. Et ils se retrouvent soudain \u00e0 devoir lui servir de cobaye.<\/p>\n<p>Pendant six mois, ces Gambiens seront enferm\u00e9s dans un centre de soin, et devront boire des d\u00e9coctions \u00e0 base de plantes jusqu\u2019\u00e0 s\u2019en rendre malade, devant les cam\u00e9ras de la t\u00e9l\u00e9vision d\u2019\u00c9tat. \u00ab Mon exp\u00e9rience lors de cette p\u00e9riode de traitement avec le pr\u00e9sident \u00e9tait vraiment horrible. J\u2019aurais pu y perdre la vie \u00bb explique Fatou Jatta, l\u2019une des plaignantes. Si la quinquag\u00e9naire en sort finalement vivante, un nombre incertain de \u00ab patients \u00bb en sont morts.<\/p>\n<p>\u00ab Traitements inhumains d\u00e9gradants \u00bb<\/p>\n<p>Onze ans plus tard, ces trois Gambiens s\u00e9ropositifs, aid\u00e9s par l\u2019organisation AIDS-Free World et l\u2019Institut pour les droits de l\u2019homme et le d\u00e9veloppement en Afrique (IHRDA), sont bien d\u00e9cid\u00e9s \u00e0 obtenir r\u00e9paration. Selon le texte de la plainte, ils s\u2019estiment victimes notamment de \u00ab d\u00e9tention ill\u00e9gale \u00bb et de \u00ab traitements inhumains et d\u00e9gradants \u00bb.<\/p>\n<p>Le faux traitement du pr\u00e9sident a eu des effets sur la lutte contre la maladie dans le pays<\/p>\n<p>\u00ab Yahya Jammeh est accus\u00e9 de n\u00e9gligence pour s\u2019\u00eatre pr\u00e9sent\u00e9 comme quelqu\u2019un capable de soigner le sida \u00bb d\u00e9taille leur avocate, Combeh Gaye, interrog\u00e9e par Jeune Afrique. \u00ab Et les plaignants en ont souffert : par exemple, durant le traitement, ils ont \u00e9t\u00e9 forc\u00e9s d\u2019abandonner leurs antir\u00e9troviraux, les m\u00e9dicaments que prennent d\u2019habitude les personnes porteuses du virus, pour consommer seulement les d\u00e9coctions. Cela a eu des cons\u00e9quences sur leur sant\u00e9. \u00bb<\/p>\n<p>Le faux traitement du pr\u00e9sident a aussi eu des effets sur la lutte contre la maladie dans le pays. Le sujet \u00e9tant devenu tabou, les organisations qui continuaient \u00e0 proposer des traitements conventionnels devaient se faire tr\u00e8s discr\u00e8tes. Aujourd\u2019hui, un peu plus d\u20191% de la population est s\u00e9ropositive, mais seul un tiers des malades se sait porteur du virus. Et ils sont encore moins nombreux \u00e0 suivre un traitement.<\/p>\n<p>Un proc\u00e8s m\u00eame sans Jammeh<\/p>\n<p>Dans l\u2019enceinte de son palais de Kanilai, \u00e0 l\u2019est de la capitale, se trouvent encore des plantes s\u00e9ch\u00e9es et des \u00e9corces qui permettaient \u00e0 l\u2019ancien leader de fabriquer ses potions. Sur une terrasse, des bidons jaune vif sont entrepos\u00e9s.<\/p>\n<p>Mais celui qui s\u2019\u00e9tait attribu\u00e9 les titres de \u00ab professeur \u00bb et \u00ab docteur \u00bb sans dipl\u00f4me du sup\u00e9rieur a abandonn\u00e9 les lieux : l\u2019homme au boubou blanc se trouve d\u00e9sormais en exil en Guin\u00e9e \u00c9quatoriale. Pour autant, les avocats du dossier ne sont pas inquiets : si l\u2019ancien pr\u00e9sident refuse de se faire repr\u00e9senter lors du proc\u00e8s, le juge pourra malgr\u00e9 tout trancher en son absence.<\/p>\n<p>Selon Oludayo Fagbemi, juriste pour l\u2019IHRDA, \u00ab les victimes esp\u00e8rent que la cour \u00e9tablira que leurs droits ont \u00e9t\u00e9 bafou\u00e9s, et leur proposera une compensation, sous la forme de r\u00e9parations financi\u00e8res. \u00bb<\/p>\n<p>Quant \u00e0 savoir si l\u2019absence de Yahya Jammeh peut emp\u00eacher les plaignants d\u2019obtenir des dommages et int\u00e9r\u00eats, Oludayo Fagbemi est confiant : \u00ab Les lois gambiennes ont beaucoup de dispositions pour permettre les compensations. Si jamais la Cour tranche en notre faveur, il ne devrait pas y avoir de probl\u00e8mes pour appliquer la d\u00e9cision. \u00bb Depuis l\u2019ann\u00e9e derni\u00e8re, les biens de l\u2019ancien pr\u00e9sident en Gambie ont \u00e9t\u00e9 gel\u00e9s par la justice, l\u2019emp\u00eachant de toucher \u00e0 ses possessions.<\/p>\n<p>L\u2019\u00e9tau judiciaire se resserre<\/p>\n<p>C\u2019est la premi\u00e8re fois que l\u2019ancien leader gambien est vis\u00e9 directement par une plainte dans son pays. Une affaire port\u00e9e devant une juridiction civile, et qui ne le menace donc pas de peine de prison. Pour Saramba Kandeh, de l\u2019organisation AIDS-Free World, \u00ab cette action en justice sera le signal pour le monde que m\u00eame les leaders les plus riches et puissants qui violent les droits de l\u2019homme doivent ensuite r\u00e9pondre de leurs actes. \u00bb<\/p>\n<p>L\u2019affaire devrait \u00e9galement \u00eatre entendue par la future commission v\u00e9rit\u00e9 et r\u00e9conciliation, promise par Adama Barrow, et qui devrait se mettre en place au cours des prochains mois.<\/p>\n<p>Ces trois victimes font aussi partie de la campagne #Jammeh2justice, une initiative lanc\u00e9e en octobre dernier par plusieurs organisations qui souhaitent que l\u2019ancien pr\u00e9sident soit jug\u00e9 pour ses crimes pr\u00e9sum\u00e9s. Le collectif a obtenu une premi\u00e8re victoire en r\u00e9v\u00e9lant les dessous du meurtre en 2005 d\u2019une cinquantaine de migrants ghan\u00e9ens sur le sol gambien. Le gouvernement du Ghana a r\u00e9cemment indiqu\u00e9 qu\u2019il \u00e9tait en train d\u2019\u00e9tudier une demande d\u2019extradition.<\/p>\n<p>Si une telle demande aboutissait, les victimes gambiennes pourraient ensuite esp\u00e9rer voir l\u2019ancien pr\u00e9sident \u00eatre jug\u00e9 pour les crimes commis contre son propre peuple. Encore faut-il que la Guin\u00e9e \u00c9quatoriale accepte cette demande. Or son pr\u00e9sident, Teodoro Obiang Nguema, se positionne pour l\u2019instant comme protecteur de Yahya Jammeh. (Par Jeune Afrique)<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Trois Gambiens ayant suivi le pr\u00e9tendu traitement miracle de Yahya Jammeh contre le sida ont d\u00e9pos\u00e9 plainte jeudi 31 mai devant la juridiction civile de la Haute Cour de Banjul. 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