{"id":133446,"date":"2018-09-28T18:13:57","date_gmt":"2018-09-28T18:13:57","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=133446"},"modified":"2018-09-28T18:13:57","modified_gmt":"2018-09-28T18:13:57","slug":"lettre-a-la-republique-sauver-laps-un-devoir-pour-tous","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/actualite\/lettre-a-la-republique-sauver-laps-un-devoir-pour-tous\/","title":{"rendered":"Lettre \u00e0 la R\u00e9publique &#8211; Sauver  l\u2019APS, un devoir pour tous"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<p>PAR Ibrahima BAKHOUM<\/p>\n<p>Osons un truisme. C\u2019 est pour mieux jauger l\u2019avenir. Pas celui politique. C\u2019est le futur des m\u00e9dias qui nous interpelle. Celui de l\u2019Agence de Presse S\u00e9n\u00e9galaise me pr\u00e9occupe particuli\u00e8rement, personnellement.<\/p>\n<p>Produit de l\u2019APS, je suis. Acteur d\u00e9cisif dans le traitement du FAIT \u00e0 l\u2019Agence nationale, je peux revendiquer aussi, aux c\u00f4t\u00e9s d\u2019autres Cestiens de la m\u00eame g\u00e9n\u00e9ration. Je n\u2019en \u00e9tais ni Directeur, ni R\u00e9dacteur en chef. Mais une fr\u00e9quentation saisonni\u00e8re du \u00ab\u00a0grossiste\u00a0\u00bb de l\u2019information depuis mes ann\u00e9es de stage, m\u2019y avait donn\u00e9 une place dans l\u2019appr\u00e9ciation des responsables et autres devanciers. Aussi avais-je d\u00e9j\u00e0 pu b\u00e9n\u00e9ficier de pr\u00e9jug\u00e9s favorables quand j\u2019y entrais recrut\u00e9 en mars 1979.<\/p>\n<p>J\u2019y avais d\u00e9j\u00e0 un nom de code. Il s\u2019agit de trois lettres qui me collent \u00e0 l\u2019appel, depuis que l\u2019op\u00e9rateur Mansour KEBE, oblig\u00e9 de mettre des initiales \u00e0 la fin d\u2019un article (mon premier sur le fil comme stagiaire en juillet 1976), d\u00fbt se contenter d\u2019abr\u00e9ger mon patronyme. Mon nom de famille \u00e9tait la seule donn\u00e9e me concernant, inscrite au tableau dit de \u00ab\u00a0reportages\u00a0\u00bb, o\u00f9 sont port\u00e9s et le menu de la journ\u00e9e et\u00a0 les reporters \u00e0 envoyer sur des activit\u00e9s\u00a0 \u00e0 couvrir.<\/p>\n<p>A la fin d\u2019une d\u00e9p\u00eache d\u2019agence ordinaire, il n\u2019est pas port\u00e9 de signature d\u2019auteur autre qu\u2019en des initiales. BAKHOUM \u00e9tait beaucoup trop long pour tenir dans l\u2019espace d\u00e9di\u00e9. A ce d\u00e9but de soir\u00e9e-l\u00e0, il n\u2019y avait personne pour donner au technicien, le pr\u00e9nom du stagiaire. \u00a0Mansour trouva une astuce\u00a0: me voila d\u00e9sormais appel\u00e9 BKM, jusques et aujourd\u2019hui encore, par habitude pour certains des confr\u00e8res et coll\u00e8gues d\u2019alors, voire quelque complice avec qui je partage quelques \u00a0<em>troisi\u00e8mageries.\u00a0<\/em>C\u2019est fort de l\u2019exp\u00e9rience que j\u2019ai du journalisme d\u2019agence (exerc\u00e9 \u00e0 l\u2019APS et ailleurs) et de son importance dans la circulation des informations, partout dans le monde, que je peine \u00e0 comprendre comment on a pu en arriver \u00e0 laisser l\u2019Agence Nationale v\u00e9g\u00e9ter dans des difficult\u00e9s de nature \u00e0 menacer son existence.<\/p>\n<p><strong>Attribut de souverainet\u00e9<\/strong><\/p>\n<p>Venons-en au truisme. Il n\u2019est pas envisageable qu\u2019un Etat puisse se passer de Minist\u00e8res charg\u00e9s des questions int\u00e9rieures et de s\u00e9curit\u00e9 publique, des questions diplomatiques et des questions de Justice. Pour ne prendre que ces exemples. Il en est de m\u00eame dans le secteur des m\u00e9dias. Il n\u2019existe plus au monde un seul Etat qui ne s\u2019appuie sur les diffuseurs de masse pour asseoir ses politiques, apr\u00e8s que ses dirigeants ont grandement profit\u00e9 du travail des journalistes pour vendre leurs projets, aux \u00e9lecteurs.<\/p>\n<p>Dans les \u00ab\u00a0d\u00e9mocraties repr\u00e9sentatives\u00a0\u00bb\u00a0 ou semi repr\u00e9sentatives comme le fait observer Vincent Levrault Enseignant de sciences \u00e9conomiques et sociales chez Minist\u00e8re de l&#8217;\u00e9ducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative), la question de la repr\u00e9sentation d\u00e9mocratique ne peut exister sans repr\u00e9sentation m\u00e9diatique. Un autre truisme, doit-on admettre, car le m\u00eame auteur \u00e9crit\u00a0: <em>\u00ab\u00a0<\/em><em>les citoyens n\u2019exercent leur pouvoir qu\u2019\u00e0 travers l\u2019\u00e9lection\u00a0\u00bb. <\/em>Ce faisant<em>, \u00ab\u00a0les m\u00e9dias permettent ainsi qu\u2019entre deux \u00e9lections, les repr\u00e9sent\u00e9s ne disparaissent pas totalement derri\u00e8re leurs repr\u00e9sentants ; la presse maintient l\u2019existence d\u2019une \u00a0opinion publique\u00a0\u00bb.<\/em><\/p>\n<p>Le travail d\u2019influence des m\u00e9dias ne se limite pas \u00e0 servir de barom\u00e8tre pour \u00e9valuer les d\u00e9cideurs internes et la perception qu\u2019en ont les publics. Le pays et ses dirigeants ont besoin de s\u2019appuyer sur la presse pour \u00eatre pr\u00e9sents dans la Communication mondiale. La t\u00e9l\u00e9vision n\u2019y suffit pas. La radio et la Presse (\u00e9crite ) non plus. Les r\u00e9seaux sociaux et ce qu\u2019ils charrient sont aux antipodes de l\u2019Information <em>journalistiquement<\/em> trait\u00e9e.<\/p>\n<p>Par ailleurs, tout le monde n\u2019a pas int\u00e9r\u00eat \u00e0 reprendre \u00e0 l\u2019interne les images produites par d\u2019autres pour faire parler de soi par ces m\u00eames autres, surtout dans ses succ\u00e8s et bonnes pratiques. D\u2019ailleurs, qui le ferait mieux et aussi souvent que les m\u00e9dias nationaux. Sauf pour le diffuseur \u00e9tranger, \u00e0 \u00eatre pay\u00e9 pour faire la propagande de l\u2019Etat-annonceur. Encore que cela finirait par ennuyer et affecter la cr\u00e9dibilit\u00e9 d\u2019un organe diffuseur \u00a0reconnu coupable de connivence avec des Etats autres, dans le seul but de gagner de l\u2019argent. Les peuples concern\u00e9s savent faire la diff\u00e9rence entre information et communication.<\/p>\n<p><strong>Positionner son pays dans le concert des Nations<\/strong><\/p>\n<p>Dans un contexte mondial o\u00f9 chacun veut se positionner, il est peu pensable qu\u2019un Etat puisse r\u00e9duire \u00e0 quasi rien, ce qui devrait porter sa voix dans le concert des Nations, car c\u2019est sous ce rapport qu\u2019il faut \u00e9valuer l\u2019apport des m\u00e9dias du service public dans la gouvernance nationale.<\/p>\n<p>C\u2019est le lieu de faire observer que l\u2019essentiel des informations d\u2019int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral qui fa\u00e7onnent les opinions dans le monde est produit par les Agences de Presse. Pour la raison que voil\u00e0, il ne doit pas y avoir beaucoup de pays o\u00f9 on ne dispose d\u2019Agence nationale ou assimil\u00e9e.\u00a0 Les Maghr\u00e9bins et les anglophones (le Nigeria notamment) ont \u00e9t\u00e9 les premiers \u00e0 l\u2019avoir compris dans la r\u00e9gion Afrique. Les MENA (Egypte) TAP (Tunisie) et autre APS-Alg\u00e9rie ont compris tr\u00e8s t\u00f4t. Elles ont des bureaux hors de leurs fronti\u00e8res nationales.<\/p>\n<p>Il suffit de visiter l\u2019immeuble abritant la Maison de la MAP \u00e0 Rabat, pour comprendre comment la diplomatie ch\u00e9rifienne a profit\u00e9 du rayonnement d\u2019un bon syst\u00e8me d\u2019information port\u00e9e par son Agence de presse. Apr\u00e8s la Culture, le Maroc place maintenant ses entreprises. Il fallait en avoir l\u2019intelligence.<\/p>\n<p>C\u2019est au milieu des ann\u00e9es 70, alors que certains Etats avaient boucl\u00e9 leur premi\u00e8re d\u00e9cennie d\u2019ind\u00e9pendance, que les Africains avaient enfin compris que les organes internationaux qui parlaient du continent ne le faisaient que sous le prisme de leur lecture des relations internationales et de l\u2019image d\u00e9form\u00e9e d\u2019un continent condamn\u00e9 (et incidemment encourag\u00e9) \u00e0 rester zone de tensions, de famine, de maladies et toujours dans le besoin d\u2019aide. La riposte a \u00e9t\u00e9, sous l\u2019\u00e9gide de l\u2019Organisation panafricaine (OUA) de lancer une Agence de Presse. La PANA nouvellement port\u00e9e sur les fonts baptismaux \u00a0avait besoin des agences nationales pour alimenter son r\u00e9seau d\u2019informations.<\/p>\n<p>Aujourd\u2019hui encore, les m\u00e9dias et institutions tr\u00e8s au fait de l\u2019importance et de la qualit\u00e9 du travail des agences, continuent d\u2019en faire leurs principales sources d\u2018informations, surtout \u00a0quand les moyens ne permettent pas d\u2019\u00eatre pr\u00e9sent en permanence sur les th\u00e9\u00e2tres des op\u00e9rations et rencontres internationales. La raison de cette confiance r\u00e9side dans la r\u00e9putation qui accompagne le travail des\u00a0\u00abgrossistes de l\u2019information\u00a0\u00bb\u00a0: s\u00e9rieux dans le traitement, rapidit\u00e9, rigueur, concision et pr\u00e9cision dans la narration. Lorsqu\u2019on vend \u00e0 plusieurs abonn\u00e9s,\u00a0 lorsqu\u2019on a la r\u00e9putation d\u2019\u00eatre une source s\u00e9rieuse \u00e0 laquelle d\u2019autres journalistes \u00a0peuvent se fier du fait du professionnalisme dont on est cr\u00e9dit\u00e9, on ne fait pas dans la banalit\u00e9. Encore moins dans la plate et abusive propagande. Ceux qui attendent la presse dans cet unique r\u00f4le travaillent \u00e0 son affaiblissement et au leur par effet induit.<\/p>\n<p><strong>L\u00e0 o\u00f9 le FAIT n\u2019est pas travesti<\/strong><\/p>\n<p>Ceux qui ach\u00e8tent n\u2019ont pas les m\u00eames orientations, ni les m\u00eames int\u00e9r\u00eats. Ils veulent savoir et \u00e9laborer la mati\u00e8re premi\u00e8re fournie par l\u2019agence, selon leur ligne et politique \u00e9ditoriales sp\u00e9cifiques.\u00a0C\u2019est la conscience de leurs responsabilit\u00e9s dans le traitement du FAIT qui fait des agenciers\u00a0 ce qu\u2019un ancien directeur g\u00e9n\u00e9ral de la RTS et tout aussi journaliste respect\u00e9 appelait \u00ab\u00a0l\u2019autre faune\u00a0\u00bb des m\u00e9dias. En cela Path\u00e9 Fall DIEYE mettait l\u2019accent sur ce que sont vraiment les journalistes de l\u2019APS \u00a0: sobri\u00e9t\u00e9, discr\u00e9tion, s\u00e9rieux dans le traitement de l\u2019Information. C\u2019est un homme de radio et de t\u00e9l\u00e9vision qui savait parfaitement, qu\u2019\u00e0 l\u2019oppos\u00e9 de ce qui se passe dans le monde de l\u2019audiovisuel, les agenciers s\u2019astreignent \u00e0 ne verser ni dans le vedettariat, ni dans la gymnastique des stars du petit \u00e9cran.<\/p>\n<p>Tout comme Path\u00e9, il y a Babacar TOURE. Cet autre professionnel, grand connaisseur des M\u00e9dias, anciennement Pr\u00e9sident du CNRA, pr\u00e9c\u00e9demment Pr\u00e9sident du Groupe Sud Communication et non moins ancien stagiaire (sic) \u00e0 l\u2019APS a eu des mots encore plus explicites. <em>\u00ab\u00a0C\u2019est \u00e0 l\u2019APS que l\u2019on trouve les meilleurs journalistes de ce pays\u00a0\u00bb<\/em>. Parlait-il seulement de la Presse \u00e9crite\u00a0?\u00a0 Son jugement \u00e9tait d\u2019autant plus de conviction, qu\u2019il n\u2019y avait sur les lieux de ce t\u00e9moignage, aucun de ceux dont il saluait le professionnalisme. Il \u00e9tait au m\u00eame moment, \u00e0 la t\u00eate d\u2019un Groupe de Presse ayant diff\u00e9rents organes.<\/p>\n<p><strong>Des professionnels toujours sollicit\u00e9s<\/strong><\/p>\n<p>Les premi\u00e8res ann\u00e9es de Sud Hebdo ont notamment \u00e9t\u00e9 marqu\u00e9es par des chroniques \u00e0 succ\u00e8s dont notamment celles \u00a0d\u2019un agencier dont la signature Yamat\u00e9l\u00e9 \u00e9tait largement plus connue que les initiales du m\u00eame auteur \u00e0 l\u2019APS. Hors de l\u2019Agence, peu de gens pouvaient dire qui \u00e9tait derri\u00e8re les initiales\u00a0 \u00ab\u00a0MA\u00a0\u00bb \u00a0pour Mamadou Amath, aujourd\u2019hui membre de la CENA et jusques il y a quelques ann\u00e9es, dans la Communication de la CEDEAO, \u00e0 Abuja. Les Espagnols ne s\u2019y sont pas tromp\u00e9s quand ils ont voulu avoir un correspondant bas\u00e9 \u00e0 Dakar pour couvrir le S\u00e9n\u00e9gal et d\u2019autres pays africains. Saliou TRAORE fait l\u2019affaire depuis plus de deux d\u00e9cennies pour l\u2019Agence EFE. A l\u2019APS, il \u00e9tait r\u00e9duit \u00e0 \u00ab\u00a0ST\u00a0\u00bb.<\/p>\n<p>Abdou Gningue successivement reporter, R\u00e9dacteur en chef et Directeur g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019APS, a \u00e9t\u00e9 choisi par l\u2019Am\u00e9ricaine Associated\u00a0 Press (AP), et cela bien avant ses fonctions administratives \u00e0 l\u2019Agence nationale. \u00a0La liste est loin d\u2019\u00eatre close, quand on n\u2019a pas cit\u00e9 Souleymane GUEYE (actuellement \u00e0 la Pana). Madieng Seck devint chef du Bureau R\u00e9gional Afrique de l\u2019Ouest de l\u2019Agence SYFIA (Syst\u00e8me francophone d\u2019Informations agricoles)\u00a0 Cheikh T. Ndiaye est actuellement formateur au CESTI, Oumar Abdourahmane FAYE et Oumar DIENG respectivement identifi\u00e9s OAF et OD ont contribu\u00e9 \u00e0 propulser Apanews.net (continentale) au rang\u00a0 d\u2018Agence \u00a0au service de l\u2019Information sur une Afrique capable de lever la t\u00eate.<\/p>\n<p>Ces deux Oumar font partie des ces anciens correspondants-chefs de bureaux r\u00e9gionaux. Ils ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9c\u00e9d\u00e9s sur le terrain par une g\u00e9n\u00e9ration d\u2019hommes et de femmes d\u00e9vou\u00e9s \u00e0 la t\u00e2che, faisant le tour de leurs zones d\u2019affection, parfois sans aucun moyen de d\u00e9placement affect\u00e9 par l\u2019employeur mais toujours disponibles pour ouvrir l\u2019int\u00e9rieur du \u00a0S\u00e9n\u00e9gal, au reste du monde, \u00e0 travers leurs productions journalistiques sur les productions agricoles, pastorales et halieutiques mais aussi sur les p\u00e9riodes de d\u00e9tresse et les \u00e9pisodes de crispations entre communaut\u00e9s.\u00a0 Sans oublier leur participation \u00e0 l\u2019expression des diversit\u00e9s culturelles locales. Gouverneurs, Pr\u00e9fets, Sous Pr\u00e9fets, \u00e9lus locaux et structures d\u2019encadrement n\u2019avaient que l\u2019APS pour rapporter leurs apports au d\u00e9veloppement du pays. Et cette p\u00e9riode a dur\u00e9 des d\u00e9cennies avant l\u2019av\u00e8nement d\u2019antennes locales de radios, outre quelques stations de la RTS.<\/p>\n<p>L\u2019\u2019initiative lanc\u00e9e r\u00e9cemment par Mamadou Koum\u00e9, ancien Directeur g\u00e9n\u00e9ral, a r\u00e9veill\u00e9 les anciens de la maison, apr\u00e8s la mobilisation de toute la presse, la semaine derni\u00e8re. Il le fallait bien. Aucun parmi les signataires\u00a0 de la Lettre de soutien et de solidarit\u00e9 avec les coll\u00e8gues de Bamba Kass\u00e9 qui se battent aujourd\u2019hui pour sauver l\u2019APS, n\u2019avait re\u00e7u de formation d\u2019agencier au CESTI dont ils sont quasi tous dipl\u00f4m\u00e9s. \u00a0La formation d\u2019agencier \u00ab\u00a0sur le tas\u00a0\u00bb apr\u00e8s une formation journalistique g\u00e9n\u00e9raliste \u00e0 l\u2019Institut d\u00e9di\u00e9 (UCAD) a \u00e9t\u00e9 rendue plus facile par ce qu\u2019on se faisait raconter sur le passage \u00e0 la maison APS de personnalit\u00e9s qui sont par la suite all\u00e9es monnayer leur talent ailleurs.<\/p>\n<p>Parmi ces personnalit\u00e9s et plumes respect\u00e9es, il y avait feus Bara DIOUF plus tard \u00a0PDG de la soci\u00e9t\u00e9 \u00e9ditrice du quotidien Le Soleil, Mame Less DIA, fondateur du \u00ab\u00a0Politicien\u00a0\u00bb, premier journal satirique du S\u00e9n\u00e9gal, apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 R\u00e9dacteur en chef de l\u2019APS, Alcino DACOSTA qui atterrit \u00e0 la direction de la Communication de l\u2019Unesco \u00e0 Paris, Cir\u00e9 Thiam devenu Consul du S\u00e9n\u00e9gal au Br\u00e9sil, Mamadou Seyni Mbengue et Aly Dioum tous deux successivement, ambassadeur en Chine, Henry Mendy Directeur r\u00e9gional de l\u2019Agence britannique Reuters, \u00e0 Abidjan.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Le respect\u00e9 El hadji Moussa Tall dont la fille est en train d\u2019<strong>Oser l\u2019Avenir, <\/strong>est de cette \u00e9poque de la Direction de l\u2019Information dont l\u2019APS a h\u00e9rit\u00e9 des locaux dans toutes les capitales r\u00e9gionales. Il y en avait sept\u00a0: Cap Vert, Sine Saloum, Fleuve, S\u00e9n\u00e9gal Oriental, Casamance, Thi\u00e8s et Diourbel. Certains des agents de cette Direction ont \u00e9t\u00e9 directement revers\u00e9s \u00e0 l\u2019Agence qui venait de voir le jour.<\/p>\n<p><strong>Form\u00e9s discr\u00e8tement dans la douleur du texte non retenu<\/strong><\/p>\n<p>On en laisse forc\u00e9ment, m\u00eame quand on aura fini de parler de Mademba Ndiaye (aujourd\u2019hui Banque Mondiale), Alpha Abdallah SALL ancien Secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral du Synpics, Ibrahima Niane aussi \u00e0 l\u2019aise en arabe qu\u2019en fran\u00e7ais dans le traitement de l\u2019Information. Et ces autres venus au m\u00e9tier de journaliste apr\u00e8s d\u2019autres parcours et dont l\u2019apport est rest\u00e9 inestimable\u00a0:<\/p>\n<p>Amadou Mactar Wane, ancien R\u00e9dacteur en Chef, Souleymane DIOP \u00ab\u00a0Darsi\u00e9\u00a0\u00bb ancien chef de Desk central, Moustapha SOW, Souleymane \u00ab\u00a0Julaps\u00a0\u00bb Ndiaye, Amadou S. Hagne, Abdoul Djigo, Mbargou DIOP, Khalifa Badiane et ceux qui m\u2019excuseront de n\u2019avoir pu les citer tout au d\u00e9but, mais dont la m\u00e9moire plane quelque part encore dans les productions APS. Sur cette liste, Amadou Dieng un des premiers S\u00e9n\u00e9galais dipl\u00f4m\u00e9s de l\u2019Ecole de Journalisme de Lille. C\u2019est lui \u00e0 l\u2019\u00e9poque directeur de l\u2019APS, qui avait recrut\u00e9 l\u2019auteur de ces lignes. L\u2019APS \u00e9tait l\u2019autre \u00e9cole du Journalisme au S\u00e9n\u00e9gal. On y faisait ses armes dans le presque anonymat, avant de passer s\u2019illustrer ailleurs. On y prenait aussi quelques le\u00e7ons de vie, quand le tr\u00e8s disponible Mamadou Di\u00e8ne faisait preuve de solidarit\u00e9 et de soutien aux jeunes. Ces derniers pouvaient compter sur \u00ab\u00a0grand Di\u00e8ne\u00a0\u00bb pour porter quelques dol\u00e9ances \u00e0 l\u2019administration. Paix \u00e0 son \u00e2me\u00a0!<\/p>\n<p>Les plus jeunes \u00e0 cette \u00e9poque, avaient trouv\u00e9 appui professionnel sur un agencier tr\u00e8s disponible pour faire \u00e0 distance, des remarques-corrections sur nos d\u00e9p\u00eaches de d\u00e9butants. Kader DIOP aujourd\u2019hui membre du Tribunal des Pairs du CORED, ne se privait pas, alors qu\u2019il \u00e9tait \u00e0 l\u2019Agence France Presse (AFP) d\u2019appeler pour nous recadrer.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p><strong>Patrimoine immat\u00e9riel<\/strong><\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Peut-on parler de m\u00e9dia sans un tour chez ces personnes de l\u2019ombre, hommes et femmes des services techniques, sans qui aucune radio, aucune t\u00e9l\u00e9vision aucun journal ne peut diffuser\u00a0 le moindre son, la moindre image, la plus simple page\u00a0?<\/p>\n<p>Il en est ainsi des Al Fousseyni Seydy, Mamadou Diagne, Niokhor Diouf, Keba Diouf, Cheikh Tidiane Couloubaly \u00ab\u00a0Thiopy\u00a0\u00bb, Mame Bouh Kounta etc. Il y a aussi ceux qui, tous les matins, qu\u2019il fasse froid ou qu\u2019ils pleuve, se r\u00e9veillait avant tout le monde pour faire le toyur de la ville dans le service de \u00ab\u00a0ramassage\u00a0\u00bb des agents. Ces chauffeurs entre autres Amadou Baidy Gu\u00e8ye, Amary Camara, Ameth Dieng, Gougoute Gaye et on en laisse\u00a0 m\u00e9ritent qu\u2019on leur tire le chapeau, au m\u00eame titre qu\u2019\u00e0 Makhtar Coly, t\u00e9moin au m\u00eame titre que Adama Thiam, de tous les succ\u00e8s et difficult\u00e9s\u00a0 de l\u2019entreprise, depuis son bapt\u00e8me, le 2 avril 1959, La maison doit beaucoup \u00e0 leur d\u00e9vouement, quand le salaire \u00e9tait des plus d\u00e9risoires.<\/p>\n<p>L\u2019APS un organe misogyne\u00a0? Des femmes de valeur y ont servi et continuent de le faire dans tous les secteurs de la production\u00a0: elles sont journalistes, informaticiennes, commerciales, relationnistes etc. Salimata Traor\u00e9,\u00a0 Maguette Mbengue et Yacine Ndiaye ont vu d\u00e9filer bien des journalistes qu\u2019elles ont orient\u00e9 vers la comptabilit\u00e9 pour leur premi\u00e8re paie, dans le service dirig\u00e9 par Cheikh \u00a0Daouda Diouf. C\u2019est ce patrimoine immat\u00e9riel encore tr\u00e8s difficilement maintenu en vie, que les nouvelles autorit\u00e9s, sur la lanc\u00e9e de leur pr\u00e9d\u00e9cesseurs, sont en train d\u2019enfouir parce qu\u2019insuffisamment inform\u00e9es\u00a0 &#8211; euph\u00e9misme \u00a0&#8211; sur ce qu\u2019est une Agence nationale et sa place dans la communication gouvernementale d\u2019un pays et au-del\u00e0.<\/p>\n<p>Les jeunes qui (en jours sans gr\u00e8ve) mettent du contenu le fil de l\u2019APS, sont ceux-l\u00e0 qui, quasi dans l\u2019anonymat mais avec beaucoup de professionnalisme et de sacrifices, permettent aux m\u00e9dias de s\u2019alimenter en informations d\u2019int\u00e9r\u00eat public, sans touche de propagande, ni \u00e9carts dans la forme. Les pouvoirs se succ\u00e8dent depuis quelques ann\u00e9es, les difficult\u00e9s de l\u2019Agence suivent le rythme dans un sens ascendant. Un S\u00e9n\u00e9gal sans Agence de presse Nationale, qui en prendrait la responsabilit\u00e9 devant l\u2019histoire\u00a0?<\/p>\n<p>Ceux qui depuis quelques temps se signalent \u00e0 l\u2019autorit\u00e9 par des gr\u00e8ves perl\u00e9es ne demandent qu\u2019\u00e0 pr\u00e9server un outil de communication\u00a0 nationale o\u00f9 l\u2019information est trait\u00e9e avec un sens tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9 de la responsabilit\u00e9. Exactement ce qu\u2019il faut \u00e0 tout d\u00e9cideur pour comprendre ce cri du c\u0153ur, en soutien \u00e0 la lutte des travailleurs de l\u2019APS. Celle-ci ne doit pas porter sur la seule et fondamentale question des salaires.\u00a0 L\u2019Agence nationale ne peut \u00eatre laiss\u00e9e en retrait des \u00e9volutions technologiques qui impactent toutes offres d\u2019information grand public dans le monde.<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>PAR Ibrahima BAKHOUM Osons un truisme. C\u2019 est pour mieux jauger l\u2019avenir. Pas celui politique. C\u2019est le futur des m\u00e9dias qui nous interpelle. Celui de l\u2019Agence de Presse S\u00e9n\u00e9galaise me pr\u00e9occupe particuli\u00e8rement, personnellement. Produit de l\u2019APS, je suis. 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