{"id":137546,"date":"2019-01-25T11:34:23","date_gmt":"2019-01-25T11:34:23","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=137546"},"modified":"2019-01-25T11:34:23","modified_gmt":"2019-01-25T11:34:23","slug":"la-diaspora-envoie-t-elle-son-argent-a-la-bonne-adresse","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/international\/la-diaspora-envoie-t-elle-son-argent-a-la-bonne-adresse\/","title":{"rendered":"La diaspora envoie-t-elle son argent \u00e0 la bonne adresse ?"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<h3 class=\"article__desc\">Des plateformes panafricaines r\u00e9fl\u00e9chissent \u00e0 transformer une partie de cette manne financi\u00e8re en investissements pour le d\u00e9veloppement des PME du continent.<\/h3>\n<p>2019, ann\u00e9e des diasporas africaines\u00a0? Un \u00e0 un les pays de d\u00e9part, \u00e0 l\u2019instar de l\u2019Ethiopie, prennent la mesure de l\u2019importance \u00e9conomique des 36\u00a0millions de continentaux install\u00e9s partout dans le monde. En France aussi ce groupe qui a le c\u0153ur entre deux terres devrait \u00eatre l\u2019objet d\u2019une attention toute particuli\u00e8re du pr\u00e9sident Macron cette ann\u00e9e. Ce dernier a m\u00eame promis d\u2019en rencontrer les repr\u00e9sentants d\u00e8s le printemps pour les mettre au centre de sa relation avec le continent. Un peu comme les industriels du Conseil fran\u00e7ais des investisseurs en Afrique (CIAN), qui dressent une analyse approfondie de ces 3,6\u00a0millions de Fran\u00e7ais \u00e0 cheval entre deux mondes.<\/p>\n<p>Dans le troisi\u00e8me opus des Cahiers du CIAN<em>, <\/em>un livre intitul\u00e9 <em>Les Diasporas africaines, acc\u00e9l\u00e9ratrices des \u00e9conomies du continent<\/em> (\u00e9d. Eyrolles)<em>, <\/em>Etienne Giros, son pr\u00e9sident pose d\u2019embl\u00e9e l\u2019angle d\u2019attaque. Ce travail est une enqu\u00eate au c\u0153ur de l\u2019argent des diasporas qui, de l\u2019avis des deux auteurs, B\u00e9n\u00e9dicte Ch\u00e2tel et Anne Guillaume-Gentil, pourrait \u00eatre mieux utilis\u00e9 par l\u2019Afrique. Il d\u00e9veloppe l\u2019id\u00e9e ma\u00eetresse que si les envois d\u2019argent s\u2019op\u00e9raient diff\u00e9remment, ils contribueraient plus et mieux, \u00e0 d\u00e9velopper le continent.<\/p>\n<h2 class=\"article__sub-title\">Montants en constante augmentation<\/h2>\n<p>Tout commence avec deux chiffres<em>. \u00ab\u00a0Les flux financiers envoy\u00e9s en Afrique par les diasporas repr\u00e9sentent des montants en constante augmentation\u00a0: 70\u00a0milliards d\u2019euros par an, dont pr\u00e8s de 10\u00a0milliards en provenance de la France\u00a0\u00bb, <\/em>expose Etienne Giros, qui, depuis l\u2019\u00e9t\u00e9, pr\u00e9side aussi le Conseil europ\u00e9en des affaires pour l\u2019Afrique et la M\u00e9diterran\u00e9e (EBCAM). Ces sommes colossales repr\u00e9sentent quasi autant que l\u2019addition des 29\u00a0milliards de dollars de l\u2019aide publique au d\u00e9veloppement (APD) et des 42\u00a0milliards de dollars d\u2019investissements ext\u00e9rieurs faits en Afrique en\u00a02017. Si cette manne arrivait d\u2019une mani\u00e8re ou d\u2019une autre \u00e0 ne plus \u00eatre seulement un adjuvant \u00e0 la vie quotidienne des familles du continent, si elle n\u2019\u00e9tait plus seulement l\u00e0 pour donner un coup de pouce sur le paiement de l\u2019\u00e9cole ou des soins de sant\u00e9, mais qu\u2019elle servait les investissements industriels, cela ferait de la diaspora fran\u00e7aise un acteur majeur du d\u00e9veloppement. C\u2019est la th\u00e8se du livre.<\/p>\n<p><em>\u00ab\u00a0La France fait partie des dix principaux pays exportateurs de fonds\u00a0\u00bb<\/em>, exposent les auteurs de l\u2019ouvrage. La Banque de France pr\u00e9cise m\u00eame que ces envois augmentent de 5,6\u00a0% l\u2019an depuis l\u2019ann\u00e9e 2000, ce qui a permis leur multiplication par deux sur la derni\u00e8re d\u00e9cennie. Compte tenu de la structure de la population immigr\u00e9e en France, c\u2019est en effet vers l\u2019Afrique qu\u2019une bonne partie de cette manne est dirig\u00e9e. Avec des envois de 4,4\u00a0milliards de dollars (3,88\u00a0milliards d\u2019euros), les trois pays du Maghreb re\u00e7oivent 41\u00a0% de l\u2019ensemble des transferts globaux op\u00e9r\u00e9s depuis la France et 78\u00a0% des envois vers l\u2019Afrique. Les pays subsahariens sont aussi destinataires, mais \u00e0 moindre \u00e9chelle. Le S\u00e9n\u00e9gal per\u00e7oit 451\u00a0millions d\u2019euros, Madagascar 168\u00a0millions d\u2019euros, la C\u00f4te d\u2019Ivoire 91\u00a0millions d\u2019euros et le Mali 78\u00a0millions d\u2019euros.<\/p>\n<p>Pour comprendre ces flux, il suffit de se pencher sur la structure du groupe des Africains de France qui repr\u00e9sentent 44\u00a0% du total de la population immigr\u00e9e. La premi\u00e8re g\u00e9n\u00e9ration serait compos\u00e9e de 2,6\u00a0millions de personnes auxquelles il faut ajouter plus de 3\u00a0millions de descendants directs. Les immigr\u00e9s maghr\u00e9bins arrivent en t\u00eate de ce groupe, avec 1,8\u00a0million et les Subsahariens suivent avec 800\u00a0000 repr\u00e9sentants. Si l\u2019on s\u2019arr\u00eate sur les nationalit\u00e9s, Alg\u00e9riens et Marocains sont les deux les mieux repr\u00e9sent\u00e9es avec plus de 700\u00a0000\u00a0ressortissants chacun, alors que le groupe le plus large des Subsahariens est compos\u00e9 des 91\u00a0000 S\u00e9n\u00e9galais, 78\u00a0000 Ivoiriens, 76\u00a0000 Camerounais et 68\u00a0000 Maliens, sans oublier les \u00e9migr\u00e9s issus des deux Congos (75\u00a0000 de R\u00e9publique d\u00e9mocratique du Congo, 62\u00a0000 du Congo-Brazaville).<\/p>\n<p>Le CIAN postule donc qu\u2019une part de cet argent pourrait ne plus aller vers les familles mais vers les entreprises. Partant des 10\u00a0milliards envoy\u00e9s chaque ann\u00e9e depuis la France, Etienne Giros sp\u00e9cule\u00a0: <em>\u00ab\u00a0Imaginons que 10\u00a0% de ces flux soient dirig\u00e9s vers des investissements structurants ou des cr\u00e9ations d\u2019entreprises en Afrique, cela constituerait une source de financement r\u00e9guli\u00e8re de 7\u00a0milliards d\u2019euros par ans, soit pr\u00e8s de 15\u00a0% des investissements \u00e9trangers\u00a0\u00bb<\/em>, \u00e9crit-il dans la pr\u00e9face de l\u2019ouvrage. Si, du calcul \u00e0 sa mise en \u0153uvre, le chemin peut encore sembler long, il est int\u00e9ressant de noter que quelques initiatives sont d\u00e9j\u00e0 en train de poindre au sein des Africains de France.<\/p>\n<h2 class=\"article__sub-title\">Vecteur de d\u00e9veloppement et danger<\/h2>\n<p>Le Club Efficience, association majeure de la diaspora subsaharienne en France, qui publie chaque ann\u00e9e <em>Le<\/em> <em>Gotha Noir<\/em>, travaille de son c\u00f4t\u00e9 \u00e0 la mise en place d\u2019un outil financier qui lui permettra \u00e0 terme de lever 50\u00a0millions d\u2019euros annuels \u00e0 partir des dons de seulement 2\u00a0% des 5\u00a0millions de personnes qui composent la diaspora de France. L\u2019effort consiste \u00e0 \u00e9pargner une cinquantaine d\u2019euros dix mois dans l\u2019ann\u00e9e. <em>\u00ab\u00a0En Afrique, une PME a besoin de quelque 50\u00a0000\u00a0euros de fonds de roulement\u00a0; chaque ann\u00e9e th\u00e9oriquement nous pourrions financer mille PME, cr\u00e9er 10\u00a0000 emplois et nourrir <\/em>in fine<em> 100\u00a0000 personnes, une petite ville\u00a0\u00bb,<\/em> pr\u00e9cise Elie Nkamgueu, le pr\u00e9sident du Club, cit\u00e9 dans l\u2019ouvrage. Achille Agbe, pr\u00e9sident de la plateforme continentale des Clubs d\u2019investissement EIC Corporation parie, lui, sur des investissements boursiers, des prises de participation dans le capital de PME africaines. Ce que permet d\u00e9j\u00e0 de r\u00e9aliser diaspo4Africa.com, une plateforme panafricaine de Lumen Corporation, qui elle aussi vise le m\u00eame objectif. La revue du CIAN s\u2019arr\u00eate sur ces quelques exemples en cours de construction qu\u2019elle d\u00e9taille largement. Et qui pourtant ne r\u00e9soudront peut \u00eatre pas tous les maux de l\u2019Afrique.<\/p>\n<p>Si cette manne venue de l\u2019\u00e9tranger semble en effet pouvoir devenir un vecteur int\u00e9ressant de d\u00e9veloppement, il peut aussi s\u2019av\u00e9rer dangereux, analyse le financierJean-Michel S\u00e9v\u00e9rino. A ses yeux, en effet, <em>\u00ab\u00a0\u00e0 partir du moment o\u00f9 les rapatriements de capitaux ext\u00e9rieurs de la diaspora d\u00e9passent les 7\u00a0% \u00e0 8\u00a0% du PIB, on est dans une \u00e9conomie de transfert dans laquelle les gens ont un int\u00e9r\u00eat \u00e0 l\u2019expatriation\u00a0\u00bb. <\/em>Or, au Liberia par exemple, ces rentr\u00e9es \u00e9quivalent \u00e0 plus de 20\u00a0% de la richesse nationale, comme aux Comores ou en Gambie. Un taux qui reste \u00e0 15\u00a0% pour le S\u00e9n\u00e9gal, 7,4\u00a0% au Mali. Si l\u2019enqu\u00eate de B\u00e9n\u00e9dicte Ch\u00e2tel et Anne Guillaume-Gentil a de quoi r\u00e9jouir le monde \u00e9conomique, en qu\u00eate de relais financiers nouveaux pour le d\u00e9veloppement, elle pourrait en revanche s\u00e9duire un peu moins la sph\u00e8re politique europ\u00e9enne, toujours inqui\u00e8te, elle, face \u00e0 cette \u00e9conomie du d\u00e9part.<\/p>\n<section class=\"author\"><span class=\"author__detail\"> <span class=\"author__name\">Maryline Baumard<\/span> <\/span><\/p>\n<\/section>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Des plateformes panafricaines r\u00e9fl\u00e9chissent \u00e0 transformer une partie de cette manne financi\u00e8re en investissements pour le d\u00e9veloppement des PME du continent. 2019, ann\u00e9e des diasporas africaines\u00a0? 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