{"id":223704,"date":"2024-04-18T13:14:46","date_gmt":"2024-04-18T13:14:46","guid":{"rendered":"https:\/\/actunet.net\/?p=223704"},"modified":"2024-04-18T13:16:07","modified_gmt":"2024-04-18T13:16:07","slug":"budget-2024-mission-du-gouvernement-a-washington-le-fmi-demande-a-letat-de-revoir-sa-copie","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/actualite\/budget-2024-mission-du-gouvernement-a-washington-le-fmi-demande-a-letat-de-revoir-sa-copie\/","title":{"rendered":"Budget \u2013 2024 Mission du gouvernement \u00e0 Washington : Le Fmi demande \u00e0 l\u2019\u00c9tat de revoir sa copie"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<p><strong>A Washington, le Fmi a demand\u00e9 \u00e0 la mission gouvernementale de revoir le budget 2024, qui ne devrait pas \u00eatre aliment\u00e9 par les recettes issues de l\u2019exploitation du p\u00e9trole.<\/strong><\/p>\n<p>C\u2019est une douche froide que la mission gouvernementale en s\u00e9jour \u00e0 Washington, pour discuter avec les partenaires financiers du S\u00e9n\u00e9gal, a re\u00e7ue de la part du Fonds mon\u00e9taire international (Fmi). Cette institution a remis en cause le cadrage budg\u00e9taire pour l\u2019exercice en cours, en demandant aux autorit\u00e9s s\u00e9n\u00e9galaises de revoir la copie du budget 2024, dans le sens de r\u00e9duire drastiquement les pr\u00e9visions de recettes. En effet, le Fmi consid\u00e8re que les recettes attendues de l\u2019exploitation du p\u00e9trole ne seront pas au rendez-vous. Les espoirs de recettes qui boostaient le budget de l\u2019ann\u00e9e 2024, avec de fortes recettes additionnelles pour cette ann\u00e9e, se sont envol\u00e9s. Le document de programmation budg\u00e9taire et \u00e9conomique pluriannuelle, publi\u00e9 en juillet 2022, indique que le S\u00e9n\u00e9gal devrait engranger 888 milliards de francs Cfa de recettes tir\u00e9es de l\u2019exploitation du p\u00e9trole, sur la p\u00e9riode 2023-2025, r\u00e9parties ainsi qu\u2019il suit\u00a0: \u00ab59 milliards en 2023, ann\u00e9e de d\u00e9marrage de la production, puis 327 milliards en 2024 et enfin 501 milliards en 2025.\u00bb On voit que toutes ces belles pr\u00e9visions sont tomb\u00e9es \u00e0 l\u2019eau.<\/p>\n<p><strong>Cela devrait-il surprendre les nouvelles autorit\u00e9s gouvernementales ?<\/strong><br \/>\nL\u2019information constitue un coup de tonnerre pour les responsables des finances publiques. V\u00e9rification faite aupr\u00e8s de sources proches des compagnies partenaires pour l\u2019exploitation du gisement de Sangomar, la r\u00e9alit\u00e9 reste t\u00eatue. \u00abLe d\u00e9but de l\u2019exploitation reste maintenu pour fin juin 2024, mais durant les cinq \u00e0 six premiers mois, la production ne pourra pas r\u00e9ellement commencer. Nous serons en phase test et l\u2019exploitation ne commencera \u00e0 \u00eatre viable ou optimale qu\u2019\u00e0 partir de la fin du mois de novembre 2024.\u00bb Les experts dans le domaine de l\u2019exploitation du p\u00e9trole expliquent cette situation par des consid\u00e9rations techniques. \u00abOn ne peut pas faire autrement. Les premiers barils de p\u00e9trole pomp\u00e9s sont toujours souill\u00e9s par des \u00e9l\u00e9ments comme la boue ou autres s\u00e9diments rocheux, et il faudra extraire de grandes quantit\u00e9s pour acc\u00e9der au p\u00e9trole brut de qualit\u00e9 commercialisable.\u00bb<\/p>\n<p><strong>La menace de ren\u00e9gociation des contrats<\/strong><\/p>\n<p>Les compagnies p\u00e9troli\u00e8res multinationales, d\u00e9j\u00e0 engag\u00e9es dans l\u2019objectif d\u2019exploitation des ressources en hydrocarbures, restent dubitatives ou sont gagn\u00e9es par une certaine frilosit\u00e9, quant \u00e0 l\u2019avenir de leurs relations avec le S\u00e9n\u00e9gal. Le nouveau pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, Bassirou Diomaye Faye, et son ministre du P\u00e9trole, de l\u2019\u00e9nergie et des mines, Birame Soul\u00e8ye Diop, ont indiqu\u00e9, sur tous les tons, leur volont\u00e9 de ren\u00e9gocier les contrats miniers. Il faut dire que de nombreuses suspicions entourent ces contrats miniers. Le chef de l\u2019Etat a indiqu\u00e9 engager son gouvernement dans une prochaine op\u00e9ration d\u2019audit des contrats miniers, et une ren\u00e9gociation desdits contrats pourrait en d\u00e9couler. Quand on sait qu\u2019une proc\u00e9dure d\u2019audit n\u00e9cessitera plusieurs mois entre la s\u00e9lection des cabinets, le d\u00e9marrage de la mission et le d\u00e9p\u00f4t de rapports contradictoires, on peut se demander si l\u2019horizon 2025 pour l\u2019exploitation effective du p\u00e9trole et du gaz ne serait m\u00eame pas trop proche. \u00abEn attendant d\u2019y voir plus clair, il nous sera assez difficile de songer \u00e0 accro\u00eetre nos investissements au S\u00e9n\u00e9gal. Nous avons besoin de savoir comment tout cela va se passer\u00bb, souligne un administrateur d\u2019une multinationale. Il s\u2019y ajoute que les majors commen\u00e7aient \u00e0 tra\u00eener les pieds pour d\u00e9marrer le pompage du p\u00e9trole et du gaz au S\u00e9n\u00e9gal. Les co\u00fbts d\u2019exploitation peuvent \u00eatre plus on\u00e9reux que dans certaines r\u00e9gions, car des gisements en eaux tr\u00e8s profondes exigeant plus de moyens logistiques et techniques. Certaines compagnies songeaient \u00e0 garder en r\u00e9serve les volumes de p\u00e9trole estim\u00e9s au S\u00e9n\u00e9gal. Une perspective qui, assur\u00e9ment, ne saurait enchanter le S\u00e9n\u00e9gal. Il n\u2019est pas \u00e0 craindre des lendemains tumultueux avec des contentieux n\u00e9s de la remise en cause de conventions d\u00e9j\u00e0 sign\u00e9es par le S\u00e9n\u00e9gal. On peut se rappeler les d\u00e9convenues des r\u00e9gimes du Pr\u00e9sident Abdou\u00adlaye Wade en 2000 avec la compagnie canadienne d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 Hydro-Qu\u00e9bec et celles du r\u00e9gime de Macky Sall avec le groupe sid\u00e9rurgique indien Mittal. La d\u00e9nonciation de ces contrats, sign\u00e9s par des r\u00e9gimes politiques pr\u00e9c\u00e9dents, avait occasionn\u00e9 des r\u00e9parations importantes support\u00e9es par le S\u00e9n\u00e9gal pour mettre un terme aux proc\u00e9dures contentieuses.<\/p>\n<p><strong>N\u00e9gociations avec la Mauritanie<\/strong><\/p>\n<p>Le dossier du gaz que partagent \u00e9quitablement le S\u00e9n\u00e9gal et la Mauritanie, sera au centre des discussions officielles lors de la visite qu\u2019effectue aujourd\u2019hui le Pr\u00e9sident Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie. Les deux pays avaient r\u00e9ussi \u00e0 s\u2019entendre assez facilement sur les conditions d\u2019exploitation et de partage de la ressource, mais l\u2019arriv\u00e9e d\u2019un nouveau r\u00e9gime politique au S\u00e9n\u00e9gal pourrait changer la donne. Qui pourra garantir que la Mauritanie accepterait de prendre son mal en patience pour laisser du temps au S\u00e9n\u00e9gal, pour proc\u00e9der aux audits et autres diligences souhait\u00e9es, et peut-\u00eatre remettre en cause les accords existants aussi bien entre les deux pays que ceux sign\u00e9s avec les investisseurs\u00a0? La Mauritanie nourrit de grands espoirs de d\u00e9collage \u00e9conomique et social gr\u00e2ce aux ressources attendues de l\u2019exploitation de son gaz. Nous rappelions, le 11 avril 2022, que \u00ables experts consid\u00e8rent que les ressources en gaz estim\u00e9es au S\u00e9n\u00e9gal sont de classe mondiale. Le S\u00e9n\u00e9gal est parti pour \u00eatre un grand pays exportateur de gaz. Le champ de Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partag\u00e9 entre le S\u00e9n\u00e9gal et la Mauritanie, d\u00e9couvert en 2014, est estim\u00e9 aujourd\u2019hui contenir entre 15 et 20 Tcf de ressources gazi\u00e8res, soit entre 530 et 700 milliards de m3 de gaz prouv\u00e9s. British Petroleum (Bp) consid\u00e8re que le potentiel de ce gisement de gaz naturel est beaucoup plus important. Un autre gisement, Yaakar Teranga, au large de Cayar, d\u00e9couvert en 2016, r\u00e9v\u00e8le des ressources d\u00e9j\u00e0 prouv\u00e9es de l\u2019ordre de 700 milliards de m3. Aux dires d\u2019experts, le potentiel de Yaakar Teranga serait bien plus colossal que celui de Gta. D\u2019autres poches de gaz sont identifi\u00e9es au large des c\u00f4tes s\u00e9n\u00e9galaises comme \u00e0 Sangomar (Fatick). Des gisements de gaz on shore (sur terre) sont aussi identifi\u00e9s au S\u00e9n\u00e9gal comme le gisement de Ngadiaga (Thi\u00e8s). La consommation totale en gaz du continent africain est de 153 milliards de m3 par an, selon la\u00a0Bp Statistical Review of World Energy,\u00a0publi\u00e9e en juin 2021. Cela donne une bonne id\u00e9e sur l\u2019importance des r\u00e9serves de gaz du S\u00e9n\u00e9gal. Au demeurant, il faudra plus d\u2019exploration et de recherche pour confirmer ou infirmer une telle \u00e9valuation. Ce qui est certain, c\u2019est que le potentiel confirm\u00e9 est suffisant pour lancer un tr\u00e8s gros projet gazier. C\u2019est l\u2019une des raisons-cl\u00e9s qui ont fait que Bp, la troisi\u00e8me plus grande compagnie p\u00e9troli\u00e8re priv\u00e9e dans le monde apr\u00e8s ExxonMobil et Royal Dutch Shell, soit entr\u00e9e dans ce projet et qu\u2019elle ait pris la direction des op\u00e9rations en d\u00e9tenant 53% des parts contre 27% pour l\u2019Am\u00e9ricain Kosmos Energy. Dans les milieux des hydrocarbures, le sentiment le mieux partag\u00e9 est que le S\u00e9n\u00e9gal n\u2019a pas encore effectu\u00e9 assez de recherches pour d\u00e9couvrir tout le gaz que devrait renfermer son bassin s\u00e9dimentaire\u00bb.<\/p>\n<p><strong>Hostilit\u00e9 contre le gaz s\u00e9n\u00e9galais<\/strong><br \/>\nLe r\u00e9gime du Pr\u00e9sident Macky Sall avait su \u00eatre en phase avec les autorit\u00e9s de Nouakchott pour cheminer main dans la main sur le dossier de l\u2019exploitation du gisement de gaz de Grand Tortue Aymehim (Gta). Mais on sait que certains pays \u00abamis\u00bb du S\u00e9n\u00e9gal ne verraient pas d\u2019un bon \u0153il l\u2019exploitation de cette ressource en hydrocarbures. Le gaz s\u00e9n\u00e9galais appara\u00eet tr\u00e8s comp\u00e9titif par rapport \u00e0 d\u2019autres r\u00e9gions et fournisseurs. Le S\u00e9n\u00e9gal et la Mauritanie pourront-ils toujours ignorer les vents contraires et poursuivre leur partenariat\u00a0? Des pays, notamment la Russie, le Qatar et l\u2019Alg\u00e9rie, pourraient ne pas voir d\u2019un bon \u0153il l\u2019arriv\u00e9e sur les march\u00e9s internationaux du gaz s\u00e9n\u00e9galo-mauritanien.<\/p>\n<p>Du reste, le Pr\u00e9sident Macky Sall avait d\u00fb batailler ferme sur la sc\u00e8ne internationale pour faire accepter la poursuite de l\u2019exploitation des \u00e9nergies fossiles par les pays africains. Dans un \u00e9lan de pr\u00e9servation de l\u2019environnement, de nombreux pays d\u00e9velopp\u00e9s continuent de demander l\u2019arr\u00eat de ce type d\u2019exploitation, surtout pour ce qui est des gisements off-shore qui sont pr\u00e9sent\u00e9s comme tr\u00e8s polluants pour l\u2019environnement. Bassirou Diomaye Faye aura-t-il une voix aussi forte que celle de Macky Sall pour faire entendre raison \u00e0 la Communaut\u00e9 internationale\u00a0?<\/p>\n<p>AVEC LE QUOTIDIEN<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>A Washington, le Fmi a demand\u00e9 \u00e0 la mission gouvernementale de revoir le budget 2024, qui ne devrait pas \u00eatre aliment\u00e9 par les recettes issues de l\u2019exploitation du p\u00e9trole. 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