{"id":68021,"date":"2017-09-04T11:43:28","date_gmt":"2017-09-04T11:43:28","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=68021"},"modified":"2017-09-04T11:44:21","modified_gmt":"2017-09-04T11:44:21","slug":"dangote-va-remettre-dakar-bamako-rails","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/international\/dangote-va-remettre-dakar-bamako-rails\/","title":{"rendered":"Dangot\u00e9 pour remettre Dakar &#8211; Bamako sur les rails"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<h3 class=\"lead\">Le financement de la r\u00e9habilitation de la ligne reliant les capitales s\u00e9n\u00e9galaise et malienne, Dakar et Bamako, est un v\u00e9ritable casse-t\u00eate. Un accord avec le groupe nig\u00e9rian pourrait relancer la machine.<\/h3>\n<p>Plong\u00e9e dans une profonde crise, Dakar-Bamako Ferroviaire (DBF), la structure qui a h\u00e9rit\u00e9 de l\u2019exploitation de la ligne de 1\u2009286\u00a0km reliant les capitales s\u00e9n\u00e9galaise et malienne, a sign\u00e9 d\u00e9but juillet un m\u00e9morandum d\u2019entente avec Dangote Cement S\u00e9n\u00e9gal (DCS). Le cimentier, filiale du groupe d\u00e9tenu par le milliardaire nig\u00e9rian Aliko Dangote, pourrait financer la r\u00e9habilitation d\u2019ici janvier\u00a02018 d\u2019une partie du mat\u00e9riel roulant \u2013\u00a0deux locomotives et 70 wagons\u00a0\u2013, pour un montant d\u2019environ 6\u00a0millions de dollars. En \u00e9change, DBF convoierait pour Dangote entre 100\u2009000\u00a0et 500\u2009000\u00a0tonnes de ciment par an de Dakar \u00e0 Bamako jusqu\u2019\u00e0 retour sur investissement du Nig\u00e9rian.<\/p>\n<div class=\"td-g-rec td-g-rec-id-content_inline \"><\/div>\n<p>Les deux parties sont toutefois loin d\u2019avoir finalis\u00e9 un accord ferme. \u00ab\u00a0Il y a encore beaucoup de param\u00e8tres \u00e0 pr\u00e9ciser sur le march\u00e9 malien, en plus de l\u2019\u00e9valuation finale du co\u00fbt des r\u00e9fections\u00a0\u00bb, explique-t-on chez Dangote. \u00ab\u00a0Ce partenariat strat\u00e9gique dans le rail donnera une approche plus structur\u00e9e \u00e0 nos exportations vers le Mali, avec un temps de transport optimis\u00e9 et des quantit\u00e9s livr\u00e9es plus importantes que la capacit\u00e9 de nos camions\u00a0\u00bb, fait valoir un repr\u00e9sentant du cimentier \u00e0 Dakar, qui a re\u00e7u l\u2019aval de la direction nig\u00e9riane du groupe pour faire avancer ce dossier.<\/p>\n<h3>Un projet n\u00e9cessaire<\/h3>\n<p>D\u2019apr\u00e8s Abdou Nd\u00e9n\u00e9 Sall, secr\u00e9taire d\u2019\u00c9tat s\u00e9n\u00e9galais charg\u00e9 du r\u00e9seau ferroviaire, qui promeut ce type d\u2019accords, plusieurs autres soci\u00e9t\u00e9s de transit, clientes potentielles du rail, seraient aussi int\u00e9ress\u00e9es.<\/p>\n<p>DBF, soci\u00e9t\u00e9 inter\u00e9tatique s\u00e9n\u00e9galo-malienne transitoire \u2013\u00a0un statut dont les contours ne sont pas clairement d\u00e9finis\u00a0\u2013 voit dans cette strat\u00e9gie une belle occasion pour sortir de l\u2019orni\u00e8re.<\/p>\n<p>Pour la compagnie, il y a urgence\u2009: le trafic n\u2019en finit pas de sombrer \u00e0 mesure que le mat\u00e9riel roulant, mais aussi et surtout les infrastructures tombent en ruine. Certaines d\u2019entre elles datent de la construction initiale de la ligne, dans les ann\u00e9es 1920, notamment le tron\u00e7on Tambacounda-Kidira, \u00e0 l\u2019est du S\u00e9n\u00e9gal, jusqu\u2019\u00e0 la fronti\u00e8re malienne.<\/p>\n<p>Il ne resterait pas plus de trois locomotives en \u00e9tat de circuler. Quand le trafic n\u2019est pas suspendu \u00e0 cause de la saison des pluies, seulement 6\u2009000 tonnes de fret sont transport\u00e9es par mois par DBF entre Dakar et Bamako.<\/p>\n<p>Soit une part infime (moins de 2\u00a0%) du volume transport\u00e9 entre les deux capitales, estim\u00e9 \u00e0 4\u00a0millions de tonnes par an dans le sens Dakar-Bamako. Quant au trafic passager, il a \u00e9t\u00e9 suspendu depuis 2010. Seul le tron\u00e7on Bamako-Kayes, crucial pour les commer\u00e7ants ruraux, subsiste par intermittence en d\u00e9pit de sa v\u00e9tust\u00e9.<\/p>\n<h3>Un galop d\u2019essai pour DBF<\/h3>\n<p>Pour Dangote, ce premier accord avec DBF, s\u2019il est finalis\u00e9, serait un galop d\u2019essai. Selon nos informations, le groupe envisagerait de concourir pour reprendre la totalit\u00e9 de la gestion de la ligne, qui devrait \u00eatre privatis\u00e9e en 2018 ou en 2019.<\/p>\n<p>Un sacr\u00e9 d\u00e9fi pour le Nig\u00e9rian, plus exp\u00e9riment\u00e9 dans la gestion de flottes de camions que dans la logistique ferroviaire. Avant lui, beaucoup s\u2019y sont cass\u00e9 les dents. \u00c0 Dakar, tout le monde se souvient des\u00a0m\u00e9saventures du groupe de n\u00e9goce Advens, de l\u2019homme d\u2019affaires franco-\u00ads\u00e9n\u00e9galais Abbas Jaber.\u00a0Actionnaire majoritaire depuis 2006 de l\u2019ancien groupement Transrail, il avait fini par se faire \u00e9vincer de la concession de cette ligne par les autorit\u00e9s en d\u00e9cembre\u00a02015, sur fond de d\u00e9saccord avec les deux \u00c9tats, mais aussi avec des bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, qui lui pr\u00e9f\u00e9raient un professionnel du secteur.<\/p>\n<p>\u00ab\u00a0La question majeure \u00e0 laquelle les deux gouvernements doivent r\u00e9pondre une bonne fois pour toutes, c\u2019est celle du mod\u00e8le \u00e9conomique de ce chemin de fer. Si le sch\u00e9ma retenu est, comme pour Advens, une soci\u00e9t\u00e9 \u201cverticale\u201d, charg\u00e9e \u00e0 la fois des infrastructures et de l\u2019exploitation, on ira in\u00e9luctablement vers un nouvel \u00e9chec\u00a0\u00bb, estime un bon connaisseur de ce dossier.<\/p>\n<p>Le S\u00e9n\u00e9gal et le Mali se disent favorables \u00e0 une s\u00e9paration entre l\u2019exploitation et les infrastructures, un principe admis dans le secteur du fait de l\u2019impossibilit\u00e9 pour une soci\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e d\u2019accepter un retour sur investissement sur trente \u00e0 quarante\u00a0ans pour les infrastructures ferroviaires.<\/p>\n<h3>De nombreux int\u00e9ress\u00e9s<\/h3>\n<p>Mais le financement de ces derni\u00e8res par le Mali et le S\u00e9n\u00e9gal, appuy\u00e9s par des bailleurs de fonds, est un v\u00e9ritable casse-t\u00eate.\u00a0La solution chinoise, un temps envisag\u00e9e,\u00a0n\u2019est plus \u00e0 l\u2019ordre du jour. China Railway Construction Corporation avait propos\u00e9 aux autorit\u00e9s la r\u00e9habilitation du trac\u00e9 en voie standard \u2013\u00a0un plus large \u00e9cartement que la voie m\u00e9trique actuelle\u00a0\u2013 permettant de supporter le passage de wagons plus charg\u00e9s et de trains plus rapides et plus longs.<\/p>\n<p>Mais les sommes pharaoniques demand\u00e9es \u2013\u00a01,15\u00a0milliard d\u2019euros pour les 633\u00a0km du tron\u00e7on Dakar-Kidira et 1,486\u00a0milliard de dollars pour les 644\u00a0km c\u00f4t\u00e9 malien\u00a0\u2013 ont dissuad\u00e9 les autorit\u00e9s des deux pays.<\/p>\n<p>Un autre partenariat est en discussion avec le groupement de BTP constitu\u00e9 du turc Tasyapi, et YAS-RIH, d\u2019Abu Dhabi. Dakar a sign\u00e9 un m\u00e9morandum avec ce consortium visant l\u2019extension de la voie standard de Thi\u00e8s \u00e0 Tambacounda, la construction d\u2019une plateforme multimodale \u00e0 Tambacounda et la r\u00e9habilitation de la voie m\u00e9trique de Dakar \u00e0 Kidira.<\/p>\n<p>Mais le gouvernement pourrait l\u00e0 encore reculer du fait des co\u00fbts tr\u00e8s importants de ce projet ambitieux, et du non-alignement de Bamako sur cette option.<\/p>\n<blockquote><p>CONCERNANT BOLLOR\u00c9, CERTAINS EXPERTS DOUTENT DE L\u2019INT\u00c9R\u00caT DU FRAN\u00c7AIS POUR CETTE LIGNE<\/p><\/blockquote>\n<p>Ensuite, le S\u00e9n\u00e9gal et le Mali devront trouver l\u2019exploitant. Outre Dangote \u2013 qui devra confirmer son int\u00e9r\u00eat si sa premi\u00e8re exp\u00e9rience comme client de DBF se r\u00e9v\u00e8le concluante\u00a0\u2013, d\u2019autres groupes pourraient candidater, comme Bollor\u00e9, qui g\u00e8re d\u00e9j\u00e0 Sitarail et Camrail et m\u00e8ne le projet de la boucle du Niger. Mais certains experts doutent de l\u2019int\u00e9r\u00eat du fran\u00e7ais pour cette ligne.<\/p>\n<p>\u00ab\u00a0\u00c0\u00a0Abidjan et Douala, il peut ma\u00eetriser l\u2019ensemble de la cha\u00eene logistique du quai jusqu\u2019\u00e0 l\u2019hinterland, mais il n\u2019est pas le concessionnaire du port de Dakar, o\u00f9 il ne g\u00e8re que le terminal roulier\u00a0\u00bb, explique l\u2019un d\u2019entre eux.<\/p>\n<p>Des groupes br\u00e9siliens, qui avaient notamment particip\u00e9 \u00e0 la relance de l\u2019ancienne ligne coloniale Mombasa-Nairobi-Kampala, pilot\u00e9e par le consortium Rift Valley Railways, pourraient aussi \u00eatre int\u00e9ress\u00e9s.<\/p>\n<p>Enfin, le belge Vecturis, avec qui Advens s\u2019\u00e9tait associ\u00e9 de 2010 \u00e0 2016, et qui g\u00e8re des chemins de fer en RD Congo, en Angola, au Gabon, en Tanzanie et \u00e0 Madagascar, a confi\u00e9 \u00e0 JA son int\u00e9r\u00eat pour la relance de ce projet, \u00e0 condition que son mod\u00e8le \u00e9conomique soit clarifi\u00e9.<\/p>\n<p><img decoding=\"async\" loading=\"lazy\" class=\"alignnone wp-image-470768 size-full td-animation-stack-type0-1\" src=\"https:\/\/www.jeuneafrique.com\/medias\/2017\/09\/01\/hrhyr-e1504276077978.png\" alt=\"\" width=\"600\" height=\"417\" \/><\/p>\n<h2>Rapide et moins cher<\/h2>\n<p>D\u2019apr\u00e8s Abdoulaye L\u00f4, directeur g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019Agence nationale des chemins de fer du S\u00e9n\u00e9gal, \u00ab\u00a0le co\u00fbt du transport par rail est entre 15 et 20\u00a0% moins \u00e9lev\u00e9 que par la route. Un train met entre vingt-six et trente\u00a0heures pour relier Dakar et Bamako, contre deux ou trois jours pour un camion, qui subit 20\u00a0contr\u00f4les.<\/p>\n<p>Et sur le plan environnemental, un train \u00e9quivaut \u00e0 50\u00a0camions\u00a0\u00bb. Par ailleurs, l\u2019utilisation de cet axe par les 300 engins gros-porteurs journaliers p\u00e8se lourdement sur les infrastructures routi\u00e8res et donc sur le budget de l\u2019\u00c9tat s\u00e9n\u00e9galais. Le Fonds d\u2019entretien routier autonome (FERA) y consacre chaque ann\u00e9e pas moins de 70\u00a0milliards de F\u00a0CFA (107\u00a0millions d\u2019euros).<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Le financement de la r\u00e9habilitation de la ligne reliant les capitales s\u00e9n\u00e9galaise et malienne, Dakar et Bamako, est un v\u00e9ritable casse-t\u00eate. 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