{"id":71702,"date":"2017-09-12T12:14:55","date_gmt":"2017-09-12T12:14:55","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=71702"},"modified":"2017-09-12T12:18:03","modified_gmt":"2017-09-12T12:18:03","slug":"on-ne-veut-sanguinaire-faidherbe-khadim-ndiaye","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/societe\/on-ne-veut-sanguinaire-faidherbe-khadim-ndiaye\/","title":{"rendered":"Pourquoi on ne veut pas du &#8220;sanguinaire&#8221; Faidherbe (Par Khadim Ndiaye)"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<p><strong>Lettre ouverte \u00e0 M. Mansour Faye, maire de Saint-Louis du S\u00e9n\u00e9gal<\/strong><\/p>\n<p>LE SANGUINAIRE G\u00c9N\u00c9RAL FAIDHERBE NE M\u00c9RITE PAS D\u2019AVOIR UNE STATUE AU S\u00c9N\u00c9GAL<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, ceci n\u2019est qu\u2019un aper\u00e7u des exploits sanglants de Faidherbe au S\u00e9n\u00e9gal; ces hauts faits d\u2019armes, mais nous esp\u00e9rons que les arguments ici pr\u00e9sent\u00e9s vous feront revenir sur votre d\u00e9cision de remettre sa statue sur son socle.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, nous passons sur les manipulations religieuses et ethniques entretenues par le g\u00e9n\u00e9ral tout au long de sa pr\u00e9sence au S\u00e9n\u00e9gal. Il faudrait tout un texte pour \u00e7a. Nous passons sur le fait qu\u2019il a institu\u00e9 le principe de L&#8217;ASSIMILATION CULTURELLE par laquelle il fallait apporter la civilisation fran\u00e7aise aux s\u00e9n\u00e9galais jug\u00e9s \u00ab\u00a0primitifs\u00a0\u00bb et la leur faire adopter. Nous passons sur le fait qu\u2019il a aussi instaur\u00e9 le principe de la LOYAUT\u00c9 ENVERS LA M\u00c9TROPOLE. Il fallait en effet former les jeunes S\u00e9n\u00e9galais de sorte qu&#8217;ils reproduisent les \u00ab\u00a0valeurs de la culture fran\u00e7aise\u00a0\u00bb et montrent une attitude loyale (toujours de rigueur d\u2019ailleurs) envers la France. C\u2019est pour cette raison que L\u2019\u00c9COLE DES OTAGES, rebaptis\u00e9e plus tard \u00c9cole des fils de chefs et des interpr\u00e8tes, fut cr\u00e9\u00e9e par lui \u00e0 Saint-Louis. Les fils de chefs de villages et de notables \u00e9taient pour la plupart pris de force lors de campagnes militaires et envoy\u00e9s \u00e0 Saint-Louis pour y \u00eatre \u00ab\u00a0format\u00e9s\u00a0\u00bb. \u00c0 l\u2019aide d\u2019ouvrages jug\u00e9s \u00ab\u00a0p\u00e9rim\u00e9s\u00a0\u00bb en France et d\u2019autres mettant l\u2019accent sur la grandeur de ce pays, l\u2019\u00e9ducation qui fut donn\u00e9e aux jeunes S\u00e9n\u00e9galais mit la r\u00e9f\u00e9rence sur la civilisation fran\u00e7aise. Il n\u2019\u00e9tait nullement question d\u2019\u00e9voquer le pass\u00e9 pr\u00e9colonial du S\u00e9n\u00e9gal et de l\u2019Afrique. Seul ce qui devait servir les int\u00e9r\u00eats de la colonisation \u00e9tait privil\u00e9gi\u00e9.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, la &#8220;pacification&#8221; (les exp\u00e9ditions violentes qui permirent de soumettre des peuples entiers) du S\u00e9n\u00e9gal men\u00e9e par Faidherbe n&#8217;a \u00e9t\u00e9 possible en partie que par ses connaissances ethnologiques utilis\u00e9es aux fins de domination de populations enti\u00e8res. Son but c&#8217;\u00e9tait de connaitre l&#8217;\u00eatre et le mode d&#8217;\u00eatre des S\u00e9n\u00e9galais pour mieux les subjuguer et affirmer le pouvoir de la France.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, le g\u00e9n\u00e9ral Faidherbe n\u2019a \u00e9t\u00e9 au S\u00e9n\u00e9gal que de 1854 \u00e0 1861 puis de 1863 \u00e0 1865, mais il aura eu le temps de mettre en place les bases id\u00e9ologiques de l\u2019occupation fran\u00e7aise du pays et de l\u2019Afrique occidentale. Pour lui, toute action devait servir la cause coloniale. Ce fut le cas lorsqu\u2019on mobilisa la force des indig\u00e8nes pour construire un h\u00f4pital, une route, un pont, etc.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Le po\u00e8te Aim\u00e9 C\u00e9saire avait \u00ab\u00a0d\u00e9moli\u00a0\u00bb dans son Discours sur le colonialisme, l\u2019argument de ceux qui avancent que la colonisation a \u00e9t\u00e9 un bienfait, qu\u2019elle permit de r\u00e9aliser des ouvrages. Au-del\u00e0 du fait que ces ouvrages n\u00e9cessit\u00e8rent l\u2019utilisation souvent forc\u00e9e de bras et de ressources locales, le po\u00e8te nous dit que l\u2019entreprise elle-m\u00eame est une d\u00e9personnalisation\u00a0:<\/p>\n<p>\u00ab\u00a0J\u2019entends la temp\u00eate. On me parle de progr\u00e8s, de \u201cr\u00e9alisations\u201d, de maladies gu\u00e9ries, de niveaux de vie \u00e9lev\u00e9s au-dessus d\u2019eux-m\u00eames. Moi, je parle de soci\u00e9t\u00e9s vid\u00e9es d\u2019elles-m\u00eames, des cultures pi\u00e9tin\u00e9es, d\u2019institutions min\u00e9es, de terres confisqu\u00e9es, de religions assassin\u00e9es, de magnificences artistiques an\u00e9anties, d\u2019extraordinaires possibilit\u00e9s supprim\u00e9es. On me lance \u00e0 la t\u00eate des faits, des statistiques, des kilom\u00e9trages de routes, de canaux, de chemin de fer. Je parle de millions d\u2019hommes \u00e0 qui on a inculqu\u00e9 savamment la peur, le complexe d\u2019inf\u00e9riorit\u00e9, le tremblement, l\u2019agenouillement, le d\u00e9sespoir, le larbinisme.\u00a0\u00bb<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, m\u00eame quand Faidherbe conseillait \u00e0 ses collaborateurs fran\u00e7ais de s\u2019unir \u00e0 des femmes indig\u00e8nes, ce n\u2019\u00e9tait pas d\u2019abord par amour, mais pour supporter l\u2019\u00e9loignement et \u00e9viter de succomber \u00e0 la solitude d\u00e9pressive qui ferait perdre des \u00e9l\u00e9ments \u00e0 l\u2019administration coloniale. Cela engendra une cascade de relations ill\u00e9gitimes qu&#8217;il ne fallait jamais r\u00e9v\u00e9ler en France de peur de subir des railleries. Faidherbe avait lui-m\u00eame impos\u00e9 une grande discr\u00e9tion \u00e0 sa relation avec la jeune Diokounda Sidib\u00e9, qui avait 15 ans lorsqu\u2019il fit d\u2019elle son \u00ab\u00a0\u00e9pouse \u00e0 la mode du pays\u00a0\u00bb, comme on disait \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Pinet-Laprade, bras droit du gouverneur et qui deviendra lui-m\u00eame gouverneur, suivit le conseil de Faidherbe \u00e0 la lettre et prit comme femme indig\u00e8ne, Marie Peulh, qu\u2019il pr\u00e9senta en France comme sa\u2026bonne.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, Faidherbe c\u2019\u00e9tait cela, mais c\u2019\u00e9tait aussi et surtout les exp\u00e9ditions militaires sanglantes.\u00a0 Lui et ses soldats ne laiss\u00e8rent derri\u00e8re eux que mis\u00e8re et d\u00e9solation.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Janvier 1855\u00a0: une exp\u00e9dition est lanc\u00e9e contre le village de Bokol dans le Dimar. Tout le village est br\u00fbl\u00e9.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Mars 1855\u00a0: exp\u00e9dition contre les villages de Marsa et d&#8217;Oundounba. Faidherbe y envoie la \u00ab\u00a0Garnison de Bakel\u00a0\u00bb. Le village est br\u00fbl\u00e9. On d\u00e9nombra 12 morts, 25 bless\u00e9s, 22 b\u0153ufs vol\u00e9s ainsi que des ch\u00e8vres et des \u00e2nes.<\/p>\n<p>Mars 1855\u00a0: un lieutenant de Faidherbe, M. Bargone, envoie des tirs de canons et rase le village de Bakel. La d\u00e9termination de M. Bargone fut salu\u00e9e par Faidherbe. Un seul endroit dans Bakel fut \u00e9pargn\u00e9, le quartier Ndiayb\u00e9 (Ndiayga?), parce qu\u2019il s\u2019y trouvait quelques alli\u00e9s fid\u00e8les du g\u00e9n\u00e9ral.<\/p>\n<p>Le 5 avril 1855\u00a0: Les hommes de Faidherbe br\u00fbl\u00e8rent le village de Nay\u00e9, dans le S\u00e9n\u00e9gal oriental. Plus de 200 personnes p\u00e9rirent dans les flammes. Un grand homme religieux du village fut fusill\u00e9 sur place.<\/p>\n<p>Le 14 juillet 1855 (le 14 juillet symbolise la prise de la Bastille, date f\u00eat\u00e9e en France)\u00a0: Le gouverneur Faidherbe lui-m\u00eame fit tirer sur des villageois, des populations riveraines, pr\u00e8s d\u2019Orndoli dans le Damga.<\/p>\n<p>Le capitaine Parent, un lieutenant de Faidherbe, fit des razzias aux abords de Bakel et br\u00fbla enti\u00e8rement le village de Koungueul.<\/p>\n<p>Le 18 d\u00e9cembre 1856, le village de Nguik dans le Ndiambour est pill\u00e9 et br\u00fbl\u00e9 par les hommes de Faidherbe. Le g\u00e9n\u00e9ral dirigeait lui-m\u00eame les op\u00e9rations.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Le 19 d\u00e9cembre 1856, le village de Ouadan et celui de Baral\u00e9 sont \u00e9galement incendi\u00e9s par les hommes de Faidherbe.<\/p>\n<p>\u00c0 noter \u00e9galement qu\u2019au mois de mars 1858, les hommes de Faidherbe br\u00fbl\u00e8rent de nouveau Ouadan. Le village de Keur-Seyni-Diop est aussi incendi\u00e9 au cours de \u00ab\u00a0L\u2019exp\u00e9dition de Niomr\u00e9\u00a0\u00bb. Les villages de Tanim ainsi que celui de Mbirama furent \u00e9galement incendi\u00e9s par les soldats dirig\u00e9s par un homme de Faidherbe, le lieutenant Lafont. Les chroniques rapportent qu\u2019on voyait au loin la fum\u00e9e s&#8217;\u00e9lever au-dessus du village de Mbirama.<\/p>\n<p>Mars 1860\u00a0: Faidherbe envoya le commandant Laprade en Basse-Casamance pour punir certains villageois jug\u00e9s hostiles. C\u2019est \u00ab\u00a0l\u2019exp\u00e9dition de Caronne [Karone] et Thionk\u00a0\u00bb. Le village de Hilor fut enti\u00e8rement incendi\u00e9. Un des fils du roi de Hilor fut tu\u00e9. Le village de Kourba fut \u00e9galement br\u00fbl\u00e9.<\/p>\n<p>5 f\u00e9vrier 1861 : En Haute-Casamance, le vilage de Sandini\u00e9ri est d\u00e9vast\u00e9. Le capitaine Fulcrand d\u00e9truisit le village de Dioudoubou. Le village de Niagabar fut \u00e9galement incendi\u00e9.<\/p>\n<p>Le 12 f\u00e9vrier 1861: Le village de Bombadiou est incendi\u00e9.<\/p>\n<p>Novembre 1860\u00a0: un homme de Faidherbe, M. Parchappe, dirigea une exp\u00e9dition violente contre les Balantes et d\u00e9truisit tout le village de Kouniara.<\/p>\n<p>Mars 1861\u00a0: Faidherbe dirigea lui-m\u00eame une exp\u00e9dition contre le Cayor. Tous les villages entre Kelle et M\u00e9kh\u00e9, au nombre de 25 furent tous br\u00fbl\u00e9s. Des dizaines de personnes furent fusill\u00e9es.<\/p>\n<p>Le 4 avril 1861, au village keur Ali-Mbengue, 16 hommes sont tu\u00e9s. Tous les villages voisins sont pill\u00e9s et incendi\u00e9s.<\/p>\n<p>Le 5 avril\u00a01861\u00a0: 1000 soldats de Faidherbe sont envoy\u00e9s pour d\u00e9truire tous les villages des environs de Gu\u00e9oul et de\u00a0 Mbawor.<\/p>\n<p>30 avril 1864\u00a0: 10 villages autour de Pout sont enti\u00e8rement d\u00e9truits.<\/p>\n<p>30 d\u00e9cembre 1863\u00a0: l\u2019homme de main de Faidherbe, le lieutenant-colonel Laprade passa 4 jours \u00e0 punir violemment des villages dans le Baol accus\u00e9s d\u2019\u00eatre contre les int\u00e9r\u00eats des colons.<\/p>\n<p>Le 18 juillet 1864\u00a0: les hommes de Faidherbe d\u00e9truisirent tous les villages boss\u00e9yab\u00e9 dans le Fouta. Pr\u00e8s d\u2019une quarantaine de personnes furent massacr\u00e9es.<\/p>\n<p>Mai 1859\u00a0: Sur la route pour combattre le Sine, les hommes de Faidherbe forc\u00e8rent les villages \u00e0 fournir de force un contingent de volontaires. L\u2019\u00e9chauffour\u00e9e de Logand\u00e8me contre Bour Sine Famak est lanc\u00e9e le 18 mai 1859. Ce fut une \u00e9preuve sanglante. Faidherbe lui-m\u00eame affirme que 150 S\u00e9r\u00e8res furent tu\u00e9s ou bless\u00e9s. Il donna l\u2019ordre de br\u00fbler Fatick et tous les villages environnants. Les imposantes colonnes de fum\u00e9e pouss\u00e8rent les rescap\u00e9s \u00e0 aller se r\u00e9fugier\u00a0 dans les zones voisines.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, la liste est loin d\u2019\u00eatre exhaustive. Le g\u00e9n\u00e9ral Faidherbe \u00e9tait le grand acteur d\u2019une entreprise coloniale qui ouvrait une \u00e8re d\u2019oppression et d\u2019assujettissement au S\u00e9n\u00e9gal. Cette entreprise signifiait \u00ab\u00a0chosification\u00a0\u00bb et animalisation et se caract\u00e9risait par une violence inou\u00efe qui s\u2019exprimait \u00e0 tous les niveaux de la soci\u00e9t\u00e9. Cette violence, nous dit Achille Mbembe dans son ouvrage, De la postcolonie, se manifestait m\u00eame quand le colon montrait un semblant d\u2019affection au colonis\u00e9 qui \u00e9tait, en r\u00e9alit\u00e9, un \u00abobjet d\u2019exp\u00e9rimentation\u00bb pour lui.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, l\u2019\u00e9crivain et cin\u00e9aste s\u00e9n\u00e9galais, Sembene Ousmane, dans sa lettre au pr\u00e9sident Senghor de 1978 d\u00e9plorait d\u00e9j\u00e0 la pr\u00e9sence insultante de cette statue\u00a0: &#8220;N&#8217;est-ce pas, \u00e9crivait-il, une provocation, un d\u00e9lit, une atteinte \u00e0 la dignit\u00e9 morale de notre histoire nationale que de chanter l&#8217;hymne de Lat Joor sous le socle de la statue de Faidherbe? Pourquoi, depuis des ann\u00e9es que nous sommes ind\u00e9pendants \u00e0 Saint-Louis, Kaolack, Thi\u00e8s, Ziguinchor, Rufisque, Dakar, etc., nos rues, nos art\u00e8res, nos boulevards, nos avenues, nos places portent-ils encore des noms de colonialistes anciens et nouveaux ? Notre pays n\u2019a-t-il pas donn\u00e9 des femmes et des hommes qui m\u00e9ritent l&#8217;honneur d&#8217;occuper les frontons de de nos Lyc\u00e9es, coll\u00e8ges, th\u00e9\u00e2tre, universit\u00e9, rues et avenues, etc&#8230;&#8221;<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<ol>\n<li>le maire, on n&#8217;efface pas le pass\u00e9 en faisant tomber la statue d&#8217;un oppresseur. On peut enseigner une histoire douloureuse en \u00e9tant le plus objectif possible, sans graver sur la pierre des bourreaux. Au colonis\u00e9 \u00e0 qui l&#8217;on a d\u00e9ni\u00e9 l&#8217;histoire, la morale, la religion, les h\u00e9ros, etc., il serait bien, \u00e0 des fins th\u00e9rapeutiques, de montrer des figures de r\u00e9sistance locales, des figures qui incarnent la haute stature morale, des figures historiques nationales qui flattent et revigorent la fiert\u00e9 et l&#8217;estime perdues.Pour toutes ces raisons, M. le maire, une statue de Faidherbe n\u2019a pas lieu d\u2019\u00eatre au S\u00e9n\u00e9gal. Une statue a une valeur \u00e9ducative en principe. Cette statue de Faidherbe \u00e9rig\u00e9e en plein centre de Saint-Louis, avec la mention \u00ab\u00a0\u00c0 son gouverneur L. Faidherbe, le S\u00e9n\u00e9gal reconnaissant\u00a0\u00bb, consacre, aux yeux des enfants s\u00e9n\u00e9galais qui la voient tous les jours, l&#8217;humiliation et l&#8217;asservissement subis par leurs anc\u00eatres. Cette statue de Faidherbe repr\u00e9sente le bourreau sanctifi\u00e9, l&#8217;accoutumance \u00e0 la figure de l&#8217;oppresseur, le tortionnaire glorifi\u00e9 et la figure du criminel immortalis\u00e9e. Elle consacre le point de vue du colon; sa version de l&#8217;histoire.<\/li>\n<\/ol>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<p>Khadim Ndiaye<\/p>\n<p>Montr\u00e9al, Canada<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Lettre ouverte \u00e0 M. 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