{"id":81120,"date":"2017-10-05T11:31:45","date_gmt":"2017-10-05T11:31:45","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=81120"},"modified":"2017-10-05T14:21:56","modified_gmt":"2017-10-05T14:21:56","slug":"video-dune-femme-condamnee-a-se-faire-violer-public","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/international\/video-dune-femme-condamnee-a-se-faire-violer-public\/","title":{"rendered":"Vid\u00e9o d&#8217;une femme condamn\u00e9e \u00e0 \u00eatre viol\u00e9e en public&#8230;"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<h6 style=\"text-align: center;\"><em><strong>\u00c0 Luebo, au Kasa\u00ef occidental, des rebelles se revendiquant de la mouvance \u00abKamuina Nsapu\u00bb ont condamn\u00e9 d\u00e9but avril une femme \u00e0 se faire violer en public par le fils de sa rivale, avant d\u2019ex\u00e9cuter ce dernier et la condamn\u00e9e \u00e0 coups de machette et de mutiler leurs corps. Une vid\u00e9o t\u00e9moignant de la sc\u00e8ne a \u00e9merg\u00e9 courant septembre sur les r\u00e9seaux sociaux, suscitant l\u2019indignation de nombreux Congolais devant un niveau de barbarie jamais atteint<\/strong><\/em>.<\/h6>\n<p>La vid\u00e9o dure 7\u201940. Elle a \u00e9t\u00e9 tourn\u00e9e le 8 avril 2017 sur la place principale de Luebo (environ 40.000 habitants), surnomm\u00e9e \u00able parking\u00bb. On y voit une femme pr\u00e9sent\u00e9e nue \u00e0 une foule, par des rebelles de la mouvance \u00abKamuina Nsapu\u00bb. Ce groupe s\u2019est empar\u00e9 de la ville le 31 mars dernier, avant d\u2019en \u00eatre chass\u00e9 par l\u2019arm\u00e9e congolaise le 19 avril. N\u00e9 apr\u00e8s la mort d\u2019un chef coutumier \u00e9ponyme, tu\u00e9 par l\u2019arm\u00e9e le 12 ao\u00fbt 2016, le groupe \u00abKamuina Nsapu\u00bb s\u2019est attaqu\u00e9 aux symboles de l\u2019\u00c9tat (administrations, policiers, fonctionnaires et militaires) et de l\u2019\u00c9glise catholique dans toute la r\u00e9gion depuis l\u2019\u00e9t\u00e9 dernier, mais est aujourd\u2019hui en perte de vitesse.<\/p>\n<p>La r\u00e9daction des Observateurs de France 24 a d\u00e9cid\u00e9 de ne publier que des captures d\u2019\u00e9cran de cette vid\u00e9o, \u00e9tant donn\u00e9 le niveau de violence et d\u2019humiliation dont elle t\u00e9moigne.<\/p>\n<p>Au d\u00e9but de la vid\u00e9o, Kalamba Kambangoma, un responsable des rebelles qualifi\u00e9 de \u00abgrand chef\u00bb par celui qui filme, tient la victime par les cheveux et explique en tshiluba, une langue locale, qu\u2019&#8221;elle doit mourir&#8221; pour haute trahison. Il la confie \u00e0 une autre femme, qui porte le traditionnel bandeau rouge des miliciens \u00abKamuina Nsapu\u00bb et un t-shirt rose.<\/p>\n<p>Celle-ci l\u2019emm\u00e8ne sur une estrade, construite par les rebelles \u00e0 leur arriv\u00e9e, o\u00f9 elle et le fils de sa rivale [la deuxi\u00e8me femme de son mari] sont contraints d\u2019avoir un rapport sexuel devant la foule. En m\u00eame temps, la femme au t-shirt rose les fouette avec des branchages pendant plusieurs minutes et de nombreuses personnes \u2013 hommes, femmes et enfants \u2013 filment la sc\u00e8ne, applaudissent et crient au pied de l\u2019estrade. Presque tous portent des bandeaux rouges, signe distinctif des rebelles. Une foule d\u2019habitants de Luebo assiste \u00e0 la sc\u00e8ne, tenue \u00e0 une certaine distance de l\u2019estrade.<\/p>\n<p>La femme tenait un restaurant itin\u00e9rant qui op\u00e8re sur la route reliant Luebo \u00e0 Mweka. France 24 a contact\u00e9 une dizaine d\u2019habitants de la r\u00e9gion de Luebo ou vivant \u00e0 Luebo. Tous pr\u00e9sentent la m\u00eame version : cette femme aurait servi un \u00abplat interdit\u00bb aux rebelles.<\/p>\n<p>La mouvance \u00abKamuina Nsapu\u00bb \u00abrespecte plusieurs types d\u2019interdits en p\u00e9riode d\u2019hostilit\u00e9s : interdiction de manger viande, poisson, feuilles de manioc, plantes rampantes, huile de table et hibiscus. Il est par ailleurs prohib\u00e9 d\u2019avoir des rapports sexuels ou de se laver\u00bb, d\u00e9taille \u00e0 France 24 le sp\u00e9cialiste des chefferies coutumi\u00e8res Anaclet Tshimbalanga, par ailleurs consultant en gestion de conflits.<\/p>\n<p>Elle a \u00e9t\u00e9 accus\u00e9e d\u2019avoir ravitaill\u00e9 les rebelles mobilis\u00e9s sur le front de Kabao avec un plat de haricots contenant des \u2018d\u00e9bris de fretin\u2019, une sorte de petit poisson bon march\u00e9. Persuad\u00e9e qu\u2019elle aurait ainsi rompu leurs charmes de protection, le conseil des rebelles dirig\u00e9 par un certain Kabata [depuis arr\u00eat\u00e9, NDLR] l\u2019a condamn\u00e9e elle et le fils de sa rivale, avec lequel elle travaillait, \u00e0 commettre l\u2019inceste en public\u00bb, explique \u00e0 France 24 un habitant de Luebo.<\/p>\n<p>La femme et le jeune homme ont ensuite \u00e9t\u00e9 ex\u00e9cut\u00e9s en public \u00e0 coups de machette et leur sang a \u00e9t\u00e9 consomm\u00e9 par plusieurs combattants rebelles, selon des t\u00e9moignages concordants de plusieurs t\u00e9moins interrog\u00e9s par France 24. Sur une photo transmise par un habitant de Luebo, plusieurs rebelles posent deux jours plus tard avec la t\u00eate coup\u00e9e du jeune homme, reconnaissable. Il \u00e9tait \u00e2g\u00e9 d\u2019une vingtaine d\u2019ann\u00e9es.<\/p>\n<p>La vid\u00e9o, qui montre la sc\u00e8ne de viol, a commenc\u00e9 \u00e0 circuler massivement sur WhatsApp au d\u00e9but du mois de septembre. Tous les habitants de Luebo contact\u00e9s par la r\u00e9daction des Observateurs, qu\u2019ils aient assist\u00e9 ou non \u00e0 la sc\u00e8ne, condamnent unanimement cet acte et se disent traumatis\u00e9s. \u00abC\u2019\u00e9tait honteux, macabre, ignoble, ignominieux, je n\u2019ai pas support\u00e9 et je suis parti. C\u2019est du jamais vu\u00bb, raconte l\u2019un d\u2019entre eux.<\/p>\n<p>Quand les militaires sont arriv\u00e9s le 19 avril, tous les villageois ont fui. Nous \u00e9tions terrifi\u00e9s et avions peur d\u2019\u00eatre confondus avec les miliciens, et donc ex\u00e9cut\u00e9s. Je me suis r\u00e9fugi\u00e9 avec toute ma famille dans la for\u00eat pendant les affrontements entre rebelles et militaires et nous sommes revenus \u00e0 Luebo au bout de trois jours. Certains sont rest\u00e9s cach\u00e9s pendant plus de deux mois, d\u2019autres ne sont toujours pas revenus. Nous savions que les militaires avaient tu\u00e9 des habitants d\u2019une ville voisine en reprenant le lieu aux rebelles.<\/p>\n<p>\u00abNous avons organis\u00e9 des pri\u00e8res collectives pour nous pardonner mutuellement\u00bb.<\/p>\n<p>Aujourd\u2019hui, environ 200 soldats tiennent les quatre secteurs de Luebo, nous avons repris le travail et les \u00e9l\u00e8ves ont fait leur rentr\u00e9e. La vie reprend son cours, mais nous sommes tous traumatis\u00e9s par les \u00e9v\u00e9nements.<\/p>\n<p>Nous avons organis\u00e9 deux journ\u00e9es de pri\u00e8res collectives pour nous pardonner mutuellement, parce que la population \u00e9tait complice passive et se jugeait donc coupable. Nous avons remerci\u00e9 Dieu de nous avoir gard\u00e9s en vie jusque-l\u00e0 et avons demand\u00e9 pardon pour ces pauvres miliciens qui agissent sous l\u2019emprise des autres. Nombre d\u2019entre eux, des enfants, sont morts tu\u00e9s par les militaires sur la route de Mweka.<\/p>\n<p>La vid\u00e9o a aussi engendr\u00e9 de nombreuses r\u00e9actions indign\u00e9es sur les r\u00e9seaux sociaux. Une association de d\u00e9fense des femmes kasa\u00efennes bas\u00e9e en Belgique, la Lifeka, a par exemple publi\u00e9 une vid\u00e9o d\u00e9non\u00e7ant cet acte le 4 septembre. \u00abLa premi\u00e8re fois, j\u2019avais tellement de larmes et de col\u00e8re que je n\u2019ai pas pu regarder la vid\u00e9o jusqu\u2019\u00e0 la fin. Dans toute cette foule, il a manqu\u00e9 une personne sage pour s\u2019opposer, dire non. Le plus choquant, c\u2019est que la personne qui la tire pour l\u2019amener sur l\u2019autel, c\u2019est une autre femme\u00bb, fait valoir Louise Ngandu, membre de l\u2019association, aupr\u00e8s de France 24.<\/p>\n<p>Anaclet Tshimbalanga, sp\u00e9cialiste des chefferies coutumi\u00e8res, revient sur ces pratiques extr\u00eamement violentes, qui sont pour lui aux antipodes des valeurs pr\u00f4n\u00e9es par les chefs coutumiers, dont faisait partie Kamuina Nsapu. Pour lui, les pratiques de ce groupe, cens\u00e9 d\u00e9noncer l\u2019inaction de l\u2019\u00c9tat au Kasa\u00ef, ont compl\u00e8tement d\u00e9g\u00e9n\u00e9r\u00e9.<\/p>\n<p>Une telle sentence est une premi\u00e8re, elle n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 appliqu\u00e9e auparavant en RDC, m\u00eame au moment de la guerre d\u2019ind\u00e9pendance.<\/p>\n<p>Apr\u00e8s la mort de Kamuina Nsapu, plusieurs groupes se sont revendiqu\u00e9s de son h\u00e9ritage. Chaque entit\u00e9 a ses valeurs, ses rites et ses punitions, souvent d\u00e9connect\u00e9s des pratiques traditionnelles.<\/p>\n<p style=\"text-align: left;\">Le ch\u00e2timent inflig\u00e9 \u00e0 cette femme est par exemple totalement contraire \u00e0 la coutume, laquelle interdit la peine de mort et l\u2019inceste. Ces exactions tr\u00e8s violentes sont caus\u00e9es par la drogue, l\u2019excitation, l\u2019incitation aveugle \u00e0 la violence de certains. Ces gens ont fait n\u2019importe quoi, ils ont jou\u00e9 avec la vie. Ils ont instaur\u00e9 l\u2019anarchie, laiss\u00e9 la violence et l\u2019arbitraire s\u2019exprimer.<\/p>\n<p style=\"text-align: center;\"><strong>\u00abCes pratiques barbares n\u2019ont rien \u00e0 voir avec nos coutumes et traditions\u00bb<\/strong><\/p>\n<p>Dire que ces rebelles sont des \u00abKamuina Nsapu\u00bb est en fait incorrect, puisqu\u2019ils ne respectent pas cette tradition. C\u2019est un label vide de sens qui donne un nom \u00e0 un mouvement n\u00e9 de la frustration g\u00e9n\u00e9rale au Kasa\u00ef, caus\u00e9e par l\u2019abandon des dirigeants.<\/p>\n<p>L\u2019\u00c9tat a fait taire la contestation par les armes, mais il faudra entamer un processus de \u00abd\u00e9traumatisation\u00bb, r\u00e9ins\u00e9rer tous ces enfants dans leurs familles et leurs \u00e9coles et cr\u00e9er de l\u2019emploi.<\/p>\n<p style=\"text-align: center;\"><strong>Une violence entretenue ?<\/strong><\/p>\n<p>Interrog\u00e9es par la r\u00e9daction des Observateurs de France 24, les autorit\u00e9s congolaises ont affirm\u00e9 qu\u2019une enqu\u00eate globale \u00e9tait en cours sur les exactions commises par les rebelles dans la r\u00e9gion.<\/p>\n<p>Plusieurs t\u00e9moins s\u2019\u00e9tonnent de voir la vid\u00e9o relay\u00e9e plusieurs mois apr\u00e8s les faits. En vertu d\u2019un accord entre le gouvernement et l\u2019opposition, la RDC doit organiser une \u00e9lection pr\u00e9sidentielle en d\u00e9cembre, mais la date du scrutin et la participation de l\u2019actuel Pr\u00e9sident Joseph Kabila restent incertaines. Le pr\u00e9sident s\u2019\u00e9tait pourtant engag\u00e9 \u00e0 ne pas se repr\u00e9senter.<\/p>\n<p>Le pays est min\u00e9 par l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 et les attaques de milices que certains analystes jugent entretenus par le pouvoir pour repousser le scrutin. La commission charg\u00e9e de l\u2019organisation des \u00e9lections (C\u00e9ni) a d\u00e9clar\u00e9 en avril qu\u2019elle n\u2019\u00e9tait pas en mesure d\u2019enr\u00f4ler les \u00e9lecteurs au Kasa\u00ef.<\/p>\n<p>Des attaques ont eu lieu \u00e0 Kinshasa ces derniers mois, commises par des hommes portant des bandeaux rouges. Selon le gouvernement, elles impliquaient la milice \u00abKamuina Nsapu\u00bb. Cette derni\u00e8re n\u2019a jamais confirm\u00e9 \u00eatre derri\u00e8re cette attaque.<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>\u00c0 Luebo, au Kasa\u00ef occidental, des rebelles se revendiquant de la mouvance \u00abKamuina Nsapu\u00bb ont condamn\u00e9 d\u00e9but avril une femme \u00e0 se faire violer en public par le fils de sa rivale, avant d\u2019ex\u00e9cuter ce dernier et la condamn\u00e9e \u00e0 coups de machette et de mutiler leurs corps. 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