{"id":93834,"date":"2017-11-15T16:53:33","date_gmt":"2017-11-15T16:53:33","guid":{"rendered":"http:\/\/actunet.net\/?p=93834"},"modified":"2017-11-25T21:07:14","modified_gmt":"2017-11-25T21:07:14","slug":"portrait-capitaine-dequipe-onze-national-omar-blondin-diop","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/actunet.net\/politique\/portrait-capitaine-dequipe-onze-national-omar-blondin-diop\/","title":{"rendered":"Portrait du Capitaine d\u2019\u00c9quipe au Onze national- Omar Blondin Diop"},"content":{"rendered":"\n<!-- Quick Adsense WordPress Plugin: http:\/\/quickadsense.com\/ -->\n<div class=\"e4da825301e49ae160c5aa77f2775d0d\" data-index=\"1\" style=\"float: none; margin:10px 0 10px 0; text-align:center;\">\n<script data-ad-client=\"ca-pub-7606738817238435\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\r\n<script data-ad-client=\"ca-pub-5623104637309752\" async src=\"https:\/\/pagead2.googlesyndication.com\/pagead\/js\/adsbygoogle.js\"><\/script>\n<\/div>\n<p><strong>OMAR BLONDIN DIOP&#8230; <\/strong><\/p>\n<p style=\"text-align: center;\"><strong>A\u00een\u00e9 fr\u00e8re d\u2019une Fratrie<\/strong><\/p>\n<p>Omar Blondin Diop est n\u00e9 le 18 septembre 1946 \u00e0 Niamey au Niger. Fils a\u00een\u00e9 de la\u00a0 fratrie des onze \u00e0 douze gar\u00e7ons dont le p\u00e8re, Ibrahima Blondin Diop, m\u00e9decin de son \u00e9tat, et la m\u00e8re, Adama Ndiaye, sage \u2013femme de son \u00e9tat et s\u0153ur jumelle \u00e0 Awa Ndiaye, sage femme \u00e9galement r\u00e9sidente \u00e0 Bamako, sont tous trois originaires de Saint Louis du S\u00e9n\u00e9gal. Le p\u00e8re est natif de Toukoto (Kita, R\u00e9publique du Mali, ex Soudan fran\u00e7ais) et les m\u00e8res sont n\u00e9es \u00e0 Siguiri (Guin\u00e9e actuelle).<\/p>\n<p>Aux termes d\u2019\u00e9tudes primaires et secondaires (Lyc\u00e9e Van Vollenhoven, actuel Lamine Gu\u00e8ye, Lyc\u00e9e Montaigne et Louis Le Grand \u00e0 Paris), Omar est le premier S\u00e9n\u00e9galais re\u00e7u au concours d\u2019entr\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00c9cole Normale Sup\u00e9rieure de Saint Cloud en 1967.<\/p>\n<p>\u00c9l\u00e8ve-professeur en philosophie et sociologie \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 de Nanterre, il participe activement sur la ligne de front aux \u00e9v\u00e8nements, soul\u00e8vement populaire de la jeunesse et de la classe ouvri\u00e8re, fran\u00e7aises, en Mai 1968 \u00e0 Paris. En tant que membre fondateur de plusieurs groupes de r\u00e9flexion dont le Mouvement du 22 Mars, il sera fich\u00e9 et fil\u00e9 par la police fran\u00e7aise, puis frapp\u00e9 d\u2019une mesure d\u2019expulsion du territoire fran\u00e7ais en m\u00eame temps que son camarade Franco Allemand, eurod\u00e9put\u00e9 \u00e9colo actuel, Daniel Cohn-Bendit. Rentr\u00e9 chez lui au S\u00e9n\u00e9gal, il \u0153uvrera tout autant activement dans l\u2019espace universitaire contre les coop\u00e9rants fran\u00e7ais du corps enseignant et assistera efficacement le professeur Cheikh Anta Diop dans la constitution du Laboratoire Carbone 14 de l\u2019Ifan o\u00f9 il \u00e9tait re\u00e7u stagiaire aupr\u00e8s du Professeur.<\/p>\n<p>De retour \u00e0 Paris en 1970, il poursuit la pr\u00e9paration de son agr\u00e9gation \u00e0 Saint Cloud, suite \u00e0 la lev\u00e9e de la mesure d\u2019expulsion par le Pr\u00e9sident Georges Pompidou, sur la demande formul\u00e9e par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Khalife g\u00e9n\u00e9ral des Tidianes et exprim\u00e9e au Pr\u00e9sident Senghor, ami de Georges Pompidou, pr\u00e9sident fran\u00e7ais. Il obt\u00eent gain de cause. Mais cette pr\u00e9paration est interrompue par l\u2019arrestation de ses fr\u00e8res, membres du groupe des incendiaires, dont Lopy (Mahomet) et Pape (Dialo), encore mineurs \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Motif\u00a0: ils avaient tent\u00e9 de saboter le cort\u00e8ge du Pr\u00e9sident Georges Pompidou, en visite au S\u00e9n\u00e9gal en janvier 1971 et avaient incendi\u00e9 le centre culturel fran\u00e7ais (Actuel institut L\u00e9opold S\u00e9dar Senghor). Deux sentiments anti fran\u00e7ais bien exprim\u00e9s par ce groupe dont les animateurs seront condamn\u00e9s \u00e0 de lourdes peines\u00a0notamment deux travaux forc\u00e9s \u00e0 perp\u00e9tuit\u00e9. Le Tribunal sp\u00e9cial, anc\u00eatre de la Cour de S\u00fbret\u00e9 de l\u2019\u00c9tat, avait d\u00e9cid\u00e9 ensuite de d\u00e9porter les condamn\u00e9s au Centre pl\u00e9nipotentiaire sp\u00e9cial de K\u00e9dougou, au S\u00e9n\u00e9gal oriental. Indign\u00e9 et choqu\u00e9 par la s\u00e9v\u00e9rit\u00e9 et la disproportion de ce verdict, Omar r\u00e9unit quelques amis dont Alioune Sall dit Paloma et Samba Bathily, et ensemble ils d\u00e9cident de suspendre leurs \u00e9tudes sup\u00e9rieures et de rentrer au Pays afin d\u2019\u0153uvrer \u00e0 la lib\u00e9ration des peuples et de leurs camarades emprisonn\u00e9s.<\/p>\n<p>Arriv\u00e9s \u00e0 Bamako, apr\u00e8s un long p\u00e9riple d\u2019entra\u00eenement et de conditionnement, \u00e0 travers plusieurs pays travers\u00e9s dont la Turquie, l\u2019\u00c9rythr\u00e9e, la Palestine, la Syrie, la Libye, l\u2019Alg\u00e9rie, la Guin\u00e9e Conakry, ils ne r\u00e9ussiront pas \u00e0 regagner Dakar. Ils seront en effet arr\u00eat\u00e9s et plac\u00e9s en garde \u00e0 vue par les autorit\u00e9s militaires maliennes du Cmln, sous la direction de Ti\u00e9coro Bagayogo, directeur de la S\u00fbret\u00e9 nationale. Sur la demande du Pr\u00e9sident s\u00e9n\u00e9galais, Senghor, \u00e0 l\u2019occasion de sa visite officielle en novembre 1971 \u00e0 Bamako, le Pr\u00e9sident Moussa Traor\u00e9 affr\u00e9ter un avion par vol sp\u00e9cial pour les extrader pieds et poings li\u00e9s sur Dakar, le mois suivant (d\u00e9cembre 1971).<\/p>\n<p>Arr\u00eat\u00e9s et r\u00e9ceptionn\u00e9s, Omar et Paloma seront jug\u00e9s et condamn\u00e9s \u00e0 trois ans de prison ferme par le m\u00eame Tribunal sp\u00e9cial, le 22 Mars 1972, les autres inculp\u00e9s b\u00e9n\u00e9ficiant de sursis.<\/p>\n<p>Plus tard, en <span style=\"background-color: #ffff00;\">cellule,<\/span> victime de s\u00e9vices et du comportement n\u00e9grier de ses gardes p\u00e9nitentiaires, Omar Blondin Diop trouvera la mort dans des circonstances myst\u00e9rieuses jusque l\u00e0 jamais \u00e9lucid\u00e9es, dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Sur l\u2019\u00eele de Gor\u00e9e, dans la sinistre prison disciplinaire devenue aujourd\u2019hui Mus\u00e9e pr\u00e9historique et o\u00f9 tr\u00f4ne son portrait parmi les grandes figures de l\u2019histoire contemporaine de l\u2019Afrique noire.<\/p>\n<p>Suite \u00e0 son d\u00e9c\u00e8s dont le certificat de genre de mort reste probl\u00e9matique pour l\u2019\u00c9tat s\u00e9n\u00e9galais, 44 ans apr\u00e8s, le Ministre de l\u2019Int\u00e9rieur de l\u2019\u00e9poque, en la personne de Jean Collin, avait dans un premier temps refus\u00e9 de rendre le corps \u00e0 sa famille. Puis dans la pr\u00e9cipitation, en pr\u00e9sence d\u2019un de ses fr\u00e8res et de voisins de la M\u00e9dina, il sera inhum\u00e9 au cimeti\u00e8re Abattoir de Soumb\u00e8dioune. L\u2019autopsie qui avait \u00e9t\u00e9 r\u00e9clam\u00e9e par son p\u00e8re docteur, et r\u00e9alis\u00e9e en sa pr\u00e9sence n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 concluante pour justifier de la version officielle du suicide donn\u00e9e par le Gouvernement s\u00e9n\u00e9galais.<\/p>\n<p>Jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent la controverse publique qui a d\u2019embl\u00e9e oppos\u00e9 sa famille au gouvernement s\u00e9n\u00e9galais portant sur les circonstances de sa mort, perdure et s\u2019amplifie depuis 4 ans, \u00e0 l\u2019occasion de la c\u00e9l\u00e9bration des 40 ans de sa disparition. Son fr\u00e8re, le docteur Dialo Diop, mandataire de la famille, a d\u00e9j\u00e0 saisi officiellement les autorit\u00e9s comp\u00e9tentes pour une r\u00e9ouverture de l\u2019enqu\u00eate judiciaire par une police scientifique agr\u00e9\u00e9e. Depuis, aussi, ils attendent la r\u00e9ponse de l\u2019\u00c9tat \u00e0 requ\u00eate officielle.<\/p>\n<p>EN conclusion, la courte vie de ce digne fils d\u2019Afrique, Sankara avant l\u2019heure, plus radical que Nelson Mandela, Che Guevara dans le temp\u00e9rament et plus qu\u2019un Jean Paul Sartre et un Albert Camus r\u00e9unis dans sa t\u00eate, a \u00e9t\u00e9 riche et diverse. En t\u00e9moigne son go\u00fbt pour le Cin\u00e9ma avec sa participation de La Chinoise de Jean Luc Godard, cin\u00e9aste fran\u00e7ais\u00a0; son go\u00fbt pour la musique Jazz des Black Panthers et les sonorit\u00e9s afro cubaines d\u2019Am\u00e9riques, son go\u00fbt pour d\u2019autres civilisations sur lesquelles il est rest\u00e9 tr\u00e8s ouvert. C\u2019est ainsi qu\u2019Omar a beaucoup lu, peu \u00e9crit, fait un deux films, a vu du pays en traversant maintes contr\u00e9es et s\u2019est fait plein d\u2019amis partout dans le monde.<\/p>\n<p>La trajectoire exemplaire de cet homme est faite d\u2019ardeur \u00e0 l\u2019\u00e9tude, d\u2019ouverture d\u2019esprit, de d\u00e9termination pour l\u2019essence de l\u2019\u00eatre, et d\u2019abn\u00e9gation dans la lutte de lib\u00e9ration. Une telle simplicit\u00e9 ne se retrouvera plus tard qu\u2019en Thomas Sankara, son cadet de trois ans (n\u00e9 le 21 d\u00e9cembre 1949). Avec un d\u00e9sint\u00e9ressement prononc\u00e9 dans les relations humaines, et surtout une honn\u00eatet\u00e9 intellectuelle fort scrupuleuse qui allie sens de la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 humaine et don de soi sans bornes. N\u00e9 de parents s\u00e9n\u00e9galais au Niger, \u00e0 la fois Soudanais et S\u00e9n\u00e9galais, Nig\u00e9rien et Guin\u00e9en, parlant couramment le bambara et le wolof, le fran\u00e7ais et l\u2019anglais, l\u2019allemand et l\u2019arabe, Omar demeure le parach\u00e8vement de tout sentiment d\u2019inach\u00e8vement perp\u00e9tuel. Mais aussi, la source abondante d\u2019une inspiration f\u00e9conde pour la jeunesse insatiable de savoir. Une source in\u00e9puisable de praxis pour la Jeunesse africaine, pr\u00e9sentement sur la br\u00e8che, \u00e0 la recherche de mod\u00e8les pour trouver par elle-m\u00eame les r\u00e9ponses \u00e0 ses questions l\u00e9gitimes face \u00e0 l\u2019\u00e9chec des politiques sociales et n\u00e9ocoloniales des r\u00e9gimes en place qui semble-t-il, ne lui offrent aucune perspective cr\u00e9dible.<\/p>\n<p>La reconnaissance des vertus salvatrices est une exigence des temps pr\u00e9sents. Puisse ce portrait, reflet d\u2019une existence qui a \u00e9t\u00e9 br\u00e8ve comme une \u00e9toile filante, faisant beaucoup parler d\u2019elle, laissant des traces sur les destin\u00e9es individuelles, et passant rapidement comme presque de fa\u00e7on inaper\u00e7ue et allant choir au fond de l\u2019immensit\u00e9 de sa destin\u00e9e \u00e0 enfant pr\u00e9destin\u00e9 qui a travers\u00e9 ce si\u00e8cle en m\u00e9t\u00e9orite. L\u2019unit\u00e9 d\u2019action dans sa lutte pour le panafricanisme, la praxis qu\u2019il d\u00e9veloppait par sa pens\u00e9e f\u00e9d\u00e9ratrice d\u2019\u00e9nergies cr\u00e9atrices, ont fait parler de lui au-del\u00e0 des fronti\u00e8res factices qui nous ins\u00e8rent peuples et communaut\u00e9s de Nations francophones, anglophones et lusophones, qui sont partag\u00e9s entre les musulmans, les chr\u00e9tiens et les traditionnalistes. On ne doit pas accepter au sein de la nouvelle citoyennet\u00e9 Cedeao, que les puissances \u00e9trang\u00e8res d\u00e9p\u00e8cent le continent sous nos yeux en nous s\u00e9parant en des micros \u00c9tats qu\u2019ils soutiennent et renforcent en permanence, sans possibilit\u00e9 de leur rendre leur autonomie . C\u2019est en cela que consistait le combat d\u2019Omar Blondin Diop, pour qui <em>\u00abLa R\u00e9volution n\u2019a pas besoin de Chef supr\u00eame<\/em>\u00bb. M\u00eame si un seul nous suffit comme le diraient d\u2019autres confessions, Omar \u00e9tait un roi qui marchait pieds nus sur les chemins de la connaissance. Il n&#8217;a laiss\u00e9 ni livre, ni \u00e9pouse, ni enfant \u00e0 l&#8217;\u00e2ge de sa disparition. Il est reparti comme il \u00e9tait venu un jour du 18 septembre 1946. Frou! Comme l&#8217;oiseau migrateur.<\/p>\n<p>Le glaive de la justice, une fois qu&#8217;il l&#8217;a quitt\u00e9 ne conna\u00eet plus de fourreau&#8230;<\/p>\n\n<div style=\"font-size: 0px; height: 0px; line-height: 0px; margin: 0; padding: 0; clear: both;\"><\/div>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>OMAR BLONDIN DIOP&#8230; A\u00een\u00e9 fr\u00e8re d\u2019une Fratrie Omar Blondin Diop est n\u00e9 le 18 septembre 1946 \u00e0 Niamey au Niger. 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