jetx ван вин plinko aviator aviator game 1win casino mostbet 1xbet.com jet x apostas

Mame Mbaye Ndiaye vous donne rendez-vous sur Actunet.net

Tous les 15 jours, retrouvez “Fair Play” sur votre site Actunet. “Fair Play” est un plateau de Mame Mbaye Ndiaye, qui place sous les projecteurs toutes personnalités interpellées par l’actualité du moment.

Portrait du Capitaine d’Équipe au Onze national- Omar Blondin Diop

OMAR BLONDIN DIOP…

Aîné frère d’une Fratrie

Omar Blondin Diop est né le 18 septembre 1946 à Niamey au Niger. Fils aîné de la  fratrie des onze à douze garçons dont le père, Ibrahima Blondin Diop, médecin de son état, et la mère, Adama Ndiaye, sage –femme de son état et sœur jumelle à Awa Ndiaye, sage femme également résidente à Bamako, sont tous trois originaires de Saint Louis du Sénégal. Le père est natif de Toukoto (Kita, République du Mali, ex Soudan français) et les mères sont nées à Siguiri (Guinée actuelle).

Aux termes d’études primaires et secondaires (Lycée Van Vollenhoven, actuel Lamine Guèye, Lycée Montaigne et Louis Le Grand à Paris), Omar est le premier Sénégalais reçu au concours d’entrée à l’École Normale Supérieure de Saint Cloud en 1967.

Élève-professeur en philosophie et sociologie à l’Université de Nanterre, il participe activement sur la ligne de front aux évènements, soulèvement populaire de la jeunesse et de la classe ouvrière, françaises, en Mai 1968 à Paris. En tant que membre fondateur de plusieurs groupes de réflexion dont le Mouvement du 22 Mars, il sera fiché et filé par la police française, puis frappé d’une mesure d’expulsion du territoire français en même temps que son camarade Franco Allemand, eurodéputé écolo actuel, Daniel Cohn-Bendit. Rentré chez lui au Sénégal, il œuvrera tout autant activement dans l’espace universitaire contre les coopérants français du corps enseignant et assistera efficacement le professeur Cheikh Anta Diop dans la constitution du Laboratoire Carbone 14 de l’Ifan où il était reçu stagiaire auprès du Professeur.

De retour à Paris en 1970, il poursuit la préparation de son agrégation à Saint Cloud, suite à la levée de la mesure d’expulsion par le Président Georges Pompidou, sur la demande formulée par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Khalife général des Tidianes et exprimée au Président Senghor, ami de Georges Pompidou, président français. Il obtînt gain de cause. Mais cette préparation est interrompue par l’arrestation de ses frères, membres du groupe des incendiaires, dont Lopy (Mahomet) et Pape (Dialo), encore mineurs à l’époque. Motif : ils avaient tenté de saboter le cortège du Président Georges Pompidou, en visite au Sénégal en janvier 1971 et avaient incendié le centre culturel français (Actuel institut Léopold Sédar Senghor). Deux sentiments anti français bien exprimés par ce groupe dont les animateurs seront condamnés à de lourdes peines notamment deux travaux forcés à perpétuité. Le Tribunal spécial, ancêtre de la Cour de Sûreté de l’État, avait décidé ensuite de déporter les condamnés au Centre plénipotentiaire spécial de Kédougou, au Sénégal oriental. Indigné et choqué par la sévérité et la disproportion de ce verdict, Omar réunit quelques amis dont Alioune Sall dit Paloma et Samba Bathily, et ensemble ils décident de suspendre leurs études supérieures et de rentrer au Pays afin d’œuvrer à la libération des peuples et de leurs camarades emprisonnés.

Arrivés à Bamako, après un long périple d’entraînement et de conditionnement, à travers plusieurs pays traversés dont la Turquie, l’Érythrée, la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Algérie, la Guinée Conakry, ils ne réussiront pas à regagner Dakar. Ils seront en effet arrêtés et placés en garde à vue par les autorités militaires maliennes du Cmln, sous la direction de Tiécoro Bagayogo, directeur de la Sûreté nationale. Sur la demande du Président sénégalais, Senghor, à l’occasion de sa visite officielle en novembre 1971 à Bamako, le Président Moussa Traoré affréter un avion par vol spécial pour les extrader pieds et poings liés sur Dakar, le mois suivant (décembre 1971).

Arrêtés et réceptionnés, Omar et Paloma seront jugés et condamnés à trois ans de prison ferme par le même Tribunal spécial, le 22 Mars 1972, les autres inculpés bénéficiant de sursis.

Plus tard, en cellule, victime de sévices et du comportement négrier de ses gardes pénitentiaires, Omar Blondin Diop trouvera la mort dans des circonstances mystérieuses jusque là jamais élucidées, dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Sur l’île de Gorée, dans la sinistre prison disciplinaire devenue aujourd’hui Musée préhistorique et où trône son portrait parmi les grandes figures de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire.

Suite à son décès dont le certificat de genre de mort reste problématique pour l’État sénégalais, 44 ans après, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, en la personne de Jean Collin, avait dans un premier temps refusé de rendre le corps à sa famille. Puis dans la précipitation, en présence d’un de ses frères et de voisins de la Médina, il sera inhumé au cimetière Abattoir de Soumbèdioune. L’autopsie qui avait été réclamée par son père docteur, et réalisée en sa présence n’a pas été concluante pour justifier de la version officielle du suicide donnée par le Gouvernement sénégalais.

Jusqu’à présent la controverse publique qui a d’emblée opposé sa famille au gouvernement sénégalais portant sur les circonstances de sa mort, perdure et s’amplifie depuis 4 ans, à l’occasion de la célébration des 40 ans de sa disparition. Son frère, le docteur Dialo Diop, mandataire de la famille, a déjà saisi officiellement les autorités compétentes pour une réouverture de l’enquête judiciaire par une police scientifique agréée. Depuis, aussi, ils attendent la réponse de l’État à requête officielle.

EN conclusion, la courte vie de ce digne fils d’Afrique, Sankara avant l’heure, plus radical que Nelson Mandela, Che Guevara dans le tempérament et plus qu’un Jean Paul Sartre et un Albert Camus réunis dans sa tête, a été riche et diverse. En témoigne son goût pour le Cinéma avec sa participation de La Chinoise de Jean Luc Godard, cinéaste français ; son goût pour la musique Jazz des Black Panthers et les sonorités afro cubaines d’Amériques, son goût pour d’autres civilisations sur lesquelles il est resté très ouvert. C’est ainsi qu’Omar a beaucoup lu, peu écrit, fait un deux films, a vu du pays en traversant maintes contrées et s’est fait plein d’amis partout dans le monde.

La trajectoire exemplaire de cet homme est faite d’ardeur à l’étude, d’ouverture d’esprit, de détermination pour l’essence de l’être, et d’abnégation dans la lutte de libération. Une telle simplicité ne se retrouvera plus tard qu’en Thomas Sankara, son cadet de trois ans (né le 21 décembre 1949). Avec un désintéressement prononcé dans les relations humaines, et surtout une honnêteté intellectuelle fort scrupuleuse qui allie sens de la générosité humaine et don de soi sans bornes. Né de parents sénégalais au Niger, à la fois Soudanais et Sénégalais, Nigérien et Guinéen, parlant couramment le bambara et le wolof, le français et l’anglais, l’allemand et l’arabe, Omar demeure le parachèvement de tout sentiment d’inachèvement perpétuel. Mais aussi, la source abondante d’une inspiration féconde pour la jeunesse insatiable de savoir. Une source inépuisable de praxis pour la Jeunesse africaine, présentement sur la brèche, à la recherche de modèles pour trouver par elle-même les réponses à ses questions légitimes face à l’échec des politiques sociales et néocoloniales des régimes en place qui semble-t-il, ne lui offrent aucune perspective crédible.

La reconnaissance des vertus salvatrices est une exigence des temps présents. Puisse ce portrait, reflet d’une existence qui a été brève comme une étoile filante, faisant beaucoup parler d’elle, laissant des traces sur les destinées individuelles, et passant rapidement comme presque de façon inaperçue et allant choir au fond de l’immensité de sa destinée à enfant prédestiné qui a traversé ce siècle en météorite. L’unité d’action dans sa lutte pour le panafricanisme, la praxis qu’il développait par sa pensée fédératrice d’énergies créatrices, ont fait parler de lui au-delà des frontières factices qui nous insèrent peuples et communautés de Nations francophones, anglophones et lusophones, qui sont partagés entre les musulmans, les chrétiens et les traditionnalistes. On ne doit pas accepter au sein de la nouvelle citoyenneté Cedeao, que les puissances étrangères dépècent le continent sous nos yeux en nous séparant en des micros États qu’ils soutiennent et renforcent en permanence, sans possibilité de leur rendre leur autonomie . C’est en cela que consistait le combat d’Omar Blondin Diop, pour qui «La Révolution n’a pas besoin de Chef suprême». Même si un seul nous suffit comme le diraient d’autres confessions, Omar était un roi qui marchait pieds nus sur les chemins de la connaissance. Il n’a laissé ni livre, ni épouse, ni enfant à l’âge de sa disparition. Il est reparti comme il était venu un jour du 18 septembre 1946. Frou! Comme l’oiseau migrateur.

Le glaive de la justice, une fois qu’il l’a quitté ne connaît plus de fourreau…

Barthélémy Dias accuse : “Le pays est en danger”

Le Secrétariat exécutif permanent (SEP) de Sénégal Bi Ñu Bokk, mouvement dirigé par Barthélémy Dias, s’est réuni mardi 18 novembre 2025 à Dakar, dans un contexte politique tendu où la confrontation au sommet de l’État semble reléguer au second plan les urgences sociales et économiques du pays. Dans un communiqué particulièrement critique, le parti met en garde contre une situation qu’il juge explosive et appelle le Président Bassirou Diomaye Faye à reprendre la main.

Le SEP tire la sonnette d’alarme sur les difficultés de la campagne arachidière, rappelant que la demande des producteurs d’un prix de 500 F CFA le kilogramme est “légitime et non négociable”. Cette revendication, rappelle le communiqué, avait déjà été portée par Barthélémy Dias lors des législatives à travers la coalition Samm Sa Kaddu.

Le parti dénonce “l’opacité persistante” autour du reporting agricole et des comptes de la SONACOS. À ce jour, seulement 150 000 tonnes, pour une valeur de 52 milliards F CFA, ont été réceptionnées, un chiffre “très éloigné des ambitions annoncées”.
Pour protéger les producteurs, Sénégal Bi Ñu Bokk propose un tableau de bord hebdomadaire public et un mécanisme de transparence sur les circuits d’achat.

Le mouvement critique sévèrement la baisse de près de 19 % du budget de la santé prévue en 2026. Selon lui, cette contraction est en totale contradiction avec la croissance démographique, la hausse des maladies chroniques et la fragilité des structures sanitaires.

Les annonces gouvernementales sur de nouvelles infrastructures ou la digitalisation “ne sauraient masquer un désengagement réel”, avertit le SEP, qui recommande un audit des besoins par région et un plan de continuité pour les financements externes.

Le parti rappelle avoir alerté depuis le 29 octobre sur le caractère irréaliste des promesses de baisse tarifaire. La loi de finances 2026 prévoit en effet une réduction de 30 à 40 % des subventions énergétiques, une décision qui devrait mécaniquement entraîner une hausse des factures.

Le SEP dénonce une absence totale de réforme du mix énergétique et des pertes techniques : “Réduire les subventions sans réforme revient à imposer un impôt déguisé aux ménages”.

Mame Diarra Fam visée par une plainte pour diffusion de données personnelles au sein de la coalition « Diomaye Président »

La coalition « Diomaye Président » se retrouve au cœur d’une polémique liée à la diffusion de données personnelles. Ibrahima Cissokho, leader du mouvement « Mon Pays Mon Avenir » (MPMA), a porté l’affaire devant la justice après la publication sur Facebook de messages internes provenant du groupe WhatsApp de la coalition. Ces publications sont attribuées par M. Cissokho à l’ancienne députée Mame Diarra Fam, qu’il accuse d’avoir divulgué son numéro de téléphone et tenu des propos le concernant.

Selon la plainte déposée, cette diffusion d’informations personnelles serait survenue dans le contexte des remaniements internes de la coalition. La controverse remonte à la décision du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, de nommer Mimi Touré à la tête de la coordination de la coalition, en remplacement d’Aïda Mbodji. Cette nomination avait entraîné de nombreux départs de membres pro-Mimi Touré du groupe WhatsApp.

« Mame Diarra Fam a publié brièvement la liste des membres ayant quitté le groupe avant de la supprimer », précise la plainte. Pour Ibrahima Cissokho, cet acte constitue une violation de sa vie privée et de son intégrité. Cette affaire met en lumière les tensions persistantes au sein de la coalition et le climat de défiance qui oppose ses différentes factions.

Affaire des marchés de masques : l’instruction s’oriente vers un dénouement favorable pour Moustapha Diop

L’enquête sur les marchés de masques attribués sous la responsabilité de l’ancien ministre du Développement industriel, Moustapha Diop, semble connaître un tournant important. D’après les informations rapportées par Les Échos, les confrontations menées hier devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice ont, pour la première fois, laissé entrevoir une issue plutôt favorable pour l’ex-membre du gouvernement et ses collaborateurs.

Extrait de sa cellule dans la matinée du mercredi 19 novembre, Moustapha Diop a été interrogé en présence des fournisseurs impliqués dans l’exécution des contrats incriminés. Pendant près de deux heures, sous la conduite du juge Abdoulaye Bâ, la Commission a passé au crible les conditions de réalisation des marchés. Selon des sources proches du dossier, les témoignages recueillis ont permis d’éclaircir plusieurs zones d’ombre.

Tous les fournisseurs entendus ont confirmé sans équivoque avoir livré la totalité des masques commandés par l’État. Parmi eux, Ibrahima Macodou Fall, dont l’audition a été jugée particulièrement détaillée, a assuré avoir rempli l’ensemble de ses obligations contractuelles avant d’être réglé intégralement.

Le seul élément sensible relevé lors des auditions concerne les modalités de paiement : plusieurs prestataires ont indiqué avoir reçu leur dû en espèces. Bien que peu courante, cette pratique n’entre pas nécessairement dans le champ d’infractions examinées par la Haute Cour de justice. Au maximum, ce volet pourrait relever de la compétence de la Cour de discipline financière, plutôt que d’une juridiction pénale.

Alors que les avocats de Moustapha Diop pensaient l’instruction quasiment bouclée, un dernier contretemps a surgi. La Commission souhaite entendre une dernière fournisseuse, actuellement en pèlerinage à La Mecque. Son retour étant attendu très prochainement, une confrontation pourrait être organisée dès la semaine prochaine, en fonction du calendrier de la Commission.

Un rebondissement qui ne semble pas susciter d’inquiétude du côté de la défense. Lors de l’enquête préliminaire, cette fournisseuse avait déjà confirmé avoir livré l’intégralité des masques et avoir été payée conformément aux règles établies  des déclarations en phase avec celles des autres témoins entendus jusqu’ici.

Après la rencontre entre Diomaye et le bureau politique : la tension couve toujours à Pastef

Le communiqué publié par des membres du Bureau politique du Pastef après leur rencontre avec le président Bassirou Diomaye Faye continue de secouer le parti… jusque dans ses propres entrailles. Et la charge la plus lourde ne vient pas de l’extérieur : c’est Khadija Mahécor Diouf, membre du Cabinet du président du Pastef, qui a tiré la première salve rapporte actusen .

Le communiqué du Bureau politique du Pastef, censé clarifier la rencontre avec le président Diomaye Faye, a finalement ravivé les tensions internes

Dans un post au vitriol, la responsable n’a pas pris de gants. Pour elle, le texte de ses camarades est tout sauf une position politique. «Votre communiqué est un affront. Vide, fade, sans courage, sans responsabilité», a-t-elle dégainé. Avant d’enfoncer le clou : «Vous appelez cela une position ? C’est une désertion.»

La riposte de Khadija Mahécor Diouf, virulente et sans filtre, expose au grand jour les lignes de fracture qui traversent le parti

Au moment où le parti est scruté, où les Patriotes réclament de la cohérence et de la fermeté, Khadija Mahécor accuse certains responsables de se terrer derrière un communiqué sans relief. «À un moment où le pays exige de la clarté, vous vous réfugiez derrière le vent», lâche-t-elle.

«Vous appelez cela une position ? C’est une désertion.»

Mais la sortie ne s’arrête pas là. Elle demande à ses camarades de s’assumer ou de dégager. «Notre parti n’a pas besoin de figurants», tranche-t-elle. La loyauté envers Ousmane Sonko, dit-elle, n’est ni négociable ni optionnelle. «La dignité et la responsabilité face à l’Histoire obligent. Elles engagent. Elles exposent. Vous, vous avez choisi de vous cacher.»

«À un moment où le pays exige de la clarté, vous vous réfugiez derrière le vent», lâche la mairesse de Golf Sud

Une charge qui révèle, une fois de plus, les secousses internes d’un parti où la ligne, la loyauté et le positionnement ne sont plus de simples mots… mais une zone de turbulence permanente.

 

Sénégal : quand la politique devient l’ombre du développement

«Le pouvoir correspond à la capacité humaine non seulement d’agir, mais d’agir de concert», nous dit Hannah Arendt.
Au Sénégal, la politique devrait être cet espace où les hommes agissent ensemble pour bâtir l’avenir. Mais trop souvent, elle se transforme en un théâtre de rivalités, où l’intérêt général est sacrifié sur l’autel des ambitions personnelles.
Depuis l’indépendance, notre pays a connu des binômes Président-Premier ministre qui auraient pu incarner la complémentarité et la force collective. Mais l’histoire retiendra surtout leurs ruptures :
– Senghor et Mamadou Dia, en 1962, brisant un projet d’autonomie économique.
– Wade et Idrissa Seck, au début des années 2000, paralysés par leurs querelles.
– Macky Sall et l’opposition menée par Sonko, absorbés par la confrontation au détriment du Plan Sénégal émergent.
– Aujourd’hui, Sonko et Diomaye Faye dont la cohabitation fragile rappelle les fantômes du passé.
Trois obstacles majeurs traversent cette histoire :
1. L’instabilité institutionnelle, qui empêche la continuité des réformes.
2. La personnalisation du pouvoir, où les dirigeants gouvernent pour durer plutôt que pour transformer.
3. La dépendance économique, qui maintient le pays sous la tutelle des bailleurs internationaux.
Pendant ce temps, ailleurs en Afrique, le Rwanda avance. Paul Kagame y a imposé une stabilité autoritaire qui a permis une croissance spectaculaire. Mais cette réussite repose sur une restriction des libertés. Le Sénégal, lui, paie le prix de ses rivalités. Le dilemme est clair : stabilité autoritaire ou pluralisme démocratique.
Platon avertissait : «Le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle.» Notre démocratie ne survivra que si nous renforçons nos institutions, si nous refusons la personnalisation du pouvoir, et si nous exigeons des dirigeants qu’ils placent l’intérêt général au-dessus de leurs calculs.
Le Sénégal ne souffre pas de trop de politique, mais de mauvaise politique. L’heure est venue d’une conscience nouvelle : celle qui voit la politique non comme un obstacle, mais comme un outil au service du Peuple.
Car comme le disait Churchill : «La politique est plus dangereuse que la guerre. A la guerre, on ne peut mourir qu’une fois ; en politique, plusieurs fois.» A nous de décider si nous voulons mourir encore et encore de nos divisions, ou renaître enfin par notre unité.
Diama BADIANE
Philosophe et sociologue 
rahmagueye3@gmail.com

Deux têtes au sommet de l’Etat, un seul pouvoir légal et légitime

«Ku dëkk ci xiddi say nawné, gor ňi la wër, ci sab der ngay mujj» : Bel enseignement tiré de la magnifique philosophie wolofe.
Un corps sain ne souffre pas en silence, sans aucune réaction, l’adhérence d’une sangsue. De même (pour s’expliquer cette métaphore), dans une République sérieuse s’appuyant sur une Constitution solide, le chef de l’Etat ne peut pas accepter au dessus de lui, la prégnance d’un autre chef (qui le regarde de haut, le prenant pour son éternel obligé) et qu’aucune attribution constitutionnelle ne vient corroborer.
Depuis bientôt deux ans, Ndumbélaan vit cette lugubre dualité au sommet du pouvoir ; le roi se faisant à chaque coup dépouiller de son autorité par un vizir aux visées inavouées. C’est comme si un serpent à deux têtes se trémousse et se tortille aux cimes du toit des allées du pouvoir ; un serpent avec une grosse tête édentée, simplement baveuse et sifflotante (mainmise sur le peuple écervelé des cinquante-quatre pour cent, sur les aboyeurs et insulteurs du net, sur des chroniqueurs manipulateurs et zélateurs, sur des intellectuels et universitaires fumistes et partisans), et une petite tête qui semble inoffensive mais véritablement venimeuse (le fameux décret qui fait et défait des carrières).
Dans la cosmologie (universellement et dans chaque culture), le serpent à deux têtes est un symbole riche et complexe. Pour le vaincre, le héros lui coupe chaque fois une de ses têtes, même si elle arrive à repousser mystérieusement. En convoquant un tout petit peu la psychologie du pouvoir, le vizir de Ndumbélaan se dépouille et se dévoile petit-à-petit à la face du monde. De par sa popularité, sa capacité à faire bouger les foules (une foule de manipulés et d’ignorants peut-elle réellement faire foule de qualité ?), il montre une mégalomanie sans précédent (il se croit invincible et tout-puissant), il vit une paranoïa aiguë (toujours victime de complot, toujours trahi par ses proches), il montre une déconnection de la réalité du monde qui l’entoure (seules les flatteries et les opinions qui lui conviennent ne comptent à ses yeux) et il adresse une corruption de l’âme (abus du pouvoir qui lui permet de tancer, d’invectiver, de calomnier qui il veut).
Ndeketeyoo ! Ce souverain que tous peignaient comme manquant d’autorité, est un taciturne qui tisse sa toile sans faire de bruit. Il sait forger le fer, scier le bois, tailler la roche, mouler le sable, lier la liane au chaume te bal du tàkk, sagar du xeeň. Ce qui semble curieux, à l’exception de Reug-Reug Bodian du Pad, de l’ancien libéral et de quelques adeptes du vizir-gourou°, ministres et Dg, tous ceux qui bénéficient d’un décret de nomination, se terrent et font le mort.
«Ku ňeme da nu laa déey» : qui a soufflé à l’oreille du roi ? Ce roi qui fait montre de son autorité, qui reprend sa position naturelle et ses aises constitutionnelles, et qui, aujourd’hui, se trace une voie personnelle sans aucune aliénation, aucune interférence externe. Mon petit doigt me dit de me rappeler le «tout petit document» que Majambal a mis entre les mains du MINT aux yeux perçants et aux longues oreilles (qui voit et entend tout de nous et de nos affaires). En tout cas, depuis, il n’est plus ňuul kukk°, mais plutôt xees pecc, set wecc°. Majambal ne souffre plus un procès public chahuteur et diffamatoire, son cas glisse vers l’évitement. C’est, comme chez le vizir et sa horde de bulldogs râpeux, qu’on s’était donné la consigne suivante : «Bayi leen ko, bu ko kenn tuddati, moytu leen ko.»
«Paaka du lekk cere, dàgg la nu koy doye» : il court le bruit incessant que le roi a reçu en audience les généraux et autres hommes de tenue qui, hier encore, étaient caricaturés comme assassins et génocidaires du peuple (trouvez-moi s’il vous plaît ce piètre avocaillon nommé Branco, qui nous venait de pays du froid !). Que se trame-t-il au sommet de l’Etat ? Je donne ma langue au chat….
Seulement un vizir doit rester un vizir, c’est-à-dire un simple serviteur loyal du roi ; en essayant d’outrepasser cette position, il s’expose et expose ses fidèles. Concluons avec cette fameuse assertion de Emil Cioran (Bréviaire des vaincus 2011) : «Tout désir outrepasse la vie ; voilà l’inconvénient de l’être. Le développement de la pensée est une variation sur le thème de cet inconvénient.»
Que le Dieu des croyants ouvre les yeux au vizir !
Amadou FALL
Inspecteur de l’enseignement à la retraite à Guinguinéo
zemaria64@yahoo.fr

facebookShare on Facebook

Lettre à Monsieur le ministre de la Santé Prise en charge du cancer de la prostate : une urgence sanitaire silencieuse

Monsieur le ministre,

Le président de la République a récemment instruit, en Conseil des ministres, une attention particulière à la situation des insuffisants rénaux dans notre pays. Cette décision salutaire du président de la République marque une avancée dans la voie d’une politique de santé plus équitable et plus humaine qui doit s’exprimer pleinement dans le Plan national de lutte contre les maladies non transmissibles.
Dès lors, Monsieur le ministre, il devient impératif d’élargir cette dynamique à d’autres pathologies graves et silencieuses, particulièrement le cancer de la prostate, ce mal insidieux qui touche de plein fouet une frange significative de notre population masculine, en particulier les séniors âgés de 50 à 70 ans. C’est pourquoi je me permets de vous adresser respectueusement cette lettre ouverte, en tant que citoyen sénior préoccupé, observateur attentif et témoin impuissant de ce mal silencieux qui ronge nos pères, nos frères et nos amis : le cancer de la prostate.
Aujourd’hui, dans notre pays, cette maladie demeure mal connue, insuffisamment dépistée et très mal prise en charge : Le dépistage précoce, pourtant capital, n’est pas promu de manière systématique, ni intégré dans les consultations courantes pour cette tranche d’âge ;
Le coût des examens (dosage du Psa, biopsie, Irm) reste prohibitif pour la majorité des séniors, surtout ceux sans couverture maladie adéquate ;
Les centres de traitement spécialisés (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, etc.) sont concentrés dans la capitale et à Touba, et dans des cabinets privés ;
Le tabou autour de cette pathologie, aggravé par le manque de sensibilisation, continue de retarder le diagnostic, souvent jusqu’à un stade où le pronostic vital est engagé.
Monsieur le ministre, il est urgent d’agir, il ne s’agit pas seulement de traiter le cancer de la prostate, mais de préserver la dignité de l’homme sénégalais, de lui donner une chance de vivre pleinement sa vieillesse, âge d’équilibre, de transmission et de service à la communauté.
La prise en charge du cancer de la prostate, marquée par des coûts prohibitifs et une absence d’accompagnement social, appelle une intervention tout aussi résolue et décisive que celle observée pour les autres pathologies silencieuses et non transmissibles.
Ce plaidoyer, Monsieur le ministre, ne vise point à opposer les souffrances des uns à celles des autres, mais à rappeler que la dignité humaine et le droit à la santé exigent une attention globale, solidaire et inclusive ; le Sénégal ne pourra bâtir un système de santé résilient qu’en mettant chaque souffrance à sa juste place dans l’agenda national des priorités publiques sanitaires.
Laisser les hommes souffrir en silence, c’est fragiliser toute la cellule familiale. Négliger leur santé, c’est hypothéquer la stabilité sociale.
Vous avez, Monsieur le ministre, le pouvoir de redonner espoir à des milliers de familles.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de ma considération distinguée et de mon engagement citoyen.
Boubacar SIDIBE
Boubacarsidibe48@gmail.com

facebookShare on Facebook

Faut-il rétablir la peine de mort ?

Une fillette de 12 ans violée puis lâchement assassinée par un bourreau sans cœur, un homme égorgé et jeté dans un caniveau, le corps gisant dans une mare de sang ; un autre poignardé à mort avant d’être enfermé dans une pièce où le corps était en état de putréfaction avancé ! Où sommes-nous ? Au Sénégal ? Cela ne lui ressemble pas. Pour un oui ou pour un non, on tue froidement ! Qu’est-ce-qui explique ces crimes abominables ? Question aux sociologues !
Il s’agit, selon toute vraisemblable, d’une crise du lien social qui se manifeste d’abord par la montée des incivilités, des actes de délinquance et du sentiment d’insécurité ambiante. C’est ce que Sébastien Roché (1996) appelle «la société incivile» et qu’il définit comme «ruptures de l’ordre en public, dans la vie de tous les jours, de ce que les gens ordinaires considèrent comme la loi». Aussi, cite-t-il pêle-mêle, «les dégradations, les odeurs, bruits, vitres brisées, impolitesse, insultes, actes de vandalisme, sacs arrachés, voitures brulées», les actes manifestant une véritable «crise de mécanismes sociaux d’apprentissage du contrôle de soi et du respect mutuel», «une crise du lien civil». En réalité, il s’agirait d’une régression du processus de civilisation qui se manifesterait par des manquements systématiques au code «des relations entre les personnes». Elle constituerait une menace, génératrice d’un sentiment d’insécurité «pour soi, pour le corps social, mais aussi pour le corps propre». N’est-ce-pas le cas aujourd’hui où l’on sent le danger partout ?
Cette dimension identitaire de l’incivilité serait, selon Roché, à relier à l’envahissement d’un sentiment de peur exprimant «l’impossibilité de vivre ensemble, de se faire confiance, de respecter les droits». Bref, un danger social ! Un risque personnel qui mettrait en cause les règles même de la vie sociétaire en jetant le doute sur la possibilité de ce lien social.
Toutes les analyses des statistiques de délinquance, criminalités, délits… s’accordent à reconnaître que la montée des indicateurs -infractions pénales, atteintes aux personnes et aux biens, plaintes enregistrées- se sont certes exacerbées, mais ne datent pas d’aujourd’hui. Elles ne peuvent donc simplement être imputées à la «montée des frustrations causées par la difficulté de gagner de l’argent, d’occuper une place dans la société ou de grimper dans l’échelle sociale».
C’est donc dans ce contexte, cet imbroglio, que se produisent les assassinats les plus horribles que la société sénégalaise ait connus depuis un certain temps. D’où le débat sur la peine de mort. Ce débat reste personnel : il s’agit de réactions instinctives. Mais, évidemment, les partisans et les adversaires se battent à coups d’arguments rationnels.
D’ailleurs, en France où la peine de mort est toujours en vigueur, les arguments restent généralement sur le plan des principes. Et, il faut aussi reconnaître que les sciences criminologiques fournissent peu d’éléments décisifs pour trancher la controverse.
Certaines théories ont même été reprises par les deux camps pour soutenir leurs thèses. D’autres théories, après avoir eu beaucoup de succès, ont été très discutées et même contredites, Ainsi, à la fin du siècle dernier, Césare Lombroso décrivait la morphologie du criminel-né de façon précise : «Crâne petit, visage pâle, regard cruel et dur, yeux enfoncés et obliques, sourire cynique, pommettes saillantes, irrégularités dans le fonctionnement des organes de sens et dans les fonctions de mouvement -gaucherie- anomalies constitutionnelles -effémination-masculinisation.» Et Lombroso affirme que, puisque cet homme-là est criminel en raison de sa constitution physique, il est à éliminer : peu importe l’infraction commise, puisque le criminel-né est irrécupérable pour la société. La théorie de Lombroso, psychiatre, eut un grand succès, qui retomba avec le développement de la psychiatrie.
La posture de Lombroso a entraîné l’apparition de deux positions nettement opposées : ceux contre l’abolition et ceux pour l’abolition. Pour les contre, interrogeons le contexte français qui inspire l’essentiel de nos textes législatifs et règlementaires.
L’opinion publique est, dans l’ensemble, favorable au maintien, au rétablissement de la peine de mort. Il suffit de suivre les réactions des personnes interrogées quand un crime est annoncé : «Ku raye dagne laa wara raye !»
En tout cas, en France, tous les sondages récents prouvent que le maintien de la peine de mort est souhaitable. La meilleure démonstration en a peut-être été donnée par les jurés de la Cour d’assises de l’Oise en 1975 : «Le Peuple parle comme les dieux. Il faut déchiffrer ses oracles. Ce que le Peuple a voulu dire en réclamant la mort pour quelqu’un qui l’avait donnée, c’est ceci : assez de désordre moral et social. Assez de confusion intellectuelle. Il y a le mal et il y a le bien. Depuis vingt ans, ceux qui parlent, ceux qui pensent, ceux qui gouvernent, manifestent une honteuse complaisance au mal. On ne montre d’intérêt que pour les crapules et les criminels. Nous ne voulons plus de ces beaux sentiments dont ne pâtissent que les honnêtes gens. Nous ne voulons pas que la France devienne une caserne de brigands, ce qui ne manquera pas si nous vous laissons faire, vous autres les belles âmes», écrit Jean Dutourd.
Mais, la France n’est pas seule dans ce cas. Ainsi, la Californie a rétabli la peine de mort après un referendum positif en 1972. En Grande Bretagne, selon un sondage fait en avril 1973, 82% des Britanniques étaient favorables au rétablissement de la peine de mort. En Suisse, un sondage effectué en mai 1976 indique que 50% des adultes sont favorables au rétablissement de la peine capitale.
Normal ! La société, pour se défendre, doit avoir la peine capitale dans son arsenal de peines. «C’est parce que la vie est le plus grand des biens que chacun a consenti à ce que la société eût le droit de l’ôter à celui qui l’ôterait aux autres», affirmait Diderot.
Le Coran reconnaît la peine de mort et, dans les pays islamiques, elle a toujours été pratiquée : c’est un moyen de sauvegarde de la société.
De même la Loi juive prévoit la peine capitale pour tout criminel qui verse le sang d’un innocent, mais son application est soumise à de nombreuses conditions.
L’Ancien Testament et le Nouveau Testament prévoient aussi la peine de mort pour un certain nombre de crimes : «Quiconque aura répandu le sang, que son sang soit répandu.» Saint Paul justifie la peine capitale : elle est nécessaire pour préserver l’ordre social, par la peur qu’elle inspire aux criminels. Elle est régulièrement appliquée aux Usa, en Chine, au Japon et en Iran.
Cependant, tous les citoyens du monde ne sont pas du même avis. Albert Camus est de ceux-là. Il explique : «Il n’y a pas de justes, mais seulement des œuvres plus ou moins pauvres de justice. Vivre, du moins, nous permet de le savoir et d’ajouter à la somme de nos actions un peu du bien qui compensera, en partie, le mal que nous avons jeté dans le monde. Nul d’entre nous, en particulier, n’est autorisé à désespérer d’un seul homme, sinon après sa mort qui transforme sa vie en destin et permet alors le jugement définitif.
Philosophiquement, on dirait que l’homme vit en société, mais il est seul au moment de sa naissance et au moment de sa mort.
Aussi, la société ne peut-elle pas sous prétexte de vengeance se conduire comme un vulgaire assassin. Et, si la guillotine permet d’éviter la contagion du crime, pourquoi ne pas exécuter le tuberculeux, les victimes du choléra et du Sida… pour vaincre les épidémies ?»
Alors, on peut conclure, toujours avec Albert Camus : «Toutes les statistiques sans exception, celles qui conservent les pays abolitionnistes -Sénégal- comme les autres, montrent qu’il n’y a pas de lien entre l’abolition de la peine de mort et la criminalité. Cette dernière ne s’accroît ni ne décroît. La guillotine existe, le crime aussi, entre les deux, il n’y a pas d’autre lien apparent que celui de la loi.»
Pour ma part, au rythme où vont les choses, le rétablissement de la peine capitale est une nécessité.
Yakhya Diouf
Inspecteur de l’Enseignement élémentaire à la retraite

Pastef efface le «juge des libertés» !

Dans un papier du 25 janvier 2025, je traitais de la question du reniement par Pastef de ses engagements à matérialiser les conclusions des Assises nationales et à donner vie au Pacte national de bonne gouvernance démocratique élaboré par le mouvement «Sursaut Citoyen», initié par Mamadou Lamine Loum, ancien Premier ministre, et Mamadou Ndoye, ancien ministre de l’Alphabé-tisation sous Abdou Diouf, et signé par Diomaye Faye, la veille de la Présidentielle de mars 2024.

En dissolvant les institutions comme le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), Pastef a consciemment mis un coup d’arrêt à l’approfondissement de la démocratie représentative et participative, l’effaçant tout bonnement de la Constitution. Ce faisant, Pastef a résolument tourné le dos aux conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri), violé le pacte susnommé et acté son choix de recul démocratique. Le pouvoir qualifié de «rupture» par certains esprits peu éclairés a définitivement choisi son option pour un régime réactionnaire césariste, malgré les professions de foi incessantes dans ce domaine.
C’est du reste dans cet esprit d’une rhétorique décalée de la réalité que le projet de Loi de finances (LFI) 2026 indique, concernant la Justice : «Pour la Justice, la qualité de service et l’Etat de Droit, l’objectif est de reconstituer une société fondée sur l’équité, la justice sociale et la bonne gouvernance, dans un Etat de Droit. Ainsi, en 2026, le secteur de la Justice va mettre le curseur sur l’amélioration de l’accès, de la qualité et de l’efficacité des services juridictionnels. Il passera notamment par la réduction de la durée des détentions provisoires, la mise en place du juge des libertés et le renforcement de l’accessibilité de la justice de proximité…» (p.12)
L’examen rapide de cette assertion corrélée au vécu des justiciables sénégalais depuis l’accession de Pastef au pouvoir est un révélateur puissant de la qualité de l’engagement de ce parti, de son rapport à la vérité, de la probité intellectuelle de ses membres. Des reniements, toujours des reniements, sans aucune honte !
L’on se rappelle que, dès sa prise de fonction, le président de la République a convoqué les «Assises de la Justice» dont les conclusions demeurent encore dans les tiroirs poussiéreux de son cabinet. Non seulement sa présence au sein du Conseil supérieur de la Magistrature a été maintenue contre toute attente et en rupture avec les engagements de son parti, mais tout le dispositif relatif au renforcement et à la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens est quotidiennement écrasé par des pratiques d’un autre âge.
Sous le mot d’ordre de son Premier ministre, Ousmane Sonko, l’opération d’effacement des chroniqueurs, journalistes et autres citoyens critiques a été déclenchée, et de manière cynique et systématique, contre les Ameth Ndoye, Ardo Gningue, Bah Diakhaté, Moustapha Diakha-té, Abdou Nguer, Badara Gadiaga, Bachir Fofana, etc., arrêtés et mis au cachot pendant de longs mois, sans les entendre sur le fond.
De même, la traque annoncée et programmée d’anciens dignitaires du régime précédent, et autres alliés, Farba Ngom, Tahirou Sarr, Lat Diop, Aliou Sall, Moustapha Diop, Ndèye Saly Diop, Sophie Gladima Siby, Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, etc., a été exécutée de manière systémique, avec l’arrestation et la mise en détention arbitraire malgré la vacuité de leurs dossiers respectifs.
Parmi les cas les plus révoltants, tous le sont, celui de Farba Ngom revêt un caractère particulièrement dramatique. Accusé de blanchiment d’argent provenant du Trésor public (comme pour T. Sarr), il est gardé en prison depuis 9 mois sans être interrogé sur le fond (cf. Conférence de presse de ses avocats, le 12 octobre 2025). Son état de santé a fait l’objet d’une expertise et d’une contre-expertise décidée par le juge. Le rendu de tous ces examens établit de manière irréfutable l’incompatibilité de sa santé avec son maintien en milieu carcéral. Mais le Procureur refuse de le libérer. Il y a quelque chose d’inhumain dans le traitement de cette affaire ! La traque de Madiambal Diagne ayant abouti à la prise d’otage de toute sa famille est de la même veine. Elle rappelle étrangement les sombres moments vécus par les populations africaines sous domination coloniale et celles du Chili sous Pinochet.
Pourtant, la Cnri avait bien indiqué la nécessité de protéger et renforcer les libertés fondamentales par «l’institution d’un juge des libertés, chargé de statuer dans les meilleurs délais sur les actes suspectés d’illégalité ou d’atteinte aux libertés fondamentales…» (cf. Rapport Cnri, p.26), tout en demandant la suppression de «l’alinéa 1 de l’article 80 du Code pénal et, par ailleurs, de rendre au juge d’instruction son pouvoir d’appréciation de l’opportunité de décerner ou non un mandat de dépôt, quelle que soit l’infraction» (cf. Rapport Cnri, op.cit.p.26). Cet alinéa punit «les autres manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois (…) seront punis d’un emprisonnement de trois ans au moins et de cinq ans au plus, et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs…» (cf. Cp édition 2022, p.52).
Mais le plus cocasse dans tout ça, c’est que, lors du Dialogue national appelé en juin 2025 par le Président Diomaye, son camp, Pastef, a radicalement rejeté ces préconisations qu’ils ont toujours brandies quand ils étaient dans l’opposition. Nul besoin de rappeler ici les propos tonitruants de son Premier ministre, qui, une décennie durant, a fustigé l’article 80 du Code pénal. Lui «moom», il a l’art de se dédire tout le temps, malgré les «Var» qui lui rappellent au quotidien ses déclarations d’hier.
En vérité, cette cabale contre les anciens du régime de Macky Sall est de la même veine que la scandaleuse politique déployée contre la presse dont les organes indépendants ont été attaqués de manière cynique, selon un plan bien conçu d’étouffement économique et financier assorti de mesures administratives des plus abjectes. Et cela, en violation de tous les droits acquis de haute lutte par cette corporation et inscrits noir sur blanc dans le Code de la presse. Les dernières attaques contre la 7Tv de Maïmouna Ndour Faye et la Rfm de Babacar Fall suffisent à disqualifier le régime Pastef comme un régime démocratique.
Nous sommes, en vérité, confrontés à un régime autoritaire qui travaille à devenir dictatorial, avec la complicité d’intellectuels théoriciens de l’absurde «révolution» dont serait porteur ce parti attrape-tout qui a du mal à se forger un projet cohérent de développement humain, rien que ça ! Mais l’histoire de Hitler, Mussolini et autres fascistes nous apprend que des intellectuels douteux ont toujours été à la solde de la barbarie.
Quand des hommes et des femmes échouent à mettre l’humain au centre de leurs préoccupations, quand ils peinent à promouvoir les valeurs positives de la société, il faut désespérer de les voir poser des actes qui construisent l’humain, la générosité et la paix. Les licenciements-remplacements de plus de 30 000 agents de l’Etat et la suspension de bourses familiales pour plus de 350 000 ménages, entre autres, suffisent à convaincre de la cruauté d’un tel régime !
Rappelons qu’au chapitre de la protection et de la promotion des valeurs positives de notre société, la Cnri estime que «démocratie ne doit rimer ni avec anarchie ni avec défiance de l’autorité, incivisme et indiscipline caractérisés, chantages, menaces ou offenses aux institutions qui incarnent le pouvoir» (cf. Rapport Cnri, p.28). Or, dans notre pays, on assiste à un phénomène d’une singularité toute sénégalaise.
En effet, ici, c’est plutôt le Premier ministre qui défie publiquement l’autorité du président de la République, qui fait preuve d’incivisme caractérisé, en proférant des menaces et accusations publiques à l’encontre de ministres et autres collaborateurs du chef de l’Etat. C’est encore lui qui a traité la Société civile de vermine, l’opposition de détritus, les magistrats de corrompus, etc. Ni la police, ni la gendarmerie, encore moins l’Armée, n’ont été épargnées. Et son indécence outrageuse ne date pas d’aujourd’hui !
Au surplus, n’est-ce pas lui-même qui a fustigé le manque d’autorité de son Président, Bassirou Diomaye Faye, avant de dénoncer publiquement son manque de courage politique, y associant son hôte, le Président de la Guinée Bissau, en présence de ce dernier et d’autres chefs de gouvernement étrangers ? Peut-il y avoir d’offense plus excessive que celle-là ?
Ces gens-là sont à mille et une lieues de l’esprit de la Cnri, qui rappelle que «l’éthique, valeur cardinale de notre société, doit constituer la norme structurante du fonctionnement de toutes les institutions et de l’Administration, de la gestion du patrimoine public et du rapport à la nature. Les dirigeants doivent faire montre de courtoisie dans leurs rapports avec les administrés, d’humilité et de transparence dans leurs actions de tous les jours» (cf. Rapport Cnri, p.29). Ces gens-là devraient effacer le mot «éthique» du nom de leur parti !
A quels autres reniements nous rendra le nouveau pouvoir de Pastef ? «Yàlla rekk a xam !» (Dieu seul sait !).
Réew dañ koy péncoo, kenn du ko pàccoo !
El Hadji Momar SAMBE
Ancien ministre
SG du Rta-S/Péncoo Réew

Santé mère-enfant : le Sénégal franchit un pas vers un système plus équitable

Plus de 12,5 milliards de francs CFA ont été alloués au Sénégal, par la Fondation Children’s Investment Fund Foundation (CIFF) dans le cadre de l’accord de subvention pour le projet de renforcement de la santé reproductive et de la santé mère-enfant à travers le pays. Ce qui constitue une nouvelle étape dans sa marche vers un système de santé plus équitable, performant et résilient.

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (MSHP) a signé avec la Fondation Children’s Investment Fund Foundation (CIFF), le mercredi 12 novembre 2025, un accord de subvention pour le projet de renforcement de la santé reproductive et de la santé mère-enfant au Sénégal , rapporte le soleil .

Selon un document de presse du ministère de la Santé publié vendredi, le montant total de la subvention s’élève à 22 millions de dollars, soit 12,5 milliards de FCFA. Cette enveloppe est en réalité composée de 6 818 935 937 francs CFA déjà engagés.

Ce financement, renchérit la même source, se répartit comme suit : la subvention principale est estimée à plus de 5,7 milliards de francs CFA, et la subvention dédiée à la Delivery Unit est d’environ 1,12 milliard de francs CFA.

« Ce soutien financier permettra de renforcer les capacités du système de santé, notamment dans le domaine de la santé maternelle et infantile, conformément aux objectifs définis dans la convention », lit-on dans le texte.

Acquérir des équipements biomédicaux essentiels pour les structures hospitalières

Ainsi, ce projet ambitieux prévoit des investissements structurants dans les services de santé à travers le pays. Il s’agit de l’acquisition d’équipements biomédicaux essentiels pour les structures hospitalières, de l’équipement du service gynécologique du centre de procréation médicalement assistée de l’hôpital Dalal Jamm.

Mais aussi, l’État envisage, à travers cette initiative, de doter les zones à faible couverture sanitaire à travers le pays de 30 ambulances médicalisées. Il est aussi prévu le recrutement de 13 gynécologues et d’ingénieurs biomédicaux et la formation continue des personnels de santé à tous les niveaux.

Des initiatives qui visent à réduire la mortalité maternelle et néonatale, à renforcer la santé reproductive et à autonomiser les femmes et les adolescentes. Ceci, conformément aux priorités de la Lettre de politique sectorielle 2025-2026 et à l’Objectif de développement durable n°3 (ODD 3). À savoir, « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ».

Bac 2024 à Kaolack : 64 candidats détenteurs de téléphones exclus crazytime Quelque 64 candidats au baccalauréat ont été expulsés aujourd’hui par le président glory casino online du jury 1506 du centre nouveau lycée de Kaolack pour détention