Quel est le rôle de l’oesophage?

Reliant le pharynx à l’estomac, l’oesophage est un tube d’environ 25 cm de long qui doit laisser passer la nourriture, puis se refermer pour éviter les remontées. Autant dire qu’il joue un rôle stratégique! Pour y parvenir, il est doté, notamment, d’une enveloppe musculaire permettant de faire progresser les aliments. Tout ce qui se passe en amont, dans la bouche, est aussi essentiel à l’activité de l’oesophage et à la digestion.

En mâchant, les glandes salivaires produisent une salive riche en enzymes et en bicarbonate, qui amorce la dégradation des produits alimentaires pour limiter ensuite le reflux et aider au brassage dans l’estomac. Cette fonction est logiquement court-circuitée quand on avale “tout rond”. Elle est aussi réduite par la prise de médicaments, tels que certains antidépresseurs, hypnotiques, antalgiques… ainsi que par la maladie de Parkinson.

Oesophagite ulcérée, reflux oesophagien, ou laryngopharyngé… que faire quand il se détraque?

Il arrive qu’une partie du contenu gastrique, fait d’acide, de pepsine (une enzyme), de bile, d’aliments et d’air, remonte dans l’oesophage. Il s’agit du reflux gastro-oesophagien (RGO), qui peut s’accompagner de brûlures, de régurgitation, mais aussi de douleurs thoraciques ou auriculaires, d’un enrouement, de toux, d’asthme, et même d’une érosion dentaire… Après exclusion des causes ORL, cardiaques ou respiratoires évoquées par ces symptômes, le généraliste et le gastro-entérologue peuvent diagnostiquer un RGO. La prise en charge repose notamment sur la modification du régime alimentaire et, faute de résultat, sur la prise de médicaments IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) qui réduisent l’acidité, pendant quatre à six semaines maximum. Les pansements gastriques (type Gaviscon) peuvent aussi soulager.

Certains symptômes – enrouement, raclements de gorge, petite toux – qui s’installent sans raison ORL identifiée peuvent aussi être causés par un reflux laryngopharyngé (RLP). Il est lié à une déficience du sphincter de l’oesophage et à des troubles moteurs favorisés par le reflux acide gastrique.

L’oesophagite ulcérée, autrement dit l’inflammation de l’oesophage, est une complication des reflux chroniques, quand la muqueuse finit par se fragiliser, souvent en raison de carences en antioxydants, en cas de stress répété, d’alcoolisme ou de prise de certains médicaments (aspirine, antibiotiques…). Des ulcérations fines et longitudinales se développent alors sur la muqueuse et peuvent s’élargir en cas d’aggravation. La fibroscopie permet de confirmer le diagnostic.

Très rarement survient un endobrachyoesophage (EBO), quand la muqueuse de l’oesophage se transforme en muqueuse gastrique, sous l’effet de l’acide gastrique, pouvant favoriser un cancer. D’où l’importance de traiter le reflux dès que possible. Moins grave, la hernie hiatale, qui survient quand une partie de l’estomac remonte dans l’oesophage. Elle est favorisée par l’âge, le tabagisme et l’obésité, et elle peut aggraver le reflux. Elle n’est opérée que si elle est très volumineuse.