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Portrait du Capitaine d’Équipe au Onze national- Omar Blondin Diop
OMAR BLONDIN DIOP…
Aîné frère d’une Fratrie
Omar Blondin Diop est né le 18 septembre 1946 à Niamey au Niger. Fils aîné de la fratrie des onze à douze garçons dont le père, Ibrahima Blondin Diop, médecin de son état, et la mère, Adama Ndiaye, sage –femme de son état et sœur jumelle à Awa Ndiaye, sage femme également résidente à Bamako, sont tous trois originaires de Saint Louis du Sénégal. Le père est natif de Toukoto (Kita, République du Mali, ex Soudan français) et les mères sont nées à Siguiri (Guinée actuelle).
Aux termes d’études primaires et secondaires (Lycée Van Vollenhoven, actuel Lamine Guèye, Lycée Montaigne et Louis Le Grand à Paris), Omar est le premier Sénégalais reçu au concours d’entrée à l’École Normale Supérieure de Saint Cloud en 1967.
Élève-professeur en philosophie et sociologie à l’Université de Nanterre, il participe activement sur la ligne de front aux évènements, soulèvement populaire de la jeunesse et de la classe ouvrière, françaises, en Mai 1968 à Paris. En tant que membre fondateur de plusieurs groupes de réflexion dont le Mouvement du 22 Mars, il sera fiché et filé par la police française, puis frappé d’une mesure d’expulsion du territoire français en même temps que son camarade Franco Allemand, eurodéputé écolo actuel, Daniel Cohn-Bendit. Rentré chez lui au Sénégal, il œuvrera tout autant activement dans l’espace universitaire contre les coopérants français du corps enseignant et assistera efficacement le professeur Cheikh Anta Diop dans la constitution du Laboratoire Carbone 14 de l’Ifan où il était reçu stagiaire auprès du Professeur.
De retour à Paris en 1970, il poursuit la préparation de son agrégation à Saint Cloud, suite à la levée de la mesure d’expulsion par le Président Georges Pompidou, sur la demande formulée par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Khalife général des Tidianes et exprimée au Président Senghor, ami de Georges Pompidou, président français. Il obtînt gain de cause. Mais cette préparation est interrompue par l’arrestation de ses frères, membres du groupe des incendiaires, dont Lopy (Mahomet) et Pape (Dialo), encore mineurs à l’époque. Motif : ils avaient tenté de saboter le cortège du Président Georges Pompidou, en visite au Sénégal en janvier 1971 et avaient incendié le centre culturel français (Actuel institut Léopold Sédar Senghor). Deux sentiments anti français bien exprimés par ce groupe dont les animateurs seront condamnés à de lourdes peines notamment deux travaux forcés à perpétuité. Le Tribunal spécial, ancêtre de la Cour de Sûreté de l’État, avait décidé ensuite de déporter les condamnés au Centre plénipotentiaire spécial de Kédougou, au Sénégal oriental. Indigné et choqué par la sévérité et la disproportion de ce verdict, Omar réunit quelques amis dont Alioune Sall dit Paloma et Samba Bathily, et ensemble ils décident de suspendre leurs études supérieures et de rentrer au Pays afin d’œuvrer à la libération des peuples et de leurs camarades emprisonnés.
Arrivés à Bamako, après un long périple d’entraînement et de conditionnement, à travers plusieurs pays traversés dont la Turquie, l’Érythrée, la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Algérie, la Guinée Conakry, ils ne réussiront pas à regagner Dakar. Ils seront en effet arrêtés et placés en garde à vue par les autorités militaires maliennes du Cmln, sous la direction de Tiécoro Bagayogo, directeur de la Sûreté nationale. Sur la demande du Président sénégalais, Senghor, à l’occasion de sa visite officielle en novembre 1971 à Bamako, le Président Moussa Traoré affréter un avion par vol spécial pour les extrader pieds et poings liés sur Dakar, le mois suivant (décembre 1971).
Arrêtés et réceptionnés, Omar et Paloma seront jugés et condamnés à trois ans de prison ferme par le même Tribunal spécial, le 22 Mars 1972, les autres inculpés bénéficiant de sursis.
Plus tard, en cellule, victime de sévices et du comportement négrier de ses gardes pénitentiaires, Omar Blondin Diop trouvera la mort dans des circonstances mystérieuses jusque là jamais élucidées, dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Sur l’île de Gorée, dans la sinistre prison disciplinaire devenue aujourd’hui Musée préhistorique et où trône son portrait parmi les grandes figures de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire.
Suite à son décès dont le certificat de genre de mort reste problématique pour l’État sénégalais, 44 ans après, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, en la personne de Jean Collin, avait dans un premier temps refusé de rendre le corps à sa famille. Puis dans la précipitation, en présence d’un de ses frères et de voisins de la Médina, il sera inhumé au cimetière Abattoir de Soumbèdioune. L’autopsie qui avait été réclamée par son père docteur, et réalisée en sa présence n’a pas été concluante pour justifier de la version officielle du suicide donnée par le Gouvernement sénégalais.
Jusqu’à présent la controverse publique qui a d’emblée opposé sa famille au gouvernement sénégalais portant sur les circonstances de sa mort, perdure et s’amplifie depuis 4 ans, à l’occasion de la célébration des 40 ans de sa disparition. Son frère, le docteur Dialo Diop, mandataire de la famille, a déjà saisi officiellement les autorités compétentes pour une réouverture de l’enquête judiciaire par une police scientifique agréée. Depuis, aussi, ils attendent la réponse de l’État à requête officielle.
EN conclusion, la courte vie de ce digne fils d’Afrique, Sankara avant l’heure, plus radical que Nelson Mandela, Che Guevara dans le tempérament et plus qu’un Jean Paul Sartre et un Albert Camus réunis dans sa tête, a été riche et diverse. En témoigne son goût pour le Cinéma avec sa participation de La Chinoise de Jean Luc Godard, cinéaste français ; son goût pour la musique Jazz des Black Panthers et les sonorités afro cubaines d’Amériques, son goût pour d’autres civilisations sur lesquelles il est resté très ouvert. C’est ainsi qu’Omar a beaucoup lu, peu écrit, fait un deux films, a vu du pays en traversant maintes contrées et s’est fait plein d’amis partout dans le monde.
La trajectoire exemplaire de cet homme est faite d’ardeur à l’étude, d’ouverture d’esprit, de détermination pour l’essence de l’être, et d’abnégation dans la lutte de libération. Une telle simplicité ne se retrouvera plus tard qu’en Thomas Sankara, son cadet de trois ans (né le 21 décembre 1949). Avec un désintéressement prononcé dans les relations humaines, et surtout une honnêteté intellectuelle fort scrupuleuse qui allie sens de la générosité humaine et don de soi sans bornes. Né de parents sénégalais au Niger, à la fois Soudanais et Sénégalais, Nigérien et Guinéen, parlant couramment le bambara et le wolof, le français et l’anglais, l’allemand et l’arabe, Omar demeure le parachèvement de tout sentiment d’inachèvement perpétuel. Mais aussi, la source abondante d’une inspiration féconde pour la jeunesse insatiable de savoir. Une source inépuisable de praxis pour la Jeunesse africaine, présentement sur la brèche, à la recherche de modèles pour trouver par elle-même les réponses à ses questions légitimes face à l’échec des politiques sociales et néocoloniales des régimes en place qui semble-t-il, ne lui offrent aucune perspective crédible.
La reconnaissance des vertus salvatrices est une exigence des temps présents. Puisse ce portrait, reflet d’une existence qui a été brève comme une étoile filante, faisant beaucoup parler d’elle, laissant des traces sur les destinées individuelles, et passant rapidement comme presque de façon inaperçue et allant choir au fond de l’immensité de sa destinée à enfant prédestiné qui a traversé ce siècle en météorite. L’unité d’action dans sa lutte pour le panafricanisme, la praxis qu’il développait par sa pensée fédératrice d’énergies créatrices, ont fait parler de lui au-delà des frontières factices qui nous insèrent peuples et communautés de Nations francophones, anglophones et lusophones, qui sont partagés entre les musulmans, les chrétiens et les traditionnalistes. On ne doit pas accepter au sein de la nouvelle citoyenneté Cedeao, que les puissances étrangères dépècent le continent sous nos yeux en nous séparant en des micros États qu’ils soutiennent et renforcent en permanence, sans possibilité de leur rendre leur autonomie . C’est en cela que consistait le combat d’Omar Blondin Diop, pour qui «La Révolution n’a pas besoin de Chef suprême». Même si un seul nous suffit comme le diraient d’autres confessions, Omar était un roi qui marchait pieds nus sur les chemins de la connaissance. Il n’a laissé ni livre, ni épouse, ni enfant à l’âge de sa disparition. Il est reparti comme il était venu un jour du 18 septembre 1946. Frou! Comme l’oiseau migrateur.
Le glaive de la justice, une fois qu’il l’a quitté ne connaît plus de fourreau…
Zone économique spéciale de Touba : La Sonacos SA et FIG unissent leurs forces
La Sonacos SA et Focus Investment Group (FIG) ont signé un partenariat pour implanter une unité industrielle dans la zone économique spéciale de Touba.
Ce projet, intégré au hub Touba Terminal (350 hectares), vise à valoriser l’arachide, réduire les pertes post-récolte, stimuler l’exportation et créer au moins 100 emplois directs en trois ans, avec un accent sur la formation des jeunes et l’emploi local rapporte le soleil.
« Cette unité moderne renforcera notre capacité de transformation et contribuera à la souveraineté alimentaire du Sénégal », a déclaré El Hadji Ndane Diagne, DG de la Sonacos.
Pour Khadim Kébé, président de FIG, l’arrivée de la Sonacos « pose les bases d’un hub agro-industriel compétitif et durable ».
Le PDS alerte sur une « crise multidimensionnelle » et interpelle le gouvernement
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation socio-économique du pays. Dans sa déclaration liminaire, la formation libérale a dénoncé une « crise multidimensionnelle », marquée par la détérioration des conditions de vie des populations.
Le PDS met en avant les conséquences sanitaires liées aux inondations et à la stagnation des eaux, notamment dans la ville sainte de Touba. « Les populations vivent une situation d’abandon généralisé (…) et assistent impuissantes à la propagation de maladies hydriques, faute de mesures de prévention et de secours dignes de ce nom », souligne le communiqué.
Face à cette urgence, le parti de Me Abdoulaye Wade interpelle le gouvernement sur la nécessité de mettre en place : un fonds spécial de lutte contre les inondations ;un programme structuré de prévention et de résilience , et un audit des fonds mobilisés depuis 2009, afin d’évaluer leur efficacité.
Le PDS rappelle par ailleurs que le régime libéral, confronté à de graves inondations en 2009, avait mis en œuvre une stratégie intégrée autour de trois volets : la Restructuration urbaine (PROGEP, APIX), le Plan Jaxaay pour le relogement et la réinstallation des sinistrés, et le drainage des eaux pluviales (PROGEP).
Sur le plan économique, le parti dénonce une « fiscalité asphyxiante » qui, combinée à l’inflation galopante, fragilise les ménages et le tissu productif national. « La taxation à outrance du consommateur, sans équité ni effet redistributif, détruit le tissu économique national au lieu de le renforcer », insiste la note.
Le PDS appelle enfin à des mesures urgentes d’accompagnement pour soulager les ménages et redonner un souffle à l’économie nationale.
Découverte macabre à Kaolack : un maçon retrouvé mort à Médina Mbaba
Un fait divers tragique a bouleversé le quartier de Médina Mbaba à Kaolack dans la nuit de mercredi à jeudi. Vers 2 heures du matin, le corps sans vie d’un homme, déjà en état de décomposition avancée, a été retrouvé dans une chambre d’une maison située à l’extrême est du canal du quartier.
Selon les premières informations recueillies, la victime exerçait le métier de maçon. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur place pour procéder au constat et à l’évacuation du corps, transféré ensuite à la morgue de l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass.
Une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les causes exactes du décès et les circonstances entourant ce drame.
Éliminatoires de la Coupe du Monde 2026: Un dernier virage très glissant pour le Sénégal
À deux journées de la fin des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, le Sénégal occupe la première place du groupe B avec deux longueurs d’avance sur la Rd Congo (16 pts). Les « Lions » n’ont pas pour autant validé leur ticket. Toute contreperformance contre le Soudan du Sud (10 octobre) et la Mauritanie (14 octobre) pourrait compromettre leurs chances d’être au rendez-vous de la grand-messe du football mondial précise le Soleil .
Un trois à la suite en Coupe du monde. C’est le rêve des « Lions » et de tout un peuple, surtout après la retentissante victoire (3-2) à Kinshasa contre la Rd Congo. Une performance qui a permis au Sénégal (18 pts + 10) de se relancer et d’occuper la tête du groupe B. Pour autant, les dés sont loin d’être jetés. Le plus dur reste à faire pour l’équipe de Pape Thiaw à qui il reste deux matches ultra décisifs contre le Soudan du Sud et la Mauritanie. Une épée de Damoclès plane sur la tête du sélectionneur national, surtout que le ministre des Sports lui a assigné des objectifs très clairs. Le 29 août dernier, Khady Diène Gaye avait fixé une double mission au successeur d’Aliou Cissé ; celle de qualifier le Sénégal pour le mondial 2026 et de remporter la Can 2025.
« Ce sont les conditions que j’ai fixées pour approuver son contrat », avait-elle déclaré à la Rts. « Le défi n’est plus de se qualifier, mais d’aller plus loin et de viser le trophée mondial », avait-elle ajouté. Après une décennie passée à la tête de l’équipe, son devancier, Aliou Cissé, avait réussi à qualifier l’équipe lors des deux dernières éditions du mondial, en 2018 en Russie et en 2022 au Qatar. Pape Thiaw aura donc la redoutable mission de s’inscrire sur cette belle dynamique pour permettre à l’équipe d’être au rendez-vous du grand banquet du football mondial, conjointement organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique et élargi pour la première fois à 48 équipes.
Il faudra au technicien parachever en beauté le beau parcours de l’équipe. C’est dire que les deux dernières levées s’annoncent déterminantes, avec des enjeux multiples. Avec 12 points au compteur, le Soudan est mathématiquement éliminé ; le Sénégal et la Rd Congo se livreront donc un combat à deux. Les « Lions » se déplacent d’abord au Soudan du Sud, tandis que les « Léopards » se rendront au Togo et pour l’ultime journée, les Congolais accueilleront le Soudan et au même moment, les Sénégalais joueront la Mauritanie à domicile. Malgré sa position de leader, l’équipe de Pape Thiaw est loin d’avoir sécurisé sa qualification. Mais il existe cependant plusieurs cas de figure qui permettraient aux « Lions » de tirer leur épingle du jeu.
Deux victoires leur suffiront ; quels que soient les résultats des Congolais. Avec un nul et une victoire, le Sénégal est également assuré de passer ; même si, dans le même temps, la Rd Congo fait le plein de points. Dans ce cas de figure, les deux équipes se retrouveraient à 22 points et dans cette hypothèse, Kalidou Koulibaly et ses coéquipiers passeraient grâce à leur confrontation directe avec la Rd Congo (une victoire et un nul). Toutefois, le Sénégal pourrait dire adieu à la qualification en cas de résultats nuls contre le Soudan du Sud et la Mauritanie, à condition que les « Léopards » remportent leurs deux rencontres contre le Togo et le Soudan.
Ou en cas de revers et de victoire des « Lions » lors de leurs deux sorties, que les Congolais assurent deux victoires face à ses adversaires. Un scénario catastrophe que n’oseraient même pas imaginer Pape Thiaw et les supporters les plus sceptiques. Les « Lions » ont donc leur destin entre leurs mains et feront office de favoris face aux « Bright Stars » et aux « Mourabitounes ». Ils ont donc une très belle carte à jouer.
Équipe Nationale : Les Lions en regroupement à Juba avant de revenir à Dakar !
Le sélectionneur national Pape Thiaw a dévoilé la liste des joueurs retenus pour disputer les deux dernières journées des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Pas de conférence de presse, aucun détail donné n’a été sur le regroupement. Mais selon Sud Quotidien, il ne se tiendra pas à Diamniadio.
En effet, Pape Thiaw et son staff ont choisi de lancer la préparation à Juba, où les Lions affronteront leur adversaire de la 9e journée le 10 octobre à 12h. L’option retenue est donc un déplacement direct, les joueurs devant rejoindre Juba sans passer par Dakar.
Après ce premier rendez-vous, la délégation sénégalaise prendra un vol spécial pour revenir à Dakar. Objectif : préparer dans les meilleures conditions la 10e et dernière journée des qualifications. Ce sera face à la Mauritanie le 14 octobre.
Un choix logistique qui traduit la volonté du staff de limiter les déplacements, d’éviter la fatigue et de permettre aux Lions de rester concentrés avant l’échéance décisive.
Avec WIWSPORT
Ldc : Monaco Neutralise City, Krépin Diatta Décisif
La première au stade Louis II a été mitigée pour l’As Monaco, tenu en échec par Manchester City (2-2) ce mercredi en marge de la deuxième journée de Ligue des champions. Un petit bol d’air après le large revers subi sur le terrain du Fc Bruges (1-4) le 18 septembre dernier.
Menés d’entrée sur un but de Erling Haaland (15e), les Monégasques, à travers Jordan Teze, ont égalisé trois minutes plus tard grâce à une offrande de Krépin Diatta. Avant que le Norvégien ne redonne l’avantage aux Citizens (44e). Eric Dier égalise encore, sur penalty, à la 90e minute.
C’est la deuxième passe décisive de l’international sénégalais en autant de titularisations cette saison. Ecarté du groupe depuis qu’il a été placé sur la liste des transferts, l’arrière droit montre qu’il peut être utile au Rocher.
Les ambitions limitées des rizicultrices de Linguéto
À Linguéto, village de la commune de Dioulacolon, département de Kolda, les femmes s’activent dans les rizières, en cette période d’hivernage. Leur labeur incessant est synonyme de fierté et de défis. Mais elles continuent de solliciter un coup de pouce, afin de réaliser leur rêve de cultiver du riz durant toute l’année.
En cet après-midi d’hivernage, Linguéto dévoile un charme brut. Les cases, alternant briques et bambou, s’ouvrent sur de vastes cours, où les arbres offrent une ombre bienvenue. Les champs verdoyants de maïs et d’arachide entourent le village, créant un écrin de vie rurale. Tout parait calme. Seuls quelques enfants, qui vagabondent, et de petits animaux domestiques, rodent autour. Les hommes adultes sont pour la plupart installés à l’ombre des arbres, pour un tour de thé. De quoi passer de bons moments en famille, tandis que dans les rizières inondées, situées à environ un kilomètre au sud du village, Sadio Baldé, 25 ans de métier, travaille avec une détermination palpable en compagnie de ses collègues. Elle est là, les pieds dans l’eau boueuse, occupée à planter des épis avec ses collègues ; le fameux repiquage. « C’est une activité qui demande beaucoup d’efforts », confie-t-elle, essuyant la sueur de son front. Ce matin, comme toujours, elle s’est levée tôt, pour préparer le petit-déjeuner, puis a rejoint les champs, avant de faire un tour au marché pour le déjeuner. Maintenant, elle est de retour, répétant des gestes précis sous un soleil encore chaud. Malgré l’épuisement visible, Sadio affiche une fierté tranquille. Les récoltes, parfois généreuses, assurent plusieurs mois de subsistance. « On s’en sort très bien », dit-elle. Mais elle ajoute, le regard sérieux : « Cela ne suffit pas ». Le manque de tracteurs, surtout au moment des récoltes, limite leur production. « Avec des machines, on pourrait faire tellement plus », soupire-t-elle, imaginant une rizière plus productive, libérée des contraintes manuelles.
Les risques
Non loin, Adama Baldé, la trentaine affirmée, se tient droite dans son pagne coloré, son physique robuste témoignant d’années de labeur. Cet après-midi, elle repique des plants, avec une concentration méticuleuse, tout en discutant de faits divers avec ses camarades. Elle explique le cycle du riz avec dextérité : « une partie des récoltes est conservée pour les semences », dit-elle. Au début de l’hivernage, les graines sont semées dans des champs secs, puis, après un mois, les jeunes plants sont repiqués dans les zones inondées. « C’est un travail pénible, mais voir nos familles nourries en vaut la peine », avoue-t-elle, un sourire dans la voix. Mais les risques sont là. Les pieds nus dans l’eau, Adama et ses collègues s’exposent aux piqûres d’insectes et aux blessures, faute d’équipements adaptés. « On manque de protection, et ça rend le travail plus dur », confie-t-elle. Elle rêve d’un soutien de l’État, ou d’organisations pour améliorer leurs conditions et leurs revenus. Ce que ces braves dames pensent mériter. Amplement du reste. En effet, même en saison sèche, Sadio Baldé, comme ses collègues, ne s’arrête pas : elle cultive son jardin horticole, travaillant « 12 mois sur 12 », pour subvenir aux besoins des siens.
Les défis
Au centre de Linguéto, Aliou Baldé, le chef du village, nous accueille chaleureusement chez lui. Il parle de son plaidoyer incessant pour les femmes rizicultrices. « Il nous faut au moins deux forages pour irriguer les rizières en saison sèche », insiste-t-il. L’accès à l’eau est un frein majeur, limitant la production et les ambitions des femmes. Pour Aliou, soutenir ces travailleuses, c’est avancer vers la souveraineté alimentaire prônée par les autorités. « Les femmes koldoises sont prêtes à tout pour travailler. Qu’on les aide ! », lance-t-il, d’une part, avec conviction. D’autre part, les femmes rizicultrices comme celles de Linguéto font face à un accès limité à la terre, un obstacle majeur à leur autonomie. Les terres cultivables, souvent contrôlées par les hommes, via l’héritage ou les traditions, sont rarement attribuées directement aux femmes. Elles dépendent de parcelles prêtées par leur famille ou la communauté, sans droits formels. Ce qui freine leurs investissements en semences ou équipements. Cette précarité limite leur production et leur sécurité économique. Malgré leur rôle clé dans la riziculture, les barrières culturelles et juridiques entravent leur émancipation, rendant leur combat pour l’accès à la terre essentiel pour la souveraineté alimentaire. Pourtant, d’après le vieux Aliou Baldé, c’est le site du centre de recherche zootechnique de Kolda qui a englouti leurs champs. Ce, depuis « le magistère de Senghor », se rappelle-t-il. Du coup, la population entière du village, avec une démographique croissante, peine à obtenir des surfaces arables pour nourrir les familles. Et Sadio Baldé dit, avec ironie : « que l’Institut scientifique de recherche agricole (Isra) nous donne ses terres. Il sera surpris de notre travail ». Malheureusement pour elle, la structure ne dispose pas de terrains inondés. De son côté, Maguette Fall, chef de la division « production végétale » à la direction régionale du développement rural, souligne l’impact de cette dynamique sur la production départementale : « La baisse de 4.446 hectares de superficie cultivée cette année est le fruit, non seulement, des contraintes climatiques, mais aussi un accès inégal aux ressources, notamment pour les femmes ». Cependant, poursuit-il, « je ne veux pas encore me prononcer sur d’autres données statistiques, mais les rendements restent prometteurs vu la pluviométrie et le comportement des cultures », conclut-il. Ce recul, combiné au manque de forages et d’équipements, rend la riziculture encore plus laborieuse.
Mais à Linguéto, sous cette apparente sérénité, les défis sont nombreux : absence d’équipements modernes, conditions de travail rudes.
Pourtant, les femmes, comme Sadio et Adama, incarnent une résilience hors norme. Leur travail, rythmé par les saisons, est un pilier de l’économie locale. En attendant un potentiel soutien, ces bonnes dames continuent de semer, de repiquer, de rêver. Leur combat, c’est celui d’un village qui, malgré les obstacles, refuse de plier. Ici, la riziculture est plus qu’un métier : c’est une promesse d’avenir, portée par des femmes prêtes à tout pour nourrir leur communauté, et bâtir un futur prospère.
Procès de P. Diddy : plus de 11 ans de prison requis contre le rappeur
Un procureur a réclamé une peine supérieure à 11 ans de prison contre la star du hip-hop P. Diddy, acquitté en juillet des charges les plus lourdes initialement retenues contre lui dans une affaire de violences sexuelles. Sean Combs, de son vrai nom, actuellement incarcéré, sera fixé vendredi sur son sort devant le tribunal de New York qui l’a jugé.
Âgé de 55 ans, P. Diddy était accusé d’avoir forcé plusieurs femmes – dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie – à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués. Début juillet, il a été acquitté des accusations de trafic sexuel et association de malfaiteurs, les plus graves portées contre lui. Il a en revanche été reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution.
« Des décennies d’abus »
Dans un long texte de 166 pages daté de mardi, le procureur fédéral Jay Clayton justifie la peine réclamée par le fait que « ses crimes sont graves et ont conduit, dans plusieurs affaires similaires, à des peines supérieures à dix ans » d’incarcération. « Une peine de prison importante est également nécessaire dans cette affaire car le prévenu ne manifeste aucun repentir », écrit-il. Sean Combs « tente de présenter des décennies d’abus comme simplement la conséquence de relations mutuellement toxiques. Mais rien n’est “mutuel” dans une relation où une personne détient tout le pouvoir », ajoute encore Jay Clayton. Il joint à ses arguments un extrait d’un courrier envoyé par la chanteuse Cassie (Casandra Ventura de son vrai nom) à la cour : « J’espère que votre décision de condamnation reflétera la force qu’il a fallu aux victimes de Sean Combs pour se manifester », écrit-elle notamment.
La défense du rappeur et homme d’affaires avait de son côté réclamé la semaine dernière une peine qui n’excède pas 14 mois de prison – une durée qui lui permettrait d’être libéré avant la fin de l’année compte tenu du temps passé en détention provisoire.
« Maame » de Cheikh Lô sacré numéro 1 au Transglobal World Music Chart
Le retour de Cheikh Lô est marqué d’un sceau international. Son dernier album Maame, sorti le 26 septembre, vient de décrocher la première place du Transglobal World Music Chart d’octobre 2025, un classement mondial qui met en lumière les meilleures productions de musiques du monde.
Dans un message de gratitude à ses fans, l’artiste sénégalais a exprimé sa joie : « Heureux de vous annoncer que Maameest numéro 1 du Top 10 du Transglobal World Music Chart ! Un grand merci à vous, à toute l’équipe. On continue le voyage. »
Maame, un album intime et universel
Fruit de plusieurs années de réflexion et enregistré en grande partie durant la période de confinement, Maame compte 12 titres aux sonorités variées : mbalax, afrobeat, reggae, rumba congolaise, salsa africaine ou encore afro-jazz. Le disque, produit par World Circuit en partenariat avec BMG, met en valeur la richesse des langues (wolof, bambara, français) et des instruments traditionnels comme modernes.
Le titre éponyme, Maame (« grand-parent » en wolof), rend hommage aux ancêtres et traduit la volonté de l’artiste de revenir à l’authenticité africaine, tout en restant ouvert au dialogue avec le monde. Les morceaux comme Baba Moussa BP 120, Carte d’Identité ou African Development témoignent de sa capacité à allier spiritualité, conscience sociale et innovation musicale.

Un succès qui résonne comme un nouveau départ
Avec Maame, Cheikh Lô signe son grand retour discographique après plus de dix ans d’absence en studio. Ce succès international, qui coïncide avec ses 50 ans de carrière, consacre une trajectoire artistique unique, entre fidélité aux traditions et ouverture aux influences planétaires.
À 70 ans passés, l’artiste prouve que sa musique demeure intemporelle et universelle, capable de toucher aussi bien les mélomanes africains que les publics du monde entier.