Tous les 15 jours, retrouvez “Fair Play” sur votre site Actunet. “Fair Play” est un plateau de Mame Mbaye Ndiaye, qui place sous les projecteurs toutes personnalités interpellées par l’actualité du moment.
Portrait du Capitaine d’Équipe au Onze national- Omar Blondin Diop
OMAR BLONDIN DIOP…
Aîné frère d’une Fratrie
Omar Blondin Diop est né le 18 septembre 1946 à Niamey au Niger. Fils aîné de la fratrie des onze à douze garçons dont le père, Ibrahima Blondin Diop, médecin de son état, et la mère, Adama Ndiaye, sage –femme de son état et sœur jumelle à Awa Ndiaye, sage femme également résidente à Bamako, sont tous trois originaires de Saint Louis du Sénégal. Le père est natif de Toukoto (Kita, République du Mali, ex Soudan français) et les mères sont nées à Siguiri (Guinée actuelle).
Aux termes d’études primaires et secondaires (Lycée Van Vollenhoven, actuel Lamine Guèye, Lycée Montaigne et Louis Le Grand à Paris), Omar est le premier Sénégalais reçu au concours d’entrée à l’École Normale Supérieure de Saint Cloud en 1967.
Élève-professeur en philosophie et sociologie à l’Université de Nanterre, il participe activement sur la ligne de front aux évènements, soulèvement populaire de la jeunesse et de la classe ouvrière, françaises, en Mai 1968 à Paris. En tant que membre fondateur de plusieurs groupes de réflexion dont le Mouvement du 22 Mars, il sera fiché et filé par la police française, puis frappé d’une mesure d’expulsion du territoire français en même temps que son camarade Franco Allemand, eurodéputé écolo actuel, Daniel Cohn-Bendit. Rentré chez lui au Sénégal, il œuvrera tout autant activement dans l’espace universitaire contre les coopérants français du corps enseignant et assistera efficacement le professeur Cheikh Anta Diop dans la constitution du Laboratoire Carbone 14 de l’Ifan où il était reçu stagiaire auprès du Professeur.
De retour à Paris en 1970, il poursuit la préparation de son agrégation à Saint Cloud, suite à la levée de la mesure d’expulsion par le Président Georges Pompidou, sur la demande formulée par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Khalife général des Tidianes et exprimée au Président Senghor, ami de Georges Pompidou, président français. Il obtînt gain de cause. Mais cette préparation est interrompue par l’arrestation de ses frères, membres du groupe des incendiaires, dont Lopy (Mahomet) et Pape (Dialo), encore mineurs à l’époque. Motif : ils avaient tenté de saboter le cortège du Président Georges Pompidou, en visite au Sénégal en janvier 1971 et avaient incendié le centre culturel français (Actuel institut Léopold Sédar Senghor). Deux sentiments anti français bien exprimés par ce groupe dont les animateurs seront condamnés à de lourdes peines notamment deux travaux forcés à perpétuité. Le Tribunal spécial, ancêtre de la Cour de Sûreté de l’État, avait décidé ensuite de déporter les condamnés au Centre plénipotentiaire spécial de Kédougou, au Sénégal oriental. Indigné et choqué par la sévérité et la disproportion de ce verdict, Omar réunit quelques amis dont Alioune Sall dit Paloma et Samba Bathily, et ensemble ils décident de suspendre leurs études supérieures et de rentrer au Pays afin d’œuvrer à la libération des peuples et de leurs camarades emprisonnés.
Arrivés à Bamako, après un long périple d’entraînement et de conditionnement, à travers plusieurs pays traversés dont la Turquie, l’Érythrée, la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Algérie, la Guinée Conakry, ils ne réussiront pas à regagner Dakar. Ils seront en effet arrêtés et placés en garde à vue par les autorités militaires maliennes du Cmln, sous la direction de Tiécoro Bagayogo, directeur de la Sûreté nationale. Sur la demande du Président sénégalais, Senghor, à l’occasion de sa visite officielle en novembre 1971 à Bamako, le Président Moussa Traoré affréter un avion par vol spécial pour les extrader pieds et poings liés sur Dakar, le mois suivant (décembre 1971).
Arrêtés et réceptionnés, Omar et Paloma seront jugés et condamnés à trois ans de prison ferme par le même Tribunal spécial, le 22 Mars 1972, les autres inculpés bénéficiant de sursis.
Plus tard, en cellule, victime de sévices et du comportement négrier de ses gardes pénitentiaires, Omar Blondin Diop trouvera la mort dans des circonstances mystérieuses jusque là jamais élucidées, dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Sur l’île de Gorée, dans la sinistre prison disciplinaire devenue aujourd’hui Musée préhistorique et où trône son portrait parmi les grandes figures de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire.
Suite à son décès dont le certificat de genre de mort reste problématique pour l’État sénégalais, 44 ans après, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, en la personne de Jean Collin, avait dans un premier temps refusé de rendre le corps à sa famille. Puis dans la précipitation, en présence d’un de ses frères et de voisins de la Médina, il sera inhumé au cimetière Abattoir de Soumbèdioune. L’autopsie qui avait été réclamée par son père docteur, et réalisée en sa présence n’a pas été concluante pour justifier de la version officielle du suicide donnée par le Gouvernement sénégalais.
Jusqu’à présent la controverse publique qui a d’emblée opposé sa famille au gouvernement sénégalais portant sur les circonstances de sa mort, perdure et s’amplifie depuis 4 ans, à l’occasion de la célébration des 40 ans de sa disparition. Son frère, le docteur Dialo Diop, mandataire de la famille, a déjà saisi officiellement les autorités compétentes pour une réouverture de l’enquête judiciaire par une police scientifique agréée. Depuis, aussi, ils attendent la réponse de l’État à requête officielle.
EN conclusion, la courte vie de ce digne fils d’Afrique, Sankara avant l’heure, plus radical que Nelson Mandela, Che Guevara dans le tempérament et plus qu’un Jean Paul Sartre et un Albert Camus réunis dans sa tête, a été riche et diverse. En témoigne son goût pour le Cinéma avec sa participation de La Chinoise de Jean Luc Godard, cinéaste français ; son goût pour la musique Jazz des Black Panthers et les sonorités afro cubaines d’Amériques, son goût pour d’autres civilisations sur lesquelles il est resté très ouvert. C’est ainsi qu’Omar a beaucoup lu, peu écrit, fait un deux films, a vu du pays en traversant maintes contrées et s’est fait plein d’amis partout dans le monde.
La trajectoire exemplaire de cet homme est faite d’ardeur à l’étude, d’ouverture d’esprit, de détermination pour l’essence de l’être, et d’abnégation dans la lutte de libération. Une telle simplicité ne se retrouvera plus tard qu’en Thomas Sankara, son cadet de trois ans (né le 21 décembre 1949). Avec un désintéressement prononcé dans les relations humaines, et surtout une honnêteté intellectuelle fort scrupuleuse qui allie sens de la générosité humaine et don de soi sans bornes. Né de parents sénégalais au Niger, à la fois Soudanais et Sénégalais, Nigérien et Guinéen, parlant couramment le bambara et le wolof, le français et l’anglais, l’allemand et l’arabe, Omar demeure le parachèvement de tout sentiment d’inachèvement perpétuel. Mais aussi, la source abondante d’une inspiration féconde pour la jeunesse insatiable de savoir. Une source inépuisable de praxis pour la Jeunesse africaine, présentement sur la brèche, à la recherche de modèles pour trouver par elle-même les réponses à ses questions légitimes face à l’échec des politiques sociales et néocoloniales des régimes en place qui semble-t-il, ne lui offrent aucune perspective crédible.
La reconnaissance des vertus salvatrices est une exigence des temps présents. Puisse ce portrait, reflet d’une existence qui a été brève comme une étoile filante, faisant beaucoup parler d’elle, laissant des traces sur les destinées individuelles, et passant rapidement comme presque de façon inaperçue et allant choir au fond de l’immensité de sa destinée à enfant prédestiné qui a traversé ce siècle en météorite. L’unité d’action dans sa lutte pour le panafricanisme, la praxis qu’il développait par sa pensée fédératrice d’énergies créatrices, ont fait parler de lui au-delà des frontières factices qui nous insèrent peuples et communautés de Nations francophones, anglophones et lusophones, qui sont partagés entre les musulmans, les chrétiens et les traditionnalistes. On ne doit pas accepter au sein de la nouvelle citoyenneté Cedeao, que les puissances étrangères dépècent le continent sous nos yeux en nous séparant en des micros États qu’ils soutiennent et renforcent en permanence, sans possibilité de leur rendre leur autonomie . C’est en cela que consistait le combat d’Omar Blondin Diop, pour qui «La Révolution n’a pas besoin de Chef suprême». Même si un seul nous suffit comme le diraient d’autres confessions, Omar était un roi qui marchait pieds nus sur les chemins de la connaissance. Il n’a laissé ni livre, ni épouse, ni enfant à l’âge de sa disparition. Il est reparti comme il était venu un jour du 18 septembre 1946. Frou! Comme l’oiseau migrateur.
Le glaive de la justice, une fois qu’il l’a quitté ne connaît plus de fourreau…
Mbour : 23 candidats à l’émigration clandestine arrêtés
La Compagnie de gendarmerie de Mbour a annoncé, vendredi 5 septembre, l’arrestation de 23 personnes qui tentaient de rejoindre clandestinement l’Europe dans la zone de Mbodiène. Un homme soupçonné d’être l’organisateur du voyage a également été appréhendé.
L’opération a été menée conjointement par la brigade territoriale de Joal et la brigade de recherches de Mbour. Les personnes arrêtées sont toutes de nationalité sénégalaise, selon la gendarmerie.
Dans un contexte de multiplication des départs en mer, notamment en marge du Gamou, les forces de sécurité annoncent un renforcement de la surveillance des côtes et appellent les populations à plus de vigilance face aux risques liés à l’émigration clandestine.
Forum AFS 2025 : le Sénégal honore ses héros de l’agriculture et de l’élevage
Le Sénégal a honoré pour la première fois ses héros de l’agriculture et de l’élevage à l’occasion du Forum africain sur les systèmes alimentaires (AFS 2025) qui s’est tenu du 31 août au 5 septembre 2025 à Diamniadio.
Le Sénégal abrite depuis le 31 août dernier le Forum africain sur les systèmes alimentaires (AFS 2025). Cette rencontre a été l’occasion pour l’État de célébrer les acteurs distingués dans le secteur agricole et de l’élevage précise le soleil .
« Pour la première fois, les agriculteurs et éleveurs sénégalais ont été officiellement primés pour leur engagement exceptionnel et leur contribution déterminante à la construction de la souveraineté alimentaire nationale », s’est réjoui le ministre de l’Agriculture, Dr Mabouba Diagne.
Lors de cette cérémonie, le ministre souligne qu’il a remis ces distinctions en signe de « reconnaissance et de gratitude » envers ces acteurs de première ligne qui « nourrissent la Nation » et participent à son développement durable.
« Un hommage posthume a également été rendu à Ahmed Amar, figure emblématique du secteur, pour son apport remarquable, rappelant l’importance de préserver la mémoire de ceux qui ont tracé la voie », a-t-il indiqué.
Par cet acte historique, affirme le Dr Mabouba Diop, le Sénégal réaffirme son ambition de bâtir des systèmes alimentaires résilients et inclusifs, plaçant les producteurs au cœur de sa stratégie de développement
Méribé Demba Aïssata (Kolda) : Quand le manque d’électricité freine l’élan des transformatrices
À Méribé Demba Aïssata, les femmes transforment l’arachide, la mangue et les céréales avec passion. Mais sans électricité, leurs rêves de conquérir les grands marchés restent suspendus.
KOLDA – Dans le village de Méribé Demba Aïssata, situé dans la commune de Saré Bidji, département de Kolda, un groupement de femmes s’active avec détermination pour transformer les produits locaux en opportunités économiques. Formées et soutenues par une Ong qui leur a offert un local implanté à la sortie du village, entre deux champs d’arachides, ces entrepreneuses produisent pâte d’arachide, mangues séchées, jus et autres denrées issues de céréales et du lait.
Leur ambition : conquérir les marchés hebdomadaires de la région et assurer leur autonomie financière. Mais un obstacle majeur freine leur élan : l’absence d’électricité. À l’intérieur du local, l’odeur des bidons de carburant posés près des deux moulins illustre les moyens déployés pour contourner les contraintes.
Dans l’autre pièce, les seaux de pâte d’arachide et les produits soigneusement conditionnés attendent d’être écoulés sur les marchés. Un petit dispositif solaire, installé pour pallier le déficit énergétique, est tombé en panne depuis plusieurs semaines. Lorsqu’elles parviennent à se déplacer, le groupement peut générer jusqu’à 500 000 FCFA par marché, preuve du potentiel de leur activité.
« Quand nous allons au marché, nos produits s’écoulent vite. Les clients apprécient la qualité, et ça nous motive à produire davantage », confie Kounta Baldé, membre du groupement, les yeux brillants d’espoir. Mais sans électricité, la production reste coûteuse et chronophage, dépendant de moulins fonctionnant au carburant.
La conservation des jus, très prisés dans cette zone de forte chaleur, est un autre casse-tête. « Sans frigos, nos jus se gâtent rapidement, surtout en cette saison chaude. On perd beaucoup de stock, et ça nous fait mal au cœur. D’ailleurs, on pense à suspendre nos activités si la situation persiste », déplore Salimata Diamanka, présidente du groupement.
Ce déficit énergétique ne se réduit pas à un simple problème technique : il freine toute l’économie locale. Les coûts élevés du carburant rognent les marges, et l’impossibilité de diversifier la production limite leur compétitivité. Pour contourner ces difficultés, elles n’hésitent pas à commander de la glace à Kolda pour conserver leurs jus.
« Si nous avions l’électricité, nous pourrions investir dans des équipements modernes, produire plus et mieux conserver nos produits. On pourrait même créer des emplois pour d’autres femmes des villages environnants », espère Kounta.
Le défi auquel elles sont confrontées n’est pas propre à Méribé Demba Aïssata. Dans de nombreuses zones rurales du Sénégal, l’accès à l’électricité reste un frein au développement des petites entreprises, particulièrement celles portées par des femmes. Et pourtant, le potentiel est immense : avec un approvisionnement fiable, ces entrepreneuses pourraient accroître leurs revenus, valoriser les ressources agricoles locales et dynamiser l’économie villageoise.
En attendant, elles poursuivent le combat avec courage et ingéniosité. « On ne baisse pas les bras. On sait que nos produits ont de la valeur, et on fera tout pour réussir », assure Mme Diamanka. Mais pour que ce rêve prenne forme, un investissement durable dans l’électrification rurale s’impose. Car derrière ces seaux de pâte d’arachide et ces jus vite périssables, c’est tout un avenir économique qui attend d’éclore.
Avec LE SOLEIL
El Hadj Malick Youm : « La stabilité de l’école ne sera garantie que si les accords sont respectés »
À quelques semaines de la nouvelle année scolaire, le secrétaire général du Saems fixe des lignes rouges claires. Dans un entretien au « Soleil », El Hadji Malick Youm pense que le respect des accords signés avec le gouvernement est la condition pour la stabilité de l’année scolaire. « La stabilité ne sera garantie que si les accords sont respectés », affirme-t-il. Parmi les urgences : l’éradication des lenteurs administratives, la signature immédiate des décrets pour les décisionnaires, la correction des inégalités salariales, la suppression des abris provisoires, le recrutement massif par concours et la poursuite de la révision des curricula. Et il martèle, avec gravité : « la priorité des priorités au Sénégal doit être l’éducation. Sans une école forte, aucun secteur ne pourra se développer durablement. L’éducation, l’éducation, encore une fois l’éducation ».
Pour le secrétaire général du Saems, l’année scolaire 2024-2025 a été « relativement stable » au regard du déroulement des cours. « Nous pouvons dire que l’année a connu un déroulement régulier des enseignements et apprentissages, sans perturbation majeure », explique-t-il, reconnaissant que ce constat marque une différence avec des années antérieures, secouées par des grèves cycliques. Mais cette stabilité n’est qu’apparente, prévient-il, car des problèmes structurels lourds demeurent.
Le premier d’entre eux est le déficit chronique d’enseignants. « Au début de l’année, il manquait plus de 4.200 enseignants. Le gouvernement a certes recruté 2.000 enseignants, mais encore une fois par la méthode des recrutements spéciaux que nous dénonçons », regrette-t-il. Pour lui, ces recrutements exceptionnels, utilisés depuis l’indépendance, ont introduit dans le système « des enseignants dont le profil ne correspondait pas toujours aux exigences », contribuant à fragiliser l’école. Il appelle donc à « un retour aux concours prévus par la loi, seule garantie de transparence et d’équité ».
À cette pénurie, s’ajoute, selon lui, la question des infrastructures. El hadji Malick Youm soutient que plus de 7.200 classes restent encore de simples abris provisoires. « On ne peut pas faire de performance dans un système éducatif où des milliers d’enfants apprennent sous des paillotes, exposés à la pluie et à la chaleur », fustige le syndicaliste.
Entre revendications syndicales et promesses non tenues
D’après lui, les résultats scolaires envoient un signal rouge. « Les résultats du baccalauréat sont passés de 52 % en 2021 à environ 47 % en 2025. Cinq points perdus en si peu de temps, c’est énorme et inquiétant », constate le syndicaliste. La tendance est la même pour le Bfem, en baisse de trois points sur deux ans. Pour lui, ces chiffres traduisent « un malaise profond, lié à la surcharge des classes, au manque de formation continue et à l’absence d’outils pédagogiques modernes ». Le leader du Saemss appelle à « un sursaut national » pour éviter de replonger dans « les années noires où les taux de réussite plafonnaient à 30 % ».
Si les enseignants ont contribué à préserver la stabilité du système, leur patience est mise à rude épreuve par l’attitude de l’État. « La promesse de zéro lenteur administrative n’a pas été respectée. Les dossiers d’avancement et de reclassement restent bloqués au ministère des Finances. À chaque étape, les dossiers stagnent, retardant les carrières et démotivant les enseignants », dénonce le secrétaire général national du Saemss.
Le problème de la rémunération reste également une plaie béante. « Nous ne demandons pas des privilèges, mais l’équité. Il est inconcevable que des corps ayant le même niveau académique que les enseignants soient payés huit à dix fois plus », fulmine El Hadji Malick Youm. Selon lui, cette inégalité « mine la motivation et fragilise la qualité des enseignements ».
Le cas des « décisionnaires » illustre aussi la lenteur du gouvernement. Ces quelque 10.000 enseignants, recrutés sans statut clair, attendent depuis des années une régularisation. « Nous avons discuté, deux décrets ont été modifiés d’un commun accord, mais neuf mois après, ils ne sont toujours pas signés », s’indigne M. Youm. Et il prévient : « Si rien n’est fait, les syndicats n’auront pas d’autre choix que de porter le combat ».
Sur le plan du dialogue social, le syndicaliste reconnaît une légère amélioration. « Pour la première fois, nous avons été conviés à certaines concertations de haut niveau. C’est un signe positif », note Malick youm. Mais il dénonce la présence récurrente de syndicats non représentatifs à ces réunions. À cela s’ajoute la lenteur dans l’examen des nouvelles revendications. « Depuis une décennie, nous sommes enfermés dans des négociations de restitution, c’est-à-dire la mise en œuvre d’accords déjà signés. Pendant ce temps, les nouvelles questions telles que la retraite, le plan de formation et la digitalisation ne sont pas traitées », déplore-t-il.
Former, réorienter et numériser pour sauver l’école
Pour sortir de l’impasse, Elhadj Malick Youm insiste sur trois leviers : la formation, l’orientation et la digitalisation. D’abord, la formation des enseignants. « Le Sénégal est le seul pays où des enseignants demandent à être formés et on leur répond qu’il n’y a pas de moyens », dénonce-t-il. Il salue néanmoins le lancement d’une formation diplômante universelle en ligne pour 6.400 enseignants, qu’il juge comme « une avancée significative ». Mais il demande sa généralisation : « Il ne doit plus y avoir un seul enseignant en attente de formation ».
Ensuite, il s’est attaqué à l’orientation scolaire. Le syndicaliste alerte sur le déséquilibre entre filières. « Aujourd’hui, 70 % des bacheliers sont littéraires. C’est un handicap majeur. Il faut inverser la tendance et produire au moins 70 % de bacheliers scientifiques et techniques. », recommande El Hadji Malick Youm. Il préconise une orientation précoce dès la classe de troisième, inspirée des modèles allemands ou ghanéens, qui permettent de diriger les élèves vers des filières scientifiques, technologiques ou professionnelles.
La digitalisation du système éducatif constitue, selon lui, un pilier incontournable. « Depuis des décennies, nous demandons la dotation de kits numériques pour les enseignants et les élèves. Or, le monde avance et nous restons à la traîne », insiste-t-il.
Avec Le soleil
Me Abdou Dialy Kane sur le cas Farba Ngom : « Le juge a gardé le rapport de la contre-expertise 15 jours avant de nous en informer ! Ce qui est extrêmement grave »
Membre du pool d’avocats de Farba Ngom, Me Abdou Dialy Kane a révélé que le second rapport d’expertise sur l’état de santé du maire des Agnam a été « retenu par le juge 15 jours avant que nous en soyons informés ».
L’avocat a qualifié ce fait d’une « gravité extrême », car, selon lui, « Farba Ngom pourrait même perdre la vie dans ce cas de figure ». Sur le plateau de la 7TV repris par nos confrères de Dakaractu, Me Kane a rappelé que le second rapport d’expertise a non seulement confirmé le premier, mais n’a pas non plus écarté l’hypothèse d’une « mort subite ».
Un Nouvel Élan pour l’Éducation Bilingue : Le Professeur Mister Diouf à l’Assaut du Préscolaire et de l’Élémentaire
Dans le quartier Darou, à Ngoumsanne, une nouvelle école attire l’attention des parents soucieux d’offrir une éducation de qualité à leurs enfants. Sous la direction du Professeur Diouf, l’établissement propose un enseignement bilingue (français–anglais) dès le préscolaire, avec un programme riche et innovant.
Les tout-petits y apprennent l’anglais dès l’âge de 3 ans, tout en ayant accès à l’enseignement de l’arabe et du Coran pour les familles musulmanes. L’informatique et le développement personnel sont également intégrés au programme, permettant aux élèves de développer des compétences modernes et utiles dès leur plus jeune âge.
Avec un cadre propice à l’apprentissage, des enseignants formés aux approches pédagogiques innovantes et un suivi rigoureux du cahier de cours, l’école se distingue par son sérieux et son engagement. Des cours de renforcement gratuits ainsi que des sessions de remédiation périodiques viennent consolider les acquis des élèves.
L’établissement offre aussi des avantages pratiques comme le transport scolaire, une cantine, un effectif réduit dans les classes et une accessibilité facile au site.
À travers cette initiative, le Professeur Diouf ambitionne de donner aux enfants de Ngoumsanne les outils nécessaires pour s’épanouir dans un monde en constante évolution.
Mali : les six routiers sénégalais enlevés ont été libérés
Les six chauffeurs sénégalais annoncés enlevés au Mali par des groupes armés ont finalement recouvré la liberté. L’information a été confirmée vendredi soir par Daouda Lô, chargé de communication de l’Union des routiers du Sénégal (Urs).
« Oui, je confirme qu’ils ont été libérés depuis hier, entre 20 heures et 21 heures », a-t-il déclaré. Selon lui, les transporteurs poursuivent actuellement leur trajet vers Bamako, où ils doivent décharger leurs cargaisons composées de matériels de construction et divers produits.
Moustapha Sy au Champ des courses : «Des membres de la famille Sy paient des gens pour m’attaquer»
«Certains membres de la famille Sy paient des individus pour m’attaquer publiquement et entacher ma réputation. Ces attaques visent à affaiblir mon leadership et mon influence au sein de la confrérie tidiane. Ce sont des manœuvres qui sont contraires aux valeurs islamiques et à l’unité familiale.». Selon le Quotidien , ces révélations ont été faites par le guide religieux spirituel du Dahiratoul Moustarchidina Wal Moustar-chidaty (Dmwm), Serigne Moustapha Sy Al Makhtoum, lors de son Gamou annuel au Champ de courses de Tivaouane, ce vendredi 5 septembre 2025. Le marabout précise que «des gens sont payés pour m’attaquer dans la presse et sur les réseaux sociaux». A l’en croire, ses détracteurs qui le jettent en pâture dans les médias sont à la solde de certains membres de la famille Sy de Tivaouane. Il remarque que «les mêmes pratiques malsaines» ont été perpétrées contre son défunt père, Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum. Mais cela ne fait rien».
Nouvelle attaque jihadiste au Mali : ÇA KAYES PRÈS DU SÉNÉGAL
L’attaque du Jnim à Kayes, ce jeudi, a provoqué l’enlèvement de 6 routiers sénégalais. Si le gouvernement n’a pas encore réagi, le groupe terroriste est en train de mettre en place sa stratégie d’asphyxie de Bamako, qui a aussi des répercussions économiques sur le Sénégal dont le Port de Dakar dépend fortement de ce corridor, qui alimente la capitale malienne.
Le danger se trouve toujours de l’autre côté de la frontière. Lointaine puis diffuse, la menace djihadiste est désormais à 95 km de Kidira. Il y a plus de deux mois, l’attaque terroriste de Diboli, situé à quelques km du tracé de la frontière entre le Sénégal et le Mali, avait montré la capacité d’expansion du Jama’at nusrat al-islam wal-muslimîn (Jnim), l’un des groupes terroristes les plus meurtriers du Sahel.
Ce jeudi, il a frappé la ville de Kayes en même temps que Nioro du Sahel, deux portes d’entrée sur le territoire malien via le Sénégal et la Mauritanie. Et les terroristes ont enlevé à Kayes, où ils étaient encore présents dans la journée d’hier, 6 transporteurs sénégalais, comme le confirme le communiqué de l’Union des routiers du Sénégal. «L’Union des routiers du Sénégal (Urs) informe l’opinion nationale et internationale, avec une profonde inquiétude, que six de nos compatriotes sénégalais, tous acteurs du secteur routier, ont été enlevés au Mali par des groupes djihadistes. Ces travailleurs, engagés dans leurs activités de transport transfrontalier, contribuaient quotidiennement aux échanges entre nos pays frères. Leur enlèvement constitue non seulement une atteinte grave à leur sécurité et à celle de leurs familles, mais aussi une menace pour la libre circulation et le commerce dans la sous-région.»
Arme économique
Par ailleurs, l’Urs, qui exprime toute sa solidarité et sa compassion aux familles des 6 routiers kidnappés, ajoute : «Nous appelons les autorités sénégalaises, maliennes, ainsi que les organisations sous-régionales et internationales, à tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération dans les plus brefs délais. Nous rappelons que les acteurs routiers sont en première ligne de l’intégration africaine et qu’ils ne doivent en aucun cas être pris pour cibles dans ces conflits. L’Union des routiers du Sénégal continuera à suivre de près l’évolution de la situation et tiendra l’opinion informée.»
Pour plus de détails, il faut noter qu’il s’agit de deux chauffeurs et de leurs apprentis, qui ont été enlevés et amenés vers une destination inconnue. Joint par téléphone hier dans la soirée, Daouda Lô, chargé de communication de l’Union des routiers du Sénégal, espère un dénouement rapide et heureux. «C’est une situation un peu difficile. Nous ne savons pas où ils ont été envoyés, mais leurs camions sont dans la ville de Kayes. Pour la stratégie, nous attendons parce que c’est une question qui se règle entre Etats. Mais, il faut organiser le système de transport parce que tous les gens qui achètent des gros porteurs sont attirés par le fret malien.» Sans doute, il espère des mesures de sécurité plus renforcées, comme au Burkina Faso où les convois de camions de fret qui proviennent des autres pays sont «sécurisés par l’Armée».
Pour l’instant, les terroristes contrôleraient une partie de ce corridor à Kayes. «Ils étaient encore dans la ville», explique M. Lô. En attendant, le gouvernement n’a pas encore réagi. Wait and see ! Mais, il s’agit d’une forme de pression, même si les terroristes savent, comme on le dit de façon triviale, que les Etats ne négocient pas avec eux.
Isolement de Bamako
Pour le Jnim, en plus de montrer sa capacité d’expansion, il s’agit de mettre en place une stratégie d’asphyxie de Bamako. En démontrant sa capacité à couper les deux corridors qui alimentent la capitale malienne, le groupe terroriste veut semer le chaos pour précipiter le Ko dans les rangs de la junte. Dans un post de propagande sur X, le Jnim explique clairement sa stratégie : «Instauration d’un blocus sur Kayes et Nioro du Sahel, interdiction d’acheminer du carburant depuis la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Sénégal et la Mauritanie vers le Mali…»
Pour les experts des groupes terroristes, ces attaques font partie d’une stratégie échafaudée depuis longtemps par le Jnim, dans sa tentative d’isoler Bamako en coupant ses voies d’approvisionnement. Sans façade maritime, la ville dépend des ports sénégalais, mauritanien et ivoirien.
Dans son rapport publié au mois de mai 2025, Timbuktu Institute, fondé par Dr Bakary Sambe, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, alertait sur la menace du Jnim dans la zone des trois frontières du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. «La région des trois frontières, située à la jonction du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, est devenue un théâtre d’opérations stratégiques pour le Jama’at nusrat al-islam wal-muslimîn (Jnim), un groupe terroriste cherchant à étendre son influence au-delà des frontières maliennes. Cette zone, marquée par la proximité de villes clés et stratégiques pour l’approvisionnement de la capitale malienne, est devenue un espace caractérisé par des stratégies d’infiltration et de positionnement du Jnim augurant, pour certains, d’une menace croissante pour les prochaines années. Le Jnim, déjà actif dans le Sud-Ouest du Mali, notamment dans la région de Kayes, intensifie ses activités violentes et s’infiltre dans les réseaux économiques et criminels transfrontaliers, tout en tentant d’exploiter les vulnérabilités socio-économiques et idéologiques des zones voisines de la Mauritanie et de l’Est du Sénégal», explique le rapport. Ensuite, ajoute Timbuktu Institute : «Le Jnim a considérablement accru son activité dans la région de Kayes au cours des trois dernières années. En 2024, il a multiplié à plus de sept fois ses actions violentes dans la région par rapport à 2021.
Dans cette région de Kayes, le Jnim a attaqué des installations des Forces de sécurité, des postes de Douane et des convois sur les routes principales menant à Bamako, ainsi qu’en Mauritanie et au Sénégal. Les attaques consistent souvent en des raids menés par des hommes armés à bord de véhicules ou en des embuscades en bord de route, notamment à l’aide d’Engins explosifs improvisés (Ied).» Le think tank enchaîne : «Ces attaques ont principalement visé les Forces de sécurité, d’autres acteurs affiliés au gouvernement et des entreprises ou des commerces, afin de limiter leur capacité d’action et leur développement. On peut citer, à titre d’exemple, une incursion du sous-groupe Katiba Macina du Jnim, le 8 février, près de Melgué, à environ 35 kilomètres de Bakel, à la frontière sénégalaise. Cette attaque, qui a tué trois soldats maliens et en a blessé autant, fut la troisième du genre dans cette localité située sur la route entre Kayes et la frontière sénégalaise. Cette stratégie vise, à moyen ou long terme, à isoler Bamako de sa principale voie d’approvisionnement, mais elle serait également économiquement problématique pour le Sénégal dont le Port de Dakar dépend fortement de cette voie le reliant à la capitale et aux autres localités maliennes.»
Aujourd’hui, la menace, qui est toujours de l’autre côté de la frontière, est en même temps à portée de tir du territoire national, sanctuarisé évidemment par une présence militaire très forte. A l’image du Camp de Goudiry créé pour contenir la criminalité transfrontalière.
AVEC LE QUOTIDIEN
Sénégal : pas de confirmation de l’enlèvement présumé de six ressortissants au Mali
Le gouvernement sénégalais affirme n’avoir, à ce stade, aucune preuve tangible concernant l’enlèvement présumé de six de ses citoyens au Mali. Dans un communiqué publié vendredi, le Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères précise qu’« aucun élément vérifiable ne permet de confirmer l’information ni d’établir avec certitude l’identité des personnes concernées ».
Cette mise au point intervient après les déclarations de l’Union des Routiers du Sénégal, qui a signalé la disparition de six compatriotes lors d’attaques perpétrées les 3 et 4 septembre dans la commune malienne de Diéma, une zone en proie à l’insécurité liée aux groupes armés.
Les autorités sénégalaises assurent suivre la situation en coordination avec le gouvernement malien, par l’intermédiaire de l’Ambassade du Sénégal à Bamako. Elles promettent de communiquer toute évolution dès que des informations fiables seront disponibles.