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Mame Mbaye Ndiaye vous donne rendez-vous sur Actunet.net

Tous les 15 jours, retrouvez “Fair Play” sur votre site Actunet. “Fair Play” est un plateau de Mame Mbaye Ndiaye, qui place sous les projecteurs toutes personnalités interpellées par l’actualité du moment.

Portrait du Capitaine d’Équipe au Onze national- Omar Blondin Diop

OMAR BLONDIN DIOP…

Aîné frère d’une Fratrie

Omar Blondin Diop est né le 18 septembre 1946 à Niamey au Niger. Fils aîné de la  fratrie des onze à douze garçons dont le père, Ibrahima Blondin Diop, médecin de son état, et la mère, Adama Ndiaye, sage –femme de son état et sœur jumelle à Awa Ndiaye, sage femme également résidente à Bamako, sont tous trois originaires de Saint Louis du Sénégal. Le père est natif de Toukoto (Kita, République du Mali, ex Soudan français) et les mères sont nées à Siguiri (Guinée actuelle).

Aux termes d’études primaires et secondaires (Lycée Van Vollenhoven, actuel Lamine Guèye, Lycée Montaigne et Louis Le Grand à Paris), Omar est le premier Sénégalais reçu au concours d’entrée à l’École Normale Supérieure de Saint Cloud en 1967.

Élève-professeur en philosophie et sociologie à l’Université de Nanterre, il participe activement sur la ligne de front aux évènements, soulèvement populaire de la jeunesse et de la classe ouvrière, françaises, en Mai 1968 à Paris. En tant que membre fondateur de plusieurs groupes de réflexion dont le Mouvement du 22 Mars, il sera fiché et filé par la police française, puis frappé d’une mesure d’expulsion du territoire français en même temps que son camarade Franco Allemand, eurodéputé écolo actuel, Daniel Cohn-Bendit. Rentré chez lui au Sénégal, il œuvrera tout autant activement dans l’espace universitaire contre les coopérants français du corps enseignant et assistera efficacement le professeur Cheikh Anta Diop dans la constitution du Laboratoire Carbone 14 de l’Ifan où il était reçu stagiaire auprès du Professeur.

De retour à Paris en 1970, il poursuit la préparation de son agrégation à Saint Cloud, suite à la levée de la mesure d’expulsion par le Président Georges Pompidou, sur la demande formulée par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Khalife général des Tidianes et exprimée au Président Senghor, ami de Georges Pompidou, président français. Il obtînt gain de cause. Mais cette préparation est interrompue par l’arrestation de ses frères, membres du groupe des incendiaires, dont Lopy (Mahomet) et Pape (Dialo), encore mineurs à l’époque. Motif : ils avaient tenté de saboter le cortège du Président Georges Pompidou, en visite au Sénégal en janvier 1971 et avaient incendié le centre culturel français (Actuel institut Léopold Sédar Senghor). Deux sentiments anti français bien exprimés par ce groupe dont les animateurs seront condamnés à de lourdes peines notamment deux travaux forcés à perpétuité. Le Tribunal spécial, ancêtre de la Cour de Sûreté de l’État, avait décidé ensuite de déporter les condamnés au Centre plénipotentiaire spécial de Kédougou, au Sénégal oriental. Indigné et choqué par la sévérité et la disproportion de ce verdict, Omar réunit quelques amis dont Alioune Sall dit Paloma et Samba Bathily, et ensemble ils décident de suspendre leurs études supérieures et de rentrer au Pays afin d’œuvrer à la libération des peuples et de leurs camarades emprisonnés.

Arrivés à Bamako, après un long périple d’entraînement et de conditionnement, à travers plusieurs pays traversés dont la Turquie, l’Érythrée, la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Algérie, la Guinée Conakry, ils ne réussiront pas à regagner Dakar. Ils seront en effet arrêtés et placés en garde à vue par les autorités militaires maliennes du Cmln, sous la direction de Tiécoro Bagayogo, directeur de la Sûreté nationale. Sur la demande du Président sénégalais, Senghor, à l’occasion de sa visite officielle en novembre 1971 à Bamako, le Président Moussa Traoré affréter un avion par vol spécial pour les extrader pieds et poings liés sur Dakar, le mois suivant (décembre 1971).

Arrêtés et réceptionnés, Omar et Paloma seront jugés et condamnés à trois ans de prison ferme par le même Tribunal spécial, le 22 Mars 1972, les autres inculpés bénéficiant de sursis.

Plus tard, en cellule, victime de sévices et du comportement négrier de ses gardes pénitentiaires, Omar Blondin Diop trouvera la mort dans des circonstances mystérieuses jusque là jamais élucidées, dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Sur l’île de Gorée, dans la sinistre prison disciplinaire devenue aujourd’hui Musée préhistorique et où trône son portrait parmi les grandes figures de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire.

Suite à son décès dont le certificat de genre de mort reste problématique pour l’État sénégalais, 44 ans après, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, en la personne de Jean Collin, avait dans un premier temps refusé de rendre le corps à sa famille. Puis dans la précipitation, en présence d’un de ses frères et de voisins de la Médina, il sera inhumé au cimetière Abattoir de Soumbèdioune. L’autopsie qui avait été réclamée par son père docteur, et réalisée en sa présence n’a pas été concluante pour justifier de la version officielle du suicide donnée par le Gouvernement sénégalais.

Jusqu’à présent la controverse publique qui a d’emblée opposé sa famille au gouvernement sénégalais portant sur les circonstances de sa mort, perdure et s’amplifie depuis 4 ans, à l’occasion de la célébration des 40 ans de sa disparition. Son frère, le docteur Dialo Diop, mandataire de la famille, a déjà saisi officiellement les autorités compétentes pour une réouverture de l’enquête judiciaire par une police scientifique agréée. Depuis, aussi, ils attendent la réponse de l’État à requête officielle.

EN conclusion, la courte vie de ce digne fils d’Afrique, Sankara avant l’heure, plus radical que Nelson Mandela, Che Guevara dans le tempérament et plus qu’un Jean Paul Sartre et un Albert Camus réunis dans sa tête, a été riche et diverse. En témoigne son goût pour le Cinéma avec sa participation de La Chinoise de Jean Luc Godard, cinéaste français ; son goût pour la musique Jazz des Black Panthers et les sonorités afro cubaines d’Amériques, son goût pour d’autres civilisations sur lesquelles il est resté très ouvert. C’est ainsi qu’Omar a beaucoup lu, peu écrit, fait un deux films, a vu du pays en traversant maintes contrées et s’est fait plein d’amis partout dans le monde.

La trajectoire exemplaire de cet homme est faite d’ardeur à l’étude, d’ouverture d’esprit, de détermination pour l’essence de l’être, et d’abnégation dans la lutte de libération. Une telle simplicité ne se retrouvera plus tard qu’en Thomas Sankara, son cadet de trois ans (né le 21 décembre 1949). Avec un désintéressement prononcé dans les relations humaines, et surtout une honnêteté intellectuelle fort scrupuleuse qui allie sens de la générosité humaine et don de soi sans bornes. Né de parents sénégalais au Niger, à la fois Soudanais et Sénégalais, Nigérien et Guinéen, parlant couramment le bambara et le wolof, le français et l’anglais, l’allemand et l’arabe, Omar demeure le parachèvement de tout sentiment d’inachèvement perpétuel. Mais aussi, la source abondante d’une inspiration féconde pour la jeunesse insatiable de savoir. Une source inépuisable de praxis pour la Jeunesse africaine, présentement sur la brèche, à la recherche de modèles pour trouver par elle-même les réponses à ses questions légitimes face à l’échec des politiques sociales et néocoloniales des régimes en place qui semble-t-il, ne lui offrent aucune perspective crédible.

La reconnaissance des vertus salvatrices est une exigence des temps présents. Puisse ce portrait, reflet d’une existence qui a été brève comme une étoile filante, faisant beaucoup parler d’elle, laissant des traces sur les destinées individuelles, et passant rapidement comme presque de façon inaperçue et allant choir au fond de l’immensité de sa destinée à enfant prédestiné qui a traversé ce siècle en météorite. L’unité d’action dans sa lutte pour le panafricanisme, la praxis qu’il développait par sa pensée fédératrice d’énergies créatrices, ont fait parler de lui au-delà des frontières factices qui nous insèrent peuples et communautés de Nations francophones, anglophones et lusophones, qui sont partagés entre les musulmans, les chrétiens et les traditionnalistes. On ne doit pas accepter au sein de la nouvelle citoyenneté Cedeao, que les puissances étrangères dépècent le continent sous nos yeux en nous séparant en des micros États qu’ils soutiennent et renforcent en permanence, sans possibilité de leur rendre leur autonomie . C’est en cela que consistait le combat d’Omar Blondin Diop, pour qui «La Révolution n’a pas besoin de Chef suprême». Même si un seul nous suffit comme le diraient d’autres confessions, Omar était un roi qui marchait pieds nus sur les chemins de la connaissance. Il n’a laissé ni livre, ni épouse, ni enfant à l’âge de sa disparition. Il est reparti comme il était venu un jour du 18 septembre 1946. Frou! Comme l’oiseau migrateur.

Le glaive de la justice, une fois qu’il l’a quitté ne connaît plus de fourreau…

Combat royal : Gakou prophétise le sacre de Sa Thiès

Un employé d’une société basée au Point-E, G.K.D., a détourné une somme totale de 377 250 FCFA qui lui avait été confiée pour régler une facture à la Sonatel, ainsi que 150 000 FCFA destinés à un versement bancaire. Après avoir perdu tout l’argent en misant au pari-foot, il est revenu au bureau en prétendant avoir été violemment agressé en chemin, les assaillants ayant selon lui emporté les fonds. Ses collègues, intrigués, l’ont accompagné sur les lieux supposés de l’attaque, où aucun témoin ni aucun indice ne confirmait ses déclarations.

Alertée, la police du Point-E a mené sa propre enquête, arrivant à la même conclusion : aucune agression n’avait eu lieu. Face aux incohérences, l’employeur a déposé plainte pour abus de confiance. Placé en garde à vue, G.K.D. a finalement avoué avoir inventé toute l’histoire pour couvrir ses pertes au pari-foot. Ses proches ont depuis remboursé l’argent perdu, ce qui a permis sa libération le vendredi 14 novembre.

Un employé perd 377 250 FCFA au pari-foot et invente une agression

Un employé d’une société basée au Point-E, G.K.D., a détourné une somme totale de 377 250 FCFA qui lui avait été confiée pour régler une facture à la Sonatel, ainsi que 150 000 FCFA destinés à un versement bancaire. Après avoir perdu tout l’argent en misant au pari-foot, il est revenu au bureau en prétendant avoir été violemment agressé en chemin, les assaillants ayant selon lui emporté les fonds. Ses collègues, intrigués, l’ont accompagné sur les lieux supposés de l’attaque, où aucun témoin ni aucun indice ne confirmait ses déclarations.

Alertée, la police du Point-E a mené sa propre enquête, arrivant à la même conclusion : aucune agression n’avait eu lieu. Face aux incohérences, l’employeur a déposé plainte pour abus de confiance. Placé en garde à vue, G.K.D. a finalement avoué avoir inventé toute l’histoire pour couvrir ses pertes au pari-foot. Ses proches ont depuis remboursé l’argent perdu, ce qui a permis sa libération le vendredi 14 novembre.

Le clin d’œil de Mia Guissé à Amy Collé Dieng touche les internautes

Mia Guissé est certainement touchée par les vidéos répétitives d’Amy Collé à son sujet. La chanteuse ne cesse de faire des éloges à l’interprète de « On n’a pas le temps » dans ses différentes sorties.

Touchée, Mia Guissé lui a adressé un clin d’œil sur Instagram. Dans l’une de ses vidéos, elle a utilisé un morceau d’Amy Collé Dieng et a écrit : « One love ».

Wally Seck de nouveau convoqué devant la justice dans l’affaire Rolls-Royce

Le chanteur Wally Ballago Seck est à nouveau appelé à comparaître devant la justice. Selon des informations obtenues par iGFM, il devra se présenter le 2 décembre 2025 à 10 heures devant le juge d’instruction du 1er cabinet du Pool judiciaire financier, conformément à l’article 105 du Code de procédure pénale.

Cette convocation constitue une nouvelle étape dans une affaire qui continue de susciter commentaires et spéculations, malgré la caution déjà versée par l’artiste.

Inculpé pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, Wally Seck est entendu dans le cadre de la transaction très médiatisée portant sur la vente d’une Rolls-Royce d’une valeur de 210 millions FCFA à Amadou Sall, fils de l’ancien président sénégalais Macky Sall. La transaction avait été réglée par chèque, et la défense de l’artiste l’a toujours présentée comme une « transaction commerciale ordinaire ».

Cette affaire s’inscrit toutefois dans un contexte plus large. Amadou Sall fait l’objet de plusieurs enquêtes pour flux financiers suspects, des opérations attribuées à des sociétés liées à son entourage familial, ainsi que pour des soupçons de procurations abusives et de signatures contrefaites. C’est ce faisceau de procédures qui a mis en lumière la transaction avec le chanteur, attirant l’attention des enquêteurs sur ce volet particulier.

Précédemment, Wally Seck avait été auditionné par la Division des investigations criminelles avant d’obtenir une liberté provisoire sans contrôle judiciaire, après avoir versé une caution équivalente au montant du véhicule, tout en réaffirmant sa volonté de « laver son honneur ».

La Chine et les Émirats arabes unis parmi les bénéficiaires des fonds climat destinés aux pays pauvres

En 2009, lors de la COP15 à Copenhague, les pays riches s’étaient accordés à mobiliser chaque année 100 milliards de dollars jusqu’en 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique. Ces États industrialisés reconnaissaient ainsi leur plus grande responsabilité dans le réchauffement planétaire et leur plus grande capacité à financer des solutions, par rapport à des pays à moindre revenu.

Mais ce n’est qu’en 2022 que ce chiffre de 100 milliards de dollars par an en financements climatiques a été effectivement atteint. Le quotidien britannique Guardian et le média en ligne Carbon Brief ont analysé des documents envoyés à l’ONU et les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) datant de 2021 et 2022 concernant ces flux financiers des pays riches vers les pays en développement. Et certains résultats ont de quoi surprendre.

Les principaux bénéficiaires du financement international pour le climat ont été les pays à revenu intermédiaires, comme l’Égypte, les Philippines ou le Brésil. Avec 14,1 milliards de dollars sur les deux années en question, l’Inde fait de loin la course en tête. Mais certains pays à revenu élevé font également partie des bénéficiaires : la Chine a ainsi reçu 3 milliards de dollars de financements climatiques en 2021 et 2022, principalement de banques multilatérales. Les Émirats arabes unis, eux, ont reçu plus d’un milliard de dollars du Japon.

Sur cette même période, en revanche, seulement un cinquième des fonds alloués a été versé aux 44 pays les plus pauvres du monde, et la plupart sous forme de prêts plutôt que de subventions. Pour le Bangladesh et l’Angola par exemple, la part des prêts atteint même 95% des fonds climat perçus.

Ces chiffres révélés par l’analyse du Guardian et de Carbon Brief illustrent deux problèmes fondamentaux. Premièrement : la composition du groupe des pays en développement n’a pas changé depuis sa création par l’ONU en 1992. Or, des pays comme la Chine ou les États du Golfe, considérés comme faisant partie de ce groupe, ont depuis connu des essors économiques fulgurants.

Deuxièmement : la distribution de la majeure partie des fonds climat n’est soumise à aucun contrôle centralisé. La plupart des pays riches financent des actions climatiques dans les pays pauvres de manière bilatérale ou par l’intermédiaire de banques de développement. Et ce sont parfois les intérêts politiques qui décident des bénéficiaires.

Selon l’ONU, un changement du système financier mondial est donc urgent.

États-Unis: un juge fédéral ordonne de retirer l’affichage des Dix commandements d’écoles au Texas

La décision du juge Orlando Garcia de faire retirer d’ici décembre 2025 l’affichage des Dix commandements de la Bible mis en place dans des écoles publiques du Texas, fait suite à une plainte contestant la constitutionnalité de la loi signée en juin par le gouverneur Greg Abbott. Celle-ci imposait aux écoles publiques du Texas d’afficher les Dix commandements bibliques « dans un endroit bien en vue dans chaque salle de classe ».

Contestation par « des familles venant de divers horizons religieux »

Cette loi est contestée par « des familles venant de divers horizons religieux, notamment athée, agnostique, chrétien, juif, baha’i et hindou », a écrit le juge dans sa décision. Ces familles « ont une chose en commun », a-t-il souligné, elles « ne souhaitent pas que leurs enfants soient contraints d’observer, de vénérer ou d’adopter la doctrine religieuse contenue dans les Dix commandements ».

Le juge a aussi ajouté qu’il serait « impraticable, voire impossible, d’empêcher les plaignants d’être exposés à des affichages religieux non désirés » si la loi était appliquée. L’American Civil Liberties Union (Aclu), emblématique organisation de défense des libertés civiles aux États-Unis, a qualifié cette décision de « victoire pour la liberté religieuse ».

L’affaire va finir devant la Cour suprême

En vigueur dans certaines écoles depuis le 1er septembre 2025, la loi a déclenché des batailles juridiques continues. En août, un autre juge fédéral l’avait temporairement suspendue afin que sa constitutionnalité soit examinée. Des experts juridiques estiment qu’il est probable que l’affaire finisse devant la Cour suprême des États-Unis. Le premier amendement de la Constitution prohibe l’établissement d’une religion nationale et interdit de favoriser un culte plus qu’un autre.

Le procureur général du Texas Ken Paxton, dont le bureau défend la loi, avait précédemment indiqué qu’il ferait appel de décisions similaires à celle du juge Garcia. « L’Amérique est une nation chrétienne et il est impératif que nous affichions les valeurs et vérités intemporelles qui ont historiquement guidé le succès de notre pays », a affirmé récemment M. Paxton dans un communiqué.

Bangladesh: à l’approche des élections, les islamistes «testent le gouvernement intérimaire»

Vous avez consacré votre thèse à l’islam au Bangladesh. Selon vous, cette population d’environ 175 millions de personnes est à 91% sunnite, 8% hindouiste, moins de 1% chrétienne, animiste et bouddhiste, avec des sous-catégories. Deux jours avant le verdict dans le procès Sheikh Hasina, samedi, des dizaines de milliers de musulmans se sont réunis dans la capitale, pour exiger que la petite communauté des ahmadiyya soit exclue de l’islam. « Ils peuvent vivre dans notre pays comme adeptes d’une autre religion », a expliqué un participant à l’AFP, mais l’État nouveau doit « les déclarer infidèles ». Le rapport de la religion à l’État est-il un enjeu de la campagne en cours ?

Charza Shahabuddin : Le rapport entre religion et État est fondamental pour comprendre la construction de l’État-nation au Bangladesh. Sa raison d’être pour se distinguer du Pakistan en 1971 : le sécularisme. L’indépendance du Bangladesh a remis en cause la logique identitaire et religieuse de la partition des Indes de 1947, qui séparait musulmans et hindous, par l’une des frontières les plus incongrues au monde.

Les forces politiques islamistes, qu’il s’agisse de la Jamaat-e-Islami ou d’autres formations, se sont toujours opposées à cette vision d’un Bangladesh séculariste. Pendant plusieurs décennies, la Ligue Awami de Sheikh Hasina était censée se différencier du BNP ou de la Jamaat, précisément sur ce principe.

Le sécularisme n’est pas seulement la neutralité religieuse dans la gestion des affaires religieuses ; c’est avant tout un principe constitutionnel qui garantissait aux minorités, aux associations et aux ONG, la possibilité de travailler avec une certaine sérénité et avec une certaine forme de protection. Mais la réalité, c’est que le travail de sécularisation des institutions et des mentalités n’a pas suffisamment été mené par les instances étatiques, mais bien par une multitude d’organisations locales.

Le Bangladesh est majoritairement musulman, mais l’islam est pluriel, il est traversé par une multitude de branches, de pratiques et de rituels : le soufisme mystique des Bauls, où femmes et hommes chantent ensemble ; les dévots hindous et musulmans qui invoquent des saints musulmans ; les barelvis, les ahmadis, ainsi que les minorités hindoues (8%) et bouddhistes.

La population au Bangladesh est traditionnellement pieuse, or il existe une différence fondamentale entre la piété et l’intolérance. Que le Bangladesh soit devenu, à l’instar de ses voisins indien ou birman, aussi intolérant face à la diversité (au sein même de l’islam), est le résultat de l’influence d’entrepreneurs politiques identitaires et religieux.

Ce que l’on observe actuellement avec le gouvernement intérimaire, c’est qu’il a cédé face aux pressions islamistes. Cela dit, la Ligue Awami de Sheikh Hasina n’avait pas fait mieux : elle avait accordé d’innombrables concessions au Hefazat-e-Islam, un groupe d’enseignants et d’étudiants issus des qawmi madrasas, institutions dont le contenu pédagogique n’est pas validé par l’État et dont la formation des enseignants laisse à désirer. Elle avait notamment retiré des manuels scolaires des poèmes écrits par un auteur hindou, ou encore reconnu l’équivalence d’un diplôme de qawmi madrasa avec celui du cursus général. Le gouvernement actuel suit une logique similaire en décidant, par exemple, de supprimer des postes d’enseignants de musique et d’éducation physique en primaire.

En février 2026, les électeurs doivent voter pour les premières législatives depuis 2018, et se prononcer sur une série de réformes destinées à tourner la page de la Première ministre précédente. Le parti Jamaat-e-Islami va cette fois participer. Qui sont-ils ?

Principal parti islamiste du Bangladesh, la Jamaat-e-Islami a été fondée par Sayyid Abul Ala Maududi avec pour projet d’établir un État théologique. Le parti avait soutenu l’armée pakistanaise et permis de cibler les assassinats sur le territoire bangladeshi. La Ligue Awami avait était élue en décembre 2008 sur la promesse de campagne de juger les criminels de la Jamaat coupables de crimes de guerre.

Sous le règne de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina (2009-2024), la Jamaat-e-Islami a été interdite et ses militants traqués, obtenant une certaine sympathie de la part de la population durant la révolte.

Cela ne l’a pas empêchée de s’organiser avec une efficacité remarquable. Profitant de la déficience de l’État, la Jamaat a développé des services sociaux, des assurances, des hôpitaux, des écoles : une implantation méthodique dans quasiment tous les secteurs en tissant un dense réseau d’institutions financières, éducatives et sociales — banques islamiques, compagnies d’assurance, ONG, établissements scolaires —, formant un véritable « État parallèle ». En termes de compréhension du néolibéralisme, la Jamaat est d’ailleurs probablement le parti le mieux intégré économiquement.

Depuis l’été 2024, la Jamaat-e-Islami capitalise sur l’effondrement de l’ancien régime pour redorer son image. Le parti prétend avoir « expié » ses fautes en participant aux manifestations étudiantes de l’été 2024 en soutien à la restauration de la démocratie, en revendiquant des réformes constitutionnelles présentées comme démocratiques, et en mobilisant sa branche étudiante, l’Islami Chhatra Shibir, à travers des actions symboliques. En juillet 2025, le Shibir a ainsi organisé une exposition assimilant certains dirigeants de la Jamaat responsables de crimes de guerre en 1971 à des héros de la contestation contre le régime autoritaire. L’objectif est clair : brouiller les frontières entre bourreaux et résistants de la guerre de 1971, établir un parallèle artificiel avec la révolte de 2024, et influencer les nouvelles générations, peu armées face à des décennies de répression de leur liberté d’expression et parfois indifférentes à la rigueur historique. Cette relecture du passé s’accompagne d’attaques ciblées contre la mémoire nationale : incendie de la maison-musée où Sheikh Mujibur Rahman a été assassiné, vandalisme de la résidence du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore et violence contre d’anciens combattants de 1971.

Tout en affichant des gestes d’ouverture — écoles pour filles, discours pro-libération, respect apparent des minorités — ces institutions diffusent un discours identitaire rigide : rejet du sécularisme, marginalisation des femmes, hostilité envers les minorités sexuelles, religieuses et ethniques, souvent renforcée par des financements du Golfe.

Ce qui se joue aujourd’hui, c’est le basculement vers un État où des responsables politiques peuvent affirmer que les femmes ne devraient danser qu’« entre elles », que toute musique — hormis la musique islamique — doit être interdite, et que les arts ou la sculpture doivent disparaître. Ce message est porté par des militants islamistes du Shibir, branche étudiante de la Jamaat-e-Islami, mais aussi par des groupes conservateurs misogynes qui s’appuient sur une prétendue autorité religieuse pour diviser la société et cibler en particulier les femmes, les minorités et les adivasis.

Ces derniers mois, de nombreux incidents et violences publiques, visant notamment les femmes, ont été imputés aux mouvements islamistes en général, n’est-ce pas ?

Les femmes sont toujours les premières victimes d’un changement de pouvoir politique, et au Bangladesh, cette réalité ne fait que s’aggraver. Depuis des mois, elles disparaissent de la scène publique : certaines sont parties d’elles-mêmes, d’autres ont été écartées. Dans une société conservatrice que l’on a laissée se durcir, les violences — viols domestiques, dans la rue, agressions en milieu scolaire ou dans les madrasas — ne sont plus des exceptions. Ces violences existaient sous les gouvernements précédents, mais la différence aujourd’hui est que des formations islamistes comme la Jamaat ou le Hefazat inscrivent explicitement dans leur agenda politique le contrôle des femmes : codes vestimentaires, interdiction de fumer, séparation stricte des sexes, voire limitation de leur liberté de mouvement et de travail.

Sur les campus de Dacca, ce durcissement se manifeste déjà : l’apparition de bombes artisanales dans des espaces historiquement progressistes comme Dhaka University témoigne d’une volonté de rendre intolérables des modes de vie jusque-là acceptés — des jeunes femmes qui fument, écoutent de la musique, circulent librement. Cette pression morale s’accompagne d’une justice expéditive, alimentée par des militants islamistes présents jusque dans la police. Les incidents se multiplient, comme cette jeune femme insultée dans un bus car non voilée, révélant la tentative d’instaurer de nouvelles normes sociales qui n’ont jamais été la norme au Bangladesh — pays où coexistent de longue date femmes en orna, voilées, non voilées ou en burqa.

Face à ces tentatives de contrôle, une nouvelle génération de jeunes femmes féministes défend au contraire la liberté de toutes, voilées ou non. Lors de la révolte de 2024, cette hétérogénéité est apparue clairement : entre les groupes islamistes cherchant à normer les corps et les comportements féminins, et les jeunes femmes revendiquant le droit de vivre comme elles l’entendent. C’est cette tension — entre imposition d’un ordre moral et résistance féministe — qui façonne aujourd’hui les batailles autour du rôle des femmes dans l’espace public bangladeshi.

Au niveau local, au Bangladesh, peut-il arriver que les islamistes participent aux règlements sur le plan judiciaire ?

La principale victoire des islamistes réside avant tout dans leur capacité à diffuser leurs normes religieuses et à s’imposer comme une autorité légitime, tout en promouvant souvent l’intolérance et la violence, notamment envers les femmes. Cette influence passe aussi par des groupes comme le Tabligh Jamaat, qui encouragent des familles très pauvres — paysans sans terre, pêcheurs — à envoyer leurs enfants en madrasas en promettant une élévation sociale ou spirituelle, en omettant de rappeler que l’école publique est gratuite. Parallèlement, existent depuis longtemps des tribunaux locaux, les panchayats, mêlant responsables associatifs, religieux ou non, qui règlent des litiges conjugaux, requalifient parfois des viols ou arbitrent des conflits ruraux. Face à ces « justices populaires », la société civile joue un rôle essentiel : certaines ONG, comme Nijera Kori, s’efforcent d’être présentes pour éviter que ces espaces ne soient monopolisés par des acteurs islamistes ou conservateurs.

Jeudi 13 novembre, c’est Muhammad Yunus, pour rappel lauréat du Nobel de la paix, qui a annoncé qu’une charte constitutionnelle signée par l’essentiel des partis politiques serait soumise à référendum. Il est parvenu à la faire signer aux principales forces politiques, en octobre. Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et le Jaamat-e-Islami l’ont fait, tandis que la Ligue Awami ne pourra participer au scrutin. Le parti NCP créé par des jeunes l’an passé, n’a pas signé. Le document de 28 pages limite à deux le nombre de mandats du Premier ministre, renforce les pouvoirs du président, met en place une deuxième chambre au Parlement jusqu’ici monocamérale, qu’on appelle Jatiya Sangsad, élue à la proportionnelle. Enfin, il réaffirme le caractère multiethnique et multireligieux du pays. Pourquoi le mouvement citoyen n’a-t-il pas signé ?

À mon sens, il s’agit avant tout d’une stratégie de distinction : le NCP cherche à se démarquer à la fois de la Jamaat et du gouvernement intérimaire, en se présentant comme une force autonome et crédible. Officiellement, il reproche au gouvernement de transition de ne pas préciser comment la charte sera appliquée, ce qui tromperait la population. Mais, depuis plusieurs mois, ses fondateurs travaillent surtout à construire un positionnement intermédiaire, ni islamiste, ni pro-gouvernemental.

En juillet dernier, le NCP et d’autres partis ont signé une charte que certains souhaitent intégrer au préambule de la future Constitution, en établissant un parallèle entre la révolte de 2024 et la guerre d’indépendance de 1971. Or, s’il est indispensable de juger les crimes de l’été 2024 et d’honorer les 1 400 victimes, on ne peut pas assimiler cette révolte à une seconde guerre d’indépendance : il n’en existe qu’une seule.

Le NCP, initialement composé de profils très variés, a rapidement basculé vers sa faction la plus conservatrice. Son leader Hasnat Abdullah, interrogé sur la Jamaat en tant que parti islamiste, a répondu : « La Jamaat est islamiste ? », manière à peine voilée de contribuer à sa normalisation. Pourtant, la Jamaat-e-Islami reste le parti fondé par Sayyid Abul Ala Maududi, porteur d’un projet d’État théologique. Aujourd’hui, tout est mis en œuvre pour qu’elle apparaisse comme un acteur démocratique — ou du moins pour en donner l’illusion.

Comment anticipez-vous les résultats de février ?

De façon très pessimiste, le sacrifice de ces 1 400 innocents, enfants et étudiants, qui a permis la chute du régime pour se retrouver avec le BNP et la Jamaat, qui concourent aux élections, est révoltant. La dernière fois que ces deux partis ont formé une coalition (entre 2001 et 2006), le Bangladesh a été secoué par la plus grande vague d’attentats jihadistes. L’État de droit n’existant pas, le vide politique, administratif, depuis un an et demi, a été comblé par ceux qui sont le mieux organisés politiquement, c’est-à-dire le BNP et la Jamaat.

Les leaders politiques de la Chatra League sont devenus des monstres, parce qu’il n’existait aucun mécanisme de régulation, aucune capacité à nuancer leurs positions ni à exercer la moindre autocritique. Les membres du Shibir soutiennent le modèle d’une société profondément intolérante, où les femmes, entre autres, joueraient un rôle secondaire.

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