mercredi, 17 décembre 2025

Attentats de Sydney: les Philippines démentent abriter des camps d’entraînement jihadistes

Depuis l’attentat de Sydney, qui a coûté la vie à quinze personnes réunies pour une fête juive sur la plage de Bondi, la police australienne enquête sur la possibilité que les tireurs, Sajid Akram et son fils Naveed Akram, se soient rendus aux Philippines du 1er au 28 novembre pour s’entraîner avec des jihadistes. Si les Philippines sont pointées du doigt par l’Australie, c’est parce que la destination des terroristes interpelle les enquêteurs : l’île de Mindanao, une zone échappant partiellement au contrôle de Manille, est soupçonnée d’abriter des camps de l’organisation État islamique.

De son côté, Manille dément abriter sur son territoire des camps de cette nature. Le président Ferdinand Marcos rejette « formellement […] la description trompeuse des Philippines comme étant le centre de formation de l’État islamique ». Selon lui, « aucune preuve n’a été apportée ».

Située dans le tiers sud de l’archipel, Mindanao est la terre ancestrale d’une minorité musulmane de cinq millions de personnes. Depuis plusieurs décennies, la région est le théâtre d’une insurrection islamiste menée par les séparatistes moro du MNLF ou encore par le mouvement Abu Sayyaf. Quelques-uns de ces groupes ont en effet prêté allégeance à l’État islamique.

Une région instable malgré un processus de paix

Après des années de combats, et avec le soutien des États-Unis, un accord de paix a conduit à la création de la région autonome du Bangsamoro en 2019. Des milliers de combattants avaient alors rendu les armes. Mais les groupes liés à l’État islamique n’ont jamais reconnu cet accord et ont poursuivi leurs actions armées. Se voulant rassurante, la porte-parole de l’armée philippine, Francel Padilla, a affirmé à l’AFP que les jihadistes encore actifs sont aujourd’hui « fragmentés et dépourvus d’autorité ». L’armée estime leur nombre à un peu plus de 50 combattants, contre 1 257 en 2016.

Pour autant, le processus de paix demeure fragile et les opérations militaires se poursuivent. En 2023, un attentat à la bombe visant une messe catholique à l’université de Mindanao, à Marawi, avait rappelé la persistance de la menace.

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