Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) traverse une crise sans précédent, et pour l’heure, le régime de Bassirou Diomaye Faye peine à proposer des mesures pour en contenir les effets. Selon la dernière note de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) sur l’Indice du Chiffre d’Affaires dans la Construction (ICAC), le troisième trimestre 2025 marque un recul inquiétant : le chiffre d’affaires global du secteur chute de 4,3 %.

Le sous-secteur du génie civil, qui englobe les grands travaux d’infrastructures, subit la correction la plus sévère. L’ANSD note qu’en comparaison au troisième trimestre 2024, « le chiffre d’affaires du sous-secteur du génie civil s’amoindrit de 23,2 % ».

Cette dégringolade est encore plus marquante sur le long terme. En cumul annuel, l’activité dans ce domaine « diminue de 31,8 % relativement à celui de la période correspondante de 2024 ». Ce recul des grands chantiers publics ou industriels constitue le principal facteur de la baisse du chiffre d’affaires global de la construction.

Le bâtiment n’échappe pas à cette morosité, bien que la baisse soit plus contenue. Le chiffre d’affaires y recule de 4,9 % ce trimestre, un repli qui s’explique essentiellement par « la baisse du montant des travaux liés à la promotion immobilière (-36,2 %) ».

Cependant, une lueur d’espoir subsiste dans la construction résidentielle et privée. L’agence statistique souligne qu’en revanche, « le chiffre d’affaires réalisé dans la construction de bâtiments pour compte de tiers se bonifie de 3,8 % sur la période sous revue », signe que la demande des particuliers et des investisseurs privés reste résiliente.

Au milieu de ce tableau sombre, les activités spécialisées de construction (électricité, plomberie, menuiserie, etc.) affichent une santé insolente. Ce segment enregistre une progression spectaculaire de 53,1 % au troisième trimestre.

Cette performance exceptionnelle est « imputable à une hausse du chiffre d’affaires issu des autres travaux spécialisés de construction ainsi que d’une amélioration du chiffre d’affaires des travaux d’installation (+53,7 %) ». Toutefois, l’embellie est légèrement freinée par les « travaux de finition » qui, eux, s’effondrent de 44,1 %.

Au final, si le secteur de la construction dans son ensemble se rétracte, la dynamique semble se déplacer des grands travaux d’infrastructure vers les métiers de second œuvre et les installations techniques, témoignant d’une mutation profonde du marché du BTP en cette fin d’année 2025.

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