Un nouveau témoignage vient mettre en lumière l’ampleur d’un présumé réseau de trafic d’êtres humains opérant au Ghana et lié aux activités de la structure Qnet. Après Mamadou Seck, un second jeune originaire de Kébémer, Amadou Fall, a réussi à s’échapper de ce réseau. Son récit, recueilli au commissariat de Kébémer et rapporté par le quotidien Libération, décrit une organisation criminelle structurée et des méthodes particulièrement coercitives.
Selon son témoignage, le stratagème reposait sur la promesse d’un voyage vers le Canada. Amadou Fall affirme avoir remis 2,5 millions de FCFA à son ami d’enfance, Ibrahima Gaye, présenté comme intermédiaire du projet. Une fois arrivé au Ghana, il découvre que cette promesse était fictive et que les personnes recrutées étaient en réalité contraintes d’intégrer un système de vente pyramidale, sous la pression et la menace.
Pour avoir refusé de se soumettre, le jeune Sénégalais dit avoir été séquestré pendant plus d’un mois, privé de nourriture suffisante et de tout moyen de communication. Il soutient également que son ami d’enfance percevait une commission de 25 000 FCFA sur chaque somme extorquée aux familles des victimes restées au Sénégal.
Amadou Fall indique avoir réussi à s’échapper en feignant d’accepter les conditions imposées par ses ravisseurs. Après avoir récupéré ses téléphones, il a pu rejoindre l’ambassade du Sénégal à Accra, avant de regagner le pays par Ouagadougou.
Ses révélations font état de la présence de plusieurs autres ressortissants sénégalais toujours retenus dans différentes maisons au Ghana. Cette affaire ravive le souvenir du cas de Cheikh Touré, un autre jeune Sénégalais qui n’avait pas survécu à ce réseau.
Une enquête est en cours afin d’identifier les responsables et de démanteler cette filière à dimension internationale, selon la même source.
