Chiffres falsifiés : la Cour des Comptes reporte la publication de son rapport

Le Premier ministre avait accusé le régime de Macky Sall d’avoir menti sur les chiffres de l’endettement, le 26 septembre 2024. “Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière qui n’a rien à voir avec la réalité”, avait déclaré Ousmane Sonko.
Le ministre de l’Économie avait évoqué une moyenne de 10,4 % de déficit public et 76,3 % de dette pour la période 2019 à 2023. Toutefois, il n’a pas fourni de chiffres corrigés pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, se contentant de ceux de 2023, qui s’élèvent à 83,7 % pour la dette (au lieu de 73,6 %) et à 10 % pour le déficit (au lieu de 4,9 %)
En ce qui concerne l’année 2023, les chiffres n’ont pas encore été certifiés par la Cour des comptes, contrairement aux années précédentes. Le ministre s’appuie sur le rapport sur la situation des finances publiques, qui a été transmis à la Cour des comptes pour une publication après ses propres réconciliations.
La Cour des Comptes, qui devait publier son rapport ce mercredi l’a reportée, selon les informations de RFM. Le document, toujours en cours d’élaboration, couvre les exercices jusqu’en 2019 et revêt une importance particulière pour le Sénégal, ses partenaires financiers, dont le FMI, et la population.
Ce rapport est d’autant plus attendu dans un contexte marqué par les accusations du Premier ministre Ousmane Sonko. Celui-ci affirme que les données financières des années précédentes ont été volontairement falsifiées sous l’ancien régime, notamment en ce qui concerne la dette publique et le déficit budgétaire.
Les analyses de l’IGF
Les premières analyses de l’Inspection Générale des Finances (IGF) suggèrent que les chiffres réels de la dette publique et du déficit budgétaire pour la période 2019-2023 sont nettement supérieurs à ceux initialement déclarés dans les lois de finances.
Selon l’IGF, ces écarts s’expliqueraient en grande partie par des investissements financés via des emprunts extérieurs et des prêts contractés localement. En réponse à ces accusations, l’ancien président Macky Sall a formellement nié tout maquillage des données financières. Il a qualifié ces allégations de « fausses » et affirmé qu’aucun membre de son administration n’avait été consulté à ce sujet.
Il a également rappelé que les indicateurs économiques, validés par le FMI en mai 2024, étaient positifs à la fin de son mandat. La publication du rapport de la Cour des comptes sera déterminante pour établir les responsabilités. Si les accusations d’Ousmane Sonko sont confirmées, des poursuites pourraient être engagées contre les anciens dirigeants, y compris Macky Sall, qui dirigeait le pays à l’époque des faits.

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