Le climat social reste tendu dans le secteur de la santé au Sénégal. L’intersyndicale And Gueusseum–SATSUS a confirmé le maintien de son mot d’ordre de grève pour les mardi 23 et mercredi 24 décembre 2025, en pleine période des fêtes de fin d’année. Ce mouvement d’humeur marque une nouvelle escalade dans le bras de fer qui oppose les travailleurs de la santé aux autorités gouvernementales.
Dans son Communiqué de grève n°4, l’intersyndicale dénonce ce qu’elle qualifie d’« incurie du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique », accusé de n’avoir posé aucun acte concret pour matérialiser les engagements pris par l’État. Si la Jonction des Luttes reconnaît la disponibilité du ministre de la Fonction publique, elle fustige toutefois le blocage administratif du décret portant intégration des Techniciens supérieurs de santé dans la hiérarchie A2. Validé en comité technique depuis près de dix mois, le texte attend toujours la signature du Président de la République.
Les syndicalistes dénoncent également l’absence totale d’avancées sur les revendications financières et l’évolution des carrières. Le mécontentement a été renforcé par l’absence remarquée des ministres de la Santé et des Finances lors de la réunion jugée décisive du 19 décembre dernier, une attitude perçue comme un manque de considération envers les travailleurs.
L’intersyndicale rappelle pourtant avoir fait preuve de bonne volonté au cours des derniers mois, notamment en libérant des données sanitaires retenues depuis trois ans et en suspendant ses mouvements de grève durant l’hivernage, au nom de la solidarité nationale. Face à ce qu’elle considère comme des manœuvres dilatoires de l’État, elle estime désormais que la grève constitue « la seule alternative ».
Le mouvement prévoit le respect des urgences, mais aucun service minimum ne sera assuré. Les revendications concernent également les tensions persistantes au sein de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP), où le dossier « Softcare » opposant l’inspection à la direction générale menace, selon les syndicalistes, la crédibilité de l’institution.
En rejetant le pacte de stabilité économique et sociale proposé par les autorités, la Jonction des Luttes And Gueusseum–SATSUS avertit que le gouvernement devra assumer l’entière responsabilité des perturbations et des privations de soins qui pourraient affecter les populations. Deux journées de paralysie totale s’annoncent ainsi pour le système de santé sénégalais.
