Le Collectif des cadres du PLD And Suqali est monté au créneau après l’annonce du déclenchement de la procédure de révision du procès en diffamation opposant le Premier ministre Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang. Dans un communiqué rendu public ce mardi, l’organisation fustige une décision qu’elle juge lourde de conséquences pour l’indépendance de la justice sénégalaise.

Les cadres du PLD évoquent une « controverse grandissante » autour de la volonté du ministre de la Justice, Yassine Fall, d’engager une procédure de révision du jugement ayant condamné Ousmane Sonko. Une annonce faite par les avocats du chef du gouvernement, puis confirmée par ce dernier lors d’un meeting à l’Assemblée nationale, et qui, selon le collectif, « soulève de sérieuses interrogations sur l’indépendance de l’institution judiciaire ».

Rappelant les dispositions de la loi organique n°2017-09 du 17 janvier 2017, le PLD And Suqali souligne que la révision d’un jugement est juridiquement encadrée et relève du pouvoir exclusif du ministre de la Justice, après avis d’une commission spécialisée. Toutefois, le collectif estime que l’application de cette procédure dans le cas de Sonko pose problème au regard du traitement réservé à d’autres dossiers similaires.

« Cette décision, prise alors que d’autres demandes de révision, comme celle de Karim Wade, n’ont jamais été examinées, démontre une volonté d’asservissement de la justice », dénonce le communiqué. Le collectif replace également l’affaire dans son contexte politique, évoquant les prises de position publiques répétées d’Ousmane Sonko réclamant une issue favorable à ses démêlés judiciaires.

Les cadres du PLD And Suqali pointent en outre la nomination de Yassine Fall au ministère de la Justice, qu’ils estiment avoir été perçue comme un moyen de soumettre l’institution judiciaire aux attentes du Premier ministre. Tout en se disant attaché au principe de la présomption d’innocence, le collectif considère que la situation actuelle crée un « conflit d’intérêt structurel » incompatible avec les fonctions de chef du gouvernement.

Estimant que le maintien de Sonko à la tête de l’exécutif risque de fragiliser la crédibilité des décisions judiciaires à venir, le PLD And Suqali exige, en conséquence, sa démission du poste de Premier ministre afin de se mettre, selon ses termes, « à la disposition de la justice qu’il a lui-même saisie ».

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