Le Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal-phase 1 veut intégrer les questions liées au climat dans sa mise en œuvre. Pour cela, il a prévu de mettre en place un réseau de formateurs des entrepreneurs capables de diffuser localement des innovations et bonnes pratiques d’Elevage climato-intelligent (Eci), c’est-à-dire un élevage adapté au changement climatique.

En prélude à l’enrôlement de ces formateurs, Ipar, en partenariat avec la Frao, a présenté hier, aux différents acteurs du secteur, les programmes de formation des formateurs pour le renforcement des capacités dans les filières d’élevage ciblées par le Pndies.

 Intégrer les questions liées au climat dans sa mise œuvre, tel est le défi du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal (Pndies). C’est du moins ce qui ressort des études réalisées par le Think tank Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), mandaté par le Centre mondial pour l’adaptation (Global center on adaptation, Gca).

«Depuis quelques mois, on a réalisé différentes études. On a d’abord regardé quel était le paysage au Sénégal, en termes de politiques, de programmes en élevage et changement climatique. Et on s’est rendu compte qu’il y a des initiatives et des politiques en place qui fonctionnent très bien, mais qui ne prennent pas en compte les questions de climat», a révélé la nouveau directeur exécutif de l’Ipar, Dr Laure Tall. Donc avec le Pndies, précise Mme Tall, «le défi est d’intégrer le climat dans sa mise en œuvre».

Et pour cela, Ipar a fait une évaluation des opportunités d’emploi pour les jeunes et pour les femmes, dans différentes filières, notamment la filière bétail-viande, la filière lait, la filière avicole, la filière apicole et la filière fourragère.
«Ce que l’on voit, c’est que si on prend en compte la question du climat, la filière apicole, c’est-à-dire la production de miel, et la filière fourragère sont des filières particulièrement porteuses d’opportunités pour les jeunes et les femmes. C’est un résultat nouveau, puisque jusqu’à présent, on mettait en avant la filière avicole comme étant la filière la plus porteuse pour l’emploi. Cela reste vrai ; mais si on doit mettre en place des filières résilientes au climat, il faut pouvoir compter aussi sur l’apiculture et la culture fourragère», a soutenu Dr Tall hier, lors d’un atelier multi-acteurs de validation des programmes de formation des formateurs pour le renforcement des capacités dans les filières d’élevage du Pndies dont la formulation a été confiée à la Fondation rurale de l’Afrique de l’Ouest (Frao).

Création de 18 mille emplois attendue
L’objectif de ces programmes ou modules consiste, selon Pr Cheikh Ly, membre de la Frao, à «former des champions locaux de la résilience, capables d’expliquer les enjeux climatiques sans jargon, de valoriser les connaissances traditionnelles et de préparer les apprenants aux défis de l’élevage face au changement climatique». Et Pr Ly de décortiquer : «Nous avons un module transversal sur la formation des formateurs, qu’elle est l’approche, qu’elle est la philosophie ? On a un module sur les compétences qu’il faut avoir pas techniques, mais comportementales, que tout acteur qui veut connaître le succès doit avoir, savoir-être, savoir-faire et également nous allons développer un module sur ce qui est l’élevage adapté au climat. Un type d’élevage qui se fait dans notre pays, mais qui anticipe sur les nouvelles difficultés liées au changement climatique : le stress thermique, les inondations, la sécheresse, comment gérer toutes ces questions pour que ces jeunes formés soient à la page par rapport aux réalités de leur secteur. Ensuite, il va y avoir un module transversal sur l’entrepreneuriat rural, c’est-à-dire qu’est-ce qu’il faut savoir pour être un bon entrepreneur…»

A l’issue de cette rencontre, ces modules de formation devraient non seulement être améliorées, mais également validées de manière consensuelle, par ces acteurs. Une identification des perspectives pertinentes pour le renforcement des activités de formations du Pndies-P1 et leur impact, entre autres, est également attendue.

Pour rappel, le Pndies est financé à hauteur de 51, 5 milliards de francs Cfa dont 25, 8 milliards de francs Cfa par la Banque africaine de développement (Bad), 21, 9 milliards par la Banque islamique de développement (Bid), un don de 196 millions de Global center on adoption (Gca) et 3, 6 milliards de francs Cfa par l’Etat du Sénégal, en termes de contrepartie. D’une durée de cinq ans, avec une clôture prévue au 31 janvier 2029, le programme vise à «générer un impact social et économique profond, avec une création de 18 mille emplois dont 60% pour les femmes, 3500 entreprises dans les chaînes de valeur animales et toucher 32 000 bénéficiaires directs et environ 950 000 bénéficiaires indirects».

Avec lequotidien

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