Réunies en conférence de presse, les organisations syndicales SNTPT, SYNAP et SLGP ont dressé un réquisitoire sévère contre la Direction générale de La Poste.
Entre accusations d’incompétence, dénonciation d’un « simulacre » de dialogue social et rejet d’un plan de départs jugé « insultant », le climat social menace d’exploser au sein de la société nationale.
La Poste sénégalaise traverse l’une des zones de turbulences les plus critiques de son histoire. C’est le constat alarmant fait par la convergence syndicale regroupant le Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (SNTPT), le Syndicat National des Agents de La Poste (SYNAP) et le Syndicat Libre du Groupe La Poste (SLGP). Selon ces organisations, l’entreprise se trouve aujourd’hui dans un état de « quasi-arrêt » de ses activités.
Le Directeur général sous le feu des critiques
Le ton est monté d’un cran à l’endroit du Directeur général. Les syndicalistes pointent du doigt une « incompétence manifeste », comparant la situation de La Poste à celle d’autres fleurons nationaux comme Dakar Dem Dik ou la SONACOS qui, après avoir bénéficié de conseils interministériels, amorcent leur redressement.
« Là où d’autres Directeurs généraux font preuve d’audace et de vision, celui de La Poste brille par son inertie », déplore l’intersyndicale. Les travailleurs dénoncent également le maintien d’un staff pléthorique de près de 40 directeurs, alors même que l’entreprise demande des sacrifices aux agents de terrain.
Le Plan de Départs Négociés (PDN) : La pomme de la discorde
Le cœur du conflit réside dans la mise en œuvre du plan de départs négociés. Alors qu’une convention-cadre avait été signée le 21 août 2023 sur la base de 60 mois de bonus (ramenés à 48 mois par « élan patriotique » par les syndicats), les travailleurs ont appris avec stupeur l’existence d’un nouvel accord indexé sur seulement 30 mois.
Pour la convergence SNTPT-SYNAP-SLGP, ce nouveau protocole — qui prévoirait une prime de départ plafonnée à six (6) millions pour certaines catégories — est tout simplement « dégradant et socialement dangereux ». Ils y voient une insulte à la dignité des postiers et une volonté de jeter des familles entières dans la précarité sans garantie d’avenir.
Une légitimité contestée et une menace sur la paix sociale
L’intersyndicale fustige ce qu’elle appelle les « syndicats jaunes », accusés de complicité avec la Direction pour valider un accord qu’ils rejettent en bloc. « Cet accord ne nous lie en rien », ont martelé les responsables syndicaux, rappelant que la seule convention légalement valable reste celle de 2023.
En conclusion, les syndicats préviennent les hautes autorités, notamment le Premier ministre : le non-respect des engagements initiaux et le dilatoire de la tutelle financière porteront l’entière responsabilité de toute dégradation future du climat social. Le combat pour la « dignité et la survie de l’entreprise » ne fait, semble-t-il, que commencer.
