Un cœur devient rarement totalement insuffisant du jour au lendemain… Il est toujours temps d’agir pour minimiser les risques de poussées et vivre aussi confortablement que possible.
Peu perceptible jusqu’à un stade avancé par le patient lui-même, l’insuffisance cardiaque (IC) mérite qu’on la mette en évidence et qu’on la traite pour éviter les poussées. Ce sont elles qui sont responsables des trop nombreux décès et hospitalisations liées à la maladie : près de 2 millions de personnes en France en souffrent ; chaque année, 200 000 sont hospitalisées pour ce motif, dont une majorité de plus de 65 ans ; 70 000 en meurent…Signaux discrets

Lorsque le cœur, un muscle, n’est plus en mesure de fournir suffisamment de sang à l’organisme, il devient insuffisant. Son ventricule gauche (le dernier « maillon » de la chaîne des quatre cavités cardiaques) n’est alors plus capable de propulser le sang dans l’ensemble du corps, par l’intermédiaire d’un très gros vaisseau, l’aorte. Or, c’est dans le sang que se trouvent les nutriments et l’oxygène indispensables au fonctionnement des organes. Pour compenser ce déficit d’irrigation, le cœur bat plus rapidement, il s’épaissit et son volume (cavités et enveloppe) augmente.

À l’origine d’une insuffisance cardiaque, plusieurs raisons qui sont parfois intriquées. La principale est la cardiopathie ischémique : les vaisseaux nourriciers du cœur, les artères coronaires, se bouchent, cause de l’infarctus du myocarde (une nécrose d’une partie du muscle cardiaque). La fraction d’éjection du ventricule gauche, soit le pourcentage de sang éjecté à chaque battement, est dès lors, mécaniquement, réduite.Insuffisant, vraiment ?

Les symptômes de l’IC peuvent être peu spécifiques et attribués, parfois à tort, à d’autres affections, respiratoires, notamment. Sauf événement « bruyant », comme un infarctus du myocarde qui oblige à un certain nombre d’examens alors révélateurs, l’IC reste longtemps asymptomatique : le cœur assure l’essentiel jusqu’à ce que ses capacités de pompage soient trop diminuées. « Pour être alerté dès les premiers moments et ménager le cœur, on peut doser dans le sang un marqueur de l’insuffisance, le NT-proBNP, tous les deux ans, par exemple, à partir de 50 ans ; tous les ans en présence de facteurs de risque, diabète bien sûr, mais aussi tabagisme, hypertension artérielle, fibrillation auriculaire, sédentarité. Un repérage d’autant plus pertinent que l’on avance en âge », indique la DreÉvolutions techniques

Un réajustement de l’hygiène de vie en faveur de plus d’activité physique, de moins de sédentarité et d’une alimentation ni trop grasse, ni trop sucrée et salée, est indispensable. « En appoint, des médicaments de plusieurs classes (diurétiques, gliflozines, etc.) fonctionnent très bien et durablement », rassure l’experte.

Si décidément le cœur peine à remplir son rôle, il existe maintenant différentes sortes de stimulateurs cardiaques et défibrillateursqui suppléent un ventricule défaillant, et préviennent le risque de mort subite. En cas de troubles du rythme, telle la fibrillation de l’oreillette, on neutralise les foyers déclencheurs de l’arythmie grâce à la chaleur ou au froid, ou encore plus sûrement aujourd’hui avec des ondes électromagnétiques (par électroporation). On peut encore remplacer les valves qui régulent le flux sanguin entre les cavités cardiaques. Toutes ces interventions sont décidées et réalisées au sein de centres cardiologiques experts.

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