Le journaliste Babacar Fall a été remis en liberté ce mercredi après avoir été entendu par la police au commissariat central de Dakar. Il avait été interpellé dans la matinée, quelques heures après la diffusion d’une interview qu’il avait accordée à son confrère Madiambal Diagne.

Selon les informations recueillies, Babacar Fall a été convoqué pour s’expliquer sur le contenu de cette interview, qui a suscité une vive attention sur les réseaux sociaux et dans les milieux médiatiques. À l’issue de son audition, il a pu regagner son domicile.

Cette interpellation a provoqué de nombreuses réactions au sein de la presse sénégalaise, plusieurs organisations professionnelles ayant exprimé leur préoccupation face à ce qu’elles considèrent comme une atteinte à la liberté d’expression et au travail des journalistes.

Invité ce mercredi dans l’émission RFM Matin, après son passage manqué à 7TV la veille, le journaliste Madiambal Diagne est revenu en détail sur l’affaire qui le concerne, livrant de nouvelles déclarations percutantes.

Fidèle à son style direct, le patron du groupe Avenir Communication a raconté un épisode survenu, selon lui, lors d’une réunion dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko.

« Lors d’une rencontre avec ses collaborateurs, Sonko s’en est vivement pris à Bamba Cissé, lui reprochant de s’interroger sur la façon dont Madiambal Diagne avait pu s’échapper », a relaté le journaliste.

Il poursuit en affirmant que le Premier ministre aurait évoqué un lien entre l’affaire Sweet Beauté et un marché d’armement, en déclarant :

« Si Madiambal Diagne quitte le pays, il parlera du marché d’armement Sweet Beauté avec Ndèye Khady Ndiaye. »

Surpris par cette association, Madiambal Diagne s’est exclamé devant son interlocuteur, Babacar Fall :

« Sweet Beauté et un marché d’armement ? N’êtes-vous pas étonné ? »

Le journaliste a également confié avoir eu un échange avec Birame Diop, qu’il a chargé de transmettre un message rassurant à Ousmane Sonko :

« Je lui ai dit de l’assurer que ce dont il a peur n’est pas ce qui m’importe le plus. Je n’en parlerai pas… sauf si je me retrouve dans une situation où je n’aurai plus le choix », a-t-il conclu.

Ces propos de Madiambal Diagne, tenus depuis la France où il réside actuellement, risquent de relancer la polémique autour des relations tendues entre le journaliste et le pouvoir en place.