Pandémie du covid-19 oblige, l’État du Sénégal poursuit l’opération “Zéro enfant en situation de rue”. Plus de 1800 enfants sont retirés de la rue, 400 talibés sont placés dans les centres du ministère de la Justice et près de 1000 enfants sont rapatriés chez eux.
Par Younoussa BALDÉ
L’opération “zéro enfant de la rue” est en marche. Elle est même entrée dans sa phase active et poursuit sa vitesse de croisière. Depuis l’apparition du coronavirus, le Président Macky Sall a donné des instructions fermes pour que les enfants soient retirés de la rue, car c’est une couche vulnérable qui peut être vecteur de transmission. Depuis lors, les services étatiques travaillent d’arrache-pied pour retirer les enfants de la rue, notamment les talibés. Hier, 117 enfants-talibés ont été rapatriés dans leurs localités respectives. Il s’agit de Kaffrine, Koungheul, de Missira et autres, pour rejoindre leurs familles. Ils étaient mis en surveillance au centre «sauvegarde» de Pikine, après leur retrait de la rue. Cette opération de retour s’est déroulée en présence du Secrétaire du ministère de la Justice. «L’orientation donnée par le chef de l’État et par le ministre c’est d’encourager le retour volontaire des maîtres coraniques et des enfants au niveau de leurs familles d’origines», précise Mame Gor Diouf.
Le magistrat a saisi cette occasion pour lever le voile sur les opérations de retrait des enfants de la rue. «À l’heure où nous parlons, nous avons retiré 1808 enfants de la rue dont 990 sont retournés dans leurs familles. Les opérations se poursuivent au niveau national. Nous encourageons les gouverneurs à poursuivre la cadence, car la place de l’enfant n’est pas dans la rue», plaide le magistrat M. Diouf. Il a aussi appelé les élus locaux, notamment les maires et les Conseils départementaux, à créer les conditions pour favoriser le retour des enfants et à sécuriser leur territoire communal à travers un contrôle municipal et communautaire.
400 enfants talibés sont retirés et placés dans les centres du ministère de la justice
Selon le directeur adjoint de la Direction de l’éducation surveillée, ses 117 enfants ont été retirés de leurs Daraas, dans le cadre de la lutte contre le covid-19. Dans leurs Daraas, ils vivaient dans des conditions précaires. D’après toujours Amadou Ndiaye, 400 enfants sont placés présentement dans les centres du ministère de la Justice.